WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

L'effectivité des droits de l'enfant en Cote d'Ivoire


par Arsène NENI BI
Université Jean Moulin Lyon 3 - Doctorat en droit public 2018
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

CONCLUSION DU TITRE 2

Conscient que l'enfant ne peut limitativement contribuer à la garantie de ses propres droits, la détermination des droits à lui reconnus entraine une modulation supplémentaire du rôle des acteurs du système de protection, d'application et de contrôle des droits de l'enfant. Dès lors, des structures politiques, judiciaires et sociales de base ont été mises en place pour garantir à l'enfant, l'effectivité de ses droits. L'appréciation sur le fonctionnement de ses structures au profit de l'enfant offre de voir les nombreuses limites et défis qui entourent leur efficacité dans la réalisation de leurs missions. En effet, en l'état actuel, l'encadrement de l'enfant par la famille est encore insuffisant, pendant que l'implication de l'Etat reste inefficiente comparativement à son rôle sans cesse croissant tant au niveau des organes internes qu'internationaux, et les moyens restent parfois inadaptés. Les organes anciens et nouveaux de protection et de contrôle des droits de l'enfant au niveau national comme international offrent de noter que les mesures anciennes et nouvelles sont certes des réponses apportées par ces organes dans l'exercice de leurs fonctions respectives dans la réalisation des droits de l'enfant mais, elles mettent aussi en lumière les difficultés réelles des organes nationaux et internationaux, et notamment celles de l'Etat ivoirien qui, incontestablement apparait comme le dernier recours possible des familles et de l'enfant.

890 28 mars 2013-conseil de sécurité-Résolution 2098.

340

Somme toute, les mécanismes nationaux, internationaux de promotion, de protection et de contrôle des droits de l'enfant en Côte d'Ivoire, apparaissent comme des instruments généreux dans la proclamation des droits précis qui puissent permettre d'anéantir le venin de leur faiblesse. Malgré ses limites, ce stade de l'embellie juridique et institutionnelle est franchi. Mais l'ultime étape reste l'effectivité de ces droits proclamés au regard des faits. Sur ce plan des incertitudes demeurent au regard de l'effectivité de la protection des droits de l'enfant à l'épreuve des réalités locales.

341

Seconde partie :

L'EFFECTIVITE DE LA PROTECTION DES

DROITS DE L'ENFANT A L'EPREUVE DES

REALITES LOCALES

Il ne s'agira pas ici de reprendre des considérations théoriques relatives aux droits de l'enfant, qui au demeurant, ont été analysées dans la première partie. L'utilité de cette partie ne peut être réellement ressentie que si et dans la mesure où il s'attache à éclairer la spécificité de l'état des droits de l'enfant en Côte d'Ivoire au regard des réalités locales. Nous nous assignons, en conséquence, de montrer ce que les faits offrent au regard. En d'autres termes, ici plus qu'ailleurs, il convient d'aller au-delà de ce que suggère le texte pour tenir compte du contexte, qui ne s'accorde pas, toujours, tant s'en faut, avec les règles qui sont réputées le régir. Le texte, en bien des cas sert d'habillage, voire de camouflage à des réalités dont on voudrait cacher la nudité891. L'expression « paradoxe édifiant892 » usité par Claire Brisset, apparait approprié au regard des faits. En effet, pour être utile, cette expression oppose la réalité des conditions de vie de nombre d'enfants en Côte d'Ivoire aux indéniables progrès du droit. La situation des enfants non déclarés, des enfants non scolarisés, des enfants abusés sexuellement, des enfants soldats, etc... en est une illustration. Il en va de même des droits économiques, sociaux et culturels reconnus aux enfants. Ce paradoxe est stupéfiant en raison du décalage parfois notoire qu'il met en exergue mais aussi, en raison de l'effet de tolérance devant l'inacceptable. C'est donc un truisme d'affirmer que la Côte d'Ivoire, à l'instar de nombre de pays africains est le théâtre des atteintes plurielles aux droits de l'enfant. Ces atteintes revêtent des formes diverses et précises qu'il importe d'examiner avant de tenter d'en rechercher des remèdes appropriées.

Ainsi après avoir mis en lumière les manifestations préoccupantes de l'ineffectivité (Titre 1), nous proposerons d'identifier les conditions d'une effectivité améliorée (Titre2).

342

891 WODIE (F.), Institutions politiques et droit constitutionnel en Côte d'Ivoire, PUCI, 1996, p.29.

892 BRISSET (C.), Un monde qui dévore ses enfants, Liana Levi, Paris, 1997, p.46.

343

précédent sommaire suivant






La Quadrature du Net

Ligue des droits de l'homme