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L'analyse de l'incrimination de l'infraction tentée en droit positif congolais.

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par Jackson MUMBERE KINANGA
Université Officielle de Ruwenzori - Licence 2014
  

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Section II : LE DEROULEMENT DES MASSACRES DE KIKYO

Le terme « massacre » 26(*) est défini par Jules Dubois comme une action de tuer sauvagement et en masse des gens qui ne peuvent pas se défendre.

Les massacres de KIKYO ont été dominés par plusieurs événements. Parmi ceux-ci, il y a les messages radiodiffusés du commandement militaire de la cité de Butembo, qui sont aussi accompagnés de quelques témoignages des victimes survivantes (§1). Dans le souci de la précision, il nous sera aussi impérieux d'identifier les fosses communes, les tombes et même les victimes (§2).

§1. Les messages radiodiffusés du commandement militaire de la cité de Butembo et quelques témoignages

Dans le but de l'ordre, il nous sera important de présenter séparément les première et deuxième périodes des discours (A), les troisième et quatrième périodes (B) et quelques témoignages des victimes survivantes (C).

A. Les 1ère et 2ème périodes des messages

Dans ce point, nous allons reproduire en intégralité les discours radiodiffusés traduits en français par le groupe des chercheurs libres du Graben. Ainsi, nous allons reproduire le discours prononcé par le commandant Djimy et celui du commandant du cent quatrième bataillon du territoire de Lubero de cette époque.

1. Le discours du commandant militaire Djimy prononcé le 14 avril 1998

Toute la population de Butembo qui reste dans les maisons.

Que toute la population qui reste dans les maisons ne sorte pas. Celui qui sortira sera pris pour un ennemi. Car vous cachez les ennemis. Ils sont vos enfants, vous les gardez dans toutes vos maisons.

Nous avons commencé à arrêter certains qui se cachent dans les maisons.

A l'heure qu'il est, ouvrez vos yeux et vos oreilles ! Je dis ceci : celui qui sort dehors cette nuit, au moment où les soldats sont déployés dans toute la cité, sera criblé des balles à bout portant, c'est lui qui sera considéré comme ennemi.

Et tout le monde du côté de Furu ! Sur la route qui mène vers Beni, toutes ces personnes ont vu l'ennemi mais sans prévenir les soldats de l'incursion des ennemis. Je vous dis ceci : aujourd'hui c'est la fin, aujourd'hui, c'est la fin ! Si c'est la fin, vous le saurez. Vous amenez vos fils dans les fermes où ils s'organisent avec le soutien des opérateurs économiques locaux (...) maintenant je vous le dis : celui qui sort cette nuit-ci ! Demain ! Après demain, je veux le considérer comme ennemi. Car vous tuez mes soldats ! Et vous fuyez vers vos maisons.

Je le dis que quiconque se retirera dehors est un ennemi. Parce que les ennemis sont dans des maisons des populations civiles. C'est vous qui les cachez. Vous les chefs des quartiers, les chefs de localités...il y a vraiment plein des gens qui cachent ces gens, jeunes fils.

C'est dire que, quand vous refusez de nous informer sur l'arrivé des Mai-Mai (...) vous aurez un sérieux problème à Butembo, et cette dernière sera transformée à champ de bataille ! Je l'ai dit depuis longtemps un peu avant le 20 février, vous avez tué mes soldats, vous avez massacré mes soldats au camp de KIKYO. Et aujourd'hui c'est la même chose.

Maintenant, plus d'excuse, plus question de pitié à quiconque. Tous vous êtes devenus des ennemis. Celui qui sera trouvé dans la cité au moment où les militaires mènent des patrouilles, sera considéré comme ennemi.

Vous restez dans vos maisons sans sortir dehors jusqu'à ce que je veuille vous voir sortir. Si je rentrerai ici à la radio, vous entendrez encore ma voix et vous sortirez de vos maisons.

Mais celui qui sortira aujourd'hui ou demain ou après demain en ces jours, il est ennemi. Vous écoutez. Vous tous qui auditionnez vos radios. Merci.27(*)

Le commandant du cent quatrième bataillon du territoire de Lubero

Nous reproduisons ici le discours in extenso : « je suis venu, j'ai rencontré ce trouble. Mais je voudrais dire en quelques mots ce qu'a dit le commandant ville. C'est dire, laissez les militaires faire leur tâche. Vous verrez même des nombreuses équipes des patrouilleurs. Ça prendra toute la nuit. Il n'est pas bon de sortir dehors si tu es dans ta maison. C'est que si tu sors, tu seras pris comme ennemi. Il est bon que tu restes sur place dans ta maison, attend que l'ordre soit donné. Tu sortiras et tu vaqueras à tes occupations. Voila ce que je voudrais porter à votre connaissance brièvement. Merci.28(*)

* 26 J. DUBOIS et alii, Dictionnaire de français contemporain, éd. Larousse, Paris, 1996, p.714.

* 27 Rapport sur les massacres de KIKYO du 20 février et du 14 au 17 avril 1998, p.16

* 28 Ibidem, p.17.

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