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La responsabilité des Etats membres en cas de violation du droit communautaire

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par Xian Gu
Université de Paris I Panthéon-Sorbonne - DU Le Droit en Europe 2008
  

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Deuxième partie.

L'évolution de la responsabilité

des États membres.

63.- Dans ce mouvement jurisprudentiel initié par la Cour de justice des Communautés européennes au début des années 90, la Cour de justice avance plus rapidement et audacieusement dans l'évolution de la responsabilité des États membres. En énonçant l'engagement de la responsabilité des États membres du fait d'une décision juridictionnelle nationale statuant en dernier ressort, la Cour de justice montre certaines innovations achevées mais restreintes (Chapitre Ier). La problématique de la mise en oeuvre difficile et la réparation du préjudice (Chapitre II) nous inspire les innovations possibles dans l'avenir.

Chapitre Ier.

Des innovations achevées mais restreintes.

64.- Il s'agit ici de deux arrêts importants quant au développement nouveau rendus ces dernières années dans le régime de la responsabilité des États membre, à l'occasion de l'extension de la solution énoncée par des jurisprudences antérieures, les arrêts Köbler et Traghetti présentent certaines innovations achevées (Section Ière). Cependant, on observe en même temps des innovations restreintes (Section II), qui marquent une étape supplémentaire à l'égard de la consolidation du principe de la responsabilité des États membres en cas de violation du droit communautaire.

Section Ière.

Des innovations achevées par la jurisprudence.

65.- Même si l'arrêt Köbler et Traghetti ne peuvent pas véritablement être considérés comme une révolution majeure au principe établi par jurisprudence antérieure, les deux arrêts illustrent l'évolution notable de l'engagement de la responsabilité de l'État du fait d'une violation découlant d'une décision juridictionnelle statuant en dernier ressort. Dans ces arrêts, la Cour de justice continue à confirmer encore le principe établi et porte la protection effective des particuliers à un niveau plus élevé (A). De même, la Cour de justice ne s'arrête jamais à la précision des critères de l'appréciation de la méconnaissance manifeste (B).

A. La confirmation du principe établi et le développement de la protection effective des particuliers.

66.- Même si dans son arrêt Brasserie, la Cour de justice des Communautés européennes a déjà énoncé implicitement la responsabilité de l'État membre en cas de violation du droit communautaire imputable à l'organe judiciaire interne73, l'arrêt Köbler fut la première décision de la Cour de justice qui a engagé la responsabilité de l'État du fait de l'activité d'une juridiction suprême dans le cas où un refus de poser une question préjudicielle constituerait une méconnaissance manifeste. L'arrêt Traghetti del Mediterraneo a précisé les aspects et les modalités trois ans plus tard.

67.- Il ne fait aucun doute que les deux arrêts ne contreviennent à la solution posée par les jurisprudences antérieures. Ils ont consolidé le principe de la responsabilité établi par la Cour de justice. La Cour de justice a indiqué le fait que « dans l'ordre juridique international, l'État dont la responsabilité est engagée du fait de la violation d'un engagement international est considéré dans son unité, il doit en être d'autant plus ainsi dans l'ordre juridique communautaire74. Mme Pingel

73 CJCE, 5 mars 1996, Brasserie du pêcheur et Factortame III, op. cit., n° 34.

74 CJCE, 30 septembre 2003, Köbler c/ Autriche, op. cit., n° 32.

estime que « le point mérite d'être relevé, pour la mention faite par la Cour du droit international auquel il serait faux, en conséquence, de soutenir qu'elle répugne à s'inspirer »75.

68.- Dès lors, dans l'arrêt Köbler, la protection effective des particuliers dans le domaine de l'activité judiciaire a développé considérablement. Cependant, selon M. Simon, la Cour a rejeté en pratique les prétentions d'un requérant alors même qu'elle lui donne totalement raison sur le plan théorique76.

69.- Ainsi, l'arrêt Traghetti a confirmé la solution posée par l'arrêt Köbler. La Cour de justice a ajouté que ce principe peut s'agir ainsi du cas « où le juge national interprète d'une manière telle qu'elle aboutit, en pratique, à une violation du droit communautaire applicable »77. De plus, pour justifier un droit à réparation, la Cour se fonde sur l'effet utile de l'arrêt Köbler qu'« exclure, dans pareilles circonstances, toute responsabilité de l'État en raison du fait que la violation du droit communautaire découlant d'une opération d'interprétation des règles de droit effectuée par une juridiction, reviendrait à vider de sa substance même le principe posé par la Cour dans l'arrêt Köbler »78 . A présent, on peut dire que le principe dégagé par la jurisprudence Köbler s'applique à tous les éléments de l'acte de juger, et ainsi en est-il de même de l'activité juridictionnelle qui peut être soumise à une action en responsabilité.

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams