Groupe 3 : Mme. Konno ; Mme
Katô ; Mme. Mizutani
Les trois femmes situées du groupe 3, constatent des
contraintes pour la production de type lucratif. Mais leur intention de lier la
vente à l'aspect social (familial) en tant que mère reste
toujours un point commun parmi elles.
Si le souhait initial de Mme. Konno était de faire des
pêches ou des figues pour les vendre, elle a décidé de
développer d'abord sa culture maraîchère pour
l'autoconsommation et ensuite la vente. Car la production de pêches ou de
figues demande un investissement plus important. Si elle n'a pas changé
d'idées en principe, elle a connu un « grand impact » en
terme de son rythme de vie et de sa vie alimentaire basés sur le
« cycle de la nature ». Elle garde sa grande motivation
pour continuer ses activités agricoles avec sa famille.
Mme. Katô a du mal à décider si elle va
suivre son objectif initial de produire des fraises en serre face à la
grande contrainte économique en terme d'investissement (prêt
agricole départemental, construction de serres, travail etc). Cette
hésitation est également liée à son âge
(60ans) et sa préoccupation concernant son fils qui est au
chômage. En effet, elle n'est pas sûre que son fils voudra la
rejoindre pour la production de fraises. Par contre, elle met l'accent sur le
fait que ses activités agricoles ont amélioré sa relation
avec son mari.
Puis, Mme. Mizutani constate également la contrainte
pour la production rizicole en terme de l'utilisation de produits chimiques.
Mais elle a l'intention de s'investir tant au niveau du travail, qu'au niveau
financier pour développer une production agricole familiale et
diversifiée,. Mais tout comme le cas de Mme Katô, son fils qui est
au chômage n'a pas l'air d'être intéressé par ses
activités agricoles.
Groupe 4 : M. Itô ; M. Suzuki ;
M. Isomura
Les trois hommes situés dans le groupe 4 cherchent
chacun à sa manière leur implication dans le monde agricole.
Notamment M. Itô et M. Suzuki ont radicalement changé
d'idées. Si ces deux enquêtés s'inscrivent dans la
filière fruitière, chacun a son propre raisonnement.
M. Itô s'intéressait au début à
produire des figues, tout en ayant l'intention de chercher des
possibilités de s'impliquer dans le monde agricole afin de contribuer
à un nouveau type de développement agricole et rural. Puis, dans
la formation Nô-Life de la filière fruitière qui s'est
déroulée dans la zone de production de la poire et de la
pêche de Sanage, il a trouvé qu'il y a de sérieux
problèmes dans ce monde, liés au vieillissement de la population
agricole, au manque de porteurs etc. Par ailleurs, il trouvait également
la difficulté d'apprendre les techniques agricoles dans ce domaine par
la seule formation Nô-Life, car la production de la pêche et de la
poire nécessite un investissement important et une expérience
professionnelle plus longue. C'est ainsi qu'il a eu l'idée de monter une
association de stagiaires de Nô-Life dans le but de non seulement
organiser une aide pour les travaux agricoles, mais également de
s'entraider entre stagiaires de Nô-Life, y compris les stagiaires des
autres filières. Ceci en considérant qu'il est bien placé
pour jouer le rôle d'organisateur en raison de son âge plus jeune
que les autres (43ans).
M. Suzuki voulait au début « faire quelque
chose » pour faire face au risque du délabrement de la zone de
production de la poire et de la pêche de Sanage. Mais après un an
et demi d'expérience de la formation de la filière
fruitière, il est fortement déçu de cette formation. C'est
pourquoi il met en cause un manque de perspectives de la part du Centre
Nô-Life pour l'organisation de cette filière. En effet, comme nous
l'avons vu dans la partie de l'acteur 7 (Monsieur N du GASATA) du Chapitre 2,
la plupart des stagiaires (y compris ceux des années 2004-2006) de cette
filière ont du mal à se lancer dans la production de la
pêche ou de la poire après leur formation, en raison des
contraintes économiques très élevées
(investissement, travail, technique) par rapport à leur âge. M.
Suzuki est ainsi confronté au dilemme de ne pas pouvoir se lancer dans
ce domaine, ni en tant que producteur, ni en tant qu'aide aux travaux
agricoles. Ceci alors qu'il était l'un des stagiaires qui s'engageait le
plus fortement dans les activités de la formation. C'est pourquoi il
rejoint M. Itô pour élaborer l'idée de monter une
association de stagiaires pour chercher d'autres moyens alternatifs de
développer ses activités ultérieures et celles des
stagiaires de Nô-Life. Et ceci avec une remise en cause du fondement du
Projet Nô-Life qui relève de la combinaison d'Ikigai des personnes
âgées et de la prévention des friches agricoles. Il trouve
que l'approche actuelle du Centre Nô-Life est insuffisante pour
réaliser cet objectif. A cet effet, il a déjà donné
son avis au Centre Nô-Life en disant que, si la Ville a vraiment
l'intention de préserver les terrains agricoles en s'appuyant sur la
main-d'oeuvre de nouveaux salariés retraités, il vaudrait mieux
qu'elle loue directement ces terrains agricoles à son initiative, et y
embaucher les retraités...
M. Isomura ne change pas radicalement d'idées à
l'inverse de ces deux derniers, en s'inscrivant à la filière
maraîchère. A la différence des autres stagiaires
originaires d'un foyer agricole local, il s'intéresse à la fois
à la vente de ses produits, à l'aspect social de la production
agricole comme l'éducation alimentaire et au changement de son rythme de
vie qui implique un changement radical par rapport à la vie salariale.
Et il pense que le système du Projet Nô-Life ne se diffusera pas
facilement par l'entremise du Centre Nô-Life, face à l'attitude
égoïste de propriétaires fonciers. C'est pourquoi il rejoint
en partie l'idée de M. Suzuki que la Ville doit prendre plus
d'initiative pour préserver les terrains agricoles.
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