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L'abandon dans le programme de l'éducation non formelle au Maroc

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par Hassane Lahkim
Centre d'orientation et de la planification de l'éducation - Inspecteur en planfication de l'éducation 2005
  

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I.1 Education non formelle comme système alternatif

Comme les concepts clés de notre problématique sont "l'éducation non formelle" et "l'abandon", il s'avère nécessaire, pour mieux asseoir notre cadre conceptuel de pousser l'investigation dans deux domaines de réflexions et d'analyses : l'éducation non formelle et l'abandon.

I.1.1 Définitions et champ de l'éducation non formelle

L'émergence du concept de l'éducation non formelle est liée aux changements radicaux qu'a subis la notion d'"éducation". Jusqu'au début des années 70, on assimilait l'"éducation" à la "scolarité"22(*). Selon P.Coombs, cette conception restreinte de l'éducation rattachée aux notions d'institutions et d'âge reposait sur trois principes :

(1)- seules les écoles étaient en mesure de répondre aux différents besoins des individus en matière d'éducation ;

(2)- l'enseignement s'adressait uniquement à une population en âge scolaire ;

(3)- quiconque n'avait pas suivi une scolarité normale était ignorant.

Au début des années 1970, une conception beaucoup plus élargi assimilait la notion de l'éducation à celle de l'apprentissage, quels que soient le lieu, la méthode et l'âge. L'éducation est envisagée dans ce cadre comme un processus permanent, s'étalant sur toute la vie.

Cette prise de conscience est une reconnaissance de l'incapacité du système scolaire (formel) de satisfaire, à lui seul, les besoins en d'éducation de tous les groupes d'âges de la population. D'autant plus que le système scolaire s'est révélé de plus en plus dépassé et inadapté aux besoins des individus et des sociétés dans un monde caractérisé par des mutations permanentes. La nécessité d'envisager une grande variété d'activités éducatives "extrascolaire" pour répondre aux besoins des enfants et adultes ne fréquentant pas l'école est devenue de plus en plus indispensable partout dans le monde.

Ces différentes activités ont pris des expressions diverses et manquaient d'enracinements théoriques et conceptuels. Par conséquent, la nécessité d'une définition unique et universelle, capable de refléter la diversité des activités et l'hétérogénéité des demandes et des besoins, devient indispensable. Ainsi, les études commanditées par la Banque Mondiale, OCDE et l'Unesco ont abouti à l'émergence de concepts de formel, informel et non formelle.

Au-delà de cette classification artificielle entre les différentes formes d'éducation, l'origine des concepts de formel et non formel a été forgé au niveau de la recherche et en dehors de toute préoccupation organisationnelle, pour tenter de se rendre compte d'une réalité pédagogique et sociale caractérisée par le formalisme23(*). Cette réalité que les chercheurs dans le domaine des sciences de l'éducation ont mis en évidence à travers l'inégalité des chances devant l'école. Préoccupée par, l'équité sociale et la démocratisation de l'enseignement, l'éducation non formelle se veut un complément voire un substitut de l'éducation formelle, garantissant une éducation adaptée aux besoins de tous. D'autant plus, on est de plus en plus conscient du fait que l'éducation formelle a atteint ses limites, à certain égard, et que les établissements scolaires ne sont pas toujours les meilleurs moyens pour la réalisation d'un grand nombre de tâches éducatives24(*).

Il fallait attendre l'année 1990 (Conférence Internationale de l'Education Pour Tous) pour repenser les différentes expressions. Ainsi, la plupart des expressions sont tombées en désuétude, seules certaines expressions comme alphabétisation, éducation des adultes, éducation de base et éducation non formelle continuent à apparaître dans les documents directifs et budgétaires des pays développés et en voie de développement25(*).

On ne peut parler de l'éducation non formelle sans mentionner l'éducation permanente. Cette dernière a radicalement influencé la qualification de l'éducation non formelle.

* 22 -P.Coombs : crise mondiale de l'éducation ; édition universitaire ; Canada ; 1973 ; p20.

Pour P.Coombs le système scolaire est le système formel bien connu, qui va des classes du primaire aux hautes spécialisations universitaires. Il ajoute, cette définition permettait d'évaluer le degré d'instruction d'un individu en fonction des années d'études ainsi que de type et du niveau des diplômes obtenus.

* 23 -Claude Dalbera : http ://www.perso.club-internet.fr/kibare/concepts.htm ;Chapitre 4 ; p 9 ; article " Concepts d'alphabétisation et d'éducation non formelle ". Le formalisme en éducation se caractérise essentiellement par deux traits :

* D'une part son objet est de développer l'esprit sans lui donner de préparation spéciale aux objets particuliers dont il aura plus tard à s'occuper ( d'ou l'accent est mis autrefois sur les langues mortes dans le formalisme classique et aujourd'hui sur les mathématiques pures dans la forme la plus néo- formalisme...)

* D'autre part cette "culture générale" sera socialement reconnue par un diplôme attestant d'un "niveau", permettant essentiellement d'occuper des positions sociales (à la suite, le cas échéant, d'un parcours spécialisé).

* 24- D.R.Evan : la planification de l'éducation non formelle ; brochure : principe de planification de l'éducation n°30 ; Unesco ; IIPE ; 1981 ; p12

* 25- Babacar Diop Buuba : Cultures de paix: portraits et perspectives ; article : Quelques enjeux sociaux et éducatifs, in (http://www.eip-cifedhop.org/publications/thematique8/diop.html).

L'auteur explique que :

* l'alphabétisation peut se ramener en gros à l'acquisition de l'écriture, de la lecture, du calcul ; c'est le maintien et la consolidation de ces capacités. L'alphabétisation occupe une place importante dans l'instruction scolaire, dans l'éducation de base et dans l'éducation des adultes.

* l'éducation des adultes est perçue comme différente de l'éducation formelle dispensée par le système scolaire conventionnel ; elle était perçue comme une éducation qui "déborde le champ de l'alphabétisation pour englober l'apprentissage, la formation générale et professionnelle, qui tient compte des aspects civiques, politiques, économiques et moraux propres aux États concernés".

* l'éducation de base entendue au sens de l'acquisition des connaissances indispensables à la maîtrise de l'environnement, mais encore les perspectives de développement des initiatives personnelles visant l'épanouissement des individus et des communautés.

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"Enrichissons-nous de nos différences mutuelles "   Paul Valery