WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

L'abandon dans le programme de l'éducation non formelle au Maroc

( Télécharger le fichier original )
par Hassane Lahkim
Centre d'orientation et de la planification de l'éducation - Inspecteur en planfication de l'éducation 2005
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

Résumé

Afin de remédier à la situation, les enquêtés ont proposé des solutions qui peuvent être classer en quatre groupes :

* Actions à caractère pédagogique (élaboration des programmes spécifiques répondant aux besoins des bénéficiaires, restriction d'utilisation des classes à niveaux multiples, formation des animateurs, etc.) ;

* Actions culturelles (des activités périscolaires) ;

* Actions sociale (aides sociales aux parents et aux élèves).

* Actions qui visent la promotion de l'éducation non formelle.

Conclusion générale

Le programme de l'éducation non formelle constitue un acquis pour le système éducatif marocain. Il marque un tournant qualitatif dans la perception de l'éducation, qu'on réduisait jadis à son volet scolaire. Actuellement, on admet que l'école formelle n'est pas en mesure de satisfaire, à elle seule, les besoins en éducation de tous les groupes d'âges de la population. D'autant plus que le système scolaire s'est révélé, de plus en plus, dépassé et inadapté aux besoins des individus et des sociétés. Le programme de l'éducation non formelle vient combler le vide laissé autour de l'école formelle, au vu de l'ampleur du nombre d'enfants non-scolarisés d'une part, et corriger les erreurs cumulées au fil des années au constat de la gravité des déscolarisés d'autre part.

L'importance du programme de l'éducation non formelle est réaffirmée dans la Charte Nationale de l'Education et de Formation, son utilité sur le terrain est incontestable au regard des opinions des acteurs.

Néanmoins, les performances réalisées sont insatisfaisantes et qui se manifeste en particulier dans l'ampleur de l'abandon. L'ampleur des effectifs des E.A constitue un des problèmes qui limite l'atteinte des objectifs du programme.

A notre connaissance aucune étude systématique sur l'abandon dans le programme de l'éducation non formelle n'a été entreprise. Cette recherche a porté sur l'analyse du phénomène de l'abandon et tente de proposer quelques orientations susceptibles d'atténuer le phénomène. Elle vient combler un vide ressenti et pourrait répondre aux besoins des acteurs dans le domaine. Certaine conclusions et propositions de cette recherche se recoupent avec les axes de la nouvelle stratégie globale151(*).

Pour répondre aux questions de recherche soulevées, nous avons fait référence à quelques écrits et études antérieurs qui ont tenté de mettre en lumière la problématique de l'abandon dans le système non formel. La synthèse de la revue de la littérature nous a aidé, d'une part, à situer les concepts clés de la recherche "éducation non formelle et abandon" dans leurs différentes dimensions et d'autre part, de relever une multitude de facteurs qui provoquent l'abandon. Ce qui nous a permis de délimiter le champ d'exploration et d'établir un cadre conceptuel des facteurs associés à l'abandon.

Ce cadre conceptuel est établi dans un système de relations structurant les rapports entre le phénomène de l'abandon et les facteurs contextuels, familiaux et individuels.

Cette recherche ne prétend pas analyser tous ces facteurs, ni de généraliser les résultats obtenus à la population mère. Elle a, néanmoins, apporté des éléments de réponses aux questions dans le contexte étudié.

A la question : Qui abandonne le programme de l'éducation non formelle ?

La description des E.A a été faite selon deux types de variables : variables qui décrivent les caractéristiques individuelles des E.A et celles qui prennent en compte la situation socioéconomique et culturelle des parents de ces élèves.

S'agissant des caractéristiques individuelles, l'enquête a relevé  que:

· Les E.A du programme de l'éducation non formelle de l'échantillon se situent en majorité en milieu urbain ;

· Ils sont à moitié presque égale entre le sexe masculin et féminin ;

· L'âge moyen des E.A est de 14.5 ans et 81.1% de ces élèves ont un âge entre 12-16ans ;

· L'échantillon des E.A est constitué principalement par les déscolarisés (72.8%), alors que les non scolarisés représentent 27.2%.

· En moyenne, un E.A passe 8.65 mois dans le programme  et (57%) des E.A ont passé moins d'un an dans le programme ;

L'analyse de ces chiffres montre que les effectifs des élèves bénéficiaires de la tranche d'age 9-11 ans et les non scolarisés sont faibles. C'est ce qui explique les difficultés que trouvent les animateurs dans le recrutement des enfants de bas âge. Ils ne présenteront pas dans l'avenir proche une population cible du programme C'est plutôt à la population de 12-16 ans et aux déscolarisés que le programme devrait se consacrer . En effet, l'effort consenti par le Ministère de l'Education Nationale pour généraliser l'inscription dans le système formel a donné les résultats escomptés. Toutefois, cette demande d'éducation émanant des familles reste fragile dans les milieux rural et périurbain et les enfants de ces milieux sont sujets à abandonner l'école avant d'avoir un seuil minimum de savoir qui leurs d'échapper à l'analphabétisme.

Faut-il attendre que ces enfants quittent l'école pour que le programme de l'éducation non formelle utilise ces moyens pour les récupérer. Ne serait-il pas pertinent d'assigner au programme de l'éducation non formelle, entre autre, l'objectif de développer des activités de soutiens et d'aides aux élèves qui ont des difficultés scolaires, pour qu'ils n'abandonnent pas l'école au lieu de les chercher après qu'ils quittent l'école

Concernant le capital social et culturel des parents:

Le capital social et culturel des parents constitue le bain culturel et social dans lequel évolue l'élève. Ce capital influe considérablement sur la perception qu'on se fait sur l'éducation. La description des parents d' E.A de l'échantillon à la fois sur le plan économique, social et culturel, montre qu'ils sont issus d'un milieu défavorisé caractérisé par :

· Des conditions de vie précaire (83% des élèves habitent dans une baraque ou dans une chambre avec les voisins) ;

· Une situation économique défavorable : (64% des mères ne pratique aucune activité génératrice de revenus, 50% des pères travaillent dans le secteur informel, 16% inactifs et 60% des E.A travaillent pour subvenir aux besoins de la famille).

· Un déficit culturel marqué par :

· Une tendance à un comportement démographique favorables à une structure familiale plutôt nombreuse (4 frères et soeurs en moyenne) ;

· Un faible niveau d'instruction des parents (87% des mères des E.A sont analphabètes)

· Une dislocation familiale aiguë (94% des E.A vivent séparés de leurs parents).

· Les conditions économiques et culturelles se conjuguent pour favoriser :

· une atmosphérique tendue (28% E.A confirment que l'atmosphère dans la maison est tendue) ;

· des attitudes démissionnaires : 45% qui affirment que leurs parents refusent ou restent indifférents consternant leur formation dans le programme ;

· 19% des répondants affirment que la relation avec ces parents est violente ;

· seulement 36% affirment que leurs parents contrôlent et suivent leurs formations et seulement 35% répondent que leurs parents prennent soins d'eux.

Les E.A de l'échantillon sont caractérisés par de multiples handicaps : précarité économique, exclusions sociale et culturelle, une atmosphère aigre dans la maison et des comportements parentaux qui ne favorisent pas la rétention et découragent les élèves.

Cependant, il reste à savoir si les caractéristiques individuelles et familiales dégagées ne sont pas communes à toute la population de l'échantillon. D'où la question.

Quels sont les facteurs déterminants de l'abandon ?

L'identification des facteurs qui influencent l'abandon a été appréhendée selon cinq volets de facteurs: facteurs individuels; facteurs familiaux; facteurs liés au conditions d'apprentissage; facteurs liés au processus de formation; facteurs liés au mode de gestion des associations.

L'objectif de la recherche des facteurs est de dégager les caractéristiques et les traits qui distinguent les E.A des E.N.A. Pour ce faire, nous avons comparé les E.A avec leurs camarades E.N.A. Le test de khi-deux est utilisé pour apprécier l'influence d'un facteur sur le phénomène d'abandon.

1. S'agissant des facteurs individuels, les résultats de l'enquête a donné :

· le sexe influence l'abandon. Il apparaît que : Les garçons ont tendance à abandonner le programme plus que les filles;

· L'antécédent scolaire de l'élève influence le phénomène d'abandon :Les déscolarisés sont prédisposés à abandonner le programme plus que les non-scolarisés ;

· L'âge influence l'abandon : Plus l'élève avance dans l'âge plus la décision de quitter le programme devient plus probable.

2. Concernant les facteurs familiaux , l'enquête a abouti aux résultats suivants:

· Les conditions de vie au sein de la famille sont des facteurs participants à l'explication de l'abandon :

· Les conditions de vie dégradées(absence de l'électricité, de l'eau potable, du réseau d'assainissement, etc.) caractérisent les familles des E.A plus que les E.N.A.

Le type d'habitat influence l'abandon : les familles qui habitent une chambre caractérisent les familles des E.A plus que les familles des élèves E.N.A.

· La situation de travail de la mère( active/au foyer) est un facteur qui favorise l'abandon : Les E.A ont des mères actives (commerçantes, couturières, femmes de ménage...) plus que les élèves E.N.A qui ont généralement des mères au foyer.

· La situation de travail de l'élève est un facteur de l'abandon.: Les enfants qui travaillent sont observés parmi les E.A plus que les élèves E.N.A.

· Le niveau d'instructions des parents n'est pas diversifié pour détecter une relation entre les niveaux d'instruction des parents et l'abandon. Ce résultat corrobore les résultats des études précédentes sur la situation des élèves non scolarisés et déscolarisés152(*) ;

· La dislocation familiale (parents séparés/ parents vivent ensemble) influence l'abandon : Une proportion importante d' E.A est observée dans les familles où les parents sont "séparés";

· La violence, la démission des parents envers leurs enfants et l'indifférence augmentent le risque d'abandonner le programme : Ces traits caractérisent les parents d' E.A plus que les parents d'élèves E.N.A;

· L'encouragement des parents aux enfants favorise la rétention dans le programme: Les E.A ont tendance à avoir des parents qui ne les encouragent pas comparativement avec les parents des élèves E.N.A;

Ces résultats confirment notre hypothèse relative à l'existence d'un profil caractérisant les E.A.

3. Au sujet des facteurs liés aux conditions d'apprentissage :

Les conditions d'apprentissage dans les écoles de l'éducation non formelle sont approchées par un ensemble de variables. L'influence de ces variables sur le phénomène est appréciée par le test de khi-deux. Les résultats sont comme suit :

· Les horaires des cours (journée/soir) et le phénomène de l'abandon ne semble pas être dépendants. Cependant, il paraît que l'influence de la variable"horaires des cours" sur le phénomène passe par la variable "opinions des élèves sur les horaires". Cette dernière influence à son tour sur la décision de quitter le programme. En effet, quand les horaires des cours passent de la journée au soir, l'opinion des élèves-bénéficiaires sur les horaires passent du positive (horaires convenables) au négative (horaire non convenable). Ce sont les E.A qui trouvent les horaires non convenables plus que les élèves E.N.A;

· La relation maître-élève(compréhensif/ indifférent/ violent) ne semble pas affecter l'abandon. Globalement, les E.A et E.N.A dans des proportions presque égales déclarent que l'animateur est compréhensif ;

· Le milieu, la distance parcourue et le statut du local ne semblent pas exercer une influence sur l'abandon.

4. Relatifs aux facteurs liés au processus d'apprentissage :

Le processus d'apprentissage est approché par un ensemble de variables. L'influence de ces variables sur le phénomène est appréciée par le test de khi-deux. Ainsi, les résultats sont comme suit :

· L'organisation pédagogique(classe multi-niveaux / classe à un seul niveau) et l'abandon ne semble pas être associés statistiquement. Toutefois, les opinons des bénéficiaires sur l'organisation pédagogique (convenable/ non-convenable) sont claires. Une opinion négative (non convenable) sur les classes à niveaux multiples est associée aux E.A plus que les E.N.A.

Ce n'est pas uniquement les E.A qui se plaignent des classes à niveaux multiples, les animateurs aussi ;

· Une part des E.A ont tendance à trouver que les cours sont difficiles à assimiler plus que les E.N.A;

· D'autres E.A trouvent que le contenu des cours est inférieur à leurs niveaux plus que les E.N.A.

Ces résultats confirment l'hypothèse relative à l'inadaptation des conditions d'apprentissage et du contenu des leçons aux besoins des élèves, s'explique certainement par :

· La standardisation des cours à des élèves différents qui sont loin d'être tous aptes à les recevoir de façon identique.

· La difficulté d'évoluer les élèves vers l'avenir et l'inadaptation des cours à leurs besoins et a leurs niveaux de développement

· L'absence des programmes et curriculas spécifiques aux écoles de l'éducation non formelle ;

· Les obstacles ( institutionnelles, pédagogiques, et réglementaire) cités ci-haut ;

5. En ce qui concerne les facteurs liés aux modes de gestion de l'association:

Trois variables sont prises en compte pour apprécier le mode de gestion des associations :

* La présence d'un responsable de l'association dans le site de la formation est sensé nous approcher de l'encadrement pédagogique et administratif des sites ;

* Les visites régulières des hauts responsables de l'association sont sensées de nous donner une vision relativement claire sur le contrôle le suivi du programme  et la motivation des animateurs et des élèves;

* Le soutien sociale aux élèves montre l'effort de l'association dans le motivation des élèves et leurs parents .

* L'ensemble témoigne du degré d'implication de l'association dans la réalisation des objectifs du programme. Ainsi, les résultats de l'étude a donné :

· La présence d'un responsable dans le site de formation n'a pas d'influence sur l'abandon. Ce qui laisse s'interroger sur le rôle du responsable (coordonnateur) ?. Il est à noter les coordonnateurs sont payés du budget du programme. Ils sont chargés de l'encadrement pédagogique et administratif des sites ;

· La visite des responsables influencent sur l'abandon : 47.5% des E.A sont observés dans les associations qui organisent des visites, contre 60% chez les associations qui ne pratiquent pas cette méthode de supervision.

En contrôlant la variable "visite des responsables " par la variable "présence d'un responsable dans le site ", le résultat a donné : la visite des responsables n'a aucun effet sur l'abandon, quand il n'a-y pas de responsable de l'association dans le site. Par contre, l'effet est significatif sur l'abandon, quand un responsable est présent dans le site et les responsables de l'association effectuent des visites régulières.

La présence d'un responsable conjugué à des visites des hauts responsables de l'association sont nécessaires pour opérer un changement notable dans les proportions des E.A .

· Le soutien social quels que soient sa nature, son volume et son ampleur favorise la rétention des élèves dans le programme.

Ces résultats  corroborent les études antérieures153(*)et confirme l'hypothèse sur l'implication des associations dans la rétention des élèves. L'explication revêt plusieurs dimensions :

* Le professionnalisme de certaines associations ;

* La spécialisation de certaines associations dans le domaine de l'éducation ;

* La capacité de mobiliser les ressources humaines et matérielles.

Quelles sont les causes qui poussent les élèves à quitter le programme ?

Nous ne sommes pas contentés d'identifier les facteurs qui s'associent au phénomène de l'abandon, nous avons poussé l'investigation à la recherche des causes qui poussent les élèves à quitter le programme. Pour ce faire, nous avons demandé aux E.A de choisir parmi une trentaine de causes celles qui sont à l'origine de leur abandon. L'analyse a montré que :

· La majorité des E.A accusent en premier lieu l'incapacité du programme à réaliser leurs attentes (l'insertion dans la formation professionnelle, l'apprentissage d'un métier, l'amélioration des compétences professionnelles, etc.).

· la deuxième cause de l'abandon renvoie aux conditions économiques des parents.

· Les causes individuelles viennent en troisième position.

· Les comportements aléatoires des parents(la violence, l'indifférence et l'irresponsabilité envers leurs enfants)viennent aggraver la situation.

· Par contre, les causes relatives au programme (dans les volets organisationnel et pédagogique) viennent dans les dernières places.

Quelles sont les actions à mettre en place pour atténuer l'abandon dans le programme ?

Afin de répondre à la question, nous avons diversifié les démarches :

* Des entretiens individuelles avec les E.A;

* Des questions ouvertes aux animateurs sur les rôles et contributions des associations pour remédier à la situation ;

* Des questions ouvertes aux responsables concernant les actions que la Direction de l'Education Non Formelle devrait envisager pour atténuer l'abandon.

Les propos des enquêtés sont classer en quatre groupes d'actions :

* Actions pédagogiques (élaboration des programmes spécifiques répondants aux besoins des bénéficiaires, restriction d'utilisation des classes à niveaux multiples) ;

* Actions culturelles (intensification des activités périscolaires) ;

* Actions sociales (aides sociales aux parents et aux élèves) ;

* Actions visant la promotion de l'éducation non formelle (campagnes de mobilisation et de sensibilisation).

Conclusion et propositions

En agissant sur les facteurs et causes qui participent et produisent l'abandon, nous pouvons réduire les facteurs qui agissent directement sur le niveau des

performances du programme. Mais, nous ne pouvons pas agir sur tous les facteurs. Certains facteurs sont propres aux individus, alors que d'autres facteurs liés aux

conditions familiales dépassent largement les moyens dont disposent les associations et le programme et s'insèrent dans la politique de l'Etats. Néanmoins, il reste que la connaissance de ces facteurs individuels et familiaux est une étape préliminaire dans toute action ciblée et efficace. De ce fait, une stratégie efficace de lutte contre l'abandon devrait reposer nécessairement sur une diversification des approches et des logiques d'interventions.

La logique préventive

En amont, la logique préventive consiste à favoriser les facteurs de rétention, détecter les populations à risques, les poches de vulnérabilités et les comportements aléatoires favorisant l'abandon. Dans ce cadre, il s'agit de:

· Prêter une attention particulière aux  garçons, aux déscolarisés, aux élèves âgés entre 12-16ans, aux élèves qui ont des mères actives, aux élèves qui habitent avec leurs parents une chambre avec les voisins, aux élèves qui travaillent, aux élèves qui vivent séparés de leurs familles

· Encourager et inciter les associations d'entamer les procédures d'insertion (dans le formel et dans la formation professionnelle) dans les premiers mois qui suivent le recrutement des élèves. Car le flux de E.A augmente à partir du deuxième trimestre.

· Sensibiliser les parents sur les conséquences néfastes de leurs comportements aléatoires. La rétention dans le programme s'est révélée tributaire des attitudes des parents. Les visites des parents sur place, leurs implications dans la définition des objectifs des leçons et leurs intégrations dans les activités que mènent les associations devront être en amont de toute stratégie de recrutement. .

La logique palliative

La logique "palliative" consiste à mettre un plan d'action planifié et organisé de lutte contre l'abandon. La responsabilité d'exécution est partagée entre les associations et la Direction de l'éducation non formelle. Ce plan s'articule autour de quatre axes  et se résume dans le tableau suivant:

Axes

Actions

Responsabilité

Association

D.E.N.F

Axe pédagogique

· Soutenir les élèves  moralement et psychologiquement, il est montré qu'ils sont victimes de multiples handicaps ;

· Mettre un dispositif de suivi et de contrôle des absences et des abandons dans chaque association;

· Faire bénéficier les élèves des cours d'informatiques ;

· impliquer les élèves-bénéficiaires et leurs parents dans les autres projets gérés par l'association;

· Elaborer des projets et programmes intégrés, tout en se souciant de la liaison entre formation et apprentissage d'un métier ;

· Valoriser l'éducation non formelle à travers la remise des prix pour ceux qui sont insérés dans le formel ou dans la formation professionnelle ;

· Distribuer des fournitures scolaires et des guides pédagogiques ;

· Développer les procédures de visites de supervisions et d'encadrement pédagogiques et administratifs ;

· Inciter les associations à participer activement dans la gestion du programme à travers l'accroissement des visites des responsables dans les sites de formation ;

· Revoir le rôle les attributions des coordonnateurs

· Restreindre l'utilisation des classes à niveaux multiples et expérimenter d'autres organisations pédagogiques comme :

-Allégement des effectifs dans la classe ;

- Un seul niveau pour une classe pour un animateur ;

- Une classe multi-niveaux pour deux animateurs (arabe est français).

· Moduler les programmes en modules indépendants. La plage d'horaire de chaque module ne doit pas dépasser trois mois.

x

x

x

x

x

x

x

x

x

x

x

x

x

x

x

x

Axe relatif à la formation

· Participer et compléter la formation d'animateurs à travers des partenariats avec d'autres organismes et particulièrement en matière de la langue française ;

· Améliorer la relation animateur-association en vue de les impliquer et les encourager dans toutes les activités de l'association ;

· Lier l'éducation à la formation à travers la création des ateliers d'apprentissage d'un métier au sein des associations, sinon à travers des partenariats avec les acteurs économiques et particulièrement avec"les maâlamines" ;

x

x

x

x

x

Axe social et culturel

· Instaurer un système d'aide social permanent aux parents d'élèves ;

· Améliorer la relation association-parents à travers les visites des parents;

· Améliorer la relation association-élèves à travers l'organisation des activités culturelles et de divertissement ;

x

x

x

 

Axes relatif à la promotion de l'éducation non formelle

· Mettre à disposition des coordonnateurs des moyens conséquents ;

· Plaider pour la création d'un statut "d'agent de développement" pour les animateurs ;

· Chercher d'autres modes d'accompagnement à travers des partenariats avec les acteurs économiques. Le contact des mécénats et les bienfaiteurs est une option stratégique pour les associations.

· Participer activement avec des moyens plus convaincants dans la mobilisation et la sensibilisation des parents et tuteurs et élèves ;

x

x

x

x

 

D'autres actions spécifiques sont à la charge de la Direction de l'Education Non Formelle (DENF). Il s'agit principalement des actions suivantes :

· Elaborer et distribuer les manuels pédagogiques ;

· Alléger les procédures d'insertion;

· Agréer un certificat de reconnaissances des compétences acquises ;

· Créer une fédération qui se compose d'associations qui travaillent dans le domaine de l'éducation non formelle. L'objectif de la fédération : Faire connaître aux autres associations les expériences réussies ; utilisation efficace des ressources disponibles ; échanges des élèves bénéficiaires selon la spécialité de l'association ;

· Gérer le programme comme étant un ensemble de projets. Une telle gestion permet de prendre en considération les particularités des bénéficiaires et les spécificités de leurs besoins et des actions. Par ailleurs, elle permet de contrôler les ressources, minimiser les erreurs, cibler les actions et augmenter l'efficacité ;

· Dépasser les pratiques actuelles dans la gestion du programme qui sont basées sur la gestion des ressources disponibles vers une gestion par résultat. Cette évolution renvoie d'un passage de la logique basée sur le "partenariat" avec les partenaires vers une logique basée sur le "contrat programme". Dans ce cadre, des indicateurs de pilotages, de suivis et de performances spécifiques à l'éducation non formelle devront être élaborés, et qui permettront par la suite une planification adaptée aux spécificités des intervenants et au public cible .

· Elargir le champ éducatif du programme en complétant la logique éducation-formation par la logique formation-apprentissage d'un métier. Des subventions conséquentes devront être mises en place pour accompagner l'élargissement du champ d'actions programme.

· Impliquer les académies régionales et les délégations provinciales et les directeurs des écoles dans la promotion de l'éducation non formelle.

· Institutionnaliser et renforcer le rôle des responsables des services extérieurs chargés de la gestion du programme au niveau des délégations et des Académies Régionales, dans le suivi et l'encadrement pédagogique.

· Renforcer les capacités institutionnelles du personnel chargé des services extérieurs dans la gestion des projets, de suivi, de contrôle et de la supervision ;

· Mettre un dispositif de coordination de haut niveau entre l'association et le Secrétariat d'Etat ;

· Sensibiliser les hauts responsables des associations aux différents rôles des coordonnateurs du programme;

· Etendre la formation des animateurs dans les domaines suivants : la langue française, la gestion des classes à niveaux multiples, la pédagogie différenciée et la pédagogie par compétence.

· Elaborer une stratégie de communication pour mobiliser, sensibiliser et impliquer activement tous les acteurs et partenaires. Elle concerne principalement : Les parents des élèves bénéficiaires, les animateurs, les responsables des associations et les directeurs des écoles.

Enfin, il importe de rappeler certaines limites de cette étude et de faire quelques suggestions pour les dépasser dans l'avenir :

* Tout d'abord, les résultats présentés dans cette étude concernent quelques facteurs explicatifs de l'abandon dans les associations qui travaillent dans les délégations de Rabat, Salé et de Temara-Shkirat et demanderaient à être corroborés par d'autres recherches sur d'autres délégations, afin de mieux comprendre et par la suite agir efficacement.

* En outre, nous étions contraints à limiter les facteurs explicatifs jugés pertinents en rapport avec les données disponibles, d'autres facteurs liés aux différents contextes (géographique et d'autres d'ordre psychologique, etc.) sont susceptibles d'intervenir dans l'explication d'un phénomène.

* Nous reconnaissons aussi que les variables retenues pour apprécier l'impact des modes de gestions des associations sur l'abandon ne sont pas suffisamment précis pour donner une vision claire sur le degré d'implication des associations. Ce sont quelques zones qui méritent d'être explorées dans d'autres travaux.

Pour terminer nous dirions pour notre part, que l'abandon peut être comparé à un germe pathologique. Quand il attaque le système d'éducation, le rend malade.

Deux conditions se conjuguent pour développer la "maladie" : la prédisposition des individus (caractéristiques individuelles) et l'environnement propice (les facteurs contextuel).

L'ensemble de ces facteurs s'interagit et se recoupe sur plusieurs points : l'un englobant l'autre ou le prolongeant en un système de relations complexes.

Remédier à la maladie consiste à protéger la population à risque (les prédisposés) et agir sur l'environnement(les facteurs contextuels).

Une stratégie efficace de lutte contre l'abandon devrait s'inscrire dans une double logique préventive et "palliative".

* 151 - Secrétariat d'Etat auprès du Ministre de l'Education Nationale, de l'Enseignement Supérieur, de la Formation des Cadres et de la Recherche Scientifique, chargé de l'Alphabétisation et de l'Education Non Formelle : Stratégie d'alphabétisation et d'éducation non formelle, p35 ; 2004.

la stratégie se base sur dix axes : système d'information, le partenariat, parrainage, organisation, programmes éducatifs, coopérations internationale, mobilisation et communication, évaluation et contrôle, promotion sociale intégrée

* 152 B.Azoui et M.Ghefrane : D'une catégorisation à une typologie des enfants en situation de non-scolarisation et de déscolarisation ; Op.Cit ;1998 ; p 85

* 153 - H.Mahfodi ; Op.Cit ; p 86.

MEN/BIRD ; Op.Cit; p 135.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius