WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Le stress au travail

( Télécharger le fichier original )
par Lucas Chazot
ISEM - Master 2 management 2012
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

Conclusion.

Objectif du mémoire.

L'objectif de ce mémoire était d'étudier le stress au travail sous l'angle managérial. C'est un sujet vaste qui pouvait être abordé de différentes manières. Dans un premier temps il était intéressant de faire un bilan du stress au travail pour se rendre compte que c'est un sujet d'actualité qui doit aujourd'hui être au centre des préoccupations.

Nous avons vu que le stress avait divers tenants et aboutissants entrainant dans son expression la plus extrême la mort. C'est un sujet à appréhender avec la plus grande attention car il impacte toute la population sous différentes formes.

Dans ce mémoire nous avons étudié les dérives du management et plus généralement de l'organisation du travail.

La question du management était l'axe central de cette recherche dans la mesure où à l'heure actuelle il existe un réel problème de fond.

L'objectif était donc d'étudier le lien qui existe entre les dérives du management actuel et la souffrance au travail.

Nous avons pu constater qu'il existait un lien bien identifié entre ces deux éléments. Aujourd'hui on parle de management par le stress, qui est censé accroitre la productivité de chacun, et tirer le meilleur de ses salariés par une mise sous pression. En clair on utilise le stress comme un vecteur de productivité et d'efficacité. Le travail devient un monde où les intérêts d'une minorité sont relayés comme une expression unique sans se préoccuper de ceux qui souffrent de ces cadences infernales.

Ce type de management devient problématique et sensible car il déstabilise de nombreux individus. En effet le stress poussé à l'extrême génère des effets néfastes sur la rentabilité, entre arrêt de travail, déficit d'image, ambiance exécrable c'est toute une organisation qui souffre et qui subit les conséquences directes du manque d'empathie de certains dirigeants.

Dans ces conditions d'insatisfaction générale, il est capital de réagir pour permettre à l'individu d'émerger de cette spirale infernale où le travail devient une corvée à laquelle il doit s'astreindre sept heures par jour en moyenne. Mais aussi pour l'entreprise qui subit directement les répercutions de cette gangrène généralisée.

La question fondamentale est d'identifier les moyens de s'extraire de cette situation.

Nous avons vu qu'il était en effet possible de limiter le stress au travail mais que cela nécessite une vraie réflexion sur le fond du problème. C'est avant tout une prise de conscience collective qu'il est nécessaire d'ordonner avec comme postulat que la rentabilité financière ne doit pas s'opérer au détriment de l'individu. C'est une prise de conscience managériale qu'il faut stimuler pour imposer progressivement la notion qu'une équipe soudé est bien plus efficace qu'un ensemble d'individus isolés mis en concurrence les uns avec les autres dont le seul leitmotiv est l'atteinte d'objectifs parfois contradictoires et au final improductifs. C'est enfin une prise de conscience individuelle afin de comprendre que le stress n'est pas anodin mais bel et bien une des principales causes de souffrance au travail.

Il existe une réelle réflexion sur ce sujet, de nombreux auteurs se penchent sur le sujet, plus récemment la politique se mêle à la fête en prenant à bras le corps le sujet. Une réaction est attendue mais elle nécessite un réel effort.

La méthodologie

Dans un premier temps l'objectif était de répondre à une question de recherche et d'infirmer ou d'affirmer les hypothèses qui en ont découlé. La question de recherche a pour objectif de se demander si le management tel qu'il est conçu actuellement est un élément moteur dans l'apparition du stress au travail. Et quelles solutions managériales peuvent permettre d'améliorer la situation actuelle.

De cette question on découlé deux hypothèses de travail :

La première hypothèse H1 : Le management tel qu'il est conçu actuellement à un impact négatif sur le stress au travail.

La seconde hypothèse H2 : La prise en compte des besoins de l'individu a un impact positif sur le stress au travail

Pour répondre à ce sujet il était capital d'obtenir des témoignages mais aussi l'avis de personnes qui chaque jour sur le terrain sont confrontées à cette problématique. Ainsi nous nous sommes penchés sur une étude portant sur les services commerciaux. Le commercial et le manager sont deux des métiers les plus touchés par le stress au travail, il était donc intéressant d'étudier ces profils spécifiques.

Pour réaliser cette étude une enquête qualitative a été réalisée. Ainsi deux managers, trois commerciaux, un chef d'entreprise et une psychologue du travail ont été interrogés au cours d'entretiens semi directifs.

Il était important d'obtenir de réelles informations de toutes les parties prenantes venant d'horizons variés.

L'échantillon est composé de quatre femmes et de trois hommes, venant de secteurs différents. Sont représentés le secteur bancaire, le secteur de l'énergie ainsi que celui de la grande distribution.

Pour réaliser cette étude des entretiens semi directifs ont été réalisés afin d'obtenir un maximum d'informations sur le public concerné. L'entretien semi directif est apparu choix le plus pertinent dans la mesure où l'objet d'étude est avant tout un ressenti, un état psychologique qu'il est complexe d'étudier.

Ces entretiens ont été réalisés en suivant un guide d'entretiens lui-même inspiré de différentes étude. Ce guide d'entretiens a été scindé en cinq thèmes majeurs permettant une vue d'ensemble du sujet que nous souhaitions traiter.

Par la suite une fois les entretiens réalisés il était important de trouver une méthode d'analyse pertinente permettant de faire émerger les points centraux du sujet.

Pour cela une analyse thématique a été réalisée afin d'avoir l'avis de chaque personne interrogée sur chacun des thèmes décrits dans le guide d'entretiens.

Les principaux résultats

Suite à cette étude plusieurs éléments sont à relever. Le premier est l'omniprésence du stress dans les relations commerciales aujourd'hui. On le constate il touche absolument tout le monde. Sur les sept personnes aucune nous a confié ne jamais avoir ressenti de stress et ne pas ressentir de mal être lié à sa manifestation prégnante. Tout le monde est donc concerné mais pas de la même manière.

Ainsi on a constaté différentes conséquences allant du simple agacement ou d'une simple démotivation jusqu' au burn-out et à l'arrêt de travail pour harcèlement moral. Ce qui est vraiment notable pour les personnes en souffrance c'est ce sentiment de culpabilité générant l'isolement qui contribue à s'enfermer dans un silence dévastateur.

Nous avons pu faire plusieurs constatations en lien direct avec notre problématique et ainsi valider nos deux hypothèses de travail.

Tout d'abord en ce qui concerne la première hypothèse à savoir l'impact négatif de l'organisation du travail plusieurs éléments permettent de la confirmer.

Tout d'abord, l'aspect pyramidal des organisations du travail, qui centralise le pouvoir entre une poignée d'individu. Il n'existe pas de réel échange, la hiérarchie est bien trop éloignée des problématiques de terrain et cela pose un réel problème de fond dans la mesure où trop d'orientations stratégiques sont élaborées par des individus qui ne sont pas forcément en phase avec la réalité fonctionnelle de l'entreprise.

Un second élément a attiré notre attention, il s'agit de l'isolement ressenti par les personnes stressées. Ce phénomène est manifestement accentué par la crise économique actuelle. La peur de perdre son emploi est manifeste et conduit à accentuer les comportements individualistes. L'isolement est aussi lié à la concurrence entre les individus, qui conduit à une perte de solidarité et d'entraide capitale pour le bon fonctionnement d'une équipe. Cette notion d'équipe n'est pas assez valorisée stratégiquement, la mise en place accentuée d'objectifs collectifs est certes en route mais encore insuffisamment pour insuffler une réelle dynamique de groupe. Subsiste un réel problème de lien social à clarifier. L'ambiance au travail est décrite comme étant un élément capital ; néanmoins peu de concepts novateurs sont élaborés pour amener des améliorations sensibles. Depuis des années les entreprises tendent plutôt à dégrader ce lien social sans se rendre compte qu'il est un des moteurs de la performance économique. Le meilleur moyen de réduire le stress au travail réside dans la prévention des risques ; s'appuyer sur une équipe soudée où le lien social est valorisé reste un des moyen de lutte les plus efficace. Le changement est donc fondamental, la concurrence au sein même d'une entreprise doit être appréhendée avec parcimonie, et des valeurs différentes telles que l'entraide et l'écoute d'avantage privilégiées.

Cela peut sembler totalement utopiste comme vision des choses mais c'est bien là qu'est le noeud du problème. La prise en compte de l'individu comme un être humain au service d'un collectif. Je vais prendre une image simple pour résumer la situation. Un footballeur aussi talentueux soit t'il ne sera jamais aussi performant qu'au sein d'un collectif bien huilé. C'est exactement la même chose pour les entreprises, l'individu performant le sera d'avantage s'il travaille avec et pour les autres. Cela demande un changement de mentalité, une prise de conscience s'impose et il est temps de conceptualiser de nouvelles stratégies susceptibles d'apporter des avancées significatives.

Enfin nous avons remarqué un réel problème lié aux objectifs qui sont bien souvent inadaptés à la situation car jugés trop élevés et qualifiés d'inatteignables. Il existe clairement un écart entre ce qui est demandé et ce qu'il est possible de faire. Tous ces éléments sont bien entendus étroitement liés les uns avec les autres.

Les implications managériales

Cette étude nous a permis de pointer bon nombres de points à améliorer.

Le premier élément est la mise en place de gestes simples, nous l'avons vu la motivation au travail ne passe pas uniquement par un salaire élevé complété de primes. Ceci à bien entendu son importance, mais le plaisir du travail est un élément capital bien au-delà du salaire qui en découle. Nous avons pu constater que la

reconnaissance au travail était capitale et bien souvent négligée. La psychologue du travail nous a indiqué que les petits gestes simples du quotidien, le fait de féliciter ses collaborateurs lorsque le travail est bien effectué sont un premier pas et constituent les bases d'une amélioration. En somme il est capital de remettre l'individu au centre des préoccupations. L'ambiance de travail doit devenir une des préoccupations majeures, tout comme la création de lien social et de solidarité comme nous l'avons vu précédemment.

Il est capital de faire un travail en amont dans la mesure où la prévention doit devenir une priorité ; d'où la nécessité de mettre en place des mesures permettant de prévenir le stress au travail. La prévention passe bien entendu par un management plus humain, par la prise en compte des besoins de l'individu avant de considérer ceux de l'entreprise.

Toutefois comme nous l'avons vu cela passe par une reconsidération de l'organisation du travail actuelle. Il semble judicieux de mettre en place un management participatif dans l'optique d'impliquer au maximum les salariés dans les décisions. Cette organisation est déjà pratiquée dans bon nombre d'entreprise, toutefois les paroles sont rarement suivies d'actes. Il est fondamental de clarifier les mesures avec une réalité et un changement constaté sur le terrain et non pas seulement par la direction qui bien souvent se targue d'impliquer ses salariés dans de longs discours alors que le constat réel est beaucoup plus mitigé.

L'objectif est de revoir l'organisation pyramidale qui est totalement archaïque et qui dans sa conception actuelle est un château en ruine que le management participatif doit rénover pour créer du lien entre la direction et le terrain.

Les limites de l'étude

Cette étude comporte toutefois des limites :

La première limite concerne la taille de l'échantillon interrogé, pour des raisons de temps et de délai il était complexe de travailler su un échantillon plus important. Toutefois je pense qu'il aurait était intéressant d'interroger une plus grande variété de professionnels. Il aurait été intéressant d'obtenir un entretien avec un dirigeant d'une grande entreprise afin de comparer son discours avec la réalité du terrain. De plus une palette plus large de professionnel du stress aurait pu apporter un choix plus large pour étudier les solutions existantes pour améliorer la situation.

La seconde limite concerne l'aspect qualitatif qui permet de poser les bases mais ne permet pas de tirer de réelles conclusions. Cette étude aurais pu être complétée d'une étude quantitative via un questionnaire afin d'obtenir des statistiques sur un panel plus large.

Prolongement de l'étude

Cette étude sur le stress à mis en avant certains éléments intéressant concernant la motivation. Je pense qu'un prolongement possible serait d'étudier les méthodes de motivation permettant de réduire le stress. La question de la reconnaissance est centrale mais elle reste difficile à cerner, il serait intéressant de se pencher sur des méthodes permettant de mettre la reconnaissance au coeur du système de récompense.

Actuellement elle occupe un rôle frontière mais il est clair qu'il existe des stratégies pour la rendre capitale.

Lutter contre le stress c'est avant tout prendre en compte les besoins de ses propres subordonnés, il serait donc intéressant d'étudier ceux qui reviennent le plus afin de les intégrer dans le système de manière plus officielle.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots"   Martin Luther King