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3.2 L'écriture sur le webL'écriture sur le web comme la presse écrite a ses propres règles dont on peut déjà dégager les parentés avec les médias traditionnels. Le web est proche de la presse écrite de par sa méthode de production: mise en page, création et renouvellement de la une sont autant d'étapes que l'on retrouve dans la presse écrite. De la même façon, avec l'hypertextualité, on peut se contenter de lire le premier niveau d'information. Comme sur le papier on lit le titre, le chapeau et les premiers paragraphes. En matière d'écriture, le style a beaucoup de points communs avec la radio. Phrases courtes, textes courts, syntaxes simples semblent être les critères les plus adaptés pour faciliter la lecture sur le Net, et donc sur écran. Le texte sur le Web doit être plus percutant que le texte sur papier. On s'approcherait plutôt de l'écriture type d'approches, "bref et complet", "une phrase, une idée". Néanmoins, la grande nouveauté que nous apporte ce média est l' l'hypertextualité. En effet la longueur de l'information est définie par l'équipe éditoriale, à savoir que par exemple un quotidien comme Sud-Ouest35(*) va préférer diminuer l'actualité générale afin de ne pas donner toutes les infos qu'il y a dans la version papier par contre elle va donner plus d'informations sur d'autres sujets qui seront dans les rubriques annexes (Voir entretien avec Frédéric Saller à la troisième partie de ce mémoire). Quoi qu'il en soit l' l'hypertextualité offre aux journalistes de nombreuses possibilités afin de diffuser leurs informations. En effet grâce aux multiples liens hypertextes, l'article d'un journaliste peut devenir en quelque sorte la « capsule » permettant de pénétrer dans la galaxie multimédia de l'information. L'article n'est plus une fin en soi. Sur le web, il devient une fenêtre qui s'entrouvre sur le monde. Les techniques journalistiques induites par Internet permettent, pour la première fois de pouvoir restituer l'information dans son contexte historique, économique ou encore géographique, grâce aux liens documentaires activés d'un simple « clique ». L'internaute passe ainsi, en un clin d'oeil, de l'information à l'état des connaissances s'y rapportant. 3.3 Une lecture plus fatiganteLe texte à l'écran est différent du texte papier d'abord parce qu'il est à l'écran : luminosité et scintillement provoquent de la fatigue et peuvent gêner la lecture. De plus, à l'écran, on n'a qu'une vue partielle du texte. A aucun moment il n'est possible d'avoir une représentation physique exacte de la totalité du texte, ou alors il faut l' imprimer pour le retrouver sur support papier. Un effort de mémoire est parfois nécessaire, le retour en arrière est moins évident et moins souple que sur le support papier (il dépend complètement de la navigation prévue par l'auteur). Pour peu que l'on utilise les possibilités d'animation, les effets d'apparition et de disparition, l'écriture multimédia est donc bien plus riche que l'écriture sur papier, mais aussi plus limitée à cause de la nature et de la taille même de l'écran. De plus, selon Jakob Nielsen36(*), la lecture à l'écran est 25% plus lente que la lecture sur papier. D'où la nécessité d'être plus "indulgent" avec le lecteur Internet et d'augmenter la concision ainsi que la mise en relief des textes en ligne. Il y a selon cette même étude 79% des utilisateurs qui survolent les textes et 16% qui lisent mot à mot. Il paraît clair que la lecture à l'écran est moins confortable qu'une lecture sur papier surtout du fait de la luminosité et de la taille de l'écran. On a une plus grande vue d'ensemble quand c'est sur support papier. C'est un point important aux freins du développement de la presse numérique. Le confort de la lecture d'une presse sur support papier sera très difficilement remplaçable par le support électronique. * 35 www.sudouest.com * 36 Auteur de « Désigning web usability : The practice of simplicity » ; New riders publishing ; 1999; On peut voir son site aux www.useit.com |