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4.Rentabilité de la presse sur support électroniqueNous avons, depuis le début de cette partie, démontré que la presse sur support électronique venait se complémentariser avec la presse sur support papier, qu'elle faisait perdre de la crédibilité à la fonction de journaliste et qu'elle donnait lieu à une nouvelle profession. Maintenant, la cinquième hypothèse est de vérifier si par son faible coût de production et de diffusion, la version électronique va devenir plus rentable que celle du papier. Le passage à un « mode de transport » plus rapide, entrant directement chez le consommateur et nécessitant des charges de fabrication, bien moindres comparées à l'imprimerie, ne pouvaient qu'intéresser la presse. En effet, les coûts du prépresse à l'impression et de la distribution sont des coûts qui sont lourds pour les comptes des journaux. Ainsi, l'un des atouts majeurs de la cyber presse tient à la disparition de la fabrication physique. Ce n'est plus le journal qui investit dans la diffusion, mais l'acheteur qui doit s'équiper en matériel de réception (ordinateur personnel, modem, abonnement). Ceci étant d'ailleurs un frein pour l'accès à la presse électronique. 4.1 Principe de la gratuitéIl suffit de naviguer sur la plupart des quotidiens sur le net pour s'apercevoir que la plupart de ces journaux en ligne ont renoncé à instaurer un abonnement à l'entrée. La gratuité s'est imposé avec Internet car ce fut l'esprit même des pionniers universitaires et scientifiques de partager librement entre eux l'information sur le réseau des réseaux. Jean Miot dans son rapport sur « les effets des nouvelles technologies sur l'industrie de la presse » déclare que « la tare originelle d'Internet est la gratuité ». On pourrait presque comparer cela à la radio qui, elle non plus, n'est pas payante pour obtenir les informations. Le problème c'est comme on l'a vu au début de la partie, un foyer a en moyenne six postes de radio sans compter les voitures presque toutes équipées d'une radio à l'intérieur. Internet lui est présent dans seulement 22% des foyers. Si la presse en ligne veut être rentable en restant gratuite, il va falloir qu'elle tire ses ressources essentiellement de la publicité et donc pour intéresser les annonceurs, elle devra avoir une forte audience, ce qui actuellement, par rapport aux autres médias n'est pas le cas. Le taux de 10 % des foyers ayant accès à Internet est, selon l'institut d'étude Jupiter Communications39(*), un seuil minimal à partir duquel les responsables marketing estiment que cela vaut la peine d'investir dans de la publicité sur Internet. On a dépassé ces 10% mais le prix des bandeaux reste faible, de par la faible audience. C'est déjà pour une de ces raisons et comme on va le voir plus tard, que de nombreux quotidiens ont choisi la version mixte, c'est à dire, faire payer une partie de leur journal et laisser une autre partie gratuite. La partie payante sera bien sur de l'information qui aura une valeur ajoutée par rapport à la partie gratuite. Cela peut être par une meilleur hiérarchisation, être plus personnalisée, plus pertinente, plus difficile à trouver, plus complète.... Pour Philippe Jannet, responsable du site web des « Echos », l'accès payant à l'information sur Internet tombe sous le sens40(*). "C'est logique: on ne peut pas donner de l'information. Quand on donne de l'information, c'est qu'il y a un problème sur la qualité même de l'information. La publicité n'est pas suffisante pour financer tout cela. Si on veut vraiment avoir des produits de qualité ou des bilans mis à jour tous les jours, cela vaut de l'argent", estime-t-il. En dehors des « informations à valeur ajoutée », qui sont payantes, le reste est gratuit. A savoir : les titres et les résumés de tous les articles des Echos. * 39 European online advertising ; par Jupiter communications ; 1998 * 40 Charles de Laubier ; La presse on line en Europe ; http://www.scd.univ-tours.fr/Epress/sommaire.html; Chapitre 9 |