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La responsabilité civile du fait des produits défectueux en droit iranien

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par Reza KHOSHNOODI
Université de Nantes - Master 2 Recherche Droit Privé Général 2006
  

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§ 2 Les actions respectives en droit de la responsabilité

Historiquement on peut dire que la responsabilité civile entre le vendeur et l'acheteur se limitait à deux parties du contrat. Le vendeur était obligé de réparer les dommages causés par la non-conformité de la chose objet, avec celui qui a été présenté dans leur contrat, soit en réduisant le prix, soit en délivrant un autre exemplaire du même objet vendu.

C'est une solution traditionnelle qui se trouve selon le principe d'égalité économique entre le prix et l'objet de vente. Aujourd'hui la conséquence économique du contrat complique la relation contractuelle entre les contractants. Une in conformité même mineure, peut malheureusement entraîner des conséquences très graves. Les dommages causés à cause de cette in conformité sont tellement vastes que la solution citée plus haut n'est pas suffisante pour l'indemnisation intégrale de la victime.

Le principe « la' zarare » nous oblige de réparer le dommage même le plus petit, et également de façon que l'on mette la victime dans la même situation dans laquelle elle se trouvait avant la survenance du dommage. L'application de ce principe dépend de deux choses : la modalité de preuve, et le moyen de défense. Nous examinerons dans cette sous- section d'abord la modalité de preuve correspondant au demandeur et ensuite le moyen de défense pour ce qui est du défendeur.

A- La modalité de preuve

Comme dans toutes les actions, c'est le demandeur qui doit établir la charge de preuves. C'est vrai que dans cette action c'est-à-dire l'action fondée sur l'idée de responsabilités sans faute, il n'est pas nécessaire de prouver la faute du défendeur, mais dans cette hypothèse le moyen de preuves n'est pas si simple. Il est évident que lorsque la responsabilité fondée sur l'idée de la faute dans le cas de pluralité des causes, on préférera la cause qui caractérise la faute.

Mais lorsqu'on veut éviter l'élément de la faute, la difficulté c'est qu'on doit choisir quelle est la cause majeure parmi une pluralité de causes. A ce stade, le demandeur pour avoir l'indemnisation totale doit prouver que :

a- le défendeur était le vendeur de cette chose vendue ;

b- l'objet de vente était défectueux ;

c- le défaut existait au moment de la délivrance de la chose vendue ;

d- le lien de causalité entre le dommage et le défaut mentionné.

La relation entre le défendeur et le demandeur est différente suivant les circonstances. Pour trouver le fondement exact de la responsabilité, le juge doit tout d'abord regarder la relation par laquelle les parties sont liées.

Autrement dit, lorsque le vendeur et l'acheteur sont liés par un contrat, leurs obligations et leurs droits se définissent selon leurs contrats. Mais dans l'hypothèse où ils ne sont pas contractants cette relation sera compliquée. La justice nous oblige à trouver le responsable exact pour la réparation du dommage. Toutes les idées prévues essayent de savoir si le défaut des choses correspond au producteur et si c'est lui qui doit réparer le dommage.

Le demandeur doit prouver que c'est le vendeur qui lui a vendu l'objet. Il est très rare que le consommateur final soit lié par un contrat avec le producteur. Normalement entre les deux, il existe des intermédiaires, par exemple le distributeur, l'importateur, le fournisseur. Le producteur généralement se présente en indiquant son nom, les indices industriels et il y a des éléments pour présenter son produit qui sont tous marqués sur les factures et sur le produit lui- même ou son emballage.

Dans le domaine de cette sorte de responsabilité civile, le producteur joue le rôle de défendeur. Pour bien préciser la tâche du demandeur a propos de ce sujet, il y a quelques remarques très importantes, nous les examinerons en bref.

1- La preuve du défaut

L'objet de vente a bénéficié de différents stades de fabrication avant la mise sur le marché. C'est pour cela que le défaut de produit peut être dès l'origine, dès les premiers

dessins ou encore au moment de la fabrication des éléments qui vont le composer ou encore au moment de l'assemblage ou au montage.

Ici la preuve du défaut du produit est plus difficile que la preuve de la relation entre le demandeur et le défendeur. Généralement le demandeur peut saisir la cour pour que le juge demande une expertise. Après avoir effectué cette expertise, il examine la chose vendue selon les normes prévues par le règlement de standardisation du produit. Il peut également appliquer les règles scientifiques qu'il peut connaître. Il regarde la situation du produit au moment du contrat. Il rapporte son avis au juge. Chacune des parties peut contester l'avis d'expertise, car il est contestable. S'il est contesté, le juge chargera un groupe de trois membres d'experts. Les frais de ceux-ci seront à la charge du contestant. Il pourra également profiter de la situation pour fonder son argumentation, si le producteur immédiatement change ou modifie les plans ou desseins de son objet de production, on comprend alors que s'il le modifie si rapidement, c'est que probablement celui-ci présentait un défaut. On ne parle pas ici bien sûr des modifications scientifiques effectuées dans le temps, qui semblent acceptables.

2- Le défaut existait au moment de la délivrance de la chose vendue

Le demandeur doit également prouver que le défaut de l'objet existait avant même sa délivrance. Il est également possible de prouver que le défaut existait au moment de la mise sur le marché. C'est-à-dire lorsque le produit est sorti de la chaîne de production pour être mis en circulation.

On comprend toute la difficulté dans le cas ou l'objet a une date de péremption par exemple ce qui est du domaine de l'alimentaire, car la difficulté sera de prouver le défaut alors que l'expiration de la date de péremption a eu lieu.

L'expertise n'aura peut-être même pas l'occasion de déterminer le moment exact où l'objet a été avarié. Prenons l'exemple du lait en poudre pour les enfants, il faudra pour établir la responsabilité du producteur connaître la date de péremption de ce produit.

Si le défaut existait avant l'expiration de la date, le producteur est responsable mais il n'y a pas de responsabilité après l'expiration de la date de péremption concernant le défaut de ce produit.

3- Le dommage est causé par les défauts du produit

La preuve du lien de causalité entre le dommage et les défauts du produit est à la charge du demandeur. Il n'est pas facile pour ce dernier de prouver ce lien de causalité lorsque le produit a été transmis par plusieurs personnes comme intermédiaires. Il est également possible lorsque le produit a été utilisé avant par d'autres personnes autres que le vendeur.

Il y a toujours besoin d'une expertise qui examine le dommage et le produit pour établir le lien de causalité entre les deux. Ce dernier est la base de l'action de la responsabilité civile. Sans lien de causalité, il n'y a pas d'action et il n'y a de responsabilité.

Le meilleur exemple pour démontrer l'importance du lien de causalité c'est le cas où le produit avait un vice connu par le vendeur et qu'il l'utilise malgré cela consciemment.

Il n'y a pas de lien de causalité également lorsque le demandeur utilise le produit de manière anormale. Il est évident que la preuve du lien de causalité est nécessaire mais il n'est pas nécessaire d'établir que le défaut du produit soit considéré comme une cause unique du dommage subi par le consommateur demandeur.

Il est suffisant que le demandeur ait prouvé que si le défaut du produit n'existait pas au moment de l'utilisation de celui-ci, le dommage n'aurait pas eu lieu.

La difficulté va émerger lorsque le dommage a deux causes où chacune des deux peut entraîner le dommage. Dans ce cas, le dommage a deux ou plusieurs causes dont l'influence n'est pas claire. Par exemple lorsqu'une personne contracte la maladie du Sida, il se peut qu'elle l'est contractée par des causes différentes, soit par exemple suite à une transfusion sanguine infectée, soit par des relations sexuelles avec des partenaires multiples ou non protégés, que ce soit l'une des causes ou l'autre on comprend que le résultat ou dommage est le même. La victime accepte d'avoir eu ce comportement sexuel et que le sang transfusé était infecté par le virus. Ici, c'est impossible de déterminer la cause exacte. Le juriste doit essayer de trouver le moyen que suppose la justice. Pour avoir une solution raisonnable et juste, on doit s'adresser à la théorie présentée. La théorie de causalité adéquate ne sera pas applicable.

Il est possible de déterminer la personne responsable en tirant au sort, mais ce n'est pas scientifique ni fiable. C'est seulement pour trancher le problème, parce qu'il est impossible de trouver les moyens qui peuvent nous présenter la cause unique et exacte. Il est également envisageable que nous pouvons déterminer la quantité de responsabilités concernant chacune des causes selon la théorie d'équivalence de condition. Si on applique cette théorie, le comportement de la victime demandeuse elle-même, (avoir des relations sexuelles non protégées) est tout à fait fautif. Cette idée a été inspirée de règle « eghdam » où selon cette règle la victime elle-même est responsable à l'égard d'elle-même. Autrement dit, la loi ne protége pas celle-ci qui est la cause unique de son dommage. Ce principe en droit iranien est tout simple et logique.13

13 C'est une règle jurisprudentielle chiite selon laquelle celui qui agi par sa propre volonté contre ses intérêts et à son détriment, doit subir le dommage, la loi ne le protége pas.

Il est applicable dans tous les cas où le dommage a une cause imputable à la faute de la victime elle-même. Si une personne commet une faute elle est donc responsable de sa propre personne donc de son dommage. Bien évidemment nul n'est responsable à l'égard de nos fautes. Nous sommes responsables de nos activités, de nos agissements, de nos comportements.

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams