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Dynamique des représentations sociales de l'agriculture et de la ruralité dans un contexte territorial du vieillissement de la population : Le cas du « Projet Nô-Life » de la Ville de Toyota au Japon


par Kenjiro Muramatsu
Université de Liège
Traductions: Original: fr Source:

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Préoccupation actuelle : une stratégie pour subsister...

Quelles sont les préoccupations actuelles de Monsieur N ? C'est bien son propre avenir à lui-même, ainsi que celui des autres arboriculteurs du Pays de Sanage. Ce qui est primordial dans ses préoccupations, c'est de « garder l'attention du public sur [sa] zone de production » avec l'implication du public, à savoir : les « gens des autres secteurs industriels » ; la municipalité ; la coopérative agricole. C'est pour cela que le GASATA s'est fortement impliqué dans le Projet Nô-Life.

Il s'agit également d'une stratégie pour subsister. C'est pourquoi Monsieur N met l'accent sur l'importance de la continuation des activités du GASATA afin de maintenir une cohésion plus solide entre arboriculteurs. Pour lui, il est plus difficile de prendre des décisions collectives au niveau des groupements de producteurs, dans lesquels chaque arboriculteur ne se préoccupe que de vendre ses produits. Et d'après Monsieur N, c'est via le GASATA que les arboriculteurs pourraint se soutenir, même avec les producteurs âgés, et c'est avec lui qu'il faut maintenir la relation avec la municipalité et la coopérative agricole.

Rapport avec les producteurs âgés des foyers pluriactifs

Comme nous l'avons suggéré plus haut, l'objectif réel du GASATA consistait à aider notamment les arboricultuers âgés de la couche des foyers agricoles pluriactifs afin de leur faire continuer leurs activités de la production pour éviter le délabrement de la zone de production. Et le problème pour Monsieur N était l'absence d'« occasion » de discuter de ses idées pour mener de nouvelles actions avec ces producteurs âgés, car il était difficile pour lui d'en discuter dans le seul cadre des groupements de producteurs pour la vente. Ces groupements ont uniquement pour objectif la vente commune, et Monsieur N les trouvent « trop grands » pour mener de nouvelles actions599(*) C'est pour cela que Monsieur N a entrepris le GASATA avec des jeunes arboriculteurs pour d'abord « montrer » aux producteurs âgés, telles ou telles idées et actions concrètes. Ceci pour que ces producteurs âgés puissent ainsi les « suivre »...

Arboriculteurs du Pays de Sanage vus par génération

D'après Monsieur N, les arboriculteurs du Pays de Sanage sont composés de trois générations. La première génération est celle correspondant au père de Monsieur N, c'est-à-dire les arboriculteurs de la génération nés dans les années 20 et 30 qui ont commencé leur production de pêches et de poires dès les années 70. Selon ce schéma, Monsieur N est considéré comme l'aîné des arboriculteurs de la deuxième génération600(*). Parmi les arboriculteurs de la troisième génération, ceux qui ont la quarantaine sont les plus nombreux. Ceux qui ont la trentaine ne représentent qu'un petit nombre. Et il n'y a personne de la vingtaine (sauf un qui aide son père en tant que futur successeur)

Et parmi ces trois générations, Monsieur N prête particulièrement attention à la génération « de son père ou de sa tante », il s'agit de la première génération. « Il faut, dit Monsieur N, bien prêter attention à la génération de mon père ou de ma tante. C'est parce que si ces gens-là continuent à bien mener leur production malgré la petite échelle de production, leur fils qui travaille à l'extérieur voudra la reprendre plus tard. Comme ça, il n'y aura pas de délabrement, n'est-ce pas ? ». Et quel regard a-t-il sur les producteurs professionnels ? : « Pour nous, dit Monsieur N, c'est pas la peine. De toute façon, les professionnels n'ont qu'à produire ». Pour Monsieur N, c'est chez les producteurs âgés des foyers pluriactifs que réside le facteur déterminant du délabrement de la zone de production et qu'il faut y faire face en tenant compte des conditions dans lesquelles leurs fils, actuellement salariés, peuvent reprendre la production de leurs parents après leur retraite.

Et Monsieur N constate déjà qu'il y a actuellement quelques salariés originaires des foyers agricoles pluriactifs qui ont l'intention de reprendre la production de leurs parents, et qu'ils s'intéressent au Projet Nô-Life. Nous pouvons également rappeler qu'il y a déjà une femme d'un âge moyen qui a commencé à produire la poire et la pêche chez elle dès la fin de sa formation Nô-Life en 2005 !

* 599 D'après Monsieur N, il y a « à peu près soixantaine » de producteurs dans ces groupements de producteurs. Par ailleurs, d'après une statistique de l'Ex-Centre pour la Vulgarisation, 53 membres dans le groupement de producteurs de la pêche et 85 membres sont dans le groupement de producteurs de la poire. Centre pour la Vulgarisation et l'Orientation de Toyota-Kamo, 2001b : 9.

* 600 Ceci alors que, dans son cas, c'est lui-même qui s'est lancé à la pêche et à la poire en reprenant l'exploitation de son père.

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