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La fiscalité minière en République Centrafricaine

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par Jean de Dieu NGAISSONA
Université Paris Dauphine - Master 2 Administration fiscale 2008
  

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Paragraphe 2 : Analyse de l'impact des reformes entreprises

Les reformes apportées à la législation fiscale minière de référence ont eu des légers effets d'une part, sur les recherches et l'exploration ainsi que sur la production(A), d'autres part, sur les finances publiques(B) et sociaux environnementaux(C)

A/ Sur les recherche et l'exploration et la production d'or et diamant

Convaincues par le sérieux des dispositions et des avantages du nouveau code minier, une réelle relance des activités d'exploration à été enregistre. De nombreuses compagnies internationales du secteur n'ont pas hésité à signer des accords de développement minier avec le Gouvernement Centrafricain. Parmi elles, on peut citer, entre autres, Aurafrique, Axmin, Gem Diamond, AREVA, etc. Aussi, la société sud Africaine Gem Diamond s'est octroyée en 2006. Le premier permis d'exploitation industrielle du diamant. De Beers, géant sud Africain de la filière, avait commencé, en 2005, l'exploration d'une Kimberlite dans la région de Mbomou(Est) mais ses activités ont été suspendues. Ce secteur a représenté plus de 47% des recettes d'exploitation. La production a connu une progression de plus de 8,4% passant de plus 388 298 carats en 2005 à 415 529 Carats en 2006. Plus de 1millions de carats sortent illégalement de la RCA pour le Marché mondial. Toujours en matières de Diamants, la RCA a adhéré au processus de Kimberley et décide, par ailleurs de mettre en place un comité de suivi de l'initiative de transparence dans les industries extractives. pour ce qui est de l'or, la société Aurafrique, filiale de la Canadienne Axmin, s'est engagée à Ndassima, à quelque 500km de la Capital, ou les reserves sont évalués à plus 3,6 millions de d'onces. Le démarrage de l'exploitation est prévu entre 2009 et 2010, pour la première année, Aurafrique pourra produire quelque 500 000 onces d'Or, mais pour des raison d'inadaptation de convention au contexte actuelle et du faite que l'Etat s'est rendu compte que les clauses de la convention qui la liait à la société Aurafrique à été négociées et appliquées dans des conditions d'opacité total au détriment de l'intérêt national. Ce qui a conduit le gouvernement à retirer le titre accordé à ladite société en l'invitant à la réexamination cette convention pour l'adapter aux contextes des grandes évolutions et mutations actuelles.

Pour le moment, la filière aurifère en République Centrafricaine semble mieux résister aux effets de la crise financière comme nous le montre l'évolution de la production sur 4 ans : de 14 573 grammes en 2005 la production de l'or est passée à 20 330 grammes en 2007 et à 37 085 grammes en 2008. Cette nette progression peut s'expliquer non seulement, par le cours assez élevé de l'or sur le marché international ces deux dernières années, mais aussi, à la lisibilité de la nouvelle législation minière mise en place. Ceci a eu pour effet d'inciter les industries d'exploration et d'exploitation minière ainsi que les productions artisanales, pratiquées par les petits artisans miniers indépendants, exclus du circuit bancaire, donc protégés des effets de la crise financière. Cette filière longtemps délaissée au profit du diamant a connu durant les deux dernières années une relance de l'exploitation. Ses artisans agréés sont autorisés à vendre leurs produits aux opérateurs miniers agréés tel un Collecteur, un Bijoutier, un Agent acheteur du Bureau d'Achat Import-export, une Société minière ou une Taillerie. Ils ne sont autorisés ni à exercer la collecte, ni à exporter. La politique de la République Centrafricaine dans cet aspect, consiste à encourager les artisans à se regrouper en coopératives Il sont adhérés, pour leur meilleur encadrement à l'Union Nationale des Coopératives Minières de Centrafrique dénommée (UNCMCA).

En 2003, la RCA a organisé les Etats Généraux du Secteur Minier, sorti un nouveau Code Minier 2004 qui a fait l'objet de relecture en 2009, à contribuer assoire l'image de la RCA et a permis sa réadmission au rang des exportateurs reconnus par le processus de Kimberley. L'arrivée de sociétés minières internationales prêtes à investir dans l'exploration et l'exploitation de l'or et du diamant témoignent de la reprise du secteur grâce aux reformes apportées à la législation fiscale minières notamment par l'introduction de clauses de stabilité de régime fiscal.

Le code minier prévoit l'exonération des impôts pendant 5 ans ce qui a pour conséquence que les plans d'exploitation des investisseurs se limitent à 5 ans. Après cette période, on procède à une réorganisation de la société ; ce qui permet à la maison-mère de bénéficier d'une nouvelle période d'exonération. Le nouveau Code Minier sorti en 2009 et son décret d'application incluent des éléments de bonne pratique, dont la simplification du régime des permis miniers.

Le cadre réglementaire de la chaîne commerciale vient de faire l'objet de nouvelles mesures dont le but est de supprimer la fraude, sous forme de quotas imposés aux bureaux d'achat et d'obligations d'investissement et de liquidité pour les collecteurs étrangers.

L'Etat garantit au regard de la nouvelle législation minière à toute personne physique ou morale non résidente en République Centrafricaine, le droit de transférer librement les revenus de toute nature provenant des capitaux investis et en cas de cessation d'activité, le montant des capitaux investis, sous réserve qu'elle soit en règle avec l'administration fiscale. En outre , l'Etat garantit dans le respect des lois et règlements régissant les opérations bancaires et de change, la liberté de transférer hors du territoire national, les fonds correspondant à des paiements normaux et courants pour les fournitures et les prestations effectuée notamment sous forme de redevances ou d'autre rémunérations. Les sociétés minières à résidence en République Centrafricaine, sont tenues d'effectuer le rapatriement de la valeur des produits déclarés à l'export. Ces recettes d'exportation doivent être recouvrées et rapatriées dans les 30 jours suivant l'échéances stipulée dans le contrat à travers la banque domiciliataire par l'entremis de la Banque Centrale. Les recettes d'exportation recouvrées en devises doivent être rétrocédées à la Banque Centrale dans les 30 jours que suit leur recouvrement. Le non rapatriement des recettes d'exportation dans les 30 jours suivant l'échéance du contrat est passible d'une amende égale à 20%des recettes. De même, la non rétrocession des recettes d'exportation recouvrées en devises dans les 30jours suivant leur recouvrement est passible d'une amende égale à 20% des recettes.

On note grâce aux reformes engagées, une légère augmentation de la production de d'or et diamant. Presque toute la production est exportée, et les exportations de diamants ont été relativement stables depuis 45 ans, entre 400.000 et 500.000 carats par an. En 2005, la valeur des exportations était d'environ 62 million de dollars comparée avec 52.6 million de dollars en 2004, signe que les exportations de diamants commencent à se remettre d'une période creuse qui a duré jusqu'en 2003, suite aux conflits et à un embargo sur les exportations, imposé par le processus de Kimberley.

En ce qui concerne les opportunités de croissance, on peut citer une meilleure organisation du secteur de l'or, dont la production annuelle estimée équivaudrait environ 40 millions de dollars. En revanche, l'exportation de l'or emprunte presque entièrement des circuits informels. Ce qui constitue un défie à relevé par le gouvernement. Pour remédier, le gouvernement a prévu la création d'une police minière.

B/ les impacts sur les finances publiques

La référence au rapport de conciliation des recettes minières établie par le comité ITE et annexé au présent mémoire nous permet d'apprécier le niveau d'impact du secteur minier sur les finances publiques.

Le. La RCA se situe au cinquième rang mondial pour la qualité de ses diamants. La production de diamant, en majorité artisanale, fait vivre près de 50 000 artisans chercheurs et quelques 160 collecteurs agréent. Elle relève en grande partie du secteur informel. La production contrôlée tourne autour des 500 000 carats par an. Mais on estime que 60 % de la production réelle est produite clandestinement et exportée en fraude. De 415 000 carats environ en 1990, la production est passée à 494922 carats en 1993, puis à 531992 carats en 1994. Le quasi totalité de la production est exporté, soit 528 775 carats vendus à l'exportation, en 1994, à une valeur unitaire du carat de 77 608 F. En 1994.

C/ Les impacts sociaux environnementaux

a) Les mesures socioéconomiques favorables aux populations locales

La reforme entreprise dans la structuration des artisans miniers autour d'une coopérative a permis de créer de l'emploi dans le secteur diamant artisanal qui est estimé entre 60.000 et 80.000 personnes.

L'impact du processus de libéralisation du secteur minier se fait également ressentir lorsqu'on compare les mesures sociales contenues dans l'ancien et le nouveau Code minier. Dans le nouveau Code, l'État législateur flexibilise les nouveaux critères de participation sociale des entreprises par un article du règlement qui demeure assez général sur les obligations qui échoient aux investisseurs, qu'ils soient publics ou privés. Les entreprises sont tenues d'améliorer le bien-être des populations locales en mettant en oeuvre des programmes de développement économique et social et en prévoyant l'indemnisation des populations en cas de déplacement de leur lieu d'habitation. Cette disposition entraîne donc une disparition des clauses qui contraignaient les entreprises à présenter un programme d'activités annexes, répondant à des objectifs de développement définis par le gouvernement. Même si ces politiques n'ont pas toujours été suivies à la lettre, ni par les sociétés d'État ni par les investisseurs privés, la valeur contraignante de la législation aura permis la mise sur pied d'un bon nombre de programmes sociaux dans les communautés minières.

Dans le nouveau Code, en revanche, on voit illustré le changement de nature de la mission de l'État vers une fonction de régulation comptant désormais sur les entreprises pour adhérer, selon leurs propres standards, à des objectifs de développement social. Le nouveau code privilégie plutôt une logique de redistribution fondée sur le transfert des fonds vers des institutions décentralisées en favorisant une fiscalité qui tient compte du partage des bénéfices avec les communautés locales.

En dotant les entités territoriales locales d'une partie des revenus issus de l'exploration et l'exploitation , le nouveau Code laisse présager une avancée significative en terme de politiques sociales, cherchant ainsi à rompre avec des décennies plutôt caractérisées par la monopolisation des revenus par le pouvoir central.

Mais la contribution sociale de la fiscalité minière est entièrement inexistante. Aucun prélèvement social destiné à répondre à une politique sociale de développement.

b) La protection de l'environnement et les mesures sociales

Dans le domaine de l'environnement, le nouveau Code a intégré un chapitre consacré aux diverses mesures environnementales, préalable à la réalisation de toute activité minière, alors que la dimension environnementale était quasiment absente de l'ancien Code. Ces mesures représentent un pas dans la recherche de garanties pour que l'activité minière participe davantage au développement durable de la RCA. Le Code impose au titulaire du droit minier des obligations relatives à la protection de l'environnement. Ainsi, toute opération d'exploitation doit faire l'objet d'une Étude d'impact environnemental du Projet et d'un Plan de gestions environnementales préalablement établies et approuvées. Liés par ces nouvelles normes, les titulaires de permis deviennent ainsi responsables des dommages causés à l'environnement qui ne sont pas préalablement inscrits dans leur plan environnemental approuvé. Mais la question qui se pose est celle de savoir comment envisager le rôle de l'État dans la mise en place et le contrôle de ces normes environnementales?

La loi minière de la RCA, confère toute une série de nouvelles responsabilités au ministre des Mines. Il est en charge, à la fois d'assurer l'inspection et le contrôle des activités minières et des travaux de carrières, de veiller à la protection de l'environnement quoi qu'il relève de la compétence du département en charge de l'environnement et la lutte contre la fraude. Il est également en charge d'assurer les travaux d'inspection, en veillant à respecter l'obligation d'en informer le titulaire, pour s'assurer de ne causer «aucune forme de préjudice». Ces mesures destinées à contrôler et minimiser les impacts de la production minière sur l'environnement, correspondent à une volonté des bailleurs, du gouvernement et des entreprises de relever les standards environnementaux du secteur; conscients que l'exploitation minière peut avoir des conséquences néfastes sur l'environnement et les populations: rejets toxiques, déforestation, accélération des prélèvements en eau, etc.

Le nouveau Code s'aligne donc sur les nouveaux standards internationaux, en incorporant dans ses politiques sectorielles, des mesures sociales et environnementales destinées à éviter la dégradation, voire améliorer les conditions de vie des populations

locales. A titre d'illustration, le Plan de gestion environnemental du projet précise dans le code de l'environnement qu'il doit être destiné à améliorer le bien-être des populations locales en mettant en oeuvre des programmes de développement économique et social et en prévoyant l'indemnisation des populations en cas de déplacement de leur lieu d'habitation. Les jalons de la responsabilité sociale des partenaires du développement sont posés. Reste désormais à voir de quelle manière les entreprises minières se soumettront à ces nouveaux standards de développement, quelle instance sera en charge de définir les indicateurs et d'estimer dans quelle mesure les entreprises minières contribuent réellement à l'amélioration du bien-être des populations locales en prévoyant l'environnement.

Par ailleurs, le recours à un prélèvement fiscal pour protéger l'environnement est aussi une piste envisageable.

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"Et il n'est rien de plus beau que l'instant qui précède le voyage, l'instant ou l'horizon de demain vient nous rendre visite et nous dire ses promesses"   Milan Kundera