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La protection des droits de la personne humaine en République Centrafricaine

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par Marius Judicael TOUATENA SIMANDA
Université de Bangui - Maitrise en droit public 2012
  

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B/ Les actes insusceptibles de recours

Certains actes, bien que violent les droits humains, sont insusceptibles de recours devant les deux ordres de juridiction centrafricaine. Il s'agit là des actes à caractère étranger (cas d'extranéité de l'acte), des actes de gouvernement et même les mesures d'ordre intérieur, les directives, etc.

En effet, les actes imputables à des collectivités publiques étrangères (ex : Ambassades) et ceux des Organisations Internationales, même s'ils interviennent sur un territoire national ne sont pas le fait de l'administration interne et leurs contentieux relèvent éventuellement des juridictions internationales compétentes, mais pas des juridictions internes ; et donc ils sont insusceptibles de recours devant les juridictions internes. Ainsi, l'incompétence des juridictions internes n'est que le penchant, en principe, de la compétence d'une juridiction étrangère ou internationale.

De même, les actes qui émanent du pouvoir exécutif et qui devraient, en principe, être possible d'attaquer s'ils violent les droits humains ou s'ils sont illicites en raison du principe de légalité sont également insusceptibles de recours de part l'incompétence des juridictions. On les appelle `'actes de gouvernement». Mais avec l'extension d'actes produit par le gouvernement, la délimitation et l'identification de la catégorie d'actes concernés posent problème.

Avant 1875, il existait une jurisprudence du CE français qui disait que : « tous les actes inspirés par un mobile politique étaient des actes de gouvernement insusceptibles de recours ». Cela constituait un critère simple, mais cela donnait une trop grande extension à cette catégorie. C'est pourquoi dans son arrêt `'Prince Napoléon», le CE a abandonné la théorie du mobile politique au profit d'une approche simplement énumérative (CE, 19 février 1875, prince napoléon, Gd arrêt no 3). Donc, désormais, les actes de gouvernement sont des actes que le CE au cas par cas fait figurer sur la liste des actes de gouvernement. Ainsi, nous pouvons situer ces actes en deux blocs :

D'abord les actes qui ne sont pas détachables de la conduite des relations internationales. En particulier tous les actes relatifs à la négociation des traités et les décisions qui touchent de près aux rapports internationaux sont insusceptibles de recours. Exemple : la décision d'engagement des forces militaires à l'étranger (CE, 05 juillet 2000, Mégret et Mékhentar, recueil, p 291).

détachables et donc ils sont susceptibles de recours. Exemple : les décrets d'extradition et meme une décision du gouvernement rejetant la demande d'extradition formulée par un gouvernement étranger (CE, ass. 15 octobre 1993, GAJA, no 100).

Les actes qui intéressent les relations entre les pouvoirs publics, c'est-à-dire, entre le pouvoir exécutif et le parlement ou les juridictions sont également insusceptibles de recours.

Ainsi, le juge centrafricain, par mimétisme du juge français, se borne à faire application pure et simple de cette approche énumérative. Alors, c'est en ce sens qu'il conviendrait de souligner que face aux violations des droits humains faites par ces actes, la victime ou bien le lésé ne peut faire recours devant les juridictions nationales pour réparation, car ces actes constituent ce qu'on appelle les actes insusceptibles de recours.

Ensuite, les actes de préparation et d'exécution de la décision, les décisions confirmatives que sont les avis, les voeux d'un organe consultatif, projet, renseignement, les actes à valeur simplement indicative, les recommandations, les enquêtes, les propositions, les recommandations ne sont pas créateurs de droit pas plus que les actes d'exécution postérieure à la décision telles leur modification ou leur publication ; et donc toutes ces mesures ne peuvent être attaquées devant le juge.

Enfin, les mesures d'ordre intérieur qui sont destinées à régir l'organisation et le fonctionnement interne des services ne sont susceptibles de recours, sauf si ces mesures font grièves. Elles peuvent faire l'objet d'un recours dans trois domaines : les prisons, les casernes militaires, les établissements scolaires. De même, les circulaires qui sont les actes par lesquels les chefs de services donnent à leurs subordonnés des indications sur un point relatif à l'exécution du service ou à l'interprétation d'une loi ou d'un règlement et les directives sont des actes insusceptibles de recours.

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"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo