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La photographie du territoire, entre donnée personnelle et donnée publique

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par Azéline Boucher
Université Paris Descartes - Master 2 - Droit des Activités Numériques 2017
  

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B/ La diffusion sur Internet des photographies

Les images collectées (puis traitées) sont ensuite diffusées sur Internet. Cette publication est également considérée comme un traitement. Pour autant, elle ne faisait pas l'objet de déclaration à la CNIL pour les images aériennes ou satellites. La question se pose toutefois de son fondement : obligation légale (1) ou intérêt légitime (2) ?

1. L'obligation légale

La diffusion de données géographiques par l'IGN répond à l'intérêt du public d'avoir accès à l'information géographique, lequel a été consacré par l'exigence d'ouverture imposée par la loi n°2016-1321 du 7 octobre 2016, dite loi Lemaire ou loi pour une République numérique.

La publication d'ortho-images découle donc d'une obligation légale. Elle devra néanmoins toujours fait l'objet d'une inscription au sein du registre des traitements. La question de savoir si l'obligation de publication s'étend à la diffusion, plus particulièrement, des images des immeubles, est détaillée dans le second chapitre de cette étude.

2. L'intérêt légitime

Concernant les opérateurs privés, le fondement de la diffusion des images aériennes, spatiales ou prises depuis la vue reposerait, comme pour la collecte, sur l'intérêt légitime de cet opérateur. Toutefois, l'intérêt légitime considéré n'est plus limité à celui de ces seuls opérateurs privés, alors responsables de traitement, il peut également s'agir de l'intérêt légitime poursuivi par le destinataire de la diffusion, à savoir les internautes. Le public a, en effet, un intérêt à accéder aux informations géographiques.

Il conviendra néanmoins de ne pas méconnaitre les droits et libertés fondamentaux de la personne concernée : l'habitant ou le propriétaire du domicile. Aussi, comme en matière de droit à l'image du bien, il convient d'assurer un équilibre entre le droit à la vie privée et au respect du domicile ; et le droit du public d'accéder à l'information. La diffusion trouverait ici une limite dans le droit d'opposition pour motifs légitimes dont bénéficie la personne concernée. Ces motifs légitimes pourraient alors être rapprochés du trouble anormal en droit des biens. Une telle solution permettrait de concilier les règles relatives au droit à l'image d'un bien et celles protégeant le droit des données personnelles.

En outre, plus la photographie est précise et plus le risque d'atteinte à la vie privée est grand. De même, ce risque est également accru par le nombre de personnes ayant accès à la photographie. Ainsi, le caractère proportionné de la collecte des données pourrait également être une limite à la diffusion des images du domicile relatives à une personne physique.

II - Les obligations du responsable de traitement et les droits de la personne concernée

La collecte et la diffusion d'images relatives à une habitation sont des traitements de données à caractère personnel. Le responsable de traitement doit donc informer les personnes concernées (A) et mettre en place des droits pour protéger l'utilisation des données les identifiant (B).

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"L'imagination est plus importante que le savoir"   Albert Einstein