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De l'intervention de l'ONU dans les conflits armés en RDC. De la MONUC à  la MONUSCO

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par Olivier ATAMADRI MANVOTAMA
Université de Kisangani - Graduat en droit public 2010
  

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PARAGRAPHE 2. Causes endogènes aux Nations-Unies

Parmi les causes qui ont limité la performance de la MONUC et/ou de la MONUSCO, certaines d'entre elles sont aux dites missions. Force est d'en relever quelques unes.

Toutefois, avant d'en arriver, il sied de signaler que d'une manière générale le « « Rapport

Brahimi » [en 2000] dresse l'inventaire des points faibles du système. Il souligne particulièrement la question des mandats attribués aux opérations de paix, et la constitution des contingents multinationaux. Les solutions passent toutefois par une implication financière et matérielle des États membres plus grande, qui n'est pas acquise. Trois séries d'obstacles réduisent la capacité militaire de l'organisation et minorent l'efficacité des opérations conduites par les casques bleus.

D'abord les moyens juridiques, le mandat que les États assignent à la force d'urgence est souvent insuffisant, inadapté aux circonstances ou volontairement ambigu afin de favoriser le consensus lors du vote au Conseil de sécurité. Si bien que les responsables de leur application, soucieux de réduire les risques, l'interprètent de façon réductrice. C'est la critique majeure qui est adressée aux OMP, à la fois par les militaires chargés de les animer et par les politiques chargés d'en assurer la charge. Sur le terrain, les soldats de l'ONU se trouvent confrontés à des armées aguerries, particulièrement combatives, déterminées, face auxquelles ils ont pour instructions de limiter leur action à une présence supposée dissuasive. Lorsqu'ils sont autorisés à ouvrir le feu, c'est en application de « règles d'engagement » (connues des militaires sous leurs initiales anglaises, ROE, rules of engagement) particulièrement inhibitrices. Ainsi celles imposées aux casques bleus en Bosnie précisaient que ces derniers ne pouvaient ouvrir le feu qu'en cas de légitime défense. Or cette dernière était interprétée par les ROE elles-mêmes comme la situation dans laquelle ils se trouvent lorsqu'ils sont la cible de tirs et seulement pendant la durée de ces derniers. Si bien qu'en cas de tirs sporadiques, par exemple de salves ou de fusillades de tireurs isolés, la possibilité de riposte devient pratiquement inexistante.

Ensuite les effectifs qui sont mis à la disposition de ces forces sont limités à plus d'un titre. Le caractère très hétérogène des troupes envoyées par les pays contributeurs nuit à leur efficacité militaire. En effet, lorsque des contingents sont fournis par plus de 89 pays, de niveaux de développement différents, de cultures militaires disparates, d'équipements défensifs hétéroclites, de niveaux techniques composites, de langues parlées bigarrées... le commandement devient aléatoire, les opérations complexes impossibles et le temps de réponse considérablement allongé. De surcroît, les motivations de certains effectifs sont davantage tournées vers la recherche d'une rémunération en dollars versée par l'ONU que vers l'accomplissement d'une mission de service public international de paix. Pour les ressortissants de certains pays, participer à une OMP, c'est obtenir la fourniture d'un équipement parfois revendu au plus offrant dans un des multiples circuits du marché noir. De nombreux cas de détérioration voire de destruction de matériels liés à l'inexpérience de leurs utilisateurs font courir des risques supplémentaires aux intéressés comme aux ressortissants d'autres pays. Ils accroissent le coût des opérations, déjà fort critiquées par les États membres sur ce plan. Le coût total approximatif des opérations de 1948 au 30 juin 2003 s'élève à environ 28,73 milliards de dollars US. Nombre d'opérations ont généré un endettement de l'organisation qui l'a portée au bord de la faillite. Ce qui a conduit à une réduction des effectifs

et à une modération budgétaire également nuisibles à l'efficacité des opérations. Ainsi, le montant des crédits ouverts pour la période du 1er juillet 2002 au 30 juin 2003 s'élève à environ 2,63 milliards de dollars US et celui des crédits approuvés pour la période du 1er juillet 2003 au 30 juin 2004 à environ 2,17 milliards. Mais ce qui est encore plus préoccupant, c'est que les contributions non acquittées au titre du maintien de la paix au 31 mai 2003 représentent près de la moitié de ces sommes, soit environ 1,15 milliard de dollars US.

Enfin, les équipements dont disposent les OMP sont le plus souvent inadaptés pour s'opposer utilement aux armements des parties au conflit. Face à l'armée fédérale yougoslave dotée d'armes lourdes, de chars, de missiles, durant les années quatre-vingt-dix, les casques bleus disposent en général de VAB (véhicules blindés de l'avant) qui encadrent les convois d'assistance humanitaire. Leur couleur blanche est destinée à les faire repérer ostensiblement plutôt qu'à les camoufler, en vue de les protéger ou de leur permettre des actions militaires surprises. Quant aux avions de l'OTAN, ils sont surtout utilisés pour assurer les déplacements, la logistique et le transport des secours, notamment lors du pont aérien sur Sarajevo. Fait aussi gravement défaut le renseignement sans lequel l'action armée est vouée à l'improvisation. Or les Nations unies n'ont pas le droit de faire de l'espionnage, de recourir à des informateurs sur les positions, les déplacements, les effectifs de ceux qui s'opposent à elles. Enfin, la chaîne de commandement s'étire de façon beaucoup trop longue entre l'unité qui opère sur le terrain et son chef suprême, le Secrétaire général de l'ONU à New York. À ce phénomène s'ajoute le décalage horaire qui ne permet pas toujours des communications en temps réel entre le décideur, dépourvu d'une véritable structure de veille 24 heures sur 24, et l'exécutant. »72

L'hétérogénéité de personnel militaire de la MONUC et de la MONUSCO a d'une ou d'autre autre manière contribué à une exécution difficile de leur mandat. Car les militaires de diverses nationalités, formations, idéologies ont servi ou servent encore la cause de la paix en République Démocratique du Congo. Toute cette diversité peut entrainer diverses motivations au sein de la mission et faire la mission fonctionner en ordre dispersé et pas avec efficacité.

Le déploiement progressif des soldats de paix73 alourdi le travail de la MONUC et de la MONUSCO. Etant donné que l'ONU ne possède pas une armée prépositionnée et à chaque fois que le besoin se fait sentir, il faut encore recourir aux pays membres pour constituer une force de maintien de paix. Tout cela ne se passe pas par un automatisme. Il faudrait patienter.

72 MARIO BETTATI, L'Usage de la force par l'ONU [en ligne] disponible sur www.cairn.info/revue-pouvoirs-2004-2-p-111.htm consulté le 10juin2011 à 12h00

73- En titre d'exemple voir cas concret repris par l'annexe V

-ONU, Deuxième rapport spécial du secrétaire général sur la mission de l'organisation des nations unies en République Démocratique du Congo su 27 mai 2003, §.53, p.16.

Le fait pour le conseil de sécurité de placer le mandat de la mission de maintien de paix (MONUC) quarante quatre mois plus tard sous le chapitre par la résolution 149374 a également été une faiblesse qui ne permettait pas par exemple la protection de civils.

Certains membres du personnel de la MONUC se sont livrés pendant une certaine période, à des exploitations et abus sexuels75. Cet acte d'indiscipline les a parfois distrait des objectifs de la mission.

La mission a également connu des difficultés en matière de traitement d'information.76 Ceci constitue un obstacle qui ne permet pas de diagnostiquer les problèmes qui se posent sur le terrain et d'en trouver solution.

Le financement de la mission par les pays membres ne fonctionne pas par l'automatisme et le taux de change officiel qui majore le coût des activités en République Démocratique du Congo.77

Le fait que la mission soit sursollicitée en matière sécuritaire entraine parfois de maque de forces de réserve « ce qui continue de compromettre sérieusement sa capacité de répondre à des crises sécuritaires de façon efficace et en temps voulu ».78

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams