1.LE MODELE D'ALTMAN
Son étude a porté sur un échantillon de
66 entreprises, composé de deux groupes 33 performantes et 33
défaillantes. A partir de 22 ratios extraits des états financiers
(bilans et comptes de résultats), Altman a choisi 5 ratios qui
séparent le mieux les deux groupes d'entreprises. Altman a suivi la
fonction suivante: Z = á1X1 + á 2X2+ ... + á NXN, les
ratios (Xi) sont pondérés par des valeurs ái (Wafia.,
2019).
Pour juger de la performance d'une entreprise la
régression prend en compte plusieurs ratios à savoir la
liquidité, la solvabilité, la rentabilité,
l'activité et la croissance ; qui représentent, selon Altman, les
indicateurs les plus significatifs pour analyser la performance des
entreprises. Il voulait que son modèle ne néglige aucun de ces
aspects de la situation financière d'une entreprise. Ainsi, selon
Altman, la combinaison linéaire des ratios qui discrimine le mieux les
deux groupes d'entreprises est la suivante :
Z = 0,012 X1 + 0,014 X2 + 0,033 X3 + 0,006 X4 +
0,999 X5
TABLEAU N°3 : RATIOS DU MODELE D'ALTMAN
N°
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IDENTIFICATION DU RATIO
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FORMULE
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01
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X1
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FDR / Total Actif
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02
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X2
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Réserves / Total Actif
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03
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X3
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Bénéfice avant intérêt et
impôt / Total Actif
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04
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X4
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Capitalisation boursière ou FP / total des dettes
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05
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X5
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Chiffre d'affaires / Total Actif
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Source : Elaboré par
nous-même sur base des ratios du modèle
Le choix de ces variables se justifie par la valeur de
prédiction qu'elles représentent respectivement : la
liquidité, le conservatisme, la rentabilité, la capitalisation et
la productivité de l'entreprise. Les résultats ont montré
que toutes les entreprises ayant obtenu un score de 2,99 ou plus étaient
performantes. Celles qui avaient un score inférieur à 1,81
étaient en faillite. Le score de la zone entre 1,81 et 2,99 donnait un
signal ambigu : certaines entreprises étaient performantes alors que
d'autres défaillantes (Wafia., 2019).
Par conséquent, l'utilisation d'un seuil unique pour
classer les entreprises risque d'entrainer des erreurs. Altman a fixé la
valeur critique de son score à Z = 2,675 afin de minimiser ces erreurs.
Ainsi, une entreprise qui obtient un score Z < 2,675 sera classée en
situation défaillante, ou plus précisément un score Z <
1,81 annonce sa défaillance dans un délai d'un an ; et un score Z
> 2,99 signale que l'entreprise est en bonne santé financière
(Wafia., 2019).
Le modèle z-score d'Altman a connu par la suite, des
limites d'utilisation, vu la petitesse de l'échantillon sur lequel a
porté l'étude (33 sociétés performantes et 33
défaillantes) et sa concentration uniquement sur des entreprises du
secteur manufacturier ; ce qui laisse planer un doute sur la précision
des coefficients (Wafia., 2019).
Afin d'améliorer son modèle à cinq
variables, Altman a développé en 1977 un nouveau modèle
commercial plus élaboré appelé le modèle ZETA, avec
de nouvelles variables de classification. Il abandonna la variable X5 afin de
minimiser l'effet de l'industrie relié à la rotation des actifs
et remplaça la variable X4 par les actifs nets comptables / passifs
totaux.
Sa deuxième étude a porté sur un
échantillon de détaillants et de firmes manufacturières
ayant fait faillite durant les années 1969-1975. L'échantillon
contient 53 entreprises défaillantes et 58 autres performantes.
Il conclut que ce modèle ZETA est bon pour estimer les
faillites jusqu'à un horizon de cinq ans. Par ailleurs, le modèle
ZETA (1977), comparativement au modèle de 1968, donnait des
résultats équivalents pour l'horizon d'un an, très
légèrement supérieurs à un horizon de 2
années pour la classification des non défauts et beaucoup plus
précis pour la classification des faillites sur un horizon de 2 à
5 ans (Wafia., 2019).
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