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La problématique de la délinquance juvénile en Haà¯ti de 1995 à  2005

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par Joseph Théofils René
Université d'état d'Haà¯ti - Licencié en droit 2007
  

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SECONDe Partie

La lutte contre les problèmes de la délinquance juvénile

Chapitre I-Les différents problèmes liés à la délinquance juvénile

La critique, du latin « criticus » ou du grec « kriticros », est un jugement de valeur, l'appréciation de la valeur d'une oeuvre, l'art de distinguer les qualités ou les défauts d'oeuvre littéraire ou artistique. Faire l'analyse de quelque chose, c'est en dégager les faiblesses et les lacunes.

La problématique s'entend de l'ensemble des problèmes posés par le phénomène. Ainsi, présenter la problématique de la délinquance juvénile en Haïti c'est identifier les problèmes qui y sont liés et dégager leurs causes et leurs effets.

Les perspectives de solution sont les mesures à prendre, des moyens à utiliser pour résoudre un problème, venir à bout d'une difficulté ou d'un obstacle. Par perspectives de solution de la problématique en Haïti, nous entendons les voies et moyens que nous comptons utiliser pour faciliter la tâche aux décideurs.

La délinquante Juvénile constitue chez nous, de nos jours, un phénomène complexe. Cela suppose qu'elle est à la fois un phénomène individuel, un phénomène de bande, et un phénomène de société étroitement lié à la très grande pauvreté de notre pays, d'un côté, tandis que dans l'autre, elle reste, partagée entre un rude activisme politique et un très grand vagabondage, avec pour corollaire la drogue, la prostitution, la mendicité et le « kidnapping » (enlèvement et séquestration de personne), au cours de ces trois dernières années. Les criminologues attribuent à cette forme de délinquance une grande liste de facteurs biologiques, psychologiques, sociologiques et culturels. Les conséquences en sont multiples en Haïti. Elles sont d'une part d'ordre socioculturelles et, d'autre part, politiques et économiques.

Pour combattre ce phénomène en Haïti, de nouvelles stratégies sont à envisager et de nouvelles structures sont à mettre en place.

Ce chapitre regroupe, en effet, deux sections. La première expose les causes et effets de la minorité délinquante en Haïti, tandis que la deuxième est consacrée à la critique des réponses légales et institutionnelles apportées par l'État Haïtien aux problèmes de la minorité délinquante en Haïti. Dans un premier temps, nous faisons des critiques sur les mesures légales, des dispositions du C.P, des dispositions du C.I.C, des dispositions de la loi organique du MAST, des dispositions de la loi du 7 septembre 1961 et sur le non respect de la Constitution de 1987 ; et dans un second temps, des critiques aussi sur les faiblesses des mesures institutionnelles, sur le CADD et l'IBESR, sur les problèmes du Fort National et de la prison civile pour mineurs de Delmas 33, la politique du service de la protection des mineurs et sur l'échec de la famille, des problèmes des écoles et des orphelinats.

Section1-Causes et conséquences de la délinquance juvénile

1.1-Causes

1.1.1-Les causes sociales

1.1.1.1-Faible niveau d'éducation

Généralement l'on a tendance à penser que nos jeunes délinquants sont soit des incultes, soit des illettrés ou analphabètes. La réalité nous a aussi montré que plusieurs d'entre eux ont, eux aussi, fréquenté l'école à un degré ou un autre.

Comme nous l'avons vu précédemment, nos jeunes délinquants ont donné de nouvelles formes à leur criminalité : vol de voitures, délits économiques, crimes politiques, prostitution, trafic et usage illicite de stupéfiants ou de substances psychotropes, viols, « kidnapping », etc.

L'éducation n'est pas encore un acquis chez nous. Chez les plus jeunes, le taux de l'alphabétisme est plus élevé. Il constitue de ce fait un facteur criminogène très important. Présentement l'enseignement de qualité et de niveau international est un luxe chez nous. Parce que moulé dans l'informel, il échappe donc au contrôle de l'Administration Centrale

Cette éducation a une double face : d'un côté, fonctionnent en nombre très réduit (mais alors rarissime) d'écoles très coûteuses, en général congréganistes et de l'autre une multitude d'établissements privés qui ne sont écoles que de nom. Ces derniers pullulent à travers le pays sous le regard passif des dirigeants.

Notre enseignement devient dès lors sélectif. Donc, inégal. On y compte que très peu d'écoles nationales et de lycées. Dès lors, seule une faible portion d'enfants accède à l'école et de ce petit nombre, il faut en compter la très sélecte petite minorité des mieux instruits venant des écoles coûteuses.

1.1.1.2-Faiblesse des familles haïtiennes

Le milieu immédiat pour tout enfant est la famille où la culture lui est présentée et inculquée comme mode de vie et exemple à suivre. Cet environnement est donc important pour nous dans notre recherche des causes de la minorité délinquante. Dans notre société, la famille est en proie à une grave crise culturelle. Les familles y sont constituées par union libre, souvent par des jeunes gens, non encore majeures ou mûres, de préférence. Elles sont aussi monoparentales.

Les familles légalement constituées sont, pour certaines, concernées par ce genre de difficultés. Un problème fort important est le surpeuplement et la promiscuité du fait de l'extrême pauvreté. La famille se désagrège parce que l'autorité parentale disparaît ou s'amenuise à cause de l'absence au foyer des parents. Le rôle de la femme en vient à être révisé, car elle aussi doit participer à la construction de l'économie familiale ; pauvreté et nouvel ordre mondial obligent.

Dr. Legrand Bijoux20(*) a montré qu'en Haïti, que si le père existe dans la famille, les relations des enfants avec lui sont lointaines, superficielles, coloriées par la peur, la méfiance, la rébellion, et même la mère encourage cette rébellion en une alliance subtile avec l'enfant. Ces relations ont, en général, des impacts psychologiques néfastes, surtout en ce qui a trait à la délinquance juvénile. Les études de Tieche Maurice21(*) ont révélé que 70% à 80% des délinquants proviennent de familles dissociées. La torture, le manque de communication dont font preuve les parents envers leurs enfants ont un impact très négatif sur les jeunes qui sont de bons imitateurs.

L'alcoolisme chez les adultes est un autre facteur qui explique le penchant de nos jeunes enfants vers les substances psychotropes. Aussi Nancy22(*) Plet déclare-t-elle que l'enfant qui se drogue imite ses parents. L'aisance et l'abondance excessives facilitent la pratique des vices chez nos jeunes. Les enfants issus de milieux aisés, trop tôt indépendants et disposant d'argent, en viennent à pratiquer des délits graves.

Dès lors, la famille devient un lieu de contradiction affective. Au lieu d'être un instrument de socialisation, d'apprentissage de comportements et de normes admis par la société, du dressage sous l'autorité des parents, elle devient contrainte, obligation, lieu de conflits dont l'enfant cherche à s'éloigner.

Chez l'adolescent la contradiction est ressentie avec plus de violence. Le père autoritaire, ou le père démissionnaire, est rejeté avec fureur ou mépris. Le couple désuni, ou trop uni et fermé sur lui-même n'est pas toléré. Tout éclate et les adolescents cherchent une compensation, une vengeance ou une évasion dans le repli sur des groupes de jeunes opposés aux adultes, dans la délinquance ou dans la drogue. Le malaise et l'espoir engendrés par cette situation apparaissent plus concrètement dans l'expérience des nouveautés23(*).

1.1.1.3-La Situation de la rue

La rue est aussi l'un des facteurs à mettre en cause. C'est là que se rencontrent les jeunes qui ont quelque chose à reprocher à leur famille. Ils s'y associent pour commettre des actes délictueux, pratiquer un activisme politique, trafiquer et s'usager de stupéfiants, se prostituer ; enfin, s'adonner au vagabondage, à la violence, au vol de voiture, à l'escroquerie, à la séquestration de personne, etc.

* 20 Legrand Bijoux, « Coup d'oeil sur la Famille Haïtienne, Port-au-Prince

et des Antilles », SA 1990, p.66

* 21 Tieche Maurice : « Guide Pratique d'Êducation Familiale », Paris

et SDI Domrie les Lys, p. 962, p.372

* 22 Van Pelt Nancy : « L'Enfant Epanoui », op. cit. 151.

* 23 Paul Henri Chombart de Lawe : « Psychologie Sociale du Changement »,

Chronique Sociale, 7 rue Plat Lyon 690002, p. 20

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