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La responsabilité civile du fait des produits défectueux en droit iranien

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par Reza KHOSHNOODI
Université de Nantes - Master 2 Recherche Droit Privé Général 2006
  

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§2 : Le défendeur

Les personnes responsables sont celles qui sont intervenues pendant le processus de production du produit ou sa distribution jusqu'au distributeur final qui est lui-même lié au consommateur. En effet, la victime ne peut pas directement assigner le producteur lorsqu' il n'est pas attaché à ce dernier par un contrat.

La victime sait avec qui elle avait une relation contractuelle, mais elle doit déterminer d'abord à qui s'adresser pour obtenir la réparation. En effet, celui qui délivre le produit doit répondre. Il est évident, dans cette situation non satisfaisante, que le consommateur lésé doit chercher et donc trouver lui-même le responsable du défaut.

Ceci se révèle souvent impossible, étant donné que le consommateur ne peut pas connaître forcément les acteurs de la chaîne de production. Si la victime préfère s'adresser directement à celui dont l'acte est la source du défaut, c'est-à-dire le fabricant, il faut qu'il établisse une action sur le terrain de la chaîne du contrat.

Le système est très strict et pose toujours des problèmes. Cependant, pour remédier à cette difficulté pratique, dans le projet, il été indiqué que la victime a la possibilité d'obliger le producteur à la réparation, peu importe qu'il existe un contrat ou pas.

Pour moi ce n`est pas suffisant, étant donné que si la victime ne connaît pas toutes les personnes de la chaîne de production, comment pourra-t-elle agir contre l'acteur dont le fait est à la source du dommage.

Pour éviter cette difficulté majeure, il faut que la loi se modifie de telle façon qu'elle puisse donner la possibilité au consommateur lésé d'avoir l'occasion d'intenter une action contre le fabricant du produit dont le fait est à la source du dommage et subsidiairement contre les autres personnes impliquées dans le processus de production ou de distribution.

Cependant dans ce rapport entre les personnes impliquées, il appartient au défendeur de trouver celui qui doit couvrir le dommage.

Finalement, c'est le producteur en tant que fabricant qui doit réparer le dommage causé à l'intéressé, car le producteur réalise une activité économique, par laquelle il tire profit, il est logique de dire que celui qui gagne le plus, mérite de payer. Le distributeur peut s'adresser à son fournisseur ou à son contractant pour l'indemnisation des dommages qu'il sera condamné à l'égard de la victime.

A : Le producteur

Il n'y a aucune définition légale pour cette expression, mais selon l'indication présentée, on peut définir le producteur comme une personne dont l'activité professionnelle est la production, l'importation et la distribution d'un produit ou la prestation d'un service. Peu importe que le produit soit un produit fini ou /et une matière première ou encore une partie composante. Peuvent être considérés comme producteur, le fabricant ou son représentant, l'importateur ou celui qui modifie le produit, le prestataire d'un service, le vendeur ou encore l'intermédiaire.

La loi du 29 juin 1955 relative aux affaires médicales, médicamenteuses et alimentaires n'a pas donné de définition de cette entité. Elle met l'accent sur le distributeur dans son article 14 aliéné 4, mais elle élargit la champ d'application incluant le mot «quiconque» dans l'article 1 8.Cet article précise que «quiconque commet une falsification en matière de production des médicaments ou qui met sur le marché des médicaments périmés ou qui mélange des médicaments d'origine avec ceux qui ne le sont pas, ou encore qui dispose des médicaments

falsifiés consciemment, sera considéré comme coupable et sera condamné :

· Soit à la peine capitale, lorsque l'utilisation de ceux-ci a causé la mort d'un malade ;

· Soit à être emprisonné à vie, lorsque le médicament en cause fait perdre à la personne l'usage de l'un de ces cinq sens ;

· Soit à être condamné à trois ans d'emprisonnement, lorsque la durée du traitement concernant la maladie engendrée dépasse les deux ans ;

· Soit à être condamné d'un an à trois ans d'emprisonnement, lorsque l'utilisation de ce médicament n'a pas causé de problème.

De plus, la personne concernée est obligée de payer une amende de 150 000 rials, et également indemniser le consommateur blessé.

La loi a pour but de définir le producteur de manière large. Il est nécessaire que la victime puisse toujours trouver un responsable à qui demander la réparation.

L'article 2 du projet pour mieux protéger le consommateur utilise le terme distributeur au lieu du terme producteur. L'idée est qu'il puisse être indemnisé en s'adressant à la personne la plus proche.

Cependant on peut définir le producteur comme le fabricant à titre professionnel d'un produit fini ou le producteur d'une matière première, ou encore le fabricant d'une partie composante. Par analogie, le vendeur, bailleur ou tout autre fournisseur professionnel, sont considérés comme producteurs. Ils sont tous responsables dans la même condition que le producteur. Pour mieux protéger la victime, il faut que la loi reconnaisse une notion solidaire de la responsabilité. Cette sorte de responsabilité a une place précise et considérable dans le fiqh chiite. Les magistrats pourront compenser cette lacune de loi en s'adressant aux règles dont l'exécution donne une réparation intégrale du dommage résultant d'une atteinte à un droit ou un intérêt protégé.

L'article 3 du code de procédure civile précise que « les juges sont obligés d'examiner les actions et de prendre le jugement ou trancher le litige conformément à la loi. En cas d'absence, de lacune ou encore d'obscurité de la loi, ils doivent trancher le litige selon les sources valables du fiqh chiite ou de la jurisprudence et les règles judiciaires qui sont d'accord avec la charia, ils ne peuvent pas refuser de juger sous prétexte de lacune ou d'obscurité ou de défaut de la loi, sinon ils seront considérés comme coupables de déni de justice. » Selon cette idée et dans cette perspective, il faut que la responsabilité ait une notion solidaire. Cette sorte de responsabilité est connue en droit iranien. Il vaudrait mieux que la victime d'un produit défectueux puisse être complètement indemnisée en s'adressant indifféremment au fabricant ou à l'une des personnes responsables.

Pour réparation intégrale du dommage causé, il est nécessaire que la victime ait toute possibilité de choisir l'une des personnes responsables, ou d'intenter contre toutes, mais il n'est pas important que le producteur soit inconnu. De plus, il est également nécessaire qu'elle puisse choisir le régime de responsabilité, tant responsabilité contractuelle que délictuelle. Or la victime peut toujours trouver un responsable à qui demander réparation.

B : Les personnes assimilées

En effet, il y a plusieurs hypothèses dans lesquelles la détermination de la personne responsable ne sera pas très simple : La victime qui se trouve dans une situation dangereuse suite à l'utilisation d'un électroménager défectueux dont le producteur ou l'importateur est

inconnu, la femme qui perd ses cheveux à cause d'une opération esthétique mal faite suite à l'utilisation de cosmétiques défectueux ,ou encore le conducteur blessé après un accident de la circulation considéré comme l'agent de l'accident et obligé de réparer ce dommage subi par d'autres personnes alors que le vice du dessin de voiture est le facteur à l'origine de l'accident..

A qui doivent-ils s'adresser, s'ils ne peuvent connaître le producteur ? Plusieurs personnes jouent un rôle dans cette histoire, chacune à son tour, mais qui est le responsable ?

Pour éviter cette problématique essentielle, l'article deuxième du projet comme nous l'avons vu plus haut, met l'accent sur le distributeur. Il précise que, selon cette loi, sont considérés comme distributeurs tous les producteurs, les fabricants, les importateurs, les intermédiaires, les vendeurs et les prestataires professionnels de service. Nous allons les examiner l'un après l'autre selon leur rôle dans cette étape.

1 : Le fournisseur

Pour certains produits, il est pratiquement impossible d'identifier le fabricant ou l'importateur. Afin de protéger les consommateurs dans ces types de situations, le droit de la responsabilité du fait des produits défectueux ne donne pas la solution, le consommateur peut agir contre le fournisseur qui dans la majorité des cas est le vendeur.

Dans cette hypothèse, les juristes iraniens supposent une obligation implicite selon laquelle toute personne mentionnée est obligée de délivrer l'objet de vente non vice. Cette obligation tacite sous-entendu de l'article 226 du code civil constitue un fondement commun de la responsabilité au profit de l'acheteur.

Cet article dispose qu'«En cas d'inexécution des obligations par l'une des parties, l'autre partie ne peut pas réclamer de dommages pour la perte soutenue, à moins qu'une période spéciale ait été réclamée pour l'accomplissement de l'obligation et que cette période a expiré. Si aucune période n'a été réclamée pour l'accomplissement de l'engagement, une partie peut réclamer seulement des dommages si le pouvoir pour réparer la période pour tel accomplissement a été investi et s'il prouve qu'il a demandé l'accomplissement du devoir ».

Selon cette idée dans chaque transaction une obligation de sécurité implicite ou expresse naît immédiatement du contrat en faveur de l'acheteur. Ici l'obligation a un fondement contractuel dont l'inexécution peut être considérée comme une faute contractuelle.28 Dans cette perspective, la responsabilité n'est pas objective. Le fournisseur est pour autant responsable plein droit à l'égard de la victime dès que celle-ci prouve le défaut

28 Katouzian nasser, « la responsabilité du défaut des produits » n° 91

de produit et le dommage et lien de causalité entre les deux. Autrement dit, en tant que vendeur il est responsable pour le dommage causé au consommateur suite à l'utilisation de son produit défectueux.

Enfin leur relation reste soumise au droit commun du contrat. Le consommateur, selon la règle édictée par l'article de 422 du code civil, intente contre son fournisseur.

C'est article à ce sujet précis que « S'il apparaît, après la transaction, que la chose vendue était défectueuse, l'acheteur a l'option d'accepter la chose défectueuse ensemble avec la compensation pour son défaut, ou annuler la transaction ».

2 : Le distributeur

Le distributeur a la même obligation envers le consommateur que le fournisseur à son égard. Le distributeur, en principe, n'est donc pas lié avec le consommateur. Il distribue les produits au grand magasin qui sont en contact avec le consommateur. Il n'est pas directement lié avec celui-ci, mais dans l'hypothèse où le consommateur a la possibilité d'assigner toutes les personnes constituant la chaîne de préparation et de distribution des produits, il pourra intenter une action soit contre le distributeur lui-même, soit contre tous pour l'indemnisation du dommage. C'est à lui de choisir.

3 : L'importateur

Les importateurs, comme toutes les personnes impliquées dans le processus de préparation et de distribution des produits, selon leurs rôles dans ce processus sont responsables à l'égard des intéressés. Selon l'article 2 du projet de loi protectrice des consommateurs et l'article 16 la loi relative aux affaires médicale et médicamenteuse, alimentaires , toutes les personnes dont les activités sont professionnelles comme fabricant, distributeur, importateur, vendeur, et prestataire d'un service sont considérées comme producteur.

La responsabilité de l'importateur est également fondée sur la même base que la responsabilité du producteur ; la généralité de cette loi suppose l'engagement et la responsabilité de toutes les personnes intéressées. L'idée est que la victime ait la possibilité d'agir contre toutes les personnes qui jouent un rôle dans la circulation du produit. Pour donner lieu à la réparation intégrale du dommage, il faut que la victime puisse intenter contre chacune des personnes responsables indifféremment. Autrement dit, la responsabilité ici doit être in solidum, ce qui est sous-entendu que l'article 3 du projet après avoir présenté les personnes responsables, précise que « le distributeur est garant de la sécurité et exempte de vice de son produit vendu selon les caractéristiques qui le présente. »

Cette disposition a pour but la protection intégrale du consommateur. La victime peut facilement assigner la personne responsable, et même l'importateur.

Etant donné que cette possibilité de choix permet à la victime d'agir contre celui qui est disponible, et capable en mesure de réparer le dommage.

Chapitre 2 : Les obligations du producteur et les conséquences non respectées de ces obligations.

La victime d'un produit défectueux et les personnes responsables au sens de la responsabilité du fait du produit défectueux sont comme deux faces d'une pièce. Les droits qu'on peut envisager pour le consommateur suite à l'utilisation d'un produit, constituent la base des obligations du fabricant ou toutes les personnes assimilées comme le producteur. Il s'agit d'une utilisation sûre et normale d'un produit, selon son destinataire. C'est-à-dire l'attente raisonnable du consommateur d'une chose. Pour mieux connaître ces obligations, il est également nécessaire de rechercher dans la globalité de la loi. Tout d'abord, la loi oblige les fabricants à respecter les normes nécessaires prévues par les règlements qui gouvernent la qualité des produits et des services.

Chaque fois qu'on dit que la personne est responsable à l'égard de quelqu'un, cela signifie qu'on a un texte de loi qui a le caractère obligatoire. Par exemple nous avons l'article 14 alinéa 2 de la loi relative aux affaires médicales, médicamenteuses, alimentaires, cosmétiques du 29/06/55 qui rend le producteur responsable du dommage causé par un défaut d'un produit qui a été mis en circulation par lui ou son représentant.

Cette loi a été modifiée. Celle-ci vise à protéger la sécurité publique. Et plus précisément la sécurité et la santé de l'individu. Selon l'article16 de cette loi, tous les matériels alimentaires et médicamenteux ainsi que le maquillage qui est importé en Iran, doit être conforme avec les normes prévues par le ministère de la santé, ayant le Justificatif sanitaire. La généralité cette loi impose plusieurs obligations à la personne intéressée dont l'inexécution peut être considérée comme commis d'un délit.29

Ainsi la loi oblige les fabricants à respecter les normes mentionnées précédemment prévues par l'institut national de standardisation des produits et services, ensuite elle dispose

29 L'article 295 alinéa 3 « Si un meurtre ou une blessure arrivent à la suite de la négligence ou de l'imprudence ou du manque d'expérience pour observer les règlements pertinents. le meurtre,ou la blessure ne serait pas arrivés si ces règlements avaient été observés, ils seront considérés équivalents à quasi-intentionnel. »

de ne pas mettre en circulation les produits défectueux. Et enfin l'indemnisation de consommateur lésé, suite à l'utilisation d'un produit non conforme, déclenche également la responsabilité civile du producteur à l'égard du consommateur.

C'est vrai que la loi a pour objet d'établir la responsabilité finale sur la tête du producteur mais elle met également au même plan, l'importateur, le distributeur, le fournisseur et le producteur.

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"Le don sans la technique n'est qu'une maladie"