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La responsabilité civile du fait des produits défectueux en droit iranien

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par Reza KHOSHNOODI
Université de Nantes - Master 2 Recherche Droit Privé Général 2006
  

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§3 : Le lien de causalité

Il s'agit du rapport entre le dommage et le fait générateur du dommage. En principe, il faut que le lien de causalité soit direct et que le dommage résulte directement de l'action de l'auteur du fait dommageable. Comme d'ailleurs dans le cas de la responsabilité du fait des produits défectueux, c'est la victime demandeuse qui doit apporter un certain nombre de preuves.

Quand il convient d'établir le caractère défectueux du produit, la présentation du défaut prend une place importante, mais dès lors que le défaut est caractérisé, c'est à la victime qu'incombe d'établir le lien de causalité avec le dommage.

Selon les articles 33123 et 33224 du code civil, le dommage peut résulter directement de l'acte de l'agent, c'est-à-dire « moubacherate » (intendance), ou être causé de façon indirecte, c'est-à-dire « tassbibe ». Selon la jurisprudence chi'ite, si une personne creuse un puits dans une rue ou dans un endroit public et une autre personne y met une pierre, il est possible qu'un passant heurtant cet obstacle, tombe et alors se sera normal une fois tombé qu'il se blesse, c'est cette dernière qui est responsable, et alors cela donne lieu à une réparation.

Nous prenons un autre exemple : une personne lance un pot de fleur, normalement il tombe et casse. Dans ce cas le dommage donne lieu à réparation, car le lien de causalité entre le dommage et le fait générateur du dommage est sans doute direct.(l'article 328 du code civil)

Imaginons que la personne mentionnée a pour but de abîmer le pot de fleur, coupe l'une des cordes qui suspend celui-ci , et par hasard une autre personne se heurte avec le pot de fleur dont les cordes ont été déchirées, le résultat c'est donc que le pot de fleur tombe et se brise. L'article 332 nous dit que l'auteur du dommage est obligé de réparer le dommage causé. Selon cet article quiconque qui détruit la chose d'autrui et cause un dommage, doit obligatoirement le réparer, soit en donnant un nouvel exemplaire de la chose qui a subi un préjudice, soit par compensation de la valeur du bien, s'il est seulement abîmé ou détérioré, il est alors dans l'obligation de le réparer. Mais dans le deuxième cas de cause du dommage (tassbibe), conformément à l'article cité la personne n'est pas responsable sauf dans le cas où la cause indirecte est plus forte que la cause directe.

Prenons un autre exemple : une personne achète un sandwich, une autre en l'absence de celle-ci offre le sandwich à une troisième personne, la troisième personne ignore qui est le propriétaire et pense que c'est l'offrant donc il mange le sandwich. L'acheteur arrive pose des questions à ce mangeur, lui demandant pourquoi il est en train de manger son sandwich.

Dans cet exemple, on comprend que le mangeur n'est pas responsable malgré qu'il soit la cause directe. Par conséquent, c'est l'offrant qui est la cause indirecte et il est

23 L'article 331 « Quiconque qui détruit la chose d'autrui et cause un dommage, doit obligatoirement le réparer, soit en donnant un nouvel exemplaire de la chose qui a subi un préjudice, soit par compensation de la valeur du bien, s'il est seulement abîmé ou détérioré il est alors dans l'obligation de le réparer. »

24 L'article 332 « Si quelqu'un organise la destruction d'une propriété et que quelqu'un d'autre fait l'action, ce dernier (le véritable auteur) sera tenu responsable et pas la partie qui a organisé l'action, à moins que celui-ci est commis un acte plus grave, de telle façon que selon la coutume et selon l'usage, la destruction pourrait lui être attribuée. »

également responsable. Cet exemple non seulement peut bien expliquer le rapport entre la cause matérielle et la cause juridique mais aussi distinguer la différence entre le « moubacherate » et le « tassbibe ».

Il semble que la solution n'est pas juridiquement pour autant acceptable. Car on peut comprendre à ce rapport une responsabilité absolue selon la disposition prévue par l'article 328 du code civil. Il est bien évident que dans le cas de destruction de chose, la situation mentale de l'auteur du dommage ne peut pas entrer en ligne de compte. Peu importe qu'il ait causé le dommage intentionnellement. Autrement dit en cas de destruction de chose même non intentionnellement, l'auteur du dommage est obligé d'indemniser totalement la victime. Dans cet exemple, le mangeur est bien évidemment responsable à l'égard du propriétaire, et l'offrant est également responsable envers le mangeur.

La question du lien de causalité est une question délicate en droit iranien, on ne se borne pas à la cause matérielle mais on cherche beaucoup plus loin pour trouver la cause juridique. Pour engager la responsabilité du défendeur, on doit déterminer si sa conduite a joué un rôle dans la survenance du dommage. En présence d'une action concrète, on regarde si le dommage se serait produit si le défendeur n'avait pas agi.

Un autre exemple : on imagine qu'une personne ouvre la cage d'un oiseau, celui-ci s'envole et retrouve sa liberté, une question alors se pose : est-ce que la personne qui a ouvert la cage est réellement responsable ? On peut dire qu'il n'y pas de lien de causalité entre le fait cité, et le dommage, car c'est l'oiseau lui-même qui s'envole de sa propre volonté, donc il n'y a pas de lien de causalité, il n'y a pas non plus de responsabilité.

Cet argument à première vue semble juste, mais en fait ce n'est qu'apparence trompeuse. En effet, cet argument n'est pas juste car l'oiseau n'a pas de volonté, il n'a pas de conscience et de pouvoir de réflexion. On doit donc trouver le comportement anormal, on a vu que l'oiseau a un comportement logique, alors que le comportement de la personne qui ouvre la cage est peut-être une conduite anormale, et c'est cette conduite anormale qui va encourir la responsabilité. Revenons sur l'exemple du pot de fleur et constatons que le résultat entre le coupeur de cordes et une personne qui lancerait un pot de fleurs est similaire. Autrement dit, le coupeur, comme cette dernière, sera responsable à l'égard de la victime pour le dommage survenu de son comportement.

Lorsqu'un dommage a plusieurs causes et que plusieurs personnes en sont responsables, c'est le juge de fond qui détermine souverainement la modalité de la responsabilité. Il est possible que suivant les circonstances, la théorie équivalence des conditions ou la causalité adéquate soit applicable. Lorsque le dommage est à la fois causé

par l'auteur du dommage et par le fait de la victime, ou par le fait d'un tiers ou encore d'un évènement extérieur, ayant les caractéristiques de la force majeure, dans le cas où la victime elle-même commet une faute, ou la cause extérieure est considérée comme la force majeure, les magistrats se prononceront pour une exonération de responsabilités ou un partage égal de responsabilités avec le tiers suivant la circonstance.

Dans l'hypothèse où le dommage est le résultat d'un accident dont la victime commet une faute elle-même, le juge se prononce pour la moitié du dommage subi par chacune des parties. Ici l'indemnisation se divise en deux partages égaux.

Les dispositions de la loi sont très claires à ce sujet. L'article 335 du code civil précise que«Si une collision arrive entre deux bateaux, ou deux trains,[...] la responsabilité appartient à la personne dont l'acte intentionnelle ou la négligence a causé la collision, et si les deux parties étaient également responsables de la collision, la responsabilité sera partagée entre eux. »

Il en est de même dans le cas d'accident entre deux voitures etc. Selon cette idée, celui qui commet une faute ou une négligence par laquelle l'accident a été impliqué est parfaitement responsable. Il vas de soi lorsque les parties commettent une faute ou une négligence tous sont responsables. L'article 336 du code pénal dispose que « en cas d'accident entre deux automobiles, soit lorsque les deux parties sont coupables, soit lorsqu'elles ne le sont pas, chacune d'elle est responsable à l'égard de l'autre pour la moitié du dommage survenu, Mais lorsque l'une des deux commet la faute, c'est seulement elle qui est obligée de réparer les dommages causés par sa faute. »

Si les caractéristiques de la force majeure ne sont pas réunies, l'auteur du dommage est responsable pour la réparation intégrale du dommage. Cependant, lorsque les conditions de force majeures sont réunies, il est évident qu'elle peut être considérée comme une cause exonératoire totale ou partielle. Dans le domaine de notre débat, la responsabilité du fait des produits défectueux, présuppose que le dommage soit causé par le défaut du produit. Des accidents sont parfois le résultat de plusieurs causes. Par exemple, un incendie causé par la surchauffe d'un élément électrique non signalé à cause du défaut d'un détecteur. La responsabilité présuppose seulement que le défaut du produit a été un élément dans la chaîne de cause.

Cependant quand la question est de savoir si le dommage est attaché à la fonction du produit lui-même ou l'un des éléments qu'il possède, alors l'attribution du dommage à telle ou telle cause n'est pas très simple. Il est évident qu'il n'est pas suffisant pour un produit que le défaut soit une cause matérielle d'un dommage. On doit établir un rapport logique entre le

dommage et la cause présumée. Pour arriver à ce stade, le juge doit regarder s'il y a une relation logique entre le fait et la conséquence normale.

Dans notre exemple cité plus haut il est normal que l'oiseau s'envole dans cette condition. Ou bien dans un autre exemple si une personne creuse un puits dans une rue ou dans un endroit public, il est possible qu'un passant tombe, et alors ce sera prévisible une fois tombé qu'il se blesse,et cela doit donner lieu à une réparation.

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"Le doute est le commencement de la sagesse"   Aristote