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Influence de la communication interne sur l'apprentissage organisationnel des salariés dans les PME camerounaises.


par GUIDKAYA ZAMBA
Université de Ngaoundé - Master de Recherche en Sciences de Gestion 2014
  

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B. Définitions de la communication interne

On ne trouve pas aujourd'hui, en ouvrant simplement un livre, la définition de la communication interne. Beaucoup de personnes se sont essayées à ce jeu difficile et toutes ont été forcées de constater qu'il n'existe pas de frontières délimitées. Il est beaucoup plus simple de dire ce que la communication interne n'est pas que de définir ce qu'elle est. Elle n'est pas une vitrine. Il ne s'agit pas de « vendre » la société dans une approche marketing. Elle n'est pas fusionnelle. Elle n'a pas pour but de créer un esprit communautaire ou « tribal ». Elle n'est pas là pour imposer l'entreprise. Dans cette partie, nous présenterons des définitions de la communication interne qui sont apparues successivement au fil de l'évolution des modèles de l'organisation et des modèles de la communication. Ces définitions relèvent de deux courants de pensée : la perspective fonctionnaliste et la perspective interprétative.

1. Définition selon la perspective fonctionnaliste

La perspective fonctionnaliste, qui est issue de la sociologie de la régulation (Burrel et Morgan, 1979) observe la société et l'organisation d'un point de vue objectiviste. Elle s'attache à expliquer l'ordre, le consensus, l'intégration dans les grands ensembles organisés. Cette perspective met l'accent sur la rationalité et le pragmatisme. Elle vise à comprendre le fonctionnement des systèmes et à prescrire au besoin des méthodes visant à en améliorer la performance. La perspective fonctionnaliste est la plus ancienne et elle est encore dominante aujourd'hui dans les champs de la gestion et de la communication. Dans le courant fonctionnaliste on retrouve deux définitions : la communication productive et la communication intégratrice.

v La communication productive : c'est la communication vue comme outil de production. Cette définition de la communication présente celle-ci comme un message transmis par un émetteur à un récepteur à travers des canaux. En effet, cette représentation très classique de la communication repose sur une vision mécaniste. Elle correspond, en théorie des organisations, à la représentation de l'organisation comme machine que l'on trouve chez les auteurs classiques tels que Taylor, Fayol et Weber. Cette vision instrumentale de la communication suppose que l'émetteur fait quelque chose au receveur à travers le message qu'il envoie (Krone et al., 1987). Elle met l'accent sur le message qui est en quelque sorte le réceptacle de la signification créée par l'émetteur. L'émetteur agit sur le récepteur en transmettant la signification qui est présentée comme une réalité objective qu'il suffit de décoder. Le contenu du message est avant tout opératoire (Laramée, 1989). Il est orienté vers le fonctionnement quotidien de l'organisation : il décrit la tâche à accomplir, les méthodes à utiliser, les résultats attendus.

En somme, dans cette définition, la communication est vue comme un processus d'instruction qui informe les employés sur leurs responsabilités formelles et qui leur transmet les programmes d'action nécessaires à la production des biens et services. Elle sert à diriger, coordonner et réguler les activités des membres de l'organisation (Farace et al., 1977)

v La communication intégratrice : Elle présente la communication comme une relation visant à rassembler les membres de la collectivité organisationnelle. La communication est alors comprise dans son sens premier d' « unir ensemble » (cum unicare). Dans cette définition, la communication est décrite comme une interaction c'est-à-dire un dialogue, une relation entre sujets créateurs de sens. L'interaction comme action réciproque pose que les parties prenantes à la communication sont à la fois émettrices et réceptrices. La communication intégratrice permet ainsi à l'individu de se situer dans son environnement, de prendre part à l'action collective. Cette définition relationnelle de la communication repose sur une vision organiste (Sfez, 1991). Elle correspond en théorie de l'organisation (Morgan, 1989) à la représentation de l'organisation comme un organisme différencié en interaction avec son environnement ou comme une communauté culturelle. Cette définition réintroduit en effet l'individu comme sujet dans un système. Elle met l'accent sur le contexte qui donne du sens à cette relation et décrit l'émetteur et le récepteur comme des partenaires dans l'acte de communication. La signification du message n'est plus seulement créée par l'émetteur, transmise dans le message et décodée par le récepteur mais elle est aussi créée par le récepteur. Le contenu du message n'est plus seulement opératoire ; il est aussi expressif. La communication comme comportement exprime des émotions, des sentiments, des attitudes. On peut donc dire que cette définition de la communication comme une interaction qui définit des relations au sens de Watzlawick et al. (1972) rejoint la conception de l'organisation comme une micro-société.

En résumé, on peut dire que la communication intégratrice, qui se base sur une définition comportementale de la communication et sur une vision collectiviste de l'organisation, est de l'ordre de l'« être ensemble ». Cette définition amène le gestionnaire à se poser diverses questions comme par exemple : les membres de l'organisation se connaissent-ils entre eux ? Sont-ils capables de situer leur action dans le projet organisationnel et de comprendre les conséquences de leurs activités sur les autres participants ? Sont-ils conscients des idées et des pratiques qui les rassemblent ou qui les divisent ? Toutes ces questions ont pour but de le rendre plus conscient de la qualité des liens qui unissent les membres de l'organisation et de l'aider à mesurer le niveau d'intégration de la collectivité organisationnelle.

2. Définition selon la perspective interprétative

La perspective interprétative s'intéresse aux points de vue des acteurs qui sont engagés dans la réalisation des activités sociales (Burrel et Morgan, 1979). Il s'agit donc d'une approche subjectiviste qui présente la société et l'organisation comme des créations humaines, produites à travers des processus émergents. Cette perspective met l'accent sur le quotidien et la performance des acteurs en situation. Contrairement à la perspective fonctionnaliste qui s'intéresse aux structures (macrosociologie), la perspective interprétative focalise sur les actions des individus (microsociologie). Pour les tenants de cette approche, l'ordre, le consensus, la cohésion n'est pas donnée, ils sont créés au quotidien. Dans cette perspective, la communication interne est définie selon un seul aspect, celui de la communication « organisante ».

La communication « organisant » est la communication qui crée l'organisation selon l'expression de Banks (1990). Dans cette perspective, on s'intéresse à ce que font les partenaires de la relation quand ils échangent en de messages. La communication y est présentée comme une transaction par laquelle les partenaires bâtissent leur relation et leur identité, échangent de la valeur, construisent l'organisation. On ne peut plus, dès lors, parler vraiment de communication interne, mais de « communication constructive » puisque l'organisation n'est plus un contenant dans lequel se produisent des activités de communication. Il s'agit plutôt de l'inverse : l'organisation est le produit des processus de communication (Mc Daniel, 1977). L'organisation est contenue dans la communication. Cette conception de la communication correspond à la définition de l'organisation comme un ensemble de processus qui la créent, la maintiennent et la défont (Weick, 1969). La communication « organisante » est collective, multidirectionnelle. Elle concerne tout autant la définition de la tâche que celle de la relation et de l'identité des acteurs (Taylor et Giroux, 1993). Elle est une conversation orale et écrite au cours de laquelle les membres tentent d'écrire le texte de l'organisation. Cette conversation est collective, ce qui ne veut pas dire qu'elle soit forcément égalitaire ; certains participants à cause de leur savoir, de leur autorité formelle et de leur ascendant peuvent avoir plus d'influence sur le processus de construction de l'organisation. L'approche de la communication « organisante » montre la mouvance de l'organisation qui est constamment en formation. Elle montre aussi que cette mouvance n'est pas un chaos. Elle est plutôt le reflet de la créativité dynamique des participants.

En résumé, on peut dire que la définition de la communication « organisante », qui se fonde sur une définition transactionnelle de la communication et sur une description de l'organisation comme produit des activités de communication quotidienne entre les acteurs, est de l'ordre du « faire ensemble ». Cette définition processuelle pose au gestionnaire les questions suivantes : Qui a droit de parole ? Quelle est l'étendue de la participation et sur quoi porte-t-elle ? Comment favoriser l'expression et le partage des savoirs et des aspirations ? Comment soutenir la continuité de cet effort collectif ? Ces questions visent à évaluer la qualité de la conversation organisationnelle et le niveau de participation à cette oeuvre collective.

3. Comparaison des différentes définitions

Les trois définitions de la communication interne sus-citées ont été retenues parce qu'elles nous semblent capturer l'essence de la fonction de la communication dans les organisations à savoir la création d'un corps commun, le maintien et le renouvellement d'une collectivité productive et auto-productrice. Chacune de ces définitions de la communication interne repose sur des conceptions de la communication et de l'organisation qui sont sensiblement différentes. Elles réfèrent à des conceptualisations différentes de la structure, de la culture et du pouvoir dans l'organisation et mettent l'emphase sur des aspects différents de la communication en proposant à celle-ci des buts distincts tout en proposant des problèmes qui leur sont particuliers.

La communication productive s'intéresse à la gestion de la transmission des messages, la communication intégratrice à la gestion des relations, la communication « organisante » à la création collective de l'organisation. La première met l'emphase sur la tâche, la seconde sur les relations entre les personnes, la troisième sur les processus. La communication productive et la communication intégratrice ont en commun de présenter l'organisation comme un lieu dans lequel se produit la communication car elles sont issues d'une perspective fonctionnaliste (Putnam, 1982). Elles sont toutes les deux prescriptives. La communication « organisante » quant à elle, s'attache à la quotidienneté du vécu organisationnel. Elle s'interroge sur les actions qui fondent l'organisation et est avant tout descriptive. Ce qui ne veut pas dire qu'elle ne puisse éventuellement produire de recommandations. En effet, l'observation systématique des transactions entre participants peut déboucher sur une démarche consciente et systématique de gestion de l'effort collectif. Contrairement aux définitions de la communication interne comme productive et intégratrice qui s'insèrent dans une définition préalable de l'organisation, la communication « organisante » propose une définition communicationnelle de l'organisation. Elle intègre des éléments des approches précédentes car elle reconnait l'organisation comme une collectivité productive.

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