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L'analyse de l'incrimination de l'infraction tentée en droit positif congolais.

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par Jackson MUMBERE KINANGA
Université Officielle de Ruwenzori - Licence 2014
  

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C. Quelques témoignages des victimes survivantes

Nous avons retenu seulement 6 témoignages que nous avons considérés comme étant plus importants. Précisons aussi que nous n'allons pas donner les noms de certains témoins car plusieurs ont préféré garder l'anonymat pour des raisons personnelles, disaient-ils.

1. Le premier témoignage

« (...) ce que j'avais vu, moi aussi j'étais arrêté lors de ces massacres (tueries). On nous avait dit à la radio que les gens pouvaient sortir de leurs maisons. A cet effet, Je décidai d'aller payer la nourriture à mes parents. Quand j'étais arrivé au rond point menant vers le camp militaire de KIKYO, J'y rencontrai les militaires qui avaient déjà arrêté une trentaine des personnes avec leurs bicyclettes. Ils me demandèrent moi aussi de suivre ces personnes arrêtées. Nous montâmes lentement la colline jusqu'au Camp KIKYO. Nous y rencontrâmes des dépouilles mortelles en nombre élevé.

Certaines dépouilles mortelles étaient couvertes des bâches à caoutchouc, à certaines autres personnes qui respiraient encore, on avait déjà coupé soit les bras, soit les jambes. Les militaires nous demandèrent d'enterrer ces morts et d'autres personnes qui étaient encore en vie.

Nous vîmes qu'il n'y avait qu'une seule houe et une bêche. Je leur dis que nous n'allions pas vite finir à enterrer les corps sans et avec vie. Je leur dis que s'ils acceptaient, j'avais plusieurs pioches et bêches, si on pouvait aller les récupérer. Chez moi, c'était au quartier Mines des Grands Lacs (MGL). Ils m'embarquèrent dans une voiture marque Corolla à couleur blanche jusque chez moi. Je leur donnai des pioches et des bêches et puis je les négociai de me libérer. Ils refusèrent d'abord, après qu'ils eurent vu que, je venais de les aider, ils m'abandonnèrent et partirent (...) »31(*)

2. Le deuxième témoignage

« (...) j'étais à la maison, il y avait eu crépitement des balles tôt le matin, et il n'y avait pas moyen de sortir. Je sortis jusque chez mon voisin du nom de Kapito. Nous nous rencontrâmes là avec un enseignant du nom de Musanga, lui d'ailleurs fut tué sur place. Moi, on m'avait criblé une balle au bras. J'étais parti aux soins, on m'avait coupé le bras et j'étais guéri par chance. L'enseignant lui, avait été enterré dans la parcelle du voisin.

Ils nous avaient rencontrés dans la maison. Ils avaient exigé de l'argent, chacun 100$US pour notre libération. Le voisin chez qui nous étions était directement parti demander son voisin de derrière. Il vint avec 20$. Les soldats nous lièrent les mains et tirèrent sur nous. C'était un groupe de sept soldats. Ils ne nous avaient pas signifié notre péché. Ils nous appelaient des frères des rebelles.

Je me souviens, c'était le 17 avril 1998. Je m'étais d'abord débrouillé avant de rencontrer certains hommes de bonne volonté qui m'avaient aidé à rejoindre l'hôpital de KITATUMBA (...)32(*)

3. Le troisième témoignage

« Nous étions en plein service, en plein crépitement des balles. Le carburant s'était épuisé dans notre camionnette au rond point BCA. Nous étions descendus à pied. A quelques mètres, nous y avons rencontré 4 morts. A côté, il y avait une fosse sceptique dans laquelle nous y avions enterré ces 4 corps sans vie. Ceux-ci étaient essentiellement des civiles. Cependant, nous avions vu beaucoup des choses horribles. C'était par exemple des tortures inhumaines.

Je me souviens, nous allions perdre aussi la vie en voulant plaider pour certaines victimes. Notre chance unique, c'est que nous étions des agents de la Croix-Rouge. Nous avions vu plusieurs être tués à cause d'avoir manqué de l'argent à payer à ces soldats (...).

Nous avions fait quatre jours entrain d'enterrer les gens au cimetière de Kitatumba, au camp KIKYO et dans des parcelles où on rencontrait les cadavres. Pendant ce temps, tout le monde était enfermé. Après qu'on eut libéré les gens, nous avions encore fait cinq jours en cherchant d'autres victimes dans les environs (...)

Nombreuses personnes étaient mortes par couteaux et certaines autres par balles. C'est vrai, les hommes ont été enterrés vivants par les militaires. Ces soldats les retiraient de leurs maisons et eux-mêmes procédaient à ces ignobles opérations.33(*)

4. Le quatrième témoignage

Il était 10 heures, nous étions enfermés dans les maisons, mon voisin qui était en voyage était de retour alors que nous ne savions pas. Nous avions écouté le crépitement d'une balle. J'avais songé à l'abattement d'une personne. Exactement on venait de tuer mon voisin. Après qu'ils furent montés jusque chez moi. Ils m'exigèrent d'ouvrir la porte en disant « Kangula » (ce qui signifie « ouvrez »). Ils entrèrent dans la maison. Ils disaient qu'ils allaient tuer mon mari. Ils le firent sortir dehors, Canon au front ; couteau à la gorge. Je ne sais plus le miracle qui nous avait fait échapper. En ce moment, on déclarait à la radio que les gens pourraient sortir. Nous avions fuit, en passant chez le voisin, nous avions vu des mouches autour de sa maison (...)34(*)

5. Le cinquième témoignage

« Théodore KALIMUMBALO sortait pour aller au lieu d'aisance. Du coup, les soldats l'aperçurent. Et ils partirent avec lui. Nous restâmes dans le qui vive. Quand on avait demandé aux gens de sortir, nous rencontrâmes ses habits jetés dans la cuisine. Nous dîmes que notre frère était tué comme les autres. Il était né en 1957 (...) »35(*)

6. Le Sixième témoignage

Notre père nous avait demandé de fuir comme les affrontements devenaient des plus à plus violents. Nous étions sortis et partis. Notre père était resté entrain de fermer la porte. Quand notre père quittait pour nous rejoindre, arrivé chez notre frère, ce dernier lui demanda d'entrer dans sa maison comme les temps devenaient mauvais. Les militaires étaient arrivés dans cette parcelle. Ils demandèrent à tous ceux qui étaient dans cette maison de sortir. Notre père était du nombre. Il avait montré sa carte, en disant qu'il était enseignant. Les soldats déchirèrent sa carte d'identité. Ils l'avaient fusillé, après lui avoir ôté sa chemise. Il est enterré ici au lieu du crime. Notre grand frère était venu avec sa chemise pour nous informer de ce qui venait d'arriver à notre père.36(*)

* 31 P. KAHONGYA, Commune Vulamba, Q. MGL.

* 32 K. MBUSA Bernard, Commune Vulamba, cel. Furu

* 33 P.J.S. (a préféré garder l'anonymat)

* 34 K.K.J. (a gardé l'anonymat)

* 35 M.S.A (Anonymat)

* 36 PALUKU SYALUHA, com. Bulengera, cel. Vungi A

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"Enrichissons-nous de nos différences mutuelles "   Paul Valery