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Quelle politique de formation mettre en oeuvre dans les établissements de santé pour accompagner la transition numérique et les possibles usages de l'intelligence artificielle (IA) ?


par Elisabeth Berthelot
IGS - Master Ressources Humaines 2020
  

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Partie 1 : Questions générales - contexte personnel

12. Avez-vous déjà changé de contexte professionnel ou connaissez-vous des contextes professionnels multiples ?

13. Si non, êtes-vous prêt à changer d'établissement ou à passer par un détachement hors de votre établissement pour explorer de nouveaux contextes professionnels et ainsi pérenniser votre employabilité ?

14. Quels sont selon vous les bénéfices des changements de contexte professionnel ?

15. Selon-vous, votre métier est-il amené à changer dans les prochaines années ?

16. Quels sont les changements à envisager spécifiquement liés aux nouvelles technologies ?

17. Que savez-vous des implications de l'intelligence artificielle dans le domaine de la santé ?

18. Selon vous, quel(s) type(s) d'impact(s) (positifs/négatifs) les nouvelles technologies et l'intelligence artificielle ont-elles / auront-elles sur votre métier ?

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19. D'après vous, quelles sont les actions à mettre en place pour anticiper l'évolution des changements dans votre quotidien professionnel liés aux nouvelles technologies et plus spécifiquement à l'intelligence artificielle ?

· A court terme

· A moyen terme

· Sur le long terme

20. On parle d'intelligence artificielle en comparaison de la vision/perception que nous avons de l'« intelligence » humaine. Si toutes les qualités humaines pouvaient être inculquées aux machines, quelles seraient selon vous les principales à transmettre ? Pourquoi et dans quelle mesurent cela vous parait-il possible ? Jusqu'où doit aller la machine ? Doit-elle rester un outil d'aide à la décision ?

Partie 2 : questionnaire spécifique métiers professionnels de santé

21. Êtes-vous accompagné aujourd'hui dans les changements de votre métier liés aux nouvelles technologies et notamment celles dotées d'intelligence artificielle ? Si oui, comment ?

22. Comment souhaiteriez-vous être accompagné d'une manière générale ? Pour les changements liés directement ou directement à la mise en place de nouvelles technologies ?

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Annexe 10 : Interview PM/PNM Stéphanie Quesnel

ENTREVUE Stéphanie Quesnel, Docteur en Chirurgie ORL et cervico-faciale pédiatrique Hôpital Robert Debré (AP-HP) / hôpital américain / clinique Ambroise Paré / cabinet libéral

Avez-vous déjà changé de contexte professionnel ou connaissez-vous des contextes professionnels multiples ?

Oui. J'ai travaillé et je travaille encore à l'assistance publique des hôpitaux de Paris, j'ai un cabinet libéral en ville, je travaille à l'hôpital américain et je travaille aussi en clinique. Ça fait 4 structures de soins différentes, qui ne fonctionnent pas de la même manière et qui n'ont les mêmes perspectives en termes d'activités et d'objectifs de soin finalement et pas les mêmes budgets non plus pour faire fonctionner toutes les structures.

Si non, êtes-vous prêt à changer d'établissement ou à passer par un détachement hors de votre établissement pour explorer de nouveaux contextes professionnels et ainsi pérenniser votre employabilité ?

Non, je ne peux pas changer plus et faire d'autres choses encore .

Quels sont selon vous les bénéfices des changements de contexte professionnel ?

En médecine c'est essentiellement d'enrichir les connaissances et les pratiques, voir comment les autres travaillent et comment travailler les uns avec les autres. A l'hôpital on travaille plus par équipe alors que dans le privé on travaille plus chacun pour soi. Ça change quand même énormément les pratiques et les échanges entre les professionnels. Ça permet aussi, au-delà de sa spécialité, d'élargir le réseau et d'apprendre sur chaque spécialité ce qui peut aider aussi après à pouvoir fonctionner et travailler ensemble pour traiter une personne dans sa globalité et pas appareil par appareil.

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Selon-vous, votre métier est-il amené à changer dans les prochaines années ?

En ORL probablement en partie, pas sur toutes les parties. En chirurgie je pense peu. En consultation peut-être, et encore, c'est assez limité. Je l'ai vu dans le cadre de la téléconsultation pendant le confinement. On n'est pas une spécialité qui est adaptée aux outils numériques, en tout cas actuellement. Pour certaines spécialités, ça marche pour la mienne, ça ne fonctionne pas.

Quels sont les changements à envisager spécifiquement liés aux nouvelles technologies ?

Il y a la téléconsultation. En ORL, c'est limité ou alors il faudrait des outils où les gens puissent par exemple montrer l'intérieur d'une oreille. La bouche, on peut l'examiner. Une oreille, ce n'est pas possible. Il y a quand même de fortes limitations. Tout ce qui est tests auditifs et explorations physiologiques, on ne peut pas les faire non plus. Ce qui est le plus développé dans ma spécialité, c'est la chirurgie robotique. La chirurgie robotique, ce n'est pas vraiment de l'intelligence artificielle. C'est plus une aide à la pratique. C'est de la belle technologie mais il y a quand même aujourd'hui encore besoin de l'humain derrière qui fait fonctionner le robot. Ce n'est pas une intelligence artificielle autonome.

Que savez-vous des implications de l'intelligence artificielle dans le domaine de la santé ?

C'est surtout utilisé en radiologie où il y a des logiciels qui, avec les images, sont capables de faire des diagnostics radiologiques. C'est de la vraie autonomie. Certains sont en train de créer des robots qui peuvent analyser les images aussi bien, a priori, qu'un radiologue même si pour le moment il y a quand même une relecture humaine. Concernant l'analyse d'images établies en ORL, la question c'est qui fait la radiologie ?

· Si on parle de fibroscopie ou d'examen un peu invasif - on passe quand même des caméras dans le nez et dans la gorge et ça je ne vois pas un robot le faire - la lecture seule des images pourrait être analysée auquel cas il faut que les examens soient tous faits de la même manière. Par exemple de commencer par la fosse nasale droite puis par la fosse nasale gauche, qu'il y ait une sorte de systématisation. Je ne suis pas sûre que la machine puisse s'adapter si tu commences un coup à droite, un coup à gauche. C'est peut-être possible mais cela me semble un peu compliqué.

·

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Si on parle d'analyse d'images de tympan, oui peut-être parce que c'est une image fixe. On te dit otite, pas otite, poche de rétraction ou pas... concernant certaines pathologies cela peut être possible. Encore une fois, qui va prendre l'image, c'est plus l'accès à l'image. Aujourd'hui c'est l'ORL qui le fait. Je ne pense pas qu'il puisse y avoir une machine qui le fasse. Déjà c'est tout bête mais il ne faut pas qu'il y ait de bouchon de cérumen. Qui retire le bouchon pour voir le tympan derrière quand l'accès est bloqué. Dans ma spécialité, c'est un peu plus limité que dans d'autres spécialités qui ont plus besoin de radiologie pure où là les diagnostics sont faits plus rapidement ou le cardiologue pour des analyses de battement cardiaque, d'enregistrements d'électrocardiogrammes parce que ce n'est pas invasif. C'est le côté invasif qui pose des limites à l'intelligence artificielle. Peut-être qu'on y arrivera mais aujourd'hui cela me semble compliqué.

Selon vous, quel(s) type(s) d'impact(s) (positifs/négatifs) les nouvelles technologies et l'intelligence artificielle ont-elles / auront-elles sur votre métier ?

Pour les diagnostics simples c'est un gain de temps et cela permet de se concentrer sur des choses plus compliquées. Si l'intelligence artificielle est formatée pour rentrer dans des cases, avec des arbres décisionnels parfois cela ne rentre pas dans les cases. Est-ce que l'intelligence artificielle sera capable de mettre tout bout à bout et de sortir un diagnostic cohérent si cela ne rentre pas dans les cases ? Il y a un problème que je trouve important, qui est le même que pour la téléconsultation, c'est le cadre éthique et juridique. Qui est responsable ? On n'est pas en usine où si on se trompe sur une pièce ou si c'est défectueux on change. Si tu te trompes de diagnostic ou si tu donnes un mauvais traitement, ou s'il y a des effets secondaires importants, qui est responsable ? Ce ne sera pas l'intelligence artificielle. C'est plus le côté éthique et responsabilités qui est assez flou. Je ne sais pas si c'est déjà défini. Qui est responsable en cas d'erreur ? Les fabricants de machine se dédouaneront forcément sur celui qui a utilisé l'intelligence artificielle. Il faut que ce soit déterminé dans un cadre strict : vers qui se tourner quand il y a un problème ou un bug. L'humain fait des erreurs donc la machine en fera aussi après à quel degré ? Ce ne sera certainement pas pire que l'humain mais pas mieux non plus. On verra.

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D'après vous, quelles sont les actions à mettre en place pour anticiper l'évolution des changements dans votre quotidien professionnel liés aux nouvelles technologies et plus spécifiquement à l'intelligence artificielle ? A court terme, moyen et sur le long terme.

A court terme, plus de communication. Je trouve qu'il n'y en a pas ou alors je ne me documente pas bien. Je trouve que ce n'est pas très facile de trouver des articles sur ce sujet. A l'hôpital, il n'y en a pas trop mis à part le robot, que ce soit à l'assistance publique ou à l'américain.

A moyen terme, ce sera de faire des conférences, qu'il y ait vraiment des formations faites sur le sujet. Dans nos formations médicales continues, ce n'est jamais proposé. En tout cas pas encore aujourd'hui. C'est plus sur les termes pratiques, sur de la clinique pure. Il y a également des formations de robotique. J'ai fait une formation de robotique mais il faut aller la chercher. Il faut faire un DU en plus. Ce sont les fabricants du robot qui te forment. Au niveau du conseil de l'ordre, ce n'est pas des choses qu'ils proposent facilement. Ce n'est pas bien rentré dans les formations.

Sur le long terme il faut des formations pratiques et juridiques dispensées par des professionnels. C'est bien gentil du côté des fabricants, ils ont une idée du comment ça fonctionne mais il faut toujours que ce soit mis en pratique et voir les problèmes que cela pose au quotidien, la facilité d'utilisation, le rendu du diagnostic, etc. Par exemple, même si ce n'est pas vraiment de l'intelligence artificielle, je ne faisais pas du tout de téléconsultations. Tout disait que c'était super mais ça a vraiment ses limites. Pour s'y former on est un peu lâché dedans alors l'intelligence artificielle ça risque d'être un sacré carnage.

On parle d'intelligence artificielle en comparaison de la vision/perception que nous avons de l'« intelligence » humaine. Si toutes les qualités humaines pouvaient être inculquées aux machines, quelles seraient selon vous les principales à transmettre ? Pourquoi et dans quelle mesurent cela vous parait-il possible ? Jusqu'où doit aller la machine ? Doit-elle rester un outil d'aide à la décision ?

Tout ce qui est rigueur et professionnalisme, on peut l'inculquer à une machine. Il n'y a pas plus carré à faire. Après dans le domaine de la médecine, ce qui manquera toujours c'est ce que les gens demandent : de l'empathie et de l'écoute. C'est le côté humain. Les gens aiment bien, quand on les a en consultation, qu'on prenne le temps de les écouter et qu'on interagisse avec eux. Après je ne sais pas si l'intelligence artificielle pourra remplacer ce côté humain de

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la médecine et de l'échange. Je trouve que c'est la limite. Sur tout ce qui est diagnostic et rigueur, si cela rentre dans des cases, la machine peut faire aussi bien que l'humain. C'est le côté humain et empathie qui manquent.

En quoi cela me parait possible ? Possible, je ne sais pas. Je pense que c'est plus une aide au diagnostic, un outil complémentaire qu'un remplacement d'actes ou de spécialités. L'intelligence artificielle on doit pouvoir s'appuyer dessus pour aider à progresser, pour être meilleur en diagnostic ou en résolution de problème ou de chirurgie mais vraiment comme une aide. Il ne faut pas que ça remplace ce qui existe déjà.

Êtes-vous accompagné aujourd'hui dans les changements de votre métier liés aux nouvelles technologies et notamment celles dotées d'intelligence artificielle ? Si oui, comment ?

Non, pas d'accompagnement. C'est non, c'est très clair.

Comment souhaiteriez-vous être accompagné d'une manière générale ? Pour les changements liés directement ou directement à la mise en place de nouvelles technologies ?

Surtout par des formations. Qu'on soit au courant de formations qui existent, des diverses opportunités : des projets en cours de façon générale et par spécialité. C'est surtout notre spécialité qui nous intéresse plus que l'intelligence artificielle en général. Les radiologues sont les plus avancés en termes de lecture et de diagnostic. Dans les autres spécialités, je ne vois pas ou je n'en ai pas connaissance. Aucune information sur ce sujet n'est donnée, que ce soit à l'AP-HP, à l'Américain, à la clinique ou au travers de l'activité en libéral. On a des informations dans les journaux scientifiques en étant abonné mais comme je ne reçois et ne lis essentiellement que de l'ORL, les seules nouveautés sont sur la chirurgie robotique.

Concernant les outils d'aide à la décision, j'aimerais bien voir et comparer, faire mon diagnostic et voir l'intelligence artificielle te fait penser à quelque chose auquel tu n'aurais pas pensé parce que tu ne l'as jamais vu ou jamais rencontré dans ta pratique.

En médecine on a l'habitude de s'adapter tout le temps dans nos pratiques.

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Annexe 11 : Interview PM/PNM Pauline Cuisine

ENTREVUE PAULINE CUISINE, Infirmière, Centre Médico-Psychologique de Villefontaine, Établissement de Santé Mentale « Portes de l'Isère » (Établissement de santé privé d'intérêt collectif)

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon