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Dynamique des représentations sociales de l'agriculture et de la ruralité dans un contexte territorial du vieillissement de la population : Le cas du « Projet Nô-Life » de la Ville de Toyota au Japon


par Kenjiro Muramatsu
Université de Liège
Traductions: Original: fr Source:

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Caractère général des données

Notre analyse du GASATA se base sur l'entretien effectué par l'enquêteur (rédacteur) avec Monsieur N, chef du GASATA. Il nous a accueilli dans sa maison pour répondre à nos questions pendant près d'une heure et demi.

Depuis près de 35 ans, dès la fin du lycée, Monsieur N a repris l'exploitation de ses parents qui, à cette époque, produisaient du riz, des tomates et des concombres, mais pas encore des fruits. Depuis son installation au début des années 70, il a progressivement converti les rizières et les champs en vergers de pêchers et de poiriers. Il gère actuellement 2.3ha de vergers dont 1.7ha de pêchers et 0.6ha de poiriers.

Il travaille principalement avec son épouse sur son exploitation, et son père de 80 ans leur vient de temps en temps en aide pour les travaux. Ayant quatre enfants dont trois travaillent déjà à l'extérieur de l'exploitation, Monsieur N travaille aujourd'hui comme arboriculteur professionnel.

Représentations

Monsieur N est l'un des arboriculteurs les plus dynamiques du pays de Sanage tant au niveau économique que social. Et ses engagements pour le GASATA et pour la coopération au Projet Nô-Life semblent manifestes tout en dépassant la dimension personnelle de son intérêt pour la gestion de sa propre exploitation. Pour quelles motivations s'implique-t-il dans le Projet Nô-Life ? Et quelles sont ses attentes vis-à-vis du Projet Nô-Life ? Quelles idées sous-tendent ses actions ?

Préoccupations primordiales : risque du délabrement de la zone de production

La préoccupation qui marquait le plus l'action de Monsieur N pour le lancement du GASATA était d'éviter que sa « zone de production se délabre (sanchi ga areru) ». Et l'accord entre Monsieur N et Monsieur K, président du Centre No-Life, pour mener leur coopération, se base sur l'objectif de réagir contre ce risque du délabrement de la zone de production.

Cette préoccupation reflète la conscience à la fois collective et historique que Monsier N a de sa zone de production fruitière dont il a vécu le développement depuis plus de trente ans.

Puis, Monsieur N insiste fortement sur l'importance d'établir le rapport entre sa zone de production et le public. Et ceci constitue, d'après lui, un élément crucial dans la préoccupation de tous les producteurs du pays : « En fait, dit Monsieur N, y compris mes enfants, pour l'agriculture de demain, il faut qu'un maximum de gens s'y impliquent, sinon cela ne marchera absolument pas. Tout le monde pense comme ça. Donc, on ne pense pas du tout à faire reprendre son exploitation par ses enfants. Quiconque s'y intéresse sera le bienvenu. C'est comme ça, chez tout le monde. »

Monsieur N avait ce sentiment depuis bien avant le lancement du Projet Nô-Life. C'est ainsi qu'il a lancé vers 1992 - 1993 la « Journée de la peinture des fleurs de pêcher (momo no hana shasei taikai) » qui est un évènement pour l'animation locale consistant à ouvrir certains vergers de pêcher au public pendant une journée vers le début avril où les pêchers fleurissent (on l'abordera plus bas).

Enfin, il met également l'accent sur le fait que l'établissement du GASATA et l'organisation de la journée de la peinture ont renforcé la relation d'entraide entre arboriculteurs qui avaient auparavant l'habitude de travailler individuellement.

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