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Analyse du nouveau code en République Démocratique du Congo

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par Don José MUANDA NKOLE WA YAHVE
Chaire UNESCO Université de Kinshasa - docteur et chercheur à  l'OHADA 2004
  

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§4. Une Certaine juridicité.

Il faut rappeler que notre pays a souffert des perturbations aussi bien politiques, économiques que sociales. A l'incurie d'un régime vieux de 30 ans s'est ajouté la paupérisation d'un peuple incapable de subvenir à ses besoins élémentaires. Ce qui a justifié d'une certaine façon le déclenchement des pillages qui ont mis à jour l'économie et détruit son tissu économique.

Par ailleurs, l'isolement diplomatique de l'ex-Zaïre et le sombrement d'un régime finissant n'ont pas permis le retour des investisseurs. Malheureusement l'avènement du 17 mai n'a pas permis de sortir le Congo de la situation chaotique dans laquelle il était plongé. Il est donc permis de souligner l'amorce du processus de transition et les signaux positifs qui sont tenus du côté des autorités congolaises. Le Congo deviendra un interlocuteur des institutions financières internationales. Mais cette garantie s'articule autour de deux axes : la respectabilité internationale et la reforme du système judiciaire.

4.1 La respectabilité internationale.

Elle se justifie sur base de deux exigences. A savoir : une diplomatie agissante et l'instauration de la bonne gouvernance.

S'agissant de la diplomatie, il convient de relever que depuis près d'une décennie, notre pays avait été mis en quarantaine, boudé par les chancelleries étrangères. Ce qui avait conduit à la rupture de la coopération structurelle. Or l'apport de la coopération est un élément décisionnel qui suscite et encourage les investissements étrangers. Aujourd'hui, le Congo a renoué avec les grandes institutions financières qui sont encouragées bien entendue par les différents pays donateurs. C'est dans ce contexte qu'il faut situer la signature de nombreux contrats et programmes. A titre illustratif, nous pouvons citer le DSRP (Document Stratégique pour la Réduction de la Pauvreté), le PAR (Programme d'Appui au Réseau Routier), PMURR (Programme Multisectoriel d'Urgence, de Réhabilitation et de la Reconstruction).

Outre la reprise avec les institutions financières internationales, le Congo s'est engagé dans la mise en place de grands espaces économiques. L'élaboration du nouveau code des investissements est largement tributaire du concours du FIAS (Organisme de conseil pour les investissements étrangers) géré par les sociétés financières internationales et la Banque Mondiale.

S'agissant de la bonne gouvernance, condition sine qua non d'incitation de tout investissement, elle s'installe à petit pas à travers des reformes et des restructurations de l'Etat. Cette volonté s'applique aussi et surtout dans le nouveau code des investissements. A ce sujet, il y a lieu de relever la transparence dans le traitement des dossiers, la simplicité de la procédure et la lisibilité des avantages qui se matérialisent à travers les modèles suivants :

- L'instauration d'un régime unique,

- L'exonération totale des droits et taxes à l'importation, à l'exclusion des redevances estimées à 5% de valeurs CIF des équipements et matériels faisant partie de l'investissement.

4.2 L'organisation du système judiciaire.

La garantie de tout système d'organisation est assuré par l'appareil judiciaire, or pendant longtemps notre pays a été décrié à cause de l'imperfectionnement de son système judiciaire c'est-à-dire de son système de protection. Par conséquent, les investisseurs étaient plutôt appelés à recourir à la protection diplomatique. Nul n'ignore que pendant près d'une décennie l'activité diplomatique dans notre pays avait connu une baisse considérable. Pour remédier à cette situation, les autorités congolaises ont procédé à une profonde restructuration du système judiciaire qui s'est matérialisé à travers les éléments suivants :

1. La constitution qui proclame, en son article 36, que « l'Etat encourage et veille à la sécurité des investissements nationaux et étrangers ».

2. Le code des investissements qui :

- proclame l'égal traitement entre tous les investisseurs, nationaux et étrangers. Il n'y a donc pas de discrimination en cette matière,

- garantie aux investisseurs le plein exercice du droit de propriété de tous autres droits leur reconnus ;

- prévoit la liberté des transferts à l'étranger des dividendes et des revenus générés des royalties, du principal des intérêts et des changes connexes ;

- exclue la possibilité de retenir par une disposition postérieure des garanties et avantages accordés (application du principe des droits acquis) ;

- prévoit qu'en cas de litige au sujet d'un investissement, le différend sera réglé à l'amiable ou par arbitrage selon la procédure du code de procédure civile ou suivant la convention CIRDI ( Centre International pour le Règlement des différends en matière d'investissements).

3. Les Tribunaux de Commerce créés aux termes de la loi n°002/2001 du 31 juillet 2001. Bien qu'ils ne soient pas encore opérationnels. Ces tribunaux présentent un certain nombre d'avantages indéniables pour les investisseurs. A titre illustratif, les juges ne sont pas uniquement les magistrats de carrière mais il y a aussi des prud'hommes représentants des investisseurs, des commerçants). En outre, le système de preuve est libéral à l'opposé de ce qui se fait dans les tribunaux de droit commun. Autrement dit, on accepte n'importe quelle preuve. D'autre part, la procédure utilisée est plus souple et donc moins lourde que celle des tribunaux de droit commun. Enfin, ils sont caractérisés par une certaine célérité dans le traitement des dossiers.

4. La faculté donnée la faculté donnée à l'investisseur de recourir à l'arbitrage des tribunaux internationaux auprès desquels la RDC a conclu des accords à l'instar de la CIRDI.

5. Les tribunaux du travail créés aux termes de loi n°016/2002 du 16 octobre 2002.

Depuis la mise en oeuvre de nouveaux textes de lois, aucune mesure portant atteinte à la propriété privée ou aux avantages régulièrement accordés aux investisseurs n'a été enregistrée, ce qui prouve à suffisance l'attitude et la détermination du gouvernement à respecter ses engagements, notamment vis-à-vis des investisseurs. L'adhésion de la RDC à la MIGA, une Agence de la Banque Mondiale qui assure les risques politiques et autres risques non commerciaux de même que la ratification par la RDC de l'accord portant création de l'Agence pour l'Assurance du Commerce en Afrique (ACA) constituent une garantie considérable de réussite des investissements réalisés sur le sol congolais. Il en est de même de son admission aux programmes « AGA » des Etats-Unis d'Amérique (les investisseurs établis en RDC pourraient introduire aux Etats-Unis d'Amérique, en exonération des droits d'entrée, les biens fabriquées localement) et « tous sauf les armes » de l'Union Européenne (introduction, en exonération des droits d'entrée, dans les pays de L'Union Européenne, des produits fabriqués en RDC.

L'adhésion de la RDC à l'OADA, dont le processus est suffisamment avancé renforcera le développement et la garantie des investissements réalisés au pays. Il faut également mentionner que la RDC est signataire de plusieurs conventions bilatérales de protection réciproque des investisseurs.

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault