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Dynamiques transfrontalières et développement local urbain dans un contexte de décentralisation: le cas de la commune de Rosso Sénégal

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par Souleymane Diallo
Université Gaston Berger de Saint-Louis (Sénégal) - DEA de géographie (Aménagement Environnement et Développement 2006
  

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SOMMAIRE

INTRODUCTION GENERALE 3

PROBLEMATIQUE 7

METHODOLOGIE 15

PREMIERE PARTIE : DYNAMISME FRONTALIER ET DEVELOPPEMENT LOCAL 17

CHAPITRE I: LE DYNAMISME DES ESPACES FRONTALIERS 18

CHAPITRE II : ROSSO UNE CITÉ QUI A ÉVOLUÉ AVEC LES ÉCHANGES FRONTALIERS 29

CHAPITRE III : DYNAMIQUES OU DYNAMISME FRONTALIERS ET LE DÉVELOPPEMENT LOCAL URBAIN 35

DEUXIEME PARTIE : ACTEURS FRONTALIERS, RESSOURCES ET DEVELOPPEMENT LOCAL 40

CHAPITRE I : LE DÉVELOPPEMENT LOCAL D'UNE COMMUNE FRONTALIÈRE DANS UN CONTEXTE DE DÉCENTRALISATION 41

CHAPITRE II : RESSOURCES COMMUNALES ; AGENTS FRONTALIERS OU ACTEURS DE DÉVELOPPEMENT LOCAL 50

CHAPITRE III: QUID DE LA COOPÉRATION DÉCENTRALISÉE 62

CONCLUSION GENERALE 67

BIBLIOGRAPHIE 69

TABLE DES MATIERES 73

INTRODUCTION GENERALE

Rosso Sénégal peut être classée dans la catégorie des petites et moyennes villes d'Afrique noire. Elle fait également partie de celles qui ont vu le jour à la faveur de la dynamique d'urbanisation qui caractérise les pays de l'Afrique au sud du Sahara surtout ceux d'Afrique de l'Ouest. Ces derniers, en effet, sont confrontés à une urbanisation de plus en plus imposante qui se trouve à la confluence des nombreuses mutations qui sont survenues dans l'organisation de l'espace de ces pays. Le Sénégal ne se soustrait pas à cette dynamique globale et fait même figure de tête de pont avec un taux d'urbanisation de plus de 45%. Même si, d'une manière générale, il y a une domination urbaine de l'Ouest du pays, les villes de l'intérieur du pays s'urbanisent aussi. On note partout en Afrique de l'Ouest une évolution des centres et des réseaux urbains qui renferme une double transition: celle morphologique des armatures urbaines nationaux qui s'étoffent et celle fonctionnelle des systèmes urbains qui d'embryonnaires et entretenus deviennent dans le contexte de la crise des économies rentières de véritables réseaux liés à l'économie marchande endogène1(*).

La crise des économies africaines dans les années quatre vingt a été à l'origine de nombreuses mutations qui ont affecté les organisations sociales politiques, économiques et administratives de la sous-région ouest africaine. Parmi ces nombreuses mutations, on peut noter le rôle accordé aux villes de taille petite ou moyenne qui se retrouvent à exercer des fonctions de plus en plus importantes dans leur développement économique et social. En effet, parmi les réformes préconisées pour juguler la crise qui frappe les économies africaines figurent : les politiques d'ajustement structurels qui militent pour une diminution de l'intervention de l'Etat dans certains secteurs de la vie politique, économique et sociale. Ces nouvelles mesures ont conduit à un désengagement de plus en plus accentué de l'Etat mais aussi, plus tard, à une promotion et à une mise en oeuvre des politiques dites de décentralisation. Dans ce nouveau cadrage institutionnel, les petites et les moyennes villes sont devenues le réceptacle de certaines instances des nouvelles collectivités locales auxquelles on reconnaît plus d'autonomie de gestion mais auxquelles il manque des moyens - financiers et des ressources humaines de qualité- pour faire face à leurs nouvelles prérogatives.

C'est dans cette effervescence que Rosso Sénégal sera élevée au rang de commune de plein exercice suite aux deux dernières réformes administratives et territoriales de 1996 et 2002. De multiples critères fondent le choix des autorités à la communalisation. Si pour certains, la promotion de la localité en commune est une récompense pour les bons et loyaux services rendus à la classe dirigeante ; pour d'autres, c'est l'aboutissement de demandes longtemps formulées et qui sont ainsi satisfaites.

Toutefois, la communalisation de Rosso a tout l'air d'une victoire dans une bataille portée par les populations et les autorités locales qui, de plus en plus, se sentaient à l'étroit dans la communauté rurale dont leur village était pourtant le centre. En effet, la volonté de quitter la communauté rurale découle d'un besoin d'autonomie mais aussi de ce qui était perçu comme une incohérence entre l'exigence de l'équilibre de la communauté rurale qui ne permettait pas de faire des arbitrages en faveur du village-centre de Rosso dont le dynamisme, l'importance et le poids des activités économiques facilitaient le financement de la communauté rurale dans laquelle il était le principal pourvoyeur de recettes. La clef de répartition des conseils ruraux ne permettait pas aux représentants de Rosso dans le conseil rural de lutter avec efficacité pour la défense des intérêts de la localité.

La communalisation de Rosso Sénégal, donc son changement de statut de village en ville, est perçue, certes, comme une promotion et une occasion pour la nouvelle collectivité de prendre en charge son développement local et de se doter en infrastructures et équipements pour la conquête de son urbanité. Elle est aussi vue comme un intérêt affiché de l'Etat pour une collectivité périphérique qui joue un rôle majeur de par sa situation et sa position géographique. En effet, la ville de Rosso Sénégal est un point névralgique dans les relations d'échange entre le Sénégal et sa voisine du Nord : la Mauritanie. Elle se singularise par la présence d'une activité frontalière très dynamique qui présage d'une économie locale frontalière forte.

D'un autre point de vu, la commune dispose d'un avantage de position qui semble ici être le principal moteur de la dynamique urbaine, du développement économique et de la croissance démographique. Le poids de la localisation2(*) qui fait de Rosso une ville de transit fait aussi d'elle un lieu privilégié qui bénéficie plus qu'il ne subit les effets de sa proximité avec Rosso Mauritanie. La frontière est un lieu catalyseur d'énergies multiples et surtout générateur de ressources qui sont convoitées, que se disputent ou se partagent plusieurs acteurs aux motivations et objectifs divers. La question qui se pose est alors la suivante : comment la collectivité s'organise-t- elle pour capter et orienter les ressources en direction du développement communal ? La communalisation suffit-elle pour faire émerger un « espace vécu », un territoire auquel se reconnaissent et s'identifient des acteurs locaux porteurs de projets pour le dit territoire en vue de propulser le développement de ce territoire? Ces questions se posent d'autant plus que la décentralisation s'adosse lourdement sur les ressources, les potentialités des territoires, mais aussi le degré d'appropriation des territoires par les populations dont la participation favorise l'atteinte de ses objectifs. Il est alors opportun de se poser la question des ressources locales de Rosso Sénégal et notamment des ressources qui proviennent des activités frontalières essentiellement constituées d'activités d'échange. De même, la coopération, particulièrement la coopération décentralisée, est aussi un levier essentiel qui, bien activé, peut contribuer décisivement dans la résolution des problèmes de développement local.

L'étude des systèmes urbains montrant le rôle fondamental de l'économie régionale dans l'évolution et la structuration économique et sociale des centres urbains, la question se pose alors de savoir quelle est la relation entre les deux cités voisines ? Globalement, il est question des dynamiques frontalières et du développement urbain d'une localité promue dans un contexte de décentralisation.

* 1 Frédéric GIRAUT, 1997, « quel bilan entre la petite ville et son environnement ? » in Les petites et moyennes villes d'Afrique Noire, Paris Karthala, pp17-37.

* 2Frédéric GIRAUT., 1999, « Les racines et les réseaux : les petites villes dans la transition territoriale ouest africaine » in Villes et campagnes dans les pays du Sud, Paris, Karthala, pp. 207-238.

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus