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La fiscalité minière en République Centrafricaine

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par Jean de Dieu NGAISSONA
Université Paris Dauphine - Master 2 Administration fiscale 2008
  

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DEFINITION D'UNE POLITIQUE FISCALE MINIERE SPECIFIQUE

Avant d'analyser les techniques d'exercice de la fiscalité minière, nous nous attacherons ici à en décrire les fondements car la connaissance des enjeux de la politique fiscale minière facilite l'interprétation des justifications apportées aux instruments pratiques de mise en oeuvre de la politique fiscale Centrafricaine.

Paragraphe1 : Le cadre général de la politique fiscale minière

Nous relèverons manière succincte les objectifs d'ordre général (a) et en terme de recettes (b) de la politique fiscale minière Centrafricaine.

A/ Les objectifs d'ordre général de la politique fiscale minière

Concevoir un système d'imposition minier n'est pas chose simple. A ce stade, il est nécessaire de privilégier les questions servant de cadre à l'élaboration d'une politique et d'une stratégie minière dont l'objectif principal est de maximiser l'impact positif du secteur minier sur l'économie nationale par le recours à la fiscalité. Idéalement, la RCA mène une politique minière de manière à s'attendre à ce qu'un régime fiscal minier assure la juste répartition par l'Etat des revenus de l'entreprise minière :

- qu'ils soient stables dans le temps ; soit transparent et assure un équilibre régulier dans la pratique des « règles du jeu » ;

- soit facile à comprendre, notamment par les investisseurs étrangers et peu coûteux à administrer ;

- soit compétitif à l'échelle internationale.

Quelles que soient les orientations retenues, la définition des objectifs de la politique fiscale minière requiert généralement l'établissement et la formulation d'objectif d'évolution du secteur minier national, pour l'évaluation des retombées de la fiscalité sur l'économie en termes :

- de revenus d'exportation ; des recettes fiscale et douanières ; d'incidences sur l'emploi et sur le développements des communautés rurales et d'effets induits en amont et aval du secteur ;

- de l'intervention de l'Etat dans le secteur minier et propositions pour un rôle plus adapté à la dynamique actuelle de l'industrie minière ;

- d'initiatives de nature à maintenir la compétitivité tout en sauvegardant les intérêts de l'Etat ;

-d'identification des mesures d'atténuation des aspects négatifs sociaux et environnementaux accompagnant les effets des opérations minières sur le développement national et un diagnostic de la structure institutionnelle de l'administration des mines et de ses rapports avec l'administration fiscale.

L'Etat souhaite promouvoir la recherche et l'exploitation minières de ses ressources

minérales en faisant appel à l'initiative privée, en vue d'attirer des investissements nécessaires aux travaux de recherche et d'exploitation des substances minières.

Pourtant, dans les pratiques, la politique gouvernementale, est souvent en contradiction avec ces principes, ce qui affecte l'économie minière.

Pour dynamiser le secteur minier, organiser le secteur, lutter contre la fraude et attirer des investisseurs miniers internationaux, le gouvernement Centrafricain a pris un certains nombre de mesures, en partie sur la base des conclusions du plan minier, financé par la banque mondiale dont le rapport final à vue le jour en Mai 1995. Les objectifs du plan minier consistent à établir l'inventaire des indices miniers, de mettre en place une banque de données géologiques, de former les géologues aptes à utiliser cette banque de données, de faire une lecture critique du code minier et de la fiscalité minière. Le programme d'action en cours d'exécution comporte plusieurs volets :

L'organisation des artisans miniers en coopératives minières. Ces coopératives, instituée en mai 1984 pour gérer l'aide financière et matérielle mise a leur disposition par les Bureaux d'achat et les collecteurs, ne fonctionnaient pas très bien. L'Etat a pris la décision en 1994 de redynamiser ces coopératives, mais, sans succès. U n certain nombre de politique fiscale ont été envisagée notamment :

La création d'un permis de promotion artisanale (PPA) et la lutte contre la fraude avec le redéploiement des Brigades minières ;

- l'instauration d'une prime d'incitation à la dénonciation des fraudes et la mise en place du projet de promotion de diamants et d'or artisanaux avec la création d'une société de commercialisation de diamants et d'or ;

- l'institution en octobre 1995, du Comptoir centrafricain des métaux et pierres précieux (CCMPP) qui a pour objet l'achat, la vente le raffinage et la transformation de l'or par ses soins ou par une tierce personne physique ou morale.
Il peut également procéder à l'achat et à la transformation de toutes autres substances notamment le diamant, le platine, le béryl, le quartz, etc.

L'ouverture, en février 1996, d'une bourse internationale de diamant de Bangui rentre dans le cadre de l'objectif de l'Etat Centrafricain consistant dans la promotion du secteur minier. Cette bourse est ouverte aux Bureaux d'achat, aux tailleurs de diamants et d'ors bruts, aux sociétés minières, aux sociétés de commercialisation de diamants et d'or centrafricains et étrangers agrées par le gouvernement, aux collecteurs de diamants, artisans miniers centrafricains et étrangers. Les opérateurs boursiers sont agrées par décret pris en Conseil des Ministres sur proposition du comité centrafricain pour le diamant. Pour être agrées, les enchérisseurs doivent déposer au Trésor public une caution de FCFA 50.000.000 et ouvrir dans une banque de la place, conventionnée avec la Bourse, un compte bancaire libellé et approvisionné en dollars américains ou en autres principales devises convertibles.

- la révision de la législation et de la fiscalité minières (révision du code minier, mise en place d'un code d'investissement minier, baisse de la taxation à l'exportation) et la redynamisation du bureau d'évaluation et du contrôle de diamant et d'or (BECDOR). Ce bureau avait pour objectif de contribuer à maximiser les recettes de l'Etat à travers une meilleure évaluation de la valeur des produits. Mais en raison de l'insuffisance de l'effectif des experts, il n'a pu atteindre les résultats attendus.

Divers projets sont à l'étude dont la création d'une Ecole de métiers de diamant et de l'or et d'un Bureau de recherches géologiques et minières. Dans le domaine de la cartographie géologique, deux projets sont envisagés : une carte au 1/ 500000 de l'Est du Centrafrique et une autre au 1/200000 de la RCA. Enfin des campagnes de promotion se sont mise cours pour faire connaître le potentiel minier à l'extérieur.

A travers le développement de l'activité minière, l'Etat Centrafricain vise divers objectifs, desquels nous retenons trois :

- le contrôle accru sur les activités des sociétés et la maximisation des recettes minière de l'Etat ;

- la maximisation de l'effort d'exploration et de production dans le pays.

Ces objectifs présentent une certaine cohérence, même si certains d'entre eux paraissent contradictoires. En effet, l'objectif de maximisation des recettes de l'Etat et celui visant à attirer les sociétés minières étrangères est contradictoire. L'effort d'exploration production repose en grande partie sur les intérêts des sociétés qui ont des objectifs différents.

B/ Les objectifs en termes de recettes

Pour dynamiser le secteur minier et d'ouvrir aux opérateurs privés, le gouvernement s'est désengagé de son implication dans les activités minières de quelques formes que ce soit, par l'introduction des paiements trimestriels anticipés sur l'ensemble des impôts dus et le remplacement des mercuriales par des prix internationaux. Les recettes d'exportation tirées du diamant, qui représentent 90 % des recettes totales, se sont élevées à F CFA 41,1 milliards, en hausse de 98,6 % par rapport à 1995 où elles étaient évaluées à 20,8 milliards. Cette hausse est liée à la dévaluation du franc CFA et à une série de réformes mises en oeuvre dès novembre 1993 qui ont permis de redresser le secteur et d'accroître la production.

La production industrielle moderne commence à se développer avec l'installation de Sociétés minières étrangères. L'une d'entre elles, Howe Centrafrique, une société canadienne qui a investi près de $ 4 millions, est entrée en exploitation en juillet 1995.Sa production se situe entre 2 et 3000 carats. Deux autres sociétés, canadienne et sud africaine, ont obtenu des permis de recherche.

L'or a été jus qu'à présent exploité dans les alluvions et dans la latérite. Sa production, très élevée entre 1930 et 1940, atteignait les 600 kg /an. Puis elle a chuté pour ne reprendre que dans les années quatre-vingt. Depuis 1988, elle est de nouveau en déclin, passant de 384,9 kg a 226 kg en 1990, 192,1 kg en 1991. En 1994, cette production n'était plus que de 138 kg, contre 170,6 kg en 1993; soit une baisse de 18,99%. On estime toutefois que la fraude est importante et que la production annuelle le réelle atteindrait la tonne. L'or a bénéficié d'une hausse en valeur des exportations en1994, suite à la dévaluation du franc CFA. Ainsi, les recettes d'exportation sont passées de F CFA 370 millions en 1993 à 628 millions en 1994, soit une augmentation de 69,7 %.

La question essentielle qui se pose en matière de politique fiscale, pour ce qui est de l'objectif consistant à lever des recettes, est de savoir quel doit être le poids de l'impôt. Plus l'impôt est lourd moins le bénéfice des investisseurs est grand et l'Etat doit donc faire un arbitrage: si les impôts sont trop élevés, les investisseurs pourraient déserter le pays, mais s'ils sont trop bas, l'Etat risque de renoncer à des recettes sans nécessité. Il faut aussi tenir compte de la question de l'assiette fiscale. Est-il préférable de n'avoir qu'un petit nombre de mines lourdement taxées ou de nombreuses mines ne payant que peu d'impôts? Cette dernière question a pris beaucoup d'importance ces dernières années depuis que la conservation des ressources est devenue un thème majeur du débat sur le développement durable. Certains soutiennent qu'en freinant l'exploitation des ressources naturelles on aide à préserver ces ressources pour les générations futures (ils préconisent donc de taxer lourdement les mines pour décourager une exploitation rapide), d'autres répondent qu'en exploitant aujourd'hui les ressources minières au maximum on peut créer des infrastructures et financer les autres investissements nécessaires pour un développement plus diversifié et durable et que par conséquent il faudrait taxer les mines le moins possible. La production minière est limitée pour l'instant à l'exploitation de l'or et du diamant, avec la présence des sociétés d'exploration dans d'autres gisements.

La RCA, cherche à trouver un juste milieu entre la maximisation des recettes publiques et la promotion de l'investissement. Malheureusement, jusqu'à présent, personne n'a été capable de déterminer ce qu'est un système équitable. A défaut, il convient de se demander si le régime fiscal est compétitif, en considérant que la compétitivité est une bonne approximation de l'équité.

Dans l'économie mondialisée du XXIe siècle, les multinationales ont le choix entre de nombreux pays et préfèrent généralement les pays dont la fiscalité est légère.

L'objectif de maximisation de recettes soulève une autre question essentielle : faut-il imposer plus lourdement certaines mines que d'autres ? Le régime fiscal doit-il être uniforme ou faut-il mettre en place un régime distinct pour chaque mine ou catégorie de mine ? Ce qui soulève la question d'une discrimination fiscale.

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld