Section2-Les considérations
socio-économiques relatives à ces solutions
2.1-Du point de vue social
2.1.1- Adaptation des familles
Le premier devoir de la famille est de pourvoir à ses
membres les biens nécessaires pouvant contribuer à leur
épanouissement et à leur évolution. Ce qui implique, pour
les parents, l'obligation de prendre soin des enfants en leur assurant le
bien-être et la sécurité.
Ils se doivent de soigner et de protéger leurs enfants
qui grandissent sous leur surveillance. L'enfant, en vue du plein
épanouissement de sa personnalité a aussi besoin d'amour, de
compréhension et d'une bonne atmosphère de sécurité
morale et matérielle que seule la famille peut lui offrir.
Nous suggérons, en conséquence, que les
fonctions de la famille soient révisées et redéfinies par
l'État1. Celui-ci, en se basant sur les codes de valeurs
morales et religieuses les plus nobles2 fixera les normes à
suivre par toute famille haïtienne élevant un ou plusieurs
enfants.
33Marie Pierre, « Pour une Politique
Pénale Haïtienne en Matière de Délinquance
Juvénile »
2.1.2-Adaptation des centres
Il faudrait une bonne gestion des centres de
rééducation pour mineurs. L'IBESR doit aussi assurer un
contrôle sérieux et régulier de ces centres qui doivent
fournir une alimentation saine et régulière
aux enfants, leur assurer une bonne éducation, leur
donner une formation professionnelle et oeuvrer à leur
épanouissement physique, moral, psychique et intellectuel.
L'avant projet du Code de l'enfant préparé avec
l'assistance de l'UNICEF, dans sa version finalisée en 2003
prévoit en ses articles 353 à 357 la création d'un Centre
National de Réhabilitation Juvénile.
Il accueillera les enfants des deux (2) sexes faisant l'objet
de mesures de placement définitif par la Cour d'Assises pour Enfant ou
de placement provisoire ordonné par le juge d'instruction ou le parquet
près le tribunal pour enfant dans le cas de crime de sang flagrant.
Ce texte prévoit aussi la création de plusieurs
centres d'hébergement pour enfants. Ils seront des institutions
publiques ou privées, laïques ou religieuses à recevoir et
à prendre en charge les enfants de l'un ou de l'autre sexe,
déclarés abandonnés ou sans famille par le
président du Tribunal pour Enfants, sur rapport de l'Institut du
Bien-être Social et de Recherches (IBESR).
Nous suggérons vivement la soumission de ce avant
projet au parlement qui doit le voter et l'intégrer dans notre
législation pour mineurs. Dans chaque département
géographique sera établi un centre d'hébergement public
financé par l'État. Il est aussi mentionné que le centre
d'hébergement pour enfants sera aménagé et
équipé de telle manière que les services offerts aux
enfants puissent se réaliser dans les meilleures conditions
d'hygiène qui s'imposent.
Il doit, en outre, être en mesure d'assurer
quotidiennement aux enfants trois repas de qualité et en quantité
suffisante, nécessaire à leur croissance.
Il sera aussi prévu des programmes de formation et de
loisirs qui favoriseront le contact des enfants avec différents milieux
socio-économiques. Cette politique aidera à venir à bout
de la misère, de la bidonvilisation, de la promiscuité et de la
pauvreté qui sont les facteurs criminogènes les plus
importants.
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