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Quelle politique de formation mettre en oeuvre dans les établissements de santé pour accompagner la transition numérique et les possibles usages de l'intelligence artificielle (IA) ?


par Elisabeth Berthelot
IGS - Master Ressources Humaines 2020
  

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Partie 2 : métiers concernés et accompagnement

En fonction des impacts (positifs/négatifs) des nouvelles technologies et de l'intelligence artificielle sur leur métier, comment les médecins sont-ils / seront-ils accompagnés ? Comment souhaiteraient-ils être accompagnés ? Quel accompagnement spécifiques les décideurs du secteurs santé (institutions/directeurs) souhaitent-ils mettre en place ?

C'est un sujet sur lequel il y a une prise de conscience réelle. L'IA faisait peur, elle fait encore un peu peur mais les choses changent. Il y a une bascule qui s'opérait déjà au deuxième semestre 2019 que le Covid 19 a encore accentué sans doute. Il y a une demande très forte d'accompagnement qui sera vu par l'inclusion de l'IA dans les orientations prioritaires de développement professionnel continu. On a exécuté avec Ethik-IA les premiers programmes de DPC médical pendant le confinement. De la même manière, il y a une demande croissante d'accompagnement des institutions, des directeurs sur la connaissance de ces outils. Sur le type d'accompagnement, il y a ce qu'ils verbalisent comme étant leur demande d'accompagnement et il y a sans doute ce qui est sans doute ce dont ils ont besoin. Ce qu'ils verbalisent souvent, c'est « on veut comprendre » et ces demandes-là, il faut les reformuler : « on va vous aider à comprendre. Il est bien clair que votre job n'est pas d'être un algorithmicien. Il faut que vous compreniez à quoi cela sert, quels sont les recours, quels sont les enjeux éthiques, comment est-ce qu'on les régule et comment ces technologies peuvent vous aider pour renforcer la valeur ajoutée de votre organisation, améliorer la qualité de la prise en charge des patients et ce qu'on peut en déduire sur l'évolution de vos métiers qui est un champ en soi.

En fonction des impacts (positifs/négatifs) des nouvelles technologies et de l'intelligence artificielle sur leur métier, comment les professions paramédicales, infirmiers plus spécifiquement sont-ils / seront-ils accompagnés ? Comment souhaiteraient-ils être accompagnés ? Quel accompagnement spécifiques les décideurs du secteurs santé (institutions/directeurs) souhaitent-ils mettre en place ?

Évidemment c'est à peu près la même toile de fond avec un point complémentaire qui est majeur, pas encore tout à fait vu dans le débat public mais majeur qui est que la diffusion des technologies algorithmiques en santé est parallèle au déverrouillage des délégations de

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compétences et des pratiques avancées pour les professions paramédicales. En fait, on a bien deux mouvements qui sont distincts mais très connexes, qui s'irriguent l'un l'autre qui sont pour élargir le champ d'intervention des infirmières. On déploie pour la région Auvergne - Rhône Alpes le premier programme de formation numérique à l'IA pour les 12.000 élèves de leurs instituts paramédicaux. On commence cette année par un programme d'IA pour les infirmiers de pratique avancée. On voit qu'il y a un vrai changement, non pas simplement des outils utilisés mais du coeur du métier. L'IA va être - elle l'est déjà - un adjuvant très puissant à l'extension des compétences de ces professions paramédicales en permettant d'accéder à des éléments de diagnostic médical sous intermédiation d'une profession paramédicale. Il y a là à réfléchir sur tout ce que cela amène en termes de gain d'accessibilité au soin pour les patients, d'enrichissement des pratiques professionnelles de ces professions paramédicales mais aussi à tout cela requiert comme besoin de régulation médicale. On retrouvera les besoins d'avis de spécialistes sans doute en fin de parcours. Cela se codifie et cela se regarde quasiment spécialité par spécialité et non pas simplement à un instant T mais au fil du temps et de l'évolution technologique. C'est un message plus général sur l'impact RH de l'IA c'est que toute prédiction au-delà de trois à cinq ans n'a aucun sens pratique vu le rythme de l'innovation. Ce sont plutôt des méthodologies d'évaluation continue de ces impacts qu'il faut regarder.

En fonction des impacts (positifs/négatifs) des nouvelles technologies et de l'intelligence artificielle sur leur métier, comment le personnel administratif, dont les secrétaires médicales/agents d'accueil, sont-ils / seront-ils accompagnés ? Comment souhaiteraient-ils être accompagnés ? Quel accompagnement spécifiques les décideurs du secteurs santé (institutions/directeurs) souhaitent-ils mettre en place ?

Il faut de l'évaluation continue. Dans le débat public sur l'IA, depuis 2/3 ans, on s'est beaucoup focalisé sur quelques professions médicales, les radiologues notamment, en annonçant leur disparition, ce qui était évidemment une erreur d'analyse. On le sait maintenant. Des spécialités médicales menacées de disparition rapide, il y en a en fait très peu. La seule que j'identifie, c'est l'anatomopathologie qui va sans doute se redispatcher sur l'imagerie et sur l'oncologie. Pour le reste, il n'y pas d'annonce fracassante de disparition de spécialité médicale à faire. En revanche, sur les fonctions du back office, personnel administratif / secrétaires médicales / agents d'accueil et fonctions d'admissions, là, la rupture est très nette et beaucoup plus rapide que ce qu'on pense. L'effet de la technologie et l'effet de la Covid 19 amènent à générer des impératifs de distanciation physique. C'est un stimulus de court terme, peut-être.

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Le court terme depuis 6 mois devient du moyen terme mais c'est un stimulus très puissant qui va amener des recompositions très fortes pour le back office du système de santé. Ce n'est pas très étonnant au fond : quand on avait fait une étude sur les impacts RH de l'IA pour l'institut Montaigne en 2019, on constatait déjà, on l'avait pronostiqué, que le champ de développement sans doute le plus rapide en termes d'impacts RH pour l'IA en santé serait les fonctions de back office. On y est. En août 2020, il y a une rupture massive et on fait toujours le même constat qu'il y a dix-huit mois qui est que ça reste un sous-objet du discours public et cela reste un sous-objet des stratégies d'accompagnement à la conduite du changement. Les choses évoluent aussi un petit peu, il y a des structures plus avancées que d'autres mais sur ces fonctions support, administration, logistique, transport malade, logistique médicotechnique, il y a un vrai plan de transformation massive qui est en cours avec évidemment des impacts RH possiblement très puissants.

Voilà un peu le tableau en résumé. C'est un tableau qui bouge. La fonction RH doit s'y adapter. Il y a des métiers nouveaux qui émergent qui sont ceux, cette fois, auxquels on pensait : data scientist, manager de données, l'évolution des métiers de l'information médicale, les métiers strictement nouveaux, ceux qu'on ne connaissait pas en tant que tel, apparaissent moins. Je pense qu'il va y avoir un champ de jobs nouveaux, de missions nouvelles autour de la garantie humaine de l'IA maintenant que le principe est reconnu, au croisement de la politique qualité et des fonctions de DPE. On va être sur des emplois de niche d'animation de fonctions. Il y a en tout cas un enjeu majeur d'accélérer l'accompagnement à la transformation RH du numérique et de l'IA en santé.

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Annexe 9 : QUESTIONNAIRE VIERGE PERSONNEL MEDICAL / PERSONNEL NON MEDICAL

Rappel des éléments contextuels :

· Mémoire RH Elisabeth Berthelot

· Sujet du mémoire :

Quels sont les rôles et missions de la fonction RH pour mettre en oeuvre les formations liées à l'impact de la diffusion de nouvelles technologies dotées d'intelligence artificielle sur certains métiers dans le plan de développement des compétences des établissements de santé en France ?

· Public concerné : Jury de DRH ne connaissant pas spécifiquement les questions d'intelligence artificielle ni le secteur santé

La transcription de l'entretien sera annexée au mémoire. Elle peut être rendue anonyme.

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"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore