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L'avenir du régime de non prolifération : La position iranienne dans la crise

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par Adrien Lopez
Université Toulouse 1 - Master Relations Internationales et Politiques de Sécurité 2008
  

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Sommaire :

Introduction : 7

I : La crise nucléaire iranienne : Le rôle de l'Iran : 61

A : Présentation du TNP et de la crise iranienne : 61

B : Les différents rôles iraniens : tricheur, contestataire et révisionniste : 111

II : Analyse de la stratégie de communication iranienne : révision du régime de non-prolifération ou lutte anti-impérialiste ? 151

A : Présentation des données géopolitiques de l'Iran : 151

B : Quelle stratégie de communication iranienne ? : 199

Conclusion générale : 230

Introduction :

Le contexte international est en train de changer de plus en plus vite. Partout les conflits se multiplient et les outils mis en place dans les périodes précédentes pour tenter de gérer les crises et pacifier le monde ont échoué. Le mythe d'un gouvernement mondial est tombé, l'idée d'une gouvernance supra étatique associant États et ONG dans un mélange de responsabilité et grandes valeurs universelles ne fonctionnent pas non plus. La situation entre les grandes puissances se détériore et nombre de ces conflits sont l'occasion pour les États de montrer leur puissance. Ce monde semble toujours dominé par les rapports de force, l'état agit en fonction de son intérêt et de sa position relative. Cependant de nouveaux moyens de nuisance sont utilisés, les groupes terroristes deviennent une arme diplomatique à part entière, les États n'hésitent plus à former et à armer des milices afin de déstabiliser l'ennemi de l'intérieur. La justification de la guerre est (re)devenue religieuse et cela crée des ravages dans les populations qui sont trompées par l'utilisation politique de la religion. Le monde est secoué par des chocs à répétition, crise financière, immobilière, alimentaire, tensions élevées sur le prix des matières premières. Enfin les cartes sont redistribuées par un rééquilibrage des puissances et une ouverture de la compétition pour l'hégémonie et le contrôle du système post américain.

C'est donc dans cette période trouble et confuse que la nécessité de contrôler les armes les plus dangereuses est la plus importante. Le monde de demain n'est pas encore défini et chaque jour peut voir basculer le système international. Rien n'est impossible, les grandes puissances rentrent en conflit pour assurer leurs intérêts stratégiques et elles vont forcément se retrouver à plusieurs reprises face à face, en situation ou le gain pour l'une entraînera forcément une perte pour l'autre. De plus la différence avec la période précédente réside dans le fait qu'il existe plusieurs acteurs majeurs et non plus uniquement un ou deux. Cela introduit une instabilité encore plus importante. Les conséquences d'un engagement moyen deviennent moins graves, l'enjeu n'est pas critique si la défaite de l'un n'entraîne pas la victoire de l'autre.

Dans cette période de tensions, de crises internationales, de redéfinition de la hiérarchie des puissances et du retour du recours à la guerre comme moyen diplomatique, le contrôle des armes nucléaires, par la voie multilatérale (ou pas) est une priorité. Le monde de demain ne va pas forcément aller dans le sens d'une suppression totale des arsenaux, ne va pas forcément empêcher la prolifération des capacités nucléaires. Tout cela se joue actuellement et l'orientation finale va dépendre de la réussite des réunions de révision du TNP1(*). En jeu, la capacité de contrôle par le régime de non-prolifération de la multiplication des États possesseurs de capacités nucléaires. Rien n'assure que contrairement aux réunions précédentes, le compromis sera possible. La crise du régime de non-prolifération a poussé des États comme les États-Unis à promouvoir des moyens de contrôle hors régime mais leur efficacité est tout autant limitée que le contrôle du régime lui-même. Il semble que la seule solution dont dispose à la fois la communauté internationale et les pays en particulier pour contraindre un état qui ne veut pas coopérer soit une menace d'invasion du territoire.

C'est dans ce contexte de crise que l'Iran est redevenu un acteur international. Sa capacité à utiliser la crise, à devenir un allié potentiel de tous les candidats à l'hégémonie et à nuire à l'hégémon de la période précédente lui a conféré un rôle et des capacités très importantes. La crise nucléaire iranienne actuelle est beaucoup plus qu'un simple problème de contrôle technique et beaucoup de paramètres permettent de dire que la conclusion de cette crise donnera un avant goût de ce que sera le monde de demain.

L'analyse de cette crise et de sa résolution est donc importante. Généralement elle va tenter d'analyser le rôle de l'Iran et des candidats à l'hégémonie par leur capacité à résoudre cette crise et les modalités de la résolution. Plus précisément elle va permettre de percevoir l'avenir de la non-prolifération et la forme qu'auront les conflits de demain et la sécurité dans le futur.

Ce mémoire ira du plus précis au plus général, il propose une monographie de la crise iranienne et élargit l'analyse en recherchant les causes du rôle de l'Iran et des acteurs concernés dans l'histoire proche et les différentes relations que l'Iran a pu entretenir avec ces autres pays.

L'auteur de ce mémoire a choisi ce sujet car il s'intéresse à la coopération internationale et aussi à la force des grands principes moraux qui sont sensés régir la vie internationale. L'auteur pense que tendre vers ces principes moraux peut être un but philosophique mais que du fait de leur « pureté » et de leur subjectivité ils peuvent difficilement être applicables dans le monde réel. Quand un état se réfère à ces grands principes, ils deviennent un outil diplomatique, utilisés dans un but précis. Rentrant dans le domaine du concret ils deviennent sujet à évaluation et peuvent donc être remis en cause si la situation devient défavorable. Cette morale internationale est promue par un petit nombre de pays. Comme elle est appliquée en fonction du filtre des intérêts nationaux, elle perd sa pureté originelle. L'action de l'état au lieu de rester le cadre du concret et de la décision politique, en appelle à la raison et à la justice. C'est ce qui ouvre la porte aux démagogues et permet de différencier les États du  « bien » et du « mal ». C'est une des raisons de la violence sur la scène internationale. Certains États font même appel à la religion dans la justification de leur politique étrangère et cela crée une raison de plus de se faire la guerre en raison du prosélytisme des religions monothéistes. Un monde où chaque État assumerait que ses décisions de politique étrangère dépendent de ses intérêts et non de « grands principes» qui justifieraient ses actions et ses décisions en fonction de ses objectifs, serait beaucoup plus clair mais entraînerait sûrement un bouleversement total de la notion de citoyenneté et du fonctionnement démocratique. Peut-être serait-il plus sûr, car il éliminerait une grande partie des sources de la violence internationale.

La question de départ :

La question de départ qui a motivé ce travail est la suivante : Est ce que la crise du régime de non-prolifération actuelle est le symptôme d'une mort prochaine ? Cette question en a entraîné une autre, quelles sont les conditions de fonctionnement d'un régime international et quels sont les caractéristiques et le rôle des acteurs qui y participent. Afin de préciser encore le travail il fallait prendre un cas concret et c'est le cas iranien qui s'est imposé car il est complexe et source de polémiques. Lors de la phase des lectures exploratoires, il est clairement apparu que le cas iranien n'était pas simplement un problème de contrôle ou seulement une volonté de construire une bombe atomique. C'est un problème beaucoup plus complexe, c'est la raison du choix de cette spécialisation dans le seul cas iranien.

* 1 Traité de non prolifération

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams