WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Le déséquilibre significatif dans les relations commerciales établies (article l442-6 1;2?° du code de commerce)

( Télécharger le fichier original )
par Avocat stagiaire (2011), Idarque (promotion 2010- 2011) Cédric Dubucq
Université Paul Cézanne Aix Marseille - Master 2 Droit économique  2011
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

Chapitre 1 Une appréciation contractuelle globale privilégiée

La singularité des relations entre professionnels et la rédaction relativement ambivalente sont deux facteurs qui nous laissent penser que le déséquilibre significatif doit être appréhendé avec un autre regard que celui avec lequel on l'envisage en droit de la consomamtion.

Ceci étant, pour valider le dispositif, le Conseil Constitutionnel a estimé que l'article était conforme au principe de légalité car la jurisprudence issue du droit de la consommation était suffisamment claire et précise (Section 1). Nous verrons pourquoi il convient d'être prudent et mesuré face à cette appréciation (Section 2). Ce déséquilibre financier, inspiré du droit des pratiques restrictives de concurrence, pourra être invoqué par la partie lésée (Section 3)

Section 1 Le contre-pied du conseil constitutionnel et son étonnante interprétation

S'il paraît relever du bon sens que la notion de déséquilibre significatif doit s'apprécier distinctement en droit des pratiques restrictives et en droit de la consommation, la décision du Conseil Constitutionnel du 13 janvier 2011 s'éloigne d'un tel raisonnement95.

95J.-L. Fourgoux, «Déséquilibre significatif : une validation par le Conseil constitutionnel qui marie droit de la
concurrence et droit de la consommation en matière de clauses abusives» : Contrats, conc. consom., mars 2011,

Le Conseil constitutionnel a en effet validé l'article L. 442-6, I, 2° , l'estimant suffisamment clair et précis au regard du principe de la sécurité juridique et de la légalité des délits et des peines, arguant du fait que la jurisprudence a suffisamment précisé les contours de cette notion en droit de la consommation.

S'agit-il donc d'un « appel du pied »des sages invitant le juge commercial à calquer les
solutions applicables en droit de la consommation à des contrats conclus entre professionnels?

Si cette solution a le mérite de la simplicité (simplisme?) ,elle peut laisser perplexe voire pantois le juriste. La décision du 13 janvier 2011 est en effet étonnante en ce qu'elle ne fait référence qu'à la jurisprudence pour apprécier la précision et la clarté de la notion de déséquilibre significatif.

Un mot sur la possibilité de juger valable une disposition relative au principe de la sécurité juridique au regard de la jurisprudence d'un autre article issu d'un autre droit.

Selon la Convention Européenne des Droits de l'Homme, le terme « loi » englobe à la fois le « droit écrit et le droit non écrit », ce qui inclut la jurisprudence96 . Cependant, la Cour de Strasbourg a eu l'occasion de juger qu'une jurisprudence pouvait ne pas être suffisante pour suppléer à l'absence de loi écrite97. Cette décision semble en définitive assez peu compatible avec les principes et les décisions relevées par la Cour de Strasbourg.

Comme il a déjà été précisé, le Code de la consommation prévoit, à la différence du Code de commerce , une série de clauses baptisées « noires » et « grises » dénonçant un certains nombre de clauses qui sont irréfragablement présumées abusives et simplement présumées abusives.

Or, c'est un décret du 18 mars 2009 qui a précisé ces contours, et non la jurisprudence.

La véritable question que pose cette décision est de savoir si' il faut considérer que la

étude 5.

96 CEDH, 26 avr. 1979, n°6538/74, Sunday Times

97 CEDH, 24 avr. 1990, Kruslin (procédure d'écoutes téléphoniques) : D. 1990, II, 353, note J. Pradel.

référence au droit consumériste pour juger de la constitutionnalité du délit induit nécessairement une volonté d'interpréter le déséquilibre « commercialiste » à l'identique du droit de la consommation?

Est- ce un message envoyé en creux ou un moyen de valider le dispositif coûte que coûte, quitte à bafouer une certaine orthodoxie juridique? Aucune certitude encore mais sans être doté d'un art divinatoire, plusieurs arguments plaident en faveur d'une certaine dissociation dans l'appréhension du déséquilibre entre les deux droits ,celui de la consommation et celui des pratiques restrictives de concurrence.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Il existe une chose plus puissante que toutes les armées du monde, c'est une idée dont l'heure est venue"   Victor Hugo