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Les relations financières entre l'état et les collectivités territoriales


par Sandrine Cesbron
Université de Bordeaux  - M2 Droit des collectivités territoriales  2020
  

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B. Un partenariat à renforcer selon un objectif de cohérence des politiques publiques

Selon le professeur PONTIER, la notion de partenariat est « souvent approximative » et « semble être un pavillon couvrant toutes sortes de marchandises »137.

Ainsi, elle se confond souvent avec celle de consultation : des organismes consultatifs sont mis en place, et regroupent toute sorte d'acteurs, dont des représentants des collectivités territoriales. Le Conseil national d'évaluation des normes applicables aux collectivités territoriales et à leurs établissements publics, dont il a été fait référence précédemment, en est un exemple.

Pour renforcer la notion de partenariat, il faut que l'Etat et les collectivités s'entendent sur l'objectif poursuivi. Effectivement, selon l'Organisation pour l'Economie, la coopération et le développement, « La décentralisation [...] crée [...] une inégalité d'information entre les autorités centrales et les collectivités territoriales investies de pouvoirs budgétaires, ce qui peut entraîner des difficultés

135 Loi n° 2015-991 du 7 août 2015 portant nouvelle organisation territoriale de la République

136 Annexe au projet de loi de finances pour 2019 - Transferts financiers de l'Etat aux collectivités territoriales, Jaune Budgétaire

137 Jean-Marie PONTIER, « Le partenariat entre l'Etat et les collectivités territoriales », AIDA, 2014, p. 1694

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lorsque les objectifs des autorités diffèrent d'un niveau d'administration à l'autre, comme cela arrive souvent. »138

Dès lors, chacun doit participer à l'effort d'assainissement budgétaire exigé. Or, bien souvent, l'Etat a pour objectif la satisfaction de l'intérêt général, tandis que les collectivités territoriales souhaitent satisfaire l'intérêt public local.

Si l'intérêt général est la somme de tous les intérêts particuliers, l'intérêt public local ne souffre d'aucune définition juridique explicite. Cependant, le juge administratif semble l'entendre comme la satisfaction de toutes les affaires locales, et des besoins de la population locale.

Cette notion a été renforcée par les alinéas 2 et 3 de l'article 72 de la Constitution qui disposent que « les collectivités territoriales ont vocation à prendre les décisions pour l'ensemble des compétences qui peuvent le mieux être mises en oeuvre à leur échelon. »

Jacques MOREAU identifie ainsi des « intérêts locaux spécifiques, distincts des intérêts nationaux ; la collectivité territoriale [ayant] vocation à gérer tous ces intérêts qui lui sont propres, dans la mesure où ils sont communs aux habitants dont la solidarité est tenue pour légitime »139.

»141.

Le problème tient au fait que, comme le souligne le professeur PONTIER, « il n'y pas d'égalité entre ces intérêts »140, puisque l'objectif poursuivi par l'Etat apparait supérieur à celui des collectivités territoriales. D'ailleurs, dès 2005, la notion d'intérêt public local s'est retrouvée limitée par le Conseil constitutionnel qui a estimé « qu'il résulte de la généralité des termes retenus par le constituant que le choix du législateur d'attribuer une compétence à l'Etat plutôt qu'à une collectivité territoriale ne pourrait être remis en cause, sur le fondement de cette disposition, que s'il était manifeste qu'eu égard à ses caractéristiques et aux intérêts concernés, cette compétence pouvait être mieux exercée par une collectivité territoriale

La notion de partenariat et de collaboration entre l'Etat et les collectivités territoriales souffre donc de cette absence de consensus sur la nature de l'objectif à atteindre et à poursuivre. D'après le professeur Jean-Luc BOEUF, il faut réfléchir à des « « convergences convergentes » entre une vision nationale et une action locale et proposons des pistes concrètes d'action, après une réflexion mûrie à l'ombre des expériences européennes »142.

A ce titre, il convient de redéfinir les rôles de l'Etat et des collectivités territoriales en matière financière, afin de leur permettre d'exercer leur partenariat clairement et sans ambiguïté. En effet, une transformation de leurs rôles respectifs pourra également clarifier les compétences de chacun, et les actions qu'ils doivent entreprendre (Section 2). Une telle mutation serait l'occasion d'éviter les chevauchements en vue de réaliser des économies. Elle pourrait potentiellement prendre exemple sur les modèles européens que forment les autres pays.

138 OCDE, « Relations financières entre l'État et les collectivités territoriales », 2003, p. 173-193.

139 Jacques MOREAU, Administration régionale, départementale et municipale, Dalloz, 1999, 150 p.

140 Jean-Marie PONTIER, « Le partenariat entre l'Etat et les collectivités territoriales », AIDA, 2014, p. 1694

141 Conseil constitutionnel, 7 juill. 2005, n° 2005-516 DC, Loi de programme fixant les orientations de la politique énergétique

142 Jean-Luc BOEUF, « L'autonomie financière des collectivités locales existe-t-elle ? », Gestion & Finances Publiques (n°11), 2009, p. 838

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams