Quels sont les problèmes rencontrés dans
le Projet Nô-Life ?
Monsieur M confirme d'abord qu' « il n'y a
pas de problème » dans le Projet. Ce qui veut dire que le
Projet se déroule comme « un projet avec un budget (yosan
jigyô) » et qu'il fonctionne comme « le
maire le pensait » en répondant à
« une demande stable de la part des stagiaires ».
Donc, c'est administrativement qu' « il n'y a pas de
problème » dans le Projet.
Par contre, Monsieur M a évoqué la
difficulté d' « analyser les facteurs de la
réussite » de ce projet. Les facteurs de la
réussite du Projet Nô-Life sont d'abord « le cycle
où les stagiaires apprennnent bien (l'agriculture) et obtiennent leur
terrain agricole pour prévenir les friches, et deviennent ainsi porteurs
de l'agriculture en y prennant plaisir ». Et ce thème
prôné par le maire « a bien réussi à
avoir le droit de cité (shimin ken) ». Cependant, il est
« difficile d'expliquer ses résultats et effets
(seika) », compte tenu du problème de la structure
foncière « visible d'un coup d'oeil » que
l'on a constaté plus haut.
Les facteurs d'Ikigai ? : « Ce qu'ils n'ont
pas socialement, c'est Ikigai »
Quels sont les facteurs d'Ikigai pour Monsieur M ? Un des
objectifs du Projet Nô-Life d'avoir un million de yens de revenu agricole
constitue-t-il un de ces facteurs déterminant ? Ou y en a-t-il
d'autres ? D'abord, le fait d'aboir un revenu avec des activités
agricoles constitue « un point de départ qu'il ne faut pas
oublier », et que « le revenu constitue la base de
vie ». Toutefois, ce n'est pas défini comme un
« objectif de l'administration ».
En fait, la question de revenu est « vraiement
difficile à cerner » pour Monsieur M, et il
« ne voit pas la direction » quand il analyse,
dans le cadre de son travail, les différents types des revenus agricoles
tels que le salaire agricole, la vente des produits, le chiffre d'affaires
etc., qui sont différemment définis en fonction des types
d'organisation agricole tels que coopératives, entreprises,
exploitations familiales, individus etc.
Malgré tout, chez Monsieur M, la thématique
d'Ikigai est indispensable dans le Projet, étant avant tout une
« motivation de la part du maire, qu'il ne faut pas
ignorer ». Voici son explication :
« Non, non. Une des motivations du maire pour le
Projet Nô-Life est le 'Nô-Life pour Ikigai'. Comme le montre
l'enquête que le Syndicat ouvrier de Toyota avait effectuée, il y
aura 2000-3000 retraités chaque année. Ils pourront mener leur
vie avec leur pension. Donc ce qu'ils n'ont pas socialement, c'est Ikigai.
Mener une production agricole dans la société, établit une
relation avec la société, et ainsi permet d'avoir un
Ikigai. »
Donc, l'idée d'Ikigai dans le Projet Nô-Life est
avant tout d'avoir « une relation avec la
société » via des activités agricoles.
Puis, le Projet Nô-Life tente de lier l'idée d'Ikigai à la
réalité sociale locale où « les
propriétaires ruraux sont embarrassés » par le
problème de leur friche agricole. Car l'absence d'activité
agricole sur ces terrains définis comme « agricoles » fera
disparaître l'exonération de l'impôt foncier (taxe de
succession) dont bénéficient les propriétaires qui en ont
hérités. Donc, si ces propriétaires peuvent louer leurs
terrains aux particuliers qui mènent une production agricole sur ces
terrains, cela « constituera réellement une
prévention positive » selon Monsieur M. Cela constitue
non seulement un « mérite pour
l'administration » mais également un
« mérite social » dans le sens où
cela donne Ikigai pour les retraités, « cela enrichit leur
vie ».
Donc, l'essentiel de la vision officielle du Projet
Nô-Life n'est pas économique. Et vu la réponse que Monsieur
M nous a donnée sur la question de l'objectif de dégager un
million de yens de revenu agricole, la pertinence de cet objectif
dépendra, finalement, des réponses de chacun des stagiaires.
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