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Insatisfaction au travail et facettes de l'emploi. Cas du personnel soignant du centre hospitalier régional Amissa Bongo de Franceville au Gabon

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par Jean- Marie MOUBENDE
Université protestante Edwin Cozzens d'Elat Cameroun - Master 2 en santé publique 2012
  

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3. 2. RÉSULTATS DES ENTRETIENS

Les résultats du questionnaire ne permettaient pas de comprendre les raisons

Sous-jacentes vis-à-vis de la satisfaction. Nous avions entrepris de mener auprès du personnel soignant des entretiens semi-directifs dans le but de comprendre les causes profondes de leur insatisfaction.

Ainsi, nous avons interrogé 40 personnels soignants en utilisant le MSQ.

- Possibilité de faire des choses différentes de temps à autre.

Le personnel soignant du CHRABF travail suivant un système de roulement. Ce système est organisé comme suit : P1 (présence au poste de 08 heures à 14h30), le premier jour ; P2 (présence au poste de 14h à 18h30), le deuxième jour et P3 (présence au poste de18h à 08h30 le lendemain), le troisième jour. Après ces jours d'activité, il leur est accordé deux jours de repos ;   soient trois(3) jours sur cinq(5). La majorité des soignants a répondu :" qu'ils n'ont pas assez de temps pour faire des choses différentes. "

- Possibilités d'utiliser ses capacités et ses propres méthodes

Au cours des entretiens nous avons observé que la majorité des soignants utilisent ses capacités et ses propres méthodes. Une infirmière a déclaré : "Nous recevons des cours de formation continues sur les soins et cela permet de maintenir et d'améliorer la qualité des soins. "

Les Médecins aussi sont conscients du rôle du perfectionnement. Un Médecin nous a confirmé que " les séminaires de formation organisés par l'hôpital à l'endroit des infirmiers sont importants car ils permettent le renforcement des capacités de nos personnels soignants et de maintenir des aptitudes et même d'en améliorer".

- Possibilités de prendre des décisions de ses propres initiatives

La majorité des infirmiers disent qu'ils ne font qu'exécuter les ordres des médecins et de la Directrice des soins infirmiers et obstétrique.

La prise de décision en ce qui concerne les soins dans le service est du ressort du Médecin. L'assurance de la qualité des soins et de leur maintien est assurée par la DSIO. Les infirmiers disent : "qu'ils n'ont pas des décisions à prendre ils sont des exécutants. "

- Possibilités de rester occupé tout le temps

La majorité des soignants disent satisfaits car ils sont tout le temps occupés. Par contre d'autres se plaignent parce qu'ils ne sont pas nourrit et il n'y a pas de pause déjeuner comme dans d'autres services administratifs.

- Possibilités de travailler seul dans son emploi

La majorité des soignants ne sont pas satisfaits de travailler seul. Il arrive qu'un seul infirmier soit seul dans le service. Quand la charge de travail est grande, les infirmiers se plaignent.

La mise en place de la CNAMGS augmente les consultations. Les Médecins se plaignent de l'afflux quotidien du nombre des patients.

- Sentiment d'accomplissement

La plus part des soignants se sentent satisfaits en l'occurrence les Médecins qui évoquent ce fort sentiment ressentit par eux lorsqu' une personne venu gravement malade sort de l'hôpital guérit.

- L'importance aux yeux des autres

La plupart des soignants disent qu'ils sont satisfaits de leur importance aux yeux des autres et surtout auprès des malades. Néanmoins, certains disent qu'il ya de hypocrisie entre collègue qui manifestent de la fausse considération mais reconnaissent que cela ne représente pas grand-chose. Ce qui est important c'est la considération des parents des malades et des malades eux-mêmes face aux soignants. L'un des soignants disait " j'ai souvent bénéficié des largesses d'un de mes anciens patients assez souvent pour sa reconnaissance, sa famille pour me remercier n'hésite pas à me faire des cadeaux en nature."

- Manière du supérieur de diriger les autres

Pour les soignants le supérieur représente le Directeur Médical et le Directeur Général de l'hôpital. La plupart dit n'être pas satisfait de la manière de diriger du supérieur. " Au lieu d'avancer on constate que nous reculons" a déclaré un médecin.

Pour les infirmiers, le supérieur est souvent mentionné comme étant le major, le Médecin chef de service, le surveillant, le Directeur médical, la Directrice des soins infirmier et le Directeur général. La plupart des infirmiers déclarent" notre Directeur dirige mal l'hôpital : il manque les médicaments, nous ne savons pas ou va l'argent de l'hôpital, on ne nous vaccine pas et nous sommes abandonné à nous-mêmes."

Les relations entre les Médecins et la Direction Général sont tendues et la menace de grève est à l'ordre du jour.

- Entente entre les collègues

La moitié des soignants sont satisfaits de l'entente des collègues entre eux. D'autres disent qu'ils ne sont pas satisfaits. Il ya souvent des querelles entre personnel soignant dans les services. Un Médecin a déclaré" qu'il est souvent rare de voir les infirmiers s'exécuter facilement à un ordre. On est souvent obliger d'hausser le ton pour la bonne marche du service. "

- Les compétences des supérieurs pour prendre des décisions

La majorité de PS déclarent ne pas être satisfaite de la compétence du supérieur hiérarchique dans la prise des décisions.

Les soignants expliquent que l'hôpital traverse une crise sans précédent. La gestion de l'hôpital est mal définit. Tout le personnel se plaint de l'absence répétée du Directeur Général. Les décisions que le Directeur prend sont souvent opposées aux attentes réelles des soignants. La mise en application du nouvel Arrêté sur la répartition des quottes parts fait beaucoup de mécontent. Une infirmière a déclaré : "Nous ne savons pas pourquoi notre Directeur s'empresse pour la mise en application de cet Arrêté. D'autres structures sanitaires du genre n'ont pas encore appliquées cette mesure parce qu'il y a des enjeux financiers opposés à notre rendement et attentes".

-Les conditions de travail

Dans beaucoup d'organisations, Les conditions de travail ont souvent été évoquées quand il s'agit des revendications sociales. Ainsi elles constituent un aspect qui détermine la satisfaction des soignants au travail. Au cours des entretiens, les soignants ont mentionnés majoritairement qu'ils sont insatisfaits. Une infirmière a dit : ".il nous manque tout : Nous demandons la couverture vaccinale depuis longtemps personne ne fait cas. A certains moments il ya pénurie des médicaments avec rupture de stock et cela nous empêche de bien travailler. Nous sommes obligés de tout prescrire aux malades. Il nous manque même des gants, des blouses et les seringues jetables".

-Application des règles et procédures internes de l'hôpital

La plus part des PS sont insatisfaits de la manière dont les règles et procédures internes de l'hôpital sont mises en application. Le règlement intérieur n'est pas connu des soignants. Le personnel soignant n'est pas respecté. Une infirmière rapporte que : "Pour être consulté par un Médecin, on est maltraité. Tu es exposé devant d'autres patients et devant tes collègues infirmiers lors des consultations avec un Médecin " Les Médecins privilégient les patients qui payent directement la consultation par rapport aux assurés de l'ACNAMGS.

-Les compliments

La plupart des PS déclarent satisfaits des compliments de leurs supérieurs hiérarchiques.

Le personnel soignant interrogé a mentionné qu'il n'a été complimenté que très rarement. Une infirmière a dit " les compliments n'existent pas ici à l'hôpital Amissa Bongo."

Par contre certains reconnaissent avoir été complimentés seulement par les parents des patients.

-Possibilité d'aider les gens à l'hôpital

Certains malades qui arrivent à l'hôpital ne savent pas lire. Ils ont des problèmes parfois d'orientation. Le personnel fournit un effort pour donner une information complète. Une infirmière explique" Nous avons des toilettes ici en très bon état pour les usagers, mais j'ai du interpeller un patient qui s'apprêtait à faire des selles sur le gazon derrière le bâtiment abritant les services de la médecine parce qu'il ne sait pas lire et avait un déficit communicationnel."

Le personnel aide les patients. Il arrive qu'un malade manque de seringue ou d'un médicament et constitue un problème que le patient doit résoudre. Une infirmière a dit que" nous sollicitons des autres malades de prêter le produit manquant et aussitôt après le bénéficiaire remplace quand il s'en achète."

La plupart des PS sont satisfaits de leur possibilité d'aider les gens à l'hôpital.

-Possibilités de dire aux gens ce qu'il faut faire

Cette facette de la satisfaction a permis de mettre à nu un déficit communicationnel à l'hôpital Amissa Bongo. Ce déficit est marquant parce qu'il n'y a pas de département communication. Une organisation doit communiquer. A l'hôpital Amissa Bongo chaque soignant agit en solitaire pour communiquer avec les visiteurs, les malades et parents des malades.

La majorité est satisfaite de dire aux gents ce qu'il faut faire. Un Médecin explique : " Médecin et infirmiers essayons de communiquer, mais nous n'avons pas beaucoup de temps pour cet aspect de management, nous avons beaucoup de choses à faire en terme de soins, de consultation et visites aux malades. Nous faisons ce que nous pouvons en essayant de bien le faire."

-L'avancement dans la carrière

Le personnel soignant est très insatisfaite de cette facette de la satisfaction au travail. L'avancement qui statutairement est automatique ne l'est que de nom. Un Médecin explique «Je travail depuis 3 ans, je ne suis même pas intégrée. Je ne perçois que le présalaire."

Un infirmier déclare : "Si je ne faisais pas un suivi personnalisé de mon dossier moi-même à la Fonction Publique, je ne serais pas intégrée à ce jour."

-La rémunération

L'insatisfaction la plus importante est déterminée par la rémunération. Les soignants disent qu'ils sont très insatisfaits de cette facette. Ils estiment qu'ils travaillent beaucoup plus qu'ils ne gagnent. Les primes, les quottes parts ne sont pas à la hauteur des efforts fournis pour le travaille.

Avant, une nuit de garde payait 5000 F CFA. Avec la mise en application ddes nouvelles dispositions administratives, une nuit de garde paye 1500 FCFA. Cette disposition n'encourage pas les soignants et contribue plutôt à démotiver le personnel. Le personnel soignant déclare que le prix des consultations est revu à la hausse à cause de l'assurance maladie. Une consultation qui coutait 1000 FCFA avant la mise en application de l'assurance maladie est désormais à 3000 FCFA. Le corollaire de cette augmentation de ces consultations devait être inéluctablement une augmentation sensible du revenu des quottes parts. Il est plutôt constaté un rabais des gains.

Ces diminutions incompréhensibles des gains à tous les niveaux et dans tous les services amènent les soignants à ne recevoir en priorité que les malades effectuant les payements directs des soins.

Cette attitude des soignants met en mal les assurés sociaux et plombe ainsi les efforts du gouvernement dans l'atteinte des objectifs du développement pour le millénaire.

-Possibilités de faire des choses qui ne sont pas contraires à votre conscience

Les soignants ne comprennent pas pourquoi à l'hôpital il manque les gants.

Le budget annuel de l'hôpital est de 1.000.000.000 reconductible tous les ans sans compter les payements directs. Beaucoup de manquement sont observables. Le bloc opératoire manque parfois des bavoirs et les équipes sont parfois limitées dans l'accomplissement des activités. Il manque même la Bétadine, les compresses et les seringues jetables.

Les infirmiers sont obligés d'utiliser un même gant sur plusieurs malades. Un infirmier rapporte : " Nous ne pouvons pas toucher les malades sans gants. Comme il en manque, on utilise le même gant pour plusieurs malades. Mais parfois j'ai palpé des malades sans les gants, je suis obligé pour sauver la vie du malade, vraiment c'est contre ma conscience. "

- La stabilité de l'emploi

La stabilité est la facette de l'emploi qui satisfait majoritaire tout le personnel soignant. Le personnel interrogé se sent en sécurité vis-à-vis de la stabilité de l'emploi.

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault