Groupe 5 : Mme. Kawamura
Quant au groupe 5, Mme. Kawamura voulait, au début,
produire des figues pour les vendre, mais elle est en train de changer son
idée, face à la contrainte technique pour l'entretien des figues
(maladie, traitement). C'est pourquoi elle envisage de cultiver les aubergines
pour gagner « de l'argent de poche de tous les jours ».
Sinon, étant une des rares pratiquant la méthode de l'agriculture
biologique dans le stage individuel de la formation Nô-Life, elle
distingue fortement la méthode enseignée dans la formation
Nô-Life qui est conventionnelle et la sienne qui est de type
écologique.
Groupe 6 : M. Nichizawa ; M. Kamihata
Même si les deux hommes situés dans le groupe 6
ne changent pas leur objectif initial de mener une production lucrative pour un
revenu agricole de plus d'un million de yens, ils présentent chacun une
approche contrastant avec l'autre, en ayant deux trajectoires totalement
différentes.
D'un côté, l'approche de M. Nichizawa (43ans) est
individuelle. Etant originaire d'un foyer non agricole de la Ville de Toyota,
célibataire et actuellement au chômage, il a pour but de devenir
agriculteur professionnel après la formation Nô-Life. Il envisage
une production de fraises en serre en raison de sa haute rentabilité.
Cependant, la contrainte économique (investissement avec le prêt
agricole départemental, travail) constitue déjà un souci
pour lui. Malgré cela, il s'appuie sur sa passion pour l'agriculture et
mener les activités agricoles pour toute sa vie.
De l'autre côté, l'approche de M. Kamihata est
familiale et entrepreneuriale. Etant ex-agriculteur professionnel de Kagoshima
et salarié en semi-retraite, essaie de créer une entreprise
agricole familiale après la formation Nô-Life. Il envisage une
« agriculture réflexive (kangaeru nôgyô)
» (d'après son expression) qui consiste à trouver des
créneaux avec des produits qui ne se trouvent pas ailleurs (saisons
décalées, mais de bonne qualité), afin de ne pas subir la
baisse des prix due à la surproduction. C'est pourquoi il n'envisage pas
la monoculture de fraises comme M. Nichizawa, même si elle est fortement
recommandée par le Centre Nô-Life et la CAT (Coopérative
agricole de Toyota).
Constat commun : contraintes
économiques
D'un côté, nous constatons que chacun a sa
manière de réagir dans la situation de leur formation
Nô-Life en relation avec les trois pôles du processus de
l'agriculture de type Ikigai, de l'autre côté, nous trouvons un
point commun fort parmi les stagiaires : contrainte fortement ressentie
vis-à-vis du pôle de la production matérielle.
Ce point implique diverses formes d'attitudes négatives
: hésitation entre le maintien de bien familiaux, l'autoconsommation et
la vente ; attitude distanciée ou indifférente ; souci sur la
faisabilité ; dilemme entre l'engagement et la déception
vis-à-vis de la réalité ; critiques sur le fondement du
Projet ; tentative de démarches alternatives avec une initiative
associative etc.
D'autant que cette tendance est commune à la plupart
des stagiaires, nous pouvons supposer qu'elle n'est pas seulement liée
aux trajectoires et motivations initiales de chaque stagiaire qui sont
très différentes de l'un à l'autre. Quel facteur constitue
cette situation ? Nous pouvons attribuer cette tendance à des facteurs
extérieurs à la vie des stagiaires en rapport avec le pôle
de la production matérielle. Dans ce cas, nous devrons prendre en
considération l'interaction entre les comportements des stagiaires et le
principe de la formation Nô-Life elle-même derrière lequel
les agents concernés qui s'imposent dans ce pôle, ou d'autres
circonstances extérieures.
Nous verrons plus bas que cette tendance s'exprimera plus
clairement par les points de vue plus ou moins manifestes de la majorité
des stagiaires, qui détermineront leurs prises de position
vis-à-vis de la vision officielle de l'agriculture de type Ikigai
notamment avec l'objectif d'un million de yens de revenu agricole annuel.
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