WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

La responsabilité civile du fait des produits défectueux en droit iranien

( Télécharger le fichier original )
par Reza KHOSHNOODI
Université de Nantes - Master 2 Recherche Droit Privé Général 2006
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

Section 2 : Les actions relatives et la charge de la preuve

La victime en tant que demandeur, selon la règle classique du droit de la responsabilité, porte la charge de la preuve. Le schéma classique lui incombe de démontrer le dommage, le défaut de sécurité, et le lien de causalité entre le défaut et le dommage. En principe, la charge de la preuve, dans la mesure où l'existence des éléments contestés résulte souvent conformément du rapport d'expertise, n'est pas un point important.

Cependant tant l'existence du défaut qui est le cause du dommage, que le moment où il est apparu sont importants. Étant donné que le producteur n'est pas responsable pour le défaut qui est né postérieurement à la mise en circulation du produit.

§1 : La preuve

Il y a lieu de constater qu'en droit iranien, la responsabilité du fait des produits défectueux est tout à fait hybride, c'est-à-dire que le défaut de sécurité d'un produit peut être considéré à la fois comme l'un des éléments de la responsabilité civile, et également comme une infraction pénale .Il déclenche deux types de responsabilité : l'une délictuelle à l'égard du consommateur pour réparation du dommage causé suite à l'utilisation d'un produit défectueux,et l'autre envers l'État pour infraction qui lui incombe de payer la contravention prévue par la loi, voire la condamnation à la peine capitale ou la prison.

Il s'agit de la responsabilité civile, conformément au droit commun de l'action de la responsabilité. La victime demandeuse doit établir le défaut (l'élément du fait dommageable), le dommage lui-même, le lien de causalité entre deux.

A: La preuve du défaut

Le caractère défectueux du produit trouve sa base,sur le fondement de la garantie contre les vices cachés prévu par l'article 422 du code civil ou dans la disposition énoncée par l'article premier de la loi sur la responsabilité civile. Dans chacun des cas, la demande sera examinée en premier lieu selon la forme et ensuite selon le fond. Tout d'abord, le demandeur sollicite le juge afin que celui-ci charge un expert pour examiner le produit, s'il découvre que le produit comporte un défaut, il rapporte au juge son avis. Les deux parties peuvent contester cette expertise et demander un groupe d'experts pendant une durée de sept jours.

L'article 4 du projet précise qu'en cas de réparation du dommage, la victime n'est tenue que de prouver la survenance du dommage causé suite à l'utilisation normale du produit. Cependant, lorsque le juge recherche le défaut du produit au moment de la mise en circulation de ce dernier, il arrive que le demandeur soit confronté à des difficultés inattendues. Il peut être extrêmement difficile de rapporter la preuve du défaut de sécurité.

A ce stade, la question la plus importante pourrait être la preuve du moment où le défaut est apparu. Le producteur n'est pas responsable d'un défaut qui n'existait pas lors de la mise en circulation du produit. C'est le demandeur qui doit le prouver lui même. On a déjà rappelé que pour mieux protéger le consommateur blessé, la responsabilité du fait des produits défectueux en droit Iranien doit être une responsabilité détachée de toute faute, c'està-dire la responsabilité absolue.

Mais cette sorte de responsabilité n'empêche pas le producteur de se défendre de façon libre. Il a la possibilité d'être exempté lorsqu'il peut prouver que le dommage a été causé par une cause étrangère à la production, ou que la victime a commis une faute ou alors que le dommage est imputable à une autre personne. La victime doit établir que le défaut existait lors de mise en circulation, et que le dommage est réellement imputable au producteur. La solution en matière de garantie des vices cachés est de savoir si le défaut existait au moment de la vente.

Le vendeur doit montrer que l'objet de vente était en panne au moment de la conclusion du contrat. Malgré cela, il est tout à fait possible que les éléments du défaut existaient au moment de la conclusion du contrat, mais, ni le vendeur ni l'acheteur, n'en savaient rien, et le vice se manifestait postérieurement. Par contre, le producteur peut démontrer l'utilisation anormale ou l'erreur de comportement de la victime, ou une intervention étrangère qui a causé la panne. Dans cette hypothèse, on peut dire que le vendeur assume la charge de la preuve. Il en est de même dans le cas de la responsabilité du fait des produits défectueux : c'est le producteur qui doit prouver que le défaut était postérieur à la mise en circulation du produit.

Il existe d'autres hypothèses selon lesquelles le producteur n'est pas responsable, par exemple lorsque le producteur n'a pas mis le produit en circulation. Dans tous les articles relatifs à la responsabilité du fait des produits défectueux, la mise en circulation est le point de départ de la responsabilité. Il est assez rare que le produit cause un dommage à une personne extérieure à l'entreprise avant sa circulation. Pour les cas marginaux où le produit n'était pas volontairement dessaisi, par exemple en cas d'absence de livraison, le producteur n'est pas responsable selon le fondement de défaut de sécurité.

Cette situation peut être soumise au droit commun de la responsabilité. Il en est de même lorsque le producteur s'est dessaisi volontairement du produit, mais sans vouloir en tirer profit par commercialisation. Par exemple dans le cas où le produit a été transmis à un tiers, sans contrepartie, pour qu'il puisse se livrer, sur ce produit, à des tests et des expérimentations, ou pour permettre des expériences sur d'autres objets.

C'est le cas de certaines autorisations conventionnelles d'utilisation entre fournisseur de matériaux d'expérimentation et chercheurs. Ainsi, lorsqu'un institut remet gratuitement certains matériaux d'expérimentation à des chercheurs, il est souhaitable que le remettant bénéficie d'un droit prioritaire sur les éventuelles découvertes. On peut prendre un autre exemple, dans le cas où le producteur ayant des produits périmés, veut s'en débarrasser et demande à un transporteur de les emmener à la décharge. S'il est vrai que le producteur se dessaisit volontairement de son produit, il n'y aura pas de mise en circulation au sens de la loi, donc il n'y aura pas là un cas de responsabilité du fait des produits. Il est donc évident que dans ces hypothèses, le dommage causé n'engage pas la responsabilité du producteur.

Malgré cela, il n'empêche pas que le dommage éventuellement causé soit réparable, conformément à d'autres règles de responsabilité civile. Sauf en cas de vol, le producteur n'est jamais responsable à l'égard du voleur.

B : Le lien de causalité

Lorsqu'il convient de prouver le caractère défectueux du produit, la présentation du produit est très importante, par rapport de cette présentation véritable, on peut déterminer les caractères nécessaires d'un produit sûr. Dès lors que le défaut est caractérisé, il appartient à la victime d'établir le lien causalité entre le dommage et le défaut.

C'est vrai que l'application du régime de la responsabilité du fait des produits en droit iranien peut se fonder sur la notion objective de la faute, mais la place du lien de causalité est quand même considérable. Bien évidemment, la notion de mise en circulation également joue un rôle important. Le producteur est toujours au coeur de la responsabilité, il constitue le responsable principal. Lorsque la loi veut présenter les personnes responsables, elle commence avec le producteur.

La loi veut que la victime d'un produit défectueux puisse être complètement indemnisée en s'adressant indifféremment au fabricant ou à l'une des personnes responsables. Pour réparation du dommage causé, la victime a la possibilité de choisir l'une des personnes responsables, ou intenter contre toutes, peu importe que le producteur soit inconnu ou pas. Pour la victime, elle préfère agir contre la personne dont le fait dommageable et le lien de causalité est facilement prouvable, c'est-à-dire en cas de pluralité des personnes responsables,

la victime recherche à assigner la personne avec laquelle le lien de causalité est facilement prouvable. Elle est également libre de choisir le régime de responsabilité, tant responsabilité contractuelle que délictuelle. Il en va de même lorsque la victime agit contre le fournisseur conformément à la responsabilité pour faute. Or la victime peut toujours trouver un responsable à qui demander la réparation.

En effet, l'article 4 du projet sous l'influence du régime classique de la responsabilité civile, dispose que dans l'action de réparation du dommage, la victime doit prouver le dommage, le défaut et le lien de causalité entre le défaut et le dommage. Si la preuve du défaut et du dommage est considérée comme le minimum nécessaire pour déclancher la responsabilité du producteur, elle se fait facilement par une expertise. Mais la preuve de lien de causalité peut être extrêmement difficile à trouver à ce stade, car, en principe, les accidents sont parfois le résultat de plusieurs causes. La faute des victimes n'est pas toujours une cause exonératoire totale du producteur, c'est-à-dire la responsabilité peut persister même si le dommage est partiellement imputable à la victime. Lorsqu'il existe plusieurs causes, pour engager la responsabilité du producteur il faut seulement que la victime prouve que le défaut du produit ait été l'une des causes dans l'ensemble des causes du dommage.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"L'imagination est plus importante que le savoir"   Albert Einstein