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L'officier de police judiciaire dans le code de procédure pénale camerounais

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par January Eyango Nzima
Université de Douala - DEA  2006
  

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SECTION 2 : LA SELECTIVITE QUANT A L'ORGANE EN CHARGE DE
L'ENQUETE DE POLICE JUDICIAIRE CONTRE L'OPJ ET LE PRIVILEGE DE
JURIDICTION

Avant de voir le privilège de juridiction accordé à l'OPJ par le code de procédure pénale (paragraphe 2), nous allons étudier la sélectivité quant à l'organe en charge de l'enquête de police judiciaire contre l'officier de police judiciaire (paragraphe 1).

Paragraphe 1 : La sélectivité quant à l'organe chargé de l'enquête de police judiciaire
contre l'OPJ

Cette sélectivité est contenue dans une instruction inter ministérielle (A) et nous verrons le cas particulier de la Sûreté Nationale (B).

A- L'instruction inter ministérielle

Une instruction datant du 16 octobre 1964 inter ministérielle sur les rapports entre la gendarmerie115, l'armée et la police a décidé dans sa partie III sur les règles de compétence en ce qui concerne les infractions aux lois et règlements qu'en cas d'incident ou d'infraction auquel des gendarmes ou des militaires et des civils, sont mêlés, l'enquête revient à la gendarmerie. Toute plainte ou dénonciation adressée par des civils à la police pour un incident ou une infraction mettant en cause un gendarme ou un militaire est envoyée au service de gendarmerie compétent.

115 Circulaire interministérielle n° 8/VP/6/INT/2308/MINFA/362/PS/S du 16 octobre 1964, détermine la compétence de chacun des deux corps uniquement en fonction de l'auteur de l'infraction.

En cas d'incident ou d'infraction mettant en cause des policiers et des civils la poursuite de l'enquête revient à la police. Toute plainte ou dénonciation adressée à la gendarmerie pour un incident ou une infraction mettant en cause un policier est envoyée au service de la police compétent.

En cas d'incident ou d'infraction mettant en cause des gendarmes, des militaires,des policiers et des civils, la gendarmerie et la police sont respectivement saisis des faits intéressant leurs représentants116.

La finalité même de cette instruction a pour but de mettre un terme aux incidents malheureux (qui sont souvent arrivés) entre ces différents corps afin que règne entre eux une franche coopération dans l'intérêt supérieur de la Nation camerounaise.

B- Le cas particulier de la Sûreté Nationale

Dans le cas particulier de la Sûreté Nationale, il convient de noter qu'après avoir effectué les diligences relatives à l'enquête de police judiciaire contre l'officier de police judiciaire, le chef de corps dispose d'un pouvoir d'appréciation de l'opportunité de déférer le policier fautif. Ainsi une circulaire du Délégué Général à la Sûreté Nationale n° 0013/DGSN du 11 mars 1982 au sujet des poursuites judiciaires contre les fonctionnaires de la police dispose que : « en cas de poursuites judiciaires dirigées contre les fonctionnaires de la police, soit pour des faits qui leurs sont personnellement imputables, soit pour des actes accomplis dans l'exercice ou à l'occasion de l'exercice de leurs fonctions, ceux-ci ne peuvent être déférés au parquet qu'après avis du chef de corps auquel la procédure doit être communiquée d'urgence pour lui permettre de statuer ». Ce que nous pouvons noter ici c'est que cette circulaire avait été prise au moment du parti unique, période où l'Etat était tout puissant, on ne parlait pas de droit de l'Homme et les libertés

116 Voir à ce sujet cette circulaire pour plus de détails sur les règles de coopération entre la Sûreté Nationale, la gendarmerie et l'armée.

individuelles n'étaient pas garanties. Le DGSN qui doit statuer en dernier ressort si le policier doit être déféré ou non au parquet, peut opter pour la dernière solution et que fera la victime ? Cette circulaire permet au chef de corps de la police de bloquer le contentieux pénal des fonctionnaires de police. Cela pose un sérieux problème. Mais nous souhaiterions que le chef de corps de la police laisse la justice s'exercer en toute liberté en évitant de l'entraver. Cette circulaire ne cadre pas avec le contexte actuel de notre société. Il faut aussi noter que à cette période une tension régnait entre la police et la justice au point où un chef d'unité était allé enlever certains de ses collaborateurs traduits en justice en pleine audience. Mais de nos jours cette circulaire a du mal à s'appliquer car nous sommes dans un Etat de droit et la garantie des libertés individuelles est son credo. Nous sommes tous égaux devant la loi.

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld