CHAPITRE IV
ANALYSE ET INTERPRETATION DES RESULTATS
Notre enquête a uniquement porté sur la ville de
Bujumbura. Cette ville, en tant que capitale économique, politique et
administrative, concentre l'essentiel du monde littéraire et artistique
du Burundi. En effet, la plupart des artistes musiciens, chanteurs et
interprètes, et des auteurs écrivains, résident à
Bujumbura.
Mais aussi, en ce qui concerne par exemples la musique et
l'audiovisuel, la presque totalité des maisons de production
audiovisuelle, des studios d'enregistrement et des groupe d'artistes de danse
traditionnelle, moderne et contemporaine, et de tambourinaire se trouvent dans
la ville de Bujumbura. Un tel état des choses démontre donc la
forte concentration culturelle et artistique qui constitue la ville de
Bujumbura. Cette situation a donc été favorable à notre
travail d'enquête car une certaine partie de la population de la ville de
Bujumbura correspondait à nos critères de choix.
Du fait que le sujet de notre travail était
essentiellement basé sur la situation de la protection des droits de
propriété littéraire et artistique en droit positif
burundais, nous avons procédé à l'enquête sur
terrain dans la collecte des données auprès des
enquêtés.
Ainsi, notre travail de recherche a été
effectué autour des trois questions de rechercher telles que
posées tout au début de ce travail. De même,
l'interprétation des résultats de l'enquête s'est faite
conformément à ces questions. Un outil de recherche a
été utilisé pour l'obtention de ces résultats. Il
s'agit du questionnaire.
49
Quatre catégories d'enquêtés
étaient sélectionnées pour être soumises à
notre questionnaire. Il s'agissait des artistes, des auteurs, des agents du
Ministère de la Jeunesse, des Sports et de la Culture et des
consommateurs des oeuvres littéraires artistiques, c'est-à-dire
le public, les détenteurs des boites de nuit, les propriétaires
de débits de boisson qui diffusent de la musique, des
radiodiffuseurs, etc.
De ce fait, nous avons distribué en tout 17 copies de
questionnaires, soient 5 copies par catégorie pour les artistes, les
auteurs et les consommateurs, ainsi que 2 copies de questionnaires aux agents
du Ministère de la Jeunesse, des Sports et de la Culture. Après
une période de 10 jours, nous avons récupéré 14
copies de questionnaires complétées, soient 4 copies de
questionnaire pour les artistes, 5 pour les auteurs, 2 pour les AMJSC (Agents
du Ministère de la Jeunesse, des Sports et de la Culture), 3 pour les
consommateurs.
Le tableau suivant illustre en nombre et en pourcentages les
copies des questionnaires distribuées, comparées à celles
retournées.
Tableau 1 : Illustration des Copies des
Questionnaires Distribuées et Retournées Pourcentage et
Nombre
Sources
|
Questionnaires distribués
|
Questionnaires retournés
|
%
|
Artistes
|
5
|
4
|
80
|
Auteurs
|
5
|
5
|
100
|
MIJESC
|
2
|
2
|
100
|
Consommateurs
|
5
|
3
|
60
|
Total
|
17
|
14
|
82,3
|
Source : Enquête sur terrain
Ce tableau montre que 17 copies de questionnaires ont
été distribuées, et 14 des ces copies ont
été retournées. Cela implique que les données ont
été collectées et analysées. Le nombre de 17 copies
distribuées a donc été considéré comme 100%,
permettant ainsi d'établir le pourcentage des copies de questionnaires
retournées, évalué à 82,3%.
Question de Recherche N° 1
La question de recherche N° 1 a été ainsi
libellée :
« Y a-t-il des conditions juridiques favorables
à la propriété littéraire et artistique dans le
droit positif Burundais? »
Cette question a été répondue par le
biais de l'outil de recherche, c'est-a-dire le questionnaire. Ce sont donc les
données ainsi recueillies sur cette question qui ont permis notre
analyse. Nous cherchions à savoir par cette question si au Burundi,
selon les enquêtés, il y avait des conditions juridiques favorable
à la protection de la propriété littéraire et
artistique. Le tableau suivant illustre en nombre et en pourcentage les
réponses à la question de recherche N° 1.
Tableau 2 : Réponses à la Question de
Savoir s'il y a des Conditions Favorables à la
Protection de la PLA au Burundi
Sujet
|
Artistes
|
Auteurs
|
AMJSC
|
Consommateurs
|
Total
|
Réponses
|
Nbre
|
%
|
Nbre
|
%
|
Nbre
|
%
|
Nbre
|
%
|
Nbre
|
%
|
Non
|
3
|
75
|
4
|
80
|
0
|
0
|
2
|
67
|
9
|
64
|
Oui
|
1
|
25
|
1
|
20
|
2
|
100
|
1
|
33
|
5
|
36
|
Total
|
4
|
100
|
5
|
100
|
2
|
100
|
3
|
100
|
14
|
100
|
Source : Enquête sur terrain
Les enquêtés ont exprimé leurs points de
vue à travers un questionnaire qui contenait quatre questions en
rapport avec la première question de recherche. Il en est donc ressorti
que 3 artistes soient 75%, 4 auteurs ou 80%, 2 consommateurs ou 67% et 0 AMJSC
ou 0%, ont nié l'existence des conditions juridiques favorable à
la protection de la Propriété Littéraire et Artistique
(PLA). De l'autre côté, 1 artiste ou 37%, 1 auteur ou 20%, 2 AMJSC
ou 100% et 1 consommateur ou 33% ont affirmé qu'il y avait des
conditions juridiques favorables à la PLA.
Le constat est donc que sur 14 personnes constituant nos
enquêtés, 64,2% (arrondi par défaut à 64% dans le
tableau 2) soient 9 enquêtés, ont nié l'existence des
conditions juridiques favorables à la protection de la PLA, tendis que
35,7% (arrondi par excès à 36% dans le tableau 2) soient 5
enquêtés, ont affirmé l'existence des conditions juridiques
favorables à la protection de la PLA.
Interprétation et Résumés des
Réponses à la Question de Recherche N°1
Les 100% des AMJSC ont argumenté en justifiant leur
réponse positive à la question de recherche N°1, en disant
qu'il existe déjà depuis 2005, une loi sur la protection des
Droits d'Auteur et des Droits Voisins. Mais aussi que cette loi tenait bien en
considération les besoins des artistes et auteurs burundais, et leur
offrait une protection juridique adéquate. Donc pour eux, cette loi est
la preuve même de l'existence des bonnes conditions juridiques favorables
à la PLA au Burundi.
Quant aux artistes, auteurs et consommateurs, répondant
négativement à 64% à la première question de
recherche, ont justifié leur réponse en argumentant par leurs
commentaires que la seule existence de cette loi n'était pas une
condition juridique suffisante pour une meilleure protection juridique de la
PLA. Selon eux, des mesures d'accompagnement à la mise en pratique de
cette loi manquaient encore, mais aussi une mauvaise connaissance de cette loi
auprès des artistes et auteurs est, selon eux, une lacune pour des
conditions juridiques favorables à la PLA.
Le constat final fut donc que le premier groupe fonde sa
position sur un aspect théorique, qui est celui de l'existence d'une
loi; alors que le deuxième groupe base sa position sur un aspect
pratique qui est le fait de ne pas voir des effets pratiques traduisant
l'existence de cette loi.
Question de Recherche N° 2
La question de recherche N° 2 était ainsi
libellée :
« La propriété littéraire et
artistique bénéficie-t-elle d'une protection effective dans le
droit positif burundais? »
La réflexion qui a motivé le choix des questions
tournant autour de cette deuxième question de recherche, est partie de
l'expression même « protection effective ». En fait,
nous avons constaté que la protection effective de la PLA ne peut se
faire remarquer qu'à travers les conditions de vie des artistes et
auteurs. Le même point de vue a été constaté chez
les enquêtés aussi. En effet, si les artistes et auteurs
parviennent à vivre décemment de leurs productions artistiques et
littéraires, cela prouvera que la PLA jouit d'une protection effective
dans le droit positif burundais. Et vivre décemment suppose
préalablement que les artistes et auteurs burundais perçoivent
des gains pécuniaires suffisants issus de leurs oeuvres artistiques et
littéraires.
La deuxième question de recherche a donc
été répondue à travers celle de savoir si les
artistes et auteurs burundais percevaient ou non des gains pécuniaires
suffisants issus de leurs oeuvres littéraires et artistiques. La
protection de la PLA, d'après nous et les enquêtés, ne
pouvant être effective que si et seulement si les conditions de vie des
artistes et auteurs sont décentes.
Ainsi donc, le tableau suivant illustre en nombre et en
pourcentage les réponses fournies par les enquêtés à
la question : « Les artistes et auteurs burundais
perçoivent-ils des gains pécuniaires suffisants issus de leurs
oeuvres littéraires et artistiques ? »
Tableau 3 : Réponses à la Question de
Savoir si les Artistes et Auteurs Burundais
Perçoivent des Gains Pécuniaires Suffisants issus de leurs
OEuvres Littéraires et Artistiques
Sujet
|
Artistes
|
Auteurs
|
AMJSC
|
Consommateurs
|
Total
|
Réponses
|
Nbre
|
%
|
Nbre
|
%
|
Nbre
|
%
|
Nbre
|
%
|
Nbre
|
%
|
Non
|
3
|
75
|
4
|
80
|
0
|
0
|
1
|
33,3
|
8
|
57
|
Oui
|
1
|
25
|
1
|
20
|
1
|
50
|
1
|
33,3
|
4
|
29
|
Je ne sais pas
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
50
|
1
|
33,3
|
2
|
14
|
Total
|
4
|
100
|
5
|
100
|
2
|
100
|
3
|
100
|
14
|
100
|
Source : Enquête sur terrain
Le Tableau 3 montre que 3 artistes soit 75%, 4 auteurs soit
80%, 1 consommateur soit 33,3% et 0 AMJSC soit 0%, nient que les artistes et
auteurs burundais perçoivent des gains pécuniaires suffisants
issus de leurs oeuvres littéraires et artistiques. Tendis que, 1 artiste
soit 25%, 1 auteur soit 20%, 1 AMJSC soit 50%, et 1 consommateur soit 33,3%,
affirment que les artistes et auteurs burundais perçoivent des gains
pécuniaires suffisants issus de leurs oeuvres littéraires et
artistiques. Et entre les deux, 1 AMJSC soit 50%, et 1 consommateur soit
33,3% disent ne pas savoir si les artistes et auteurs burundais
perçoivent des gains pécuniaires suffisants issus de leurs
oeuvres littéraires et artistiques.
Ainsi donc, nous avons constaté que 8
enquêtés soit 57,1% (Arrondi par défaut à 57% au
Tableau3) ont nié que les artistes et auteurs burundais
perçoivent des gains pécuniaires suffisants issus de leurs
oeuvres littéraires et artistiques. Alors que, 4 enquêtés
soit 28,5% (arrondi par excès à 29% au Tableau3) ont
affirmé que les artistes et auteurs burundais reçoivent des gains
suffisants issus de leurs oeuvres littéraires et artistiques. Et entre
ces deux tendances diamétralement opposées, 2
enquêtés soit 14,2% (Arrondi par défaut à 14% au
Tableau3) ont dit ne pas savoir si les artistes burundais perçoivent ou
non des gains pécuniaires suffisants issus de leurs oeuvres
littéraires et artistiques.
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