WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

La responsabilité des dirigeants en cas de procédure collective contre la société

( Télécharger le fichier original )
par Michel Justancia ILOKI
Université de Poitiers, faculté de droit et des sciences sociales - DEA master recherche en droit privé fondamental 2005
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

Section II Les sanctions pénales

Ne pas payer ses dettes n'est pas en soi une infraction. Mais l'état de cessation des paiements s'accompagne souvent, ou est précédé, de manoeuvres ou pratiques visant à en retarder ou à en dissimuler la constatation. Le droit de la faillite a fait l'objet pendant longtemps d'une forte pénalisation, le failli étant souvent assimilé à un véritable délinquant ayant trompé ses créanciers et devant être sanctionné des peines de banqueroute. Le législateur a même distingué dans le passé la banqueroute simple (délit pénal) et la banqueroute frauduleuse qui, jusqu'en 1958, a constitué un crime passible de la Cour d'assises.

Cette politique répressive s'est révélée peu efficace, et une aspiration à la dépénalisation s'est développée avant d'être reçue dans la loi 1985 et amplifiée dans celle du 26 juillet 2005 : le délit de banqueroute a été unifié et les anciens cas de banqueroute simple ne sont plus sanctionnés pénalement. Le délit de banqueroute reste cependant le délit majeur, le Code de commerce définissant à côté de lui quelques infractions de moindre portée.

Paragraphe1 Délit de banqueroute

Aux termes de l'article L. 654-2 du Code de commerce :

« en cas d'ouverture d'une procédure de redressement ou de liquidation judiciaire, sont coupables de banqueroute les personnes mentionnées à l'article L. 654-1 contre lesquelles a été relevé l'un des faits ci-après :

1. avoir dans l'intention d'éviter ou de retarder l'ouverture de la procédure de redressement judiciaire, soit fait des achats en vue d'une revente au-dessous du cours, soit employé des moyens ruineux pour se procurer des fonds ;

2. avoir détourné ou dissimulé tout ou partie de l'actif du débiteur ;

3. avoir frauduleusement augmenté le passif du débiteur ;

4. avoir tenu une comptabilité fictive ou fait disparaître des documents comptables de l'entreprise ou de la personne morale ou s'être abstenu de tenir toute comptabilité « lorsque les textes applicables en font obligation » ;

5. avoir tenu une comptabilité manifestement incomplète ou irrégulière au regard des dispositions légales ».

Le délit de banqueroute suppose l'ouverture d'une procédure de redressement ou de liquidation judiciaire. Le débiteur personne physique ou le dirigeant d'une personne morale qui demande l'ouverture d'une procédure de sauvegarde n'encourt donc aucun risque au titre de cette infraction. Ce délit reste limité au cas d'ouverture d'une procédure de redressement ou de liquidation judiciaire ; il n'a pas été étendu à la procédure de sauvegarde.

Son étude nous intéresse sur deux points : les personnes visées (A) et la saisine du tribunal et les sanctions qu'il prononce (B)

A. Personnes visées

L'article L. 654-1 nouveau reprend la liste de l'ancien article L. 626-1 (commerçant, agriculteur, personne immatriculée au répertoire des métiers, dirigeant de personne morale, représentant permanent d'une personne morale dirigeante) en y ajoutant les personnes physiques exerçant une activité professionnelle indépendante, y compris une profession libérale soumise à un statut législatif ou réglementaire, ou dont le titre est protégé. Cette extension s'inscrit dans le prolongement des autres dispositions de la loi qui ont étendu à ces personnes les procédures collectives ou de conciliation.

A la différence des sanctions personnelles, la loi n'exclut pas les professions libérales soumises à des règles disciplinaires propres, en raison du caractère pénal de la banqueroute. En effet, de telles règles ne sauraient prévaloir sur les poursuites pénales, qui ne relèvent ni des ordres professionnels, ni d'une quelconque autorité professionnelle.

Les professionnels libéraux dotés d'une autorité disciplinaire peuvent donc être condamnés pour banqueroute mais, selon les travaux parlementaires, ils ne peuvent pas être mis en faillite personnelle à titre complémentaire.

Une fois les prétendus responsables énumérés, reste à traiter des questions de la saisine du tribunal et des sanctions qui en découlent.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore