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Ikigai et politique du vieillissementPuis, dans la politique à l'égard du vieillissement de la population, la Municipalité de Toyota a formulé en 1989 comme ci-après dans son plan intitulé « Perspective pour une société longévitale de la Ville de Toyota (Toyota-shi Chôju Shakai Kihon Kôsô) » : « Viser une société de coexistence où (...), tout le monde devient autonome et peut partager le plaisir de vivre ».(voir la partie de l'acteur 2) Et en 1993, elle a employé le terme Ikigai ainsi : « Une société de coexistence qui nous permet de maintenir une vie sociale et d'avoir Ikigai même si l'on devient grabataire. » (idem) L'idée pour cette formulation est basée sur le renforcement de l'autonomie et le maintien du lien social face aux risques du vieillissement comme la dépendance et l'isolement. La mise en relation de cette idée avec les éléments de `nô' était progressivement apparue par des pratiques fragmentaires comme le succès des jardins familiaux. Et la proposition de Monsieur S de « Second Life Academy » pour le Plan de 96 a fait date dans le sens où il a établit le lien entre la thématique du vieillissement de la population et celle de la crise agricole (foyers agricoles pluriactifs de plus en plus âgés). Ainsi, le Plan de 96 accorda une nouvelle valeur aux thématiques de la politique agricole (développement agricole et conservation des terrains agricoles) : « Ikigai - loisir (Ikigai - Yoka) : lieux de l'éducation sociale ; lieux d'Ikigai et de maintien de la santé des personnes âgées ; offrir des lieux d'activités de loisirs des citoyens pour un développement urbain équilibré ». La politique d'Ikigai pour les personnes âgées et la politique agricole se sont ainsi croisées sous la forme de l'idée de l'agriculture de type Ikigai. Nous pouvons d'abord considérer, comme il a déjà été dit plus haut, cette hybridation d'idées comme l'oeuvre d'un brilolage effectué par des agents de la politique publique locale basée sur sa situation locale et concrète (voir plus haut la partie de « Elaboration de l'ensemble des actions concrètes pour la construction du Projet Nô-Life »). Dans ce sens-là, nous ne pouvons pas parler de cette politique en terme de l'imposition directe d'une politique quelconque d'en haut. Cependant, cette oeuvre politique est également le fruit d'une série de transactions effectuées entre agents de différents champs sociaux à base territoriale. Nous n'allons pas répéter ici tous les agents qui étaient impliqués dans le processus de la construction du Projet Nô-Life. (voir également plus haut la même partie) Concernant le Projet Nô-Life, nous avons constaté qu'une idée constitutive du Projet Nô-Life (production avec but lucatif à l'aide d'une motivation d'Ikigai) s'enracine dans la politique historique des agents du secteur agricole. Dans ce sens, le Projet Nô-Life assume indirectement un poids de l'idée productiviste provenant de la politique de la modernisation agricole. De ce fait, nous pouvons comprendre pourquoi, dans le document final définissant la forme et le contenu du Projet Nô-Life dans le cadre des politiques des Zones spéciales (nous l'avons étudié dans la partie de l'acteur 1), le mot de la multifonctionalité était carrément disparu en mettant fortement l'accent sur l' « effet économique » 715(*) du Projet Nô-Life indicant l'objectif donné aux stagiaires de dégager un million de revenu agricole annuel. En tenant compte de ce poids, les trois éléments constitutifs de l'agriculture de type Ikigai que nous avons illustré dans un schéma plus haut (Qualité de vie ; Lien social et territorial ; Production matérielle) pourront-elles être compatibles non seulement aux yeux des agents gestionnaires du Projet ou concernés, mais également à l'épreuve des divers intérêts des stagiaires de la formation Nô-Life ? Telle sera notre question centrale du Chapitre 3... * 715 Ville de Toyota (2003) « Plan pour les Zones spéciales de la Réforme structurelle » : P.4. |