Caractère général des
données
Notre analyse du GASATA se base sur l'entretien
effectué par l'enquêteur (rédacteur) avec Monsieur N, chef
du GASATA. Il nous a accueilli dans sa maison pour répondre à nos
questions pendant près d'une heure et demi.
Depuis près de 35 ans, dès la fin du
lycée, Monsieur N a repris l'exploitation de ses parents qui, à
cette époque, produisaient du riz, des tomates et des concombres, mais
pas encore des fruits. Depuis son installation au début des
années 70, il a progressivement converti les rizières et les
champs en vergers de pêchers et de poiriers. Il gère actuellement
2.3ha de vergers dont 1.7ha de pêchers et 0.6ha de poiriers.
Il travaille principalement avec son épouse sur son
exploitation, et son père de 80 ans leur vient de temps en temps en aide
pour les travaux. Ayant quatre enfants dont trois travaillent
déjà à l'extérieur de l'exploitation, Monsieur N
travaille aujourd'hui comme arboriculteur professionnel.
Représentations
Monsieur N est l'un des arboriculteurs les plus dynamiques du
pays de Sanage tant au niveau économique que social. Et ses engagements
pour le GASATA et pour la coopération au Projet Nô-Life semblent
manifestes tout en dépassant la dimension personnelle de son
intérêt pour la gestion de sa propre exploitation. Pour quelles
motivations s'implique-t-il dans le Projet Nô-Life ? Et quelles sont ses
attentes vis-à-vis du Projet Nô-Life ? Quelles idées
sous-tendent ses actions ?
Préoccupations primordiales : risque du
délabrement de la zone de production
La préoccupation qui marquait le plus l'action de
Monsieur N pour le lancement du GASATA était d'éviter que sa
« zone de production se délabre (sanchi ga
areru) ». Et l'accord entre Monsieur N et Monsieur K,
président du Centre No-Life, pour mener leur coopération, se base
sur l'objectif de réagir contre ce risque du délabrement de la
zone de production.
Cette préoccupation reflète la conscience
à la fois collective et historique que Monsier N a de sa zone de
production fruitière dont il a vécu le développement
depuis plus de trente ans.
Puis, Monsieur N insiste fortement sur l'importance
d'établir le rapport entre sa zone de production et le public. Et ceci
constitue, d'après lui, un élément crucial dans la
préoccupation de tous les producteurs du pays : « En fait,
dit Monsieur N, y compris mes enfants, pour l'agriculture de demain,
il faut qu'un maximum de gens s'y impliquent, sinon cela ne marchera absolument
pas. Tout le monde pense comme ça. Donc, on ne pense pas du tout
à faire reprendre son exploitation par ses enfants. Quiconque s'y
intéresse sera le bienvenu. C'est comme ça, chez tout le
monde. »
Monsieur N avait ce sentiment depuis bien avant le lancement
du Projet Nô-Life. C'est ainsi qu'il a lancé vers 1992 - 1993 la
« Journée de la peinture des fleurs de pêcher (momo no
hana shasei taikai) » qui est un évènement pour
l'animation locale consistant à ouvrir certains vergers de pêcher
au public pendant une journée vers le début avril où les
pêchers fleurissent (on l'abordera plus bas).
Enfin, il met également l'accent sur le fait que
l'établissement du GASATA et l'organisation de la journée de la
peinture ont renforcé la relation d'entraide entre arboriculteurs qui
avaient auparavant l'habitude de travailler individuellement.
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