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La protection des droits de la personne humaine en République Centrafricaine

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par Marius Judicael TOUATENA SIMANDA
Université de Bangui - Maitrise en droit public 2012
  

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Les limitations de la protection des droits de la personne humaine.

Dans un monde marqué par la tendance à l'affirmation des valeurs communes à l'humanité, les droits de l'homme apparaissent comme des normes cardinales pour tout Etat. Le respect des droits de l'homme constitue un gage pour l'instauration d'une paix et d'une justice durable et pour le développement de toutes les Nations.

En RCA, malgré l'effort fourni dans le sens de la protection des droits de la personne humaine et bien même avec l'intervention du juge pour pouvoir protéger les droits humains du fait de nombreuses violations, le constat réel est que plusieurs faits limitent à ce que ces droits ne soient protégés efficacement. Il convient par-là de signaler l'abus du gouvernement, le caractère autoritariste des régimes politiques, la non-exécution des décisions de justice, le mauvais fonctionnement de la justice...

Ainsi, de tout ce qui précède, il conviendrait d'abord d'analyser dans cette partie les causes de la limitation (Chapitre I) et les manifestations de la limitation (Chapitre ll).

Chapitre l : Les causes de la limitation

Certains handicaps amenuisent la protection juridictionnelle des droits de la personne humaine. En effet, l'administration possède des pouvoirs lui permettant d'imposer sa volonté aux administrés. Ainsi l'interprétation abusive de la notion de puissance publique conduit l'administration à bloquer, empêcher les institutions judiciaires d'exercer librement leurs missions de dire le droit, ceci limite en conséquence la protection de la personne humaine contre les abus des pouvoirs publics. De ce fait, les causes de cette limitation résultent des contraintes exercées par l'administration (section I), mais sont également à l'origine de cette limitation, les interventions du législateur (section II).

Section l : Les contraintes exercées par l'administration.

Fondamentalement, l'administration dispose d'un pouvoir initial de commandement, grâce auquel elle peut modifier la situation des autres personnes.

En effet, la protection juridictionnelle des droits de la personne humaine reste encore précaire en ce sens que celle-ci dépend de la seule volonté de l'administration, car l'autorité du gouvernement et la non-exécution de décisions de justice illustrent bien les contraintes exercées par l'administration pour empêcher la protection des droits humains en RCA ; ceci fragilise la protection des droits humains et engendre une protection précaire (Paragraphe 1). A cela s'ajoute d'autres contraintes (Paragraphe 2).

Paragraphe 1 : Une protection précaire des droits de la personne humaine

Deux situations sont à distinguer : l'autorité gouvernementale (A) et la nonexécution des décisions de justice rendues contre l'administration (B).

A / L'autorité du gouvernement

Aux termes des articles 78 et 79 de la Constitution du 27 décembre 2004, « la justice constitue un pouvoir indépendant du pouvoir législatif et du pouvoir exécutif... » ; « les juges sont indépendants. Ils ne sont soumis, dans l'exercice de leurs fonctions, qu'à l'autorité de la Loi. Les Magistrats du siège sont inamovibles ».

Or, en vérité, l'Etat garde encore le caractère autoritariste du pouvoir qu'a connu notre pays jusqu'à une période récente. Ce qui ne donne pas un climat plus favorable de la soumission totale de l'Etat au droit. Un fait est fréquent, l'administration dispose d'un pouvoir pour prendre unilatéralement des actes qui s'imposent aux administrés sans leur consentement. Elle se détourne parfois d'observer, dans la plupart des cas, certains nombres d'obligations qui s'imposent à

elle dans la prise de décision. Ces obligations concernent par exemple le respect des règles de forme (acte non écrit ou écrit, signature ou la contre signature et aussi la motivation de l'acte), de procédure (respect du principe contradictoire, d'impartialité, du principe de la publicité et de la transparence...) et même des règles de procédure d'élaboration des décisions.

Les gouvernants usent parfois les pouvoirs qui leur sont conférés par les textes non dans le sens d'intérêt général, mais parfois pour causer de tort aux gouvernés, et même pour nuire à leurs droits. Comme, c'est le gouvernement qui est à la tête de l'administration, le chef même de l'administré, on ne peut concevoir guère une réelle protection dans ce sens.

On peut souligner que la lenteur dans la procédure administrative contentieuse est due au refus de l'administration de coopérer devant les juridictions administratives, à ne pas répondre dans le délai légal. Le comportement affiché par l'administration a fait que certaines personnes sont parfois réticentes à saisir la justice par crainte du pouvoir si l'Etat est remis en cause ou parce que le système judiciaire officiel est très complexe44, ou bien même de peur des pratiques du gouvernement.

Cette attitude déplorable produit de multiple cas de radiation ou de révocation dans la fonction publique et les détentions préventives se soldent le plus souvent à des arrestations arbitraires.

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault