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La responsabilité des Etats membres en cas de violation du droit communautaire

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par Xian Gu
Université de Paris I Panthéon-Sorbonne - DU Le Droit en Europe 2008
  

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Chapitre II.

Une mise en oeuvre difficile et la réparation

du préjudice causé.

79.- L'application uniforme du droit communautaire et la protection effective des particuliers par voie de la responsabilité des États membres ne peut aboutir à l'absence de mise en oeuvre dans le système du droit national. Il reste que l'application de la solution retenue dans ses arrêts pose des problèmes auxquels la Cour n'a pas apporté de réponse explicite. Le juge national est obligé de choisir entre le principe de l'autorité de la chose jugée et le principe de la primauté du droit communautaire (Section Ière). La Cour de justice entraîne également des difficultés pratiques non négligeables, qui obligeront les États membres à réparer du préjudice causé (Section II) de façon effective et adéquate.

Section Ière.
La sécurité juridique et l'autorité de la chose jugée
par les juridictions nationales.

80.- Il s'agit un dilemme pour le juge national ainsi bien que le juge communautaire. Pour résoudre le problème de la contradiction entre la primauté du droit communautaire et l'autorité de la chose jugée (A), la Cour de justice a énoncé le caractère relatif de ce dernier (B).

A. Le principe relatif de l'autorité de la chose jugée.

81.- Après l'arrêt Köbler, une nouvelle problématique a été posée sur la contradiction entre la responsabilité des États membres du fait de violation du droit communautaire par les juridictions suprêmes et l'autorité de la chose définitivement jugée. Certains États sont intervenus devant la Cour de justice, craignant que cette responsabilité dénature l'essence de la fonction juridictionnelle.

82.- On retrouve à cet égard le premier arrêt rendu par la Cour de justice concernant l'autorité de la chose jugée dans son arrêt Eco Swiss92. Dans cet arrêt, la Cour de justice a reconnu l'existence de ce principe de l'autorité de la chose jugée. La Cour a énoncé que « une sentence arbitrale intermédiaire revêtant le caractère d'une sentence arbitrale finale qui n'a pas fait l'objet d'un recours en annulation dans le délai imposé acquiert l'autorité de la chose jugée et ne peut plus être remise en cause par une sentence arbitrale ultérieure »93.

83.- Cependant, dans l'affaire Kühne et Heitz94, la Cour de justice n'a pas remis en cause le principe fondamental de l'autorité de la chose jugée. A la lecture, l'arrêt Kühne et Heitz a été jugé contraire au droit communautaire, par la motivation exagérée de la Cour de justice95. La Cour de justice a jugé dans le dispositif que « le principe de coopération découlant de l'article 10 CE impose à un organe administratif, saisi d'une demande en ce sens, de réexaminer une décision administrative définitive afin de tenir compte de l'interprétation de la disposition pertinente retenue entre-temps par la Cour »96.

84.- Dans l'affaire Rosmarie Kapferer97, la Cour de justice a énoncé que « le droit communautaire n'impose pas à une juridiction nationale d'écarter l'application des règles de procédure internes conférant l'autorité de la chose jugée à une décision, même si cela permettait de remédier à une violation du droit communautaire par la décision en cause »98.

85.- A cet égard, on peut déduire qu'une sanction du manquement du juge à ses obligations

92 CJCE, 1er juin 1999, Eco Swiss, aff. C-126/97, Rec., p. I-3055.

93 Ibid, n° 48.

94 CJCE, 13 janvier 2004, Kühne et Heitz, aff. C-453/00, Rec., p. I-837.

95 J.-G. HUGLO, « Primauté du droit communautaire et autorité de la chose jugée par les juridictions nationales », Gaz. Pal., Rec. janvier-février 2007, pp. 269-274, sp. p. 269. V. également Z. PEERBUX-BEAUGENDRE, « Autorité de la chose jugée et primuaté du droit communautaire », RFDA, mai-juin 2005, pp. 473-482.

96 CJCE, 13 janvier 2004, Kühne et Heitz, op. cit., n° 27.

97 CJCE, 16 mars 2006, Rosmarie Kapferer, aff. C-234/04, Rec., p. I-25 85.

98 Ibid, n° 21.

communautaires vise simplement la réparation du dommage mais non la révision de l'acte étatique.

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille