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La problématique de la dépénalisation des délits de presse au Bénin

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par M. Koovy YETE
Chaire Unesco des Droits de la Personne et de la Démocration du Bénin - DEA 2007
  

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CONCLUSION GENERALE

Le débat sur la suppression des peines d'emprisonnement en matière de délits de presse au Bénin semble, à l'analyse, quelque peu prématuré. Ainsi qu'il a été souligné, de nombreux préalables doivent être remplis afin que la dépénalisation telle que réclamée ne remette pas en cause l'équilibre qui doit nécessairement exister entre la liberté de presse et la protection des citoyens et des institutions de la république.

Mais, ce débat a tout de même l'avantage de montrer que des aménagements peuvent être apportés au régime actuel de répression des délits de presse au Bénin.

En tout état de cause, de fermes convictions ainsi que de légitimes préoccupations se dégagent de cette étude. Au Bénin, la liberté d'expression en général et celle de la presse en particulier n'apparaissent pas menacées par les pouvoirs publics. Quant à la menace qui pèse sur cette liberté du fait des acteurs des médias eux-mêmes, elle est plutôt certaine. Les nombreuses atteintes à la vie privée et à la présomption d'innocence des citoyens du fait des médias en sont la preuve. Pourtant, la presse conserve aujourd'hui les moyens d'accomplir la tâche qui lui est dévolue et qui consiste à donner une information suffisamment vérifiée, objective, honnête et loyale.

Mais, il reste que la responsabilité morale et juridique de la presse doit être à la hauteur de cette tâche. Car, tant que la presse servira sa véritable mission d'information, la liberté au nom de laquelle elle officie lui assurera toujours sa protection. L'information est une arme et les journalistes doivent justifier de leur aptitude à la posséder et de leur capacité à s'en servir.

Car, ainsi que le souligne Etienne MONTERO : « On sait combien les fausses nouvelles, les vagues rumeurs, les approximations, les demi vérités, les demi mensonges [...] peuvent, en un instant, ébranler le crédit ou ruiner la réputation des personnes visées, et, à la longue, semer la confusion dans l'opinion publique, jeter le discrédit sur les institutions et faire douter de tout et de tous. Bref, autant l'information contribue à édifier les intelligences et à maintenir en éveil le sens critique des citoyens, autant la désinformation mine la démocratie »144(*).

Malheureusement, cette double preuve de leur capacité et de leur aptitude ne fait pas encore l'unanimité au sein du public. Les acteurs de la presse eux-mêmes sont convaincus de cette réalité.

Sur un autre registre, les études sur la presse au Bénin sont riches en histoire, en droit, en sociologie, mais rarement en économie. Lorsqu'elles existent, ces études économiques partent d'un point de vue micro-économique et se concentrent sur la situation des organes de presse. Les études macro-économiques sont rares, sans doute du fait de l'hétérogénéité des médias, notamment de la presse écrite, ou aussi, à cause du contexte quasi artisanal qui caractérise encore largement la presse.

Pourtant, la pratique du journalisme en système libéral comme c'est le cas au Bénin, s'inscrit nécessairement dans une logique de marché. Et toute réflexion sur l'état de la presse doit en tenir compte et intégrer le noyau dur des objectifs économiques des médias dans les stratégies de performance du secteur.

Malheureusement, face à ce noyau dur, les journalistes apparaissent comme un corps encore trop fragile et quasiment sans défense face aux incursions des hommes politiques davantage guidés par la propagande que la communication.

Dans ce contexte, malheureusement, les contours de la profession restent encore flous. Tant et si bien que les fonctions sociales de la presse et le savoir-faire de ses animateurs sont diversement appréciés. L'existence de normes éthiques et déontologiques, d'instances de régulation et d'autorégulation ne permet pas encore de dessiner d'un trait sûr les limites de l'univers professionnel des journalistes au Bénin. Il en est ainsi compte tenu des nombreuses dérives enregistrées chaque jour aussi bien sur les ondes que dans les colonnes de la myriade d'organes de presse existant sur le territoire du Bénin.

Ces réalités, qui dominent le contexte actuel d'exercice de la profession de journaliste au Bénin, ne militent pas en faveur d'une option de dépénalisation des délits de presse. Il est donc nécessaire que des préalables soient remplis.

Aujourd'hui, l'un des principaux enjeux de l'Union des Professionnels des Médias du Bénin (UPMB) est de faire reconnaître le journalisme comme une profession et de permettre à ses membres d'acquérir un statut de «journaliste professionnel». Cet enjeu louable en indique par la même occasion sur toute la porosité de la profession à diverses formes d'amateurisme.

En définitive, cette logique de réhabilitation de la fonction de journaliste doit également intégrer de façon sérieuse les conditions de travail du journaliste en y voyant un élément de garantie pour la communauté nationale. Car, la pratique de la vertu suppose un minimum de bien-être. Ce qui, aujourd'hui, est loin d'être l'apanage du journaliste béninois et de celui des organes de presse privée encore moins.

ANNEXE I :

Loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse en France

Aperçu historique

La loi du 29 juillet 1881 relative à la liberté de la presse est le texte fondateur du cadre légal de la presse. D'inspiration libérale, la loi adoptée par les législateurs de la IIIème République s'inscrivait alors dans l'esprit de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen du 26 août 1789, dont l'article 11 énonce : « La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l'homme ; tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l'abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi ».

Ainsi, la protection de cette liberté ne doit pas empiéter sur la reconnaissance d'autres libertés et droits fondamentaux. Suivant cette idée, les nombreuses modifications législatives ont eu pour effet d'instituer un régime de liberté contrôlée.

La loi du 29 juillet 1881 a été modifiée et complétée notamment par la loi du 29 juillet 1982 sur la communication audiovisuelle et celle du 1er août 1986 portant réforme du régime juridique de la presse. A ces textes est venu s'ajouter l'importante loi du 13 juillet 1990 sur le racisme, dite « loi Gayssot ».

Textes associés

- Loi du 29 juillet 1982 ;

- Loi du 1er août 1986 ;

- Loi du 13 juillet 1990.

____________________________

CHAPITRE Ier - DE L'IMPRIMERIE ET DE LA LIBRAIRIE

Article 1er

L'imprimerie et la librairie sont libres.

Article 2

(Décret-loi du 29 juillet 1939 Journal Officiel du 3 août 1939)

(Loi n° 58-92 du 4 février 1958 art. 1 Journal Officiel du 5 février 1958)

(Loi n° 77-1468 du 30 décembre 1977 art. 16 Journal Officiel du 31 décembre 1977)

(Loi n° 92-1336 du 16 décembre 1992 art. 322 et 329 Journal Officiel du 23 décembre 1992 en vigueur le 1er mars 1994)

Tout écrit rendu public, à l'exception des ouvrages de ville ou bilboquets, portera l'indication du nom et du domicile de l'imprimeur, à peine, contre celui-ci, de 25000 F d'amende.

La distribution des imprimés qui ne porteraient pas la mention exigée au paragraphe précédent est interdite et la même peine est applicable à ceux qui contreviendraient à cette interdiction.

Une peine de six mois d'emprisonnement pourra être prononcée si, dans les douze mois précédents, l'imprimeur a été condamné pour contravention de même nature.

Toutefois, si l'imprimé fait appel à des techniques différentes et nécessite le concours de plusieurs imprimeurs, l'indication du nom et du domicile de l'un d'entre eux est suffisante.

CHAPITRE II - DE LA PRESSE PERIODIQUE

Paragraphe 1er : Du droit de publication, de la gérance, de la déclaration et du dépôt au parquet

Article 5

Tout journal ou écrit périodique peut être publié, sans autorisation préalable et sans dépôt de cautionnement, après la déclaration prescrite par l'article 7.

Article 6

(Ordonnance du 26 août 1944 art. 15 Journal Officiel du 30 août 1944)

(Loi n° 52-336 du 25 mars 1952 art. 1 Journal Officiel du 26 mars 1952)

(Loi n° 86-897 du 1 août 1986 art. 9 Journal Officiel du 2 août 1986)

Toute publication de presse doit avoir un directeur de la publication.

Lorsqu'une personne physique est propriétaire ou locataire gérant d'une entreprise éditrice au sens de la loi n° 86-897 du 1er août 1986 portant réforme du régime juridique de la presse ou en détient la majorité du capital ou des droits de vote, cette personne est directeur de la publication. Dans les autres cas, le directeur de la publication est le représentant légal de l'entreprise éditrice. Toutefois, dans les sociétés anonymes régies par les articles 118 à 150 de la loi 66-537 du 24 juillet 1966 sur les sociétés commerciales, le directeur de la publication est le président du directoire ou le directeur général unique.

Si le directeur de la publication jouit de l'immunité parlementaire dans les conditions prévues à l'article 26 de la Constitution et aux articles 9 et 10 du Protocole du 8 avril 1965 sur les privilèges et immunités des communautés européennes, l'entreprise éditrice doit nommer un codirecteur de la publication choisi parmi les personnes ne bénéficiant pas de l'immunité parlementaire et, lorsque l'entreprise éditrice est une personne morale, parmi les membres du conseil d'administration, du directoire ou les gérants suivant la forme de ladite personne morale.

Le codirecteur de la publication doit être nommé dans le délai d'un mois à compter de la date à partir de laquelle le directeur de la publication bénéficie de l'immunité visée à l'alinéa précédent.

Le directeur et, éventuellement, le codirecteur de la publication doivent être majeurs, avoir la jouissance de leurs droits civils et n'être privés de leurs droits civiques par aucune condamnation judiciaire.

Toutes les obligations légales imposées au directeur de la publication sont applicables au codirecteur de la publication.

Article 7

(Ordonnance du 26 août 1944 Journal Officiel du 30 août 1944)

(Loi n° 52-336 du 25 mars 1952 art. 2 Journal Officiel du 26 mars 1952)

(Loi n° 86-897 du 1 août 1986 art. 14 Journal Officiel du 2 août 1986)

Avant la publication de tout journal ou écrit périodique, il sera fait au parquet du procureur de la République, une déclaration contenant :

1° Le titre du journal ou écrit périodique et son mode de publication ;

2° Le nom et la demeure du directeur de la publication et, dans le cas prévu au troisième alinéa de l'article 6, du codirecteur de la publication ;

3° L'indication de l'imprimerie où il doit être imprimé.

Toute mutation dans les conditions ci-dessus énumérées sera déclarée dans les cinq jours qui suivront.

Article 8

(Ordonnance du 26 août 1944 art. 15 Journal Officiel du 30 août 1944)

Les déclarations seront faites par écrit, sur papier timbré, et signées du directeur de la publication. Il en sera donné récépissé.

Article 9

(Ordonnance du 26 août 1944 art. 15 Journal Officiel du 30 août 1944)

(Loi n° 52-336 du 25 mars 1952 art. 3 Journal Officiel du 26 mars 1952)

(Décret n° 80-567 du 18 juillet 1980 art. 2 Journal Officiel du 23 juillet 1980)

(Loi n° 86-897 du 1 août 1986 art. 14 Journal Officiel du 2 août 1986)

(Décret n° 89-989 du 29 décembre 1989 art. 1 Journal Officiel du 31 décembre 1989 en vigueur le 1er janvier 1990)

(Décret n° 93-726 du 29 mars 1993 art. 2 Journal Officiel du 30 mars 1993 en vigueur le 1er mars 1994)

En cas de contravention aux dispositions prescrites par les articles 6, 7 et 8, le propriétaire, le directeur de la publication et, dans le cas prévu au troisième alinéa de l'article 6, le codirecteur de la publication seront punis de l'amende prévue pour les contraventions de la 5° classe. La peine sera applicable à l'imprimeur à défaut du propriétaire ou du directeur ou, dans le cas prévu au troisième alinéa de l'article 6, du codirecteur de la publication.

Le journal ou écrit périodique ne pourra continuer sa publication qu'après avoir rempli les formalités ci-dessus prescrites, à peine, si la publication irrégulière continue, de l'amende prévue pour les contraventions de la 4° classe prononcée solidairement contre les mêmes personnes, pour chaque numéro publié à partir du jour de la prononciation du jugement de condamnation, si ce jugement est contradictoire, et du troisième jour qui suivra sa notification, s'il a été rendu par défaut ; et ce, nonobstant opposition ou appel, si l'exécution provisoire est ordonnée.

Le condamné, même par défaut, peut interjeter appel. Il sera statué par la cour dans le délai de trois jours.

Article 10

(Ordonnance du 26 août 1944 Journal Officiel du 30 août 1944)

(Loi du 31 décembre 1945 finances Journal Officiel du 1er janvier 1946)

(Décret n° 72-473 du 12 juin 1972 Journal Officiel du 13 juin 1972)

(Décret n° 80-567 du 18 juillet 1980 Journal Officiel du 23 juillet 1980)

(Décret n° 93-726 du 29 mars 1993 art. 2 Journal Officiel du 30 mars 1993 en vigueur le 1er mars 1994)

Au moment de la publication de chaque feuille ou livraison du journal ou écrit périodique, il sera remis au parquet du procureur de la République, ou à la mairie dans les villes où il n'y a pas de tribunal de grande instance, deux exemplaires signés du directeur de la publication .

Dix exemplaires devront, dans les mêmes conditions, être déposés au ministère de l'information pour Paris et le département de la Seine et pour les autres départements à la préfecture, à la sous-préfecture ou à la mairie, dans les villes qui ne sont ni chefs-lieux de département ni chefs-lieux d'arrondissement.

Chacun de ces dépôts sera effectué sous peine de l'amende prévue pour les contraventions de la 4° classe contre le directeur de la publication.

Article 11

(Ordonnance du 26 août 1944 art. 15 Journal Officiel du 30 août 1944)

(Décret n° 80-567 du 18 juillet 1980 art. 2 Journal Officiel du 23 juillet 1980)

(Décret n° 93-726 du 29 mars 1993 art. 2 Journal Officiel du 30 mars 1993 en vigueur le 1er mars 1994)

Le nom du directeur de la publication sera imprimé au bas de tous les exemplaires, à peine contre l'imprimeur de l'amende prévue pour les contraventions de la 4° classe par chaque numéro publié en contravention de la présente disposition .

Paragraphe 2 : Des rectifications

Article 12

(Ordonnance du 26 août 1944 art. 15 Journal Officiel du 30 août 1944)

(Loi n° 77-1468 du 30 décembre 1977 art. 12 Journal Officiel du 31 décembre 1977)

(Loi n° 92-1336 du 16 décembre 1992 art. 322 et 329 Journal Officiel du 23 décembre 1992 en vigueur le 1er mars 1994)

Le directeur de la publication sera tenu d'insérer gratuitement, en tête du prochain numéro du journal ou écrit périodique, toutes les rectifications qui lui seront adressées par un dépositaire de l'autorité publique, au sujet des actes de sa fonction qui auront été inexactement rapportés par ledit journal ou écrit périodique .

Toutefois, ces rectifications ne dépasseront pas le double de l'article auquel elles répondront.

En cas de contravention, le directeur de la publication sera puni de 25000 F d'amende.

Article 13

(Loi du 29 septembre 1918 Journal Officiel du 1er octobre 1919)

(Ordonnance du 26 août 1944 art. 15 Journal Officiel du 30 août 1944)

(Loi n° 46-2151 du 5 octobre 1946 art. 33 Journal Officiel du 8 octobre 1946)

(Loi n° 77-1468 du 30 décembre 1977 art. 16 Journal Officiel du 31 décembre 1977)

(Décret n° 80-567 du 18 septembre 1980 art. 2 Journal Officiel du 23 juillet 1980)

(Loi n° 93-2 du 4 janvier 1993 art. 50 et 51 Journal Officiel du 5 janvier 1993)

(Loi n° 92-1336 du 16 décembre 1992 art. 322 et 329 Journal Officiel du 23 décembre 1992 en vigueur le 1er mars 1994)

(Loi n° 2000-516 du 15 juin 2000 art. 94 Journal Officiel du 16 juin 2000)

Le directeur de la publication sera tenu d'insérer dans les trois jours de leur réception, les réponses de toute personne nommée ou désignée dans le journal ou écrit périodique quotidien sous peine de 25000 F d'amende sans préjudice des autres peines et dommages intérêts auxquels l'article pourrait donner lieu.

En ce qui concerne les journaux ou écrits périodiques non quotidiens, le directeur de la publication, sous les mêmes sanctions, sera tenu d'insérer la réponse dans le numéro qui suivra le surlendemain de la réception.

Cette insertion devra être faite à la même place et en mêmes caractères que l'article qui l'aura provoquée, et sans aucune intercalation.

Non compris l'adresse, les salutations, les réquisitions d'usage et la signature qui ne seront jamais comptées dans la réponse, celle-ci sera limitée à la longueur de l'article qui l'aura provoquée. Toutefois, elle pourra atteindre cinquante lignes, alors même que cet article serait d'une longueur moindre, et elle ne pourra dépasser deux cents lignes, alors même que cet article serait d'une longueur supérieure. Les dispositions ci-dessus s'appliquent aux répliques, lorsque le journaliste aura accompagné la réponse de nouveaux commentaires.

La réponse sera toujours gratuite. Le demandeur en insertion ne pourra excéder les limites fixées au paragraphe précédent en offrant de payer le surplus.

La réponse ne sera exigible que dans l'édition ou les éditions où aura paru l'article.

Sera assimilé au refus d'insertion, et puni des mêmes peines, sans préjudice de l'action en dommages intérêts, le fait de publier, dans la région desservie par les éditions ou l'édition ci-dessus, une édition spéciale d'où serait retranchée la réponse que le numéro correspondant du journal était tenu de reproduire.

Le tribunal prononcera, dans les dix jours de la citation, sur la plainte en refus d'insertion. Il pourra décider que le jugement ordonnant l'insertion, mais en ce qui concerne l'insertion seulement, sera exécutoire sur minute, nonobstant opposition ou appel. S'il y a appel, il y sera statué dans les dix jours de la déclaration, faite au greffe.

Pendant toute période électorale, le délai de trois jours prévu pour l'insertion par le paragraphe 1er du présent article sera, pour les journaux quotidiens, réduit à vingt-quatre heures. La réponse devra être remise six heures au moins avant le tirage du journal dans lequel elle devra paraître. Dès ouverture de la période électorale, le directeur de la publication du journal sera tenu de déclarer au parquet, sous les peines édictées au paragraphe 1er, l'heure à laquelle, pendant cette période, il entend fixer le tirage de son journal. Le délai de citation sur refus d'insertion sera réduit à vingt-quatre heures, sans augmentation pour les distances, et la citation pourra même être délivrée d'heure à heure sur ordonnance spéciale rendue par le président du tribunal. Le jugement ordonnant l'insertion sera exécutoire, mais en ce qui concerne cette insertion seulement, sur minute, nonobstant opposition ou appel.

Si l'insertion ainsi ordonnée n'est pas faite dans le délai qui est fixé par le présent alinéa et qui prendra cours à compter du prononcé du jugement, le directeur de la publication sera passible de trois mois d'emprisonnement et de 25000 F d'amende.

L'action en insertion forcée se prescrira après trois mois révolus, à compter du jour où la publication aura eu lieu.

Sans préjudice de l'application de l'alinéa précédent, toute personne nommée ou désignée dans un journal ou écrit périodique à l'occasion de l'exercice de poursuites pénales peut également exercer l'action en insertion forcée, dans le délai de trois mois à compter du jour où la décision de non-lieu dont elle fait l'objet est intervenue ou celle de relaxe ou d'acquittement la mettant expressément ou non hors de cause est devenue définitive.

Article 13-1

(inséré par Loi n° 90-615 du 13 juillet 1990 art. 7 Journal Officiel du 14 juillet 1990)

Le droit de réponse prévu par l'article 13 pourra être exercé par les associations remplissant les conditions prévues par l'article 48-1, lorsqu'une personne ou un groupe de personnes auront, dans un journal ou écrit périodique, fait l'objet d'imputations susceptibles de porter atteinte à leur honneur ou à leur réputation à raison de leur origine ou de leur appartenance ou de leur non appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée.

Toutefois, quand la mise en cause concernera des personnes considérées individuellement, l'association ne pourra exercer le droit de réponse que si elle justifie avoir reçu leur accord.

Aucune association ne pourra requérir l'insertion d'une réponse en application du présent article dès lors qu'aura été publiée une réponse à la demande d'une des associations remplissant les conditions prévues par l'article 48-1.

Paragraphe 3 : Des journaux ou écrits périodiques étrangers

Article 14

(Décret-loi du 6 mai 1939 Journal Officiel du 7 mai 1939 rectificatif JORF 13 mai)

(Loi n° 77-1468 du 30 décembre 1977 art. 16 Journal Officiel du 31 décembre 1977)

(Loi n° 92-1336 du 16 décembre 1992 art. 322 Journal Officiel du 23 décembre 1992 en vigueur le 1er mars 1994)

La circulation, la distribution ou la mise en vente en France des journaux ou écrits, périodiques ou non, rédigés en langue étrangère, peut être interdite par décision du ministre de l'intérieur.

Cette interdiction peut également être prononcée à l'encontre des journaux et écrits de provenance étrangère rédigés en langue française, imprimés à l'étranger ou en France.

Lorsqu'elles sont faites sciemment, la mise en vente, la distribution ou la reproduction des journaux et écrits interdits sont punies d'un an d'emprisonnement et de 30000 F d'amende.

Il en est de même de la reprise de la publication d'un journal ou d'un écrit interdit, sous un titre différent. Toutefois, en ce cas, l'amende est portée à 60000 F.

Il est procédé à la saisie administrative des exemplaires et des reproductions de journaux et écrits interdits et de ceux qui en reprennent la publication sous un titre différent.

CHAPITRE III - DE L'AFFICHAGE, DU COLPORTAGE ET DE LA VENTE SUR LA VOIE PUBLIQUE

Paragraphe 1er : De l'affichage

Article 15

(Loi n° 69-1067 du 28 novembre 1969)

Dans chaque commune, le maire, désignera, par arrêté, les lieux exclusivement destinés à recevoir les affiches des lois et autres actes de l'autorité publique.

Il est interdit d'y placarder des affiches particulières.

Les affiches des actes émanés de l'autorité seront seules imprimées sur papier blanc. Toutefois, est licite l'usage du papier blanc pour l'impression d'affiches publicitaires lorsque celles-ci sont recouvertes de caractères ou d'illustrations de couleur et lorsque toute confusion, soit dans le texte, soit dans la présentation matérielle, est impossible avec les affiches administratives.

Toute contravention aux dispositions du présent article sera punie des peines portées en l'article 2.

Article 16

Les professions de foi, circulaires et affiches électorales pourront être placardées, à l'exception des emplacements réservés par l'article précédent, sur tous les édifices publics autres que les édifices consacrés au culte, et particulièrement aux abords des salles de scrutin.

Article 17

(Décret n° 80-567 du 18 juillet 1980 art. 1, art. 2, art. 3 Journal Officiel du 23 juillet 1980)

(Décret n° 93-726 du 29 mars 1993 art. 1 et 2 Journal Officiel du 30 mars 1993 en vigueur le 1er mars 1994)

Ceux qui auront enlevé, déchiré, recouvert ou altéré par un procédé quelconque, de manière à les travestir ou à les rendre illisibles, les affiches apposées par ordre de l'Administration dans les emplacements à ce réservés, seront punis de l'amende prévue pour les contraventions de la 2° classe.

Si le fait a été commis par un fonctionnaire ou un agent de l'autorité publique, la peine sera de l'amende prévue pour les contraventions de la 4° classe.

Seront punis de l'amende prévue pour les contraventions de la 2° classe ceux qui auront enlevé, déchiré, recouvert ou altéré par un procédé quelconque, de manière à les travestir ou à les rendre illisibles, des affiches électorales émanant de simples particuliers, apposées ailleurs que sur les propriétés de ceux qui auront commis cette lacération ou altération.

La peine sera de l'amende prévue pour les contraventions de la 4° classe, si le fait a été commis par un fonctionnaire ou agent de l'autorité publique, à moins que les affiches n'aient été apposées dans les emplacements réservés par l'article 15.

Paragraphe 2 : Du colportage et de la vente sur la voie publique

Article 18

Quiconque voudra exercer la profession de colporteur ou de distributeur sur la voie publique ou tout autre lieu public ou privé, de livres, écrits, brochures, journaux, dessins, gravures, lithographies et photographies, sera tenu d'en faire la déclaration à la préfecture du département où il a son domicile.

Toutefois, en ce qui concerne les journaux et autres feuilles périodiques, la déclaration pourra être faite, soit à la mairie de la commune dans laquelle doit se faire la distribution, soit à la sous-préfecture. Dans ce dernier cas, la déclaration produira son effet pour toutes les communes de l'arrondissement.

Article 19

La déclaration contiendra les nom, prénoms, profession, domicile, âge et lieu de naissance du déclarant.

Il sera délivré immédiatement et sans frais au déclarant un récépissé de sa déclaration.

Article 20

La distribution et le colportage accidentels ne sont assujettis à aucune déclaration.

Article 21

(Décret n° 80-567 du 18 juillet 1980 art. 1, art. 2 et art. 3 Journal Officiel du 23 juillet 1980)

(Décret n° 93-726 du 29 mars 1993 art. 1 et 2 Journal Officiel du 30 mars 1993 en vigueur le 1er mars 1994)

L'exercice de la profession de colporteur ou de distributeur sans déclaration préalable, la fausseté de la déclaration, le défaut de présentation à toute réquisition du récépissé constituent des contraventions.

Les contrevenants seront punis de l'amende prévue pour les contraventions de la 3° classe.

Article 22

Les colporteurs et distributeurs pourront être poursuivis conformément au droit commun, s'ils ont sciemment colporté ou distribué des livres, écrits, brochures, journaux, dessins, gravures, lithographies et photographies, présentant un caractère délictueux, sans préjudice des cas prévus à l'article 42.

CHAPITRE IV - DES CRIMES ET DELITS COMMIS PAR LA VOIE DE LA PRESSE OU PAR TOUT AUTRE MOYEN DE PUBLICATION

Paragraphe 1er : Provocation aux crimes et délits

Article 23

(Loi n° 72-546 du 1 juillet 1972 Journal Officiel du 2 juillet 1972)

(Loi n° 85-1317 du 13 décembre 1985 art. 18-i Journal Officiel du 24 décembre 1985)

Seront punis comme complices d'une action qualifiée crime ou délit ceux qui, soit par des discours, cris ou menaces proférés dans des lieux ou réunions publics, soit par des écrits, imprimés, dessins, gravures, peintures, emblèmes, images ou tout autre support de l'écrit, de la parole ou de l'image vendus ou distribués, mis en vente ou exposés dans des lieux ou réunions publics, soit par des placards ou des affiches exposés au regard du public, soit par tout moyen de communication audiovisuelle, auront directement provoqué l'auteur ou les auteurs à commettre ladite action, si la provocation a été suivie d'effet .

Cette disposition sera également applicable lorsque la provocation n'aura été suivie que d'une tentative de crime prévue par l'article 2 du code pénal.

Article 24

(Loi du 12 décembre 1893 Bulletin LOIS N° 1585 p. 905)

(Loi du 10 janvier 1936 Journal Officiel du 12 janvier 1936)

(Ordonnance du 6 mai 1944 Journal Officiel du 20 mai 1944 rectificatif p. 418)

(Loi n° 51-18 du 5 janvier 1951 Journal Officiel du 6 janvier 1951)

(Loi n° 56-1327 du 29 décembre 1956 art. 7 finances Journal Officiel du 30 décembre 1956)

(Loi n° 72-546 du 1 juillet 1972 Journal Officiel du 2 juillet 1972)

(Décret n° 80-567 du 18 juillet 1980 art. 2 Journal Officiel du 23 juillet 1980)

(Loi n° 86-1020 du 9 septembre 1986 art. 8 Journal Officiel du 10 septembre 1986)

(Loi n° 87-1157 du 31 décembre 1987 art. 15 Journal Officiel du 5 janvier 1988)

(Loi n° 90-615 du 13 juillet 1990 art. 8 Journal Officiel du 14 juillet 1990)

(Loi n° 92-1336 du 16 décembre 1992 art. 246, 322, 326, 330, 331 Journal Officiel du 23 décembre 1992 en vigueur le 1er mars 1994)

Seront punis de cinq ans d'emprisonnement et de 300 000 F d'amende ceux qui, par l'un des moyens énoncés à l'article précédent, auront directement provoqué, dans le cas où cette provocation n'aurait pas été suivie d'effet, à commettre l'une des infractions suivantes :

1° Les atteintes volontaires à la vie, les atteintes volontaires à l'intégrité de la personne et les agressions sexuelles, définies par le livre II du code pénal ;

2° Les vols, les extorsions et les destructions, dégradations et détériorations volontaires dangereuses pour les personnes, définis par le livre III du code pénal.

Ceux qui, par les mêmes moyens, auront directement provoqué à l'un des crimes et délits portant atteinte aux intérêts fondamentaux de la nation prévus par le titre Ier du livre IV du code pénal, seront punis des mêmes peines.

Seront punis de la même peine ceux qui, par l'un des moyens énoncés en l'article 23, auront fait l'apologie des crimes visés au premier alinéa, des crimes de guerre, des crimes contre l'humanité ou des crimes et délits de collaboration avec l'ennemi.

Seront punis des peines prévues par l'alinéa 1er ceux qui, par les mêmes moyens, auront provoqué directement aux actes de terrorisme prévus par le titre II du livre IV du code pénal, ou qui en auront fait l'apologie.

Tous cris ou chants séditieux proférés dans les lieux ou réunions publics seront punis de l'amende prévue pour les contraventions de la 4° classe.

Ceux qui, par l'un des moyens énoncés à l'article 23, auront provoqué à la discrimination, à la haine ou à la violence à l'égard d'une personne ou d'un groupe de personnes à raison de leur origine ou de leur appartenance ou de leur non appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée, seront punis d'un an d'emprisonnement et de 300000 F d'amende ou de l'une de ces deux peines seulement.

En cas de condamnation pour l'un des faits prévus par l'alinéa précédent, le tribunal pourra en outre ordonner :

1° Sauf lorsque la responsabilité de l'auteur de l'infraction est retenue sur le fondement de l'article 42 et du premier alinéa de l'article 43 de la présente loi ou des trois premiers alinéas de l'article 93-3 de la loi n° 82-652 du 29 juillet 1982 sur la communication audiovisuelle, la privation des droits énumérés aux 2° et 3° de l'article 131-26 du code pénal pour une durée de cinq ans au plus;

2° L'affichage ou la diffusion de la décision prononcée dans les conditions prévues par l'article 131-35 du code pénal.

Article 24 bis

(Loi n° 90-615 du 13 juillet 1990 art. 9 Journal Officiel du 14 juillet 1990)

(Loi n° 92-1336 du 16 décembre 1992 art. 247 Journal Officiel du 23 décembre 1992 en vigueur le 1er mars 1994)

Seront punis des peines prévues par le sixième alinéa de l'article 24 ceux qui auront contesté, par un des moyens énoncés à l'article 23, l'existence d'un ou plusieurs crimes contre l'humanité tels qu'ils sont définis par l'article 6 du statut du tribunal militaire international annexé à l'accord de Londres du 8 août 1945 et qui ont été commis soit par les membres d'une organisation déclarée criminelle en application de l'article 9 dudit statut, soit par une personne reconnue coupable de tels crimes par une juridiction française ou internationale.

Le tribunal pourra en outre ordonner :

1° L'affichage ou la diffusion de la décision prononcée dans les conditions prévues par l'article 131-35 du code pénal.

Paragraphe 2 : Délits contre la chose publique

Article 26

(Ordonnance du 6 mai 1944 Journal Officiel du 20 mai 1944 rectificatif P. 418)

(Loi n° 56-1327 du 29 décembre 1956 art. 7 finances Journal Officiel du 10 décembre 1956)

(Loi n° 72-546 du 1 juillet 1972 art. 2 Journal Officiel du 2 juillet 1972)

(Loi n° 92-1336 du 16 décembre 1992 art. 322 Journal Officiel du 23 décembre 1992 en vigueur le 1er mars 1994

(Loi n° 2000-516 du 15 juin 2000 art. 90 Journal Officiel du 16 juin 2000)

L'offense au Président de la République par l'un des moyens énoncés dans l'article 23 est punie d'une amende de 300.000 F.

Les peines prévues à l'alinéa précédent sont applicables à l'offense à la personne qui exerce tout ou partie des prérogatives du Président de la République.

Article 27

(Ordonnance du 6 mai 1944 Journal Officiel du 20 mai 1944 rectificatif p. 418)

(Loi n° 56-1327 du 29 décembre 1956 art. 7 finances Journal Officiel du 30 décembre 1956)

(Loi n° 92-1336 du 16 décembre 1992 art. 322 Journal Officiel du 23 décembre 1992 en vigueur le 1er mars 1994)

(Loi n° 2000-516 du 15 juin 2000 art. 90 Journal Officiel du 16 juin 2000)

La publication, la diffusion ou la reproduction, par quelque moyen que ce soit, de nouvelles fausses, de pièces fabriquées, falsifiées ou mensongèrement attribuées à des tiers lorsque, faite de mauvaise foi, elle aura troublé la paix publique, ou aura été susceptible de la troubler, sera punie d'une amende de 300.000 F.

Les mêmes faits seront punis 900.000 F d'amende, lorsque la publication, la diffusion ou la reproduction faite de mauvaise foi sera de nature à ébranler la discipline ou le moral des armées ou à entraver l'effort de guerre de la Nation.

Paragraphe 3 : Délits contre les personnes

Article 29

Toute allégation ou imputation d'un fait qui porte atteinte à l'honneur ou à la considération de la personne ou du corps auquel le fait est imputé est une diffamation. La publication directe ou par voie de reproduction de cette allégation ou de cette imputation est punissable, même si elle est faite sous forme dubitative ou si elle vise une personne ou un corps non expressément nommés, mais dont l'identification est rendue possible par les termes des discours, cris, menaces, écrits ou imprimés, placards ou affiches incriminés.

Toute expression outrageante, termes de mépris ou invective qui ne renferme l'imputation d'aucun fait est une injure.

Article 30

(Ordonnance du 6 mai 1944 Journal Officiel du 20 mai 1944 rectificatif p. 418)

(Loi n° 56-1327 du 29 décembre 1956 art. 7 finances Journal Officiel du 30 décembre 1956)

(Loi n° 72-546 du 1 juillet 1972 art. 2 Journal Officiel du 2 juillet 1972)

(Loi n° 92-1336 du 16 décembre 1992 art. 322 Journal Officiel du 23 décembre 1992 en vigueur le 1er mars 1994)

(Loi n° 2000-516 du 15 juin 2000 art. 90 Journal Officiel du 16 juin 2000)

La diffamation commise par l'un des moyens énoncés en l'article 23 envers les cours, les tribunaux, les armées de terre, de mer ou de l'air, les corps constitués et les administrations publiques, sera punie d'une amende de 300.000 F.

Article 31

Sera punie de la même peine , la diffamation commise par les mêmes moyens, à raison de leurs fonctions ou de leur qualité, envers un ou plusieurs membres du ministère, un ou plusieurs membres de l'une ou de l'autre Chambre , un fonctionnaire public, un dépositaire ou agent de l'autorité publique, un ministre de l'un des cultes salariés par l'Etat, un citoyen chargé d'un service ou d'un mandat public temporaire ou permanent, un juré ou un témoin, à raison de sa déposition.

La diffamation contre les mêmes personnes concernant la vie privée relève de l'article 32 ci-après.

Article 32

(Décret-loi du 21 avril 1939 Journal Officiel du 25 avril 1939)

(Ordonnance du 24 novembre 1943 Journal Officiel du 27 novembre 1943)

(Loi n° 72-546 du 1 juillet 1972 Journal Officiel du 2 juillet 1972)

(Loi n° 77-1468 du 30 décembre 1977 art. 16 Journal Officiel du 31 décembre 1977)

(Loi n° 90-615 du 13 juillet 1990 art. 10 Journal Officiel du 14 juillet 1990)

(Loi n° 92-1336 du 16 décembre 1992 art. 247 et 322 Journal Officiel du 23 décembre 1992 en vigueur le 1er mars 1994)

(Loi n° 2000-516 du 15 juin 2000 art. 90 Journal Officiel du 16 juin 2000)

La diffamation commise envers les particuliers par l'un des moyens énoncés en l'article 23 sera punie d'une amende de 80.000 F.

La diffamation commise par les mêmes moyens envers une personne ou un groupe de personnes à raison de leur origine ou de leur appartenance ou de leur non appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée sera punie d'un an d'emprisonnement et de 300000 F d'amende ou de l'une de ces deux peines seulement.

En cas de condamnation pour l'un des faits prévus par l'alinéa précédent, le tribunal pourra en outre ordonner :

1° L'affichage ou la diffusion de la décision prononcée dans les conditions prévues par l'article 131-35 du code pénal.

Article 33

(Décret-loi du 21 avril 1939 Journal Officiel du 25 avril 1939)

(Ordonnance du 24 novembre 1943 Journal Officiel du 27 novembre 1943)

(Loi n° 72-546 du 1 juillet 1972 Journal Officiel du 2 juillet 1972)

(Loi n° 77-1468 du 30 décembre 1977 art. 16 Journal Officiel du 31 décembre 1977)

(Loi n° 90-615 du 13 juillet 1990 art. 11 Journal Officiel du 14 juillet 1990)

(Loi n° 92-1336 du 16 décembre 1992 art. 247 et 322 Journal Officiel du 23 décembre 1992 en vigueur le 1er mars 1994)

(Loi n° 2000-516 du 15 juin 2000 art. 90 Journal Officiel du 16 juin 2000)

L'injure commise par les mêmes moyens envers les corps ou les personnes désignés par les articles 30 et 31 de la présente loi sera punie d'une amende de 80.000 F.

L'injure commise de la même manière envers les particuliers, lorsqu'elle n'aura pas été précédée de provocations, sera punie d'une amende de 80.000 F.

Sera punie de six mois d'emprisonnement et de 150.000 F d'amende l'injure commise, dans les conditions prévues à l'alinéa précédent, envers une personne ou un groupe de personnes à raison de leur origine ou de leur appartenance ou de leur non appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée.

En cas de condamnation pour l'un des faits prévus par l'alinéa précédent, le tribunal pourra en outre ordonner :

1° L'affichage ou la diffusion de la décision prononcée dans les conditions prévues par l'article 131-35 du code pénal.

Article 34

(Loi du 29 septembre 1919 Journal Officiel du 1er octobre 1919)

Les articles 29, 30 et 31 ne seront applicables aux diffamations ou injures dirigées contre la mémoire des morts que dans le cas où les auteurs de ces diffamations ou injures auraient eu l'intention de porter atteinte à l'honneur ou à la considération des héritiers, époux ou légataires universels vivants.

Que les auteurs des diffamations ou injures aient eu ou non l'intention de porter atteinte à l'honneur ou à la considération des héritiers, époux ou légataires universels vivants, ceux-ci pourront user, dans les deux cas, du droit de réponse prévu par l'article 13.

Article 35

(Ordonnance du 6 mai 1944 Journal Officiel du 20 mai 1944 rectificatif p. 418)

(Loi n° 52-1350 du 19 décembre 1952 Journal Officiel du 20 décembre 1952)

(Loi n° 98-468 du 17 juin 1998 art. 44 Journal Officiel du 18 juin 1998)

La vérité du fait diffamatoire, mais seulement quand il est relatif aux fonctions, pourra être établie par les voies ordinaires, dans le cas d'imputations contre les corps constitués, les armées de terre, de mer ou de l'air, les administrations publiques et contre toutes les personnes énumérées dans l'article 31.

La vérité des imputations diffamatoires et injurieuses pourra être également établie contre les directeurs ou administrateurs de toute entreprise industrielle, commerciale ou financière, faisant publiquement appel à l'épargne ou au crédit.

La vérité des faits diffamatoires peut toujours être prouvée, sauf :

a) Lorsque l'imputation concerne la vie privée de la personne ;

b) Lorsque l'imputation se réfère à des faits qui remontent à plus de dix années ;

c) Lorsque l'imputation se réfère à un fait constituant une infraction amnistiée ou prescrite, ou qui a donné lieu à une condamnation effacée par la réhabilitation ou la révision ;

Les deux alinéas a et b qui précèdent ne s'appliquent pas lorsque les faits sont prévus et réprimés par les articles 222-23 à 222-32 et 227-22 à 227-27 du code pénal et ont été commis contre un mineur.

Dans les cas prévus aux deux paragraphes précédents, la preuve contraire est réservée. Si la preuve du fait diffamatoire est rapportée, le prévenu sera renvoyé des fins de la plainte.

Dans toute autre circonstance et envers toute autre personne non qualifiée, lorsque le fait imputé est l'objet de poursuites commencées à la requête du ministère public, ou d'une plainte de la part du prévenu, il sera, durant l'instruction qui devra avoir lieu, sursis à la poursuite et au jugement du délit de diffamation.

Article 35 bis

(inséré par Ordonnance du 6 mai 1944 Journal Officiel du 20 mai 1944 rectificatif p. 418)

Toute reproduction d'une imputation qui a été jugée diffamatoire sera réputée faite de mauvaise foi, sauf preuve contraire par son auteur.

Article 35 ter

(inséré par Loi n° 2000-516 du 15 juin 2000 art. 92 Journal Officiel du 16 juin 2000)

I. - Lorsqu'elle est réalisée sans l'accord de l'intéressé, la diffusion, par quelque moyen que ce soit et quel qu'en soit le support, de l'image d'une personne identifiée ou identifiable mise en cause à l'occasion d'une procédure pénale mais n'ayant pas fait l'objet d'un jugement de condamnation et faisant apparaître, soit que cette personne porte des menottes ou entraves, soit qu'elle est placée en détention provisoire, est punie de 100.000 F d'amende.

II. - Est puni de la même peine le fait :

- soit de réaliser, de publier ou de commenter un sondage d'opinion, ou toute autre consultation, portant sur la culpabilité d'une personne mise en cause à l'occasion d'une procédure pénale ou sur la peine susceptible d'être prononcée à son encontre ;

- soit de publier des indications permettant d'avoir accès à des sondages ou consultations visés à l'alinéa précédent.

Article 35 quater

(inséré par Loi n° 2000-516 du 15 juin 2000 art. 97 Journal Officiel du 16 juin 2000)

La diffusion, par quelque moyen que ce soit et quel qu'en soit le support, de la reproduction des circonstances d'un crime ou d'un délit, lorsque cette reproduction porte gravement atteinte à la dignité d'une victime et qu'elle est réalisée sans l'accord de cette dernière, est punie de 100 000 F d'amende.

Paragraphe 4 : Délits contre les chefs d'Etat et agents diplomatiques étrangers

Article 36

(Décret-loi du 30 octobre 1935 Journal Officiel du 3 novembre 1935)

(Ordonnance du 6 mai 1944 Journal Officiel du 20 mai 1944 rectificatif p. 418)

(Loi n° 56-1327 du 29 décembre 1956 art. 7 finances Journal Officiel du 30 décembre 1956)

(Loi n° 92-1336 du 16 décembre 1992 art. 322 Journal Officiel du 23 décembre 1992 en vigueur le 1er mars 1994)

(Loi n° 2000-516 du 15 juin 2000 art. 90 Journal Officiel du 16 juin 2000)

L'offense commise publiquement envers les chefs d'Etats étrangers, les chefs de gouvernements étrangers et les ministres des affaires étrangères d'un gouvernement étranger sera punie d'une amende de 300.000F.

Article 37

(Ordonnance du 6 mai 1944 Journal Officiel du 20 mai 1944 rectificatif p. 418)

(Loi n° 56-1327 du 29 décembre 1956 finances art. 7 Journal Officiel du 30 décembre 1956)

(Loi n° 92-1336 du 16 décembre 1992 art. 322 Journal Officiel du 23 décembre 1992 en vigueur le 1er mars 1994)

(Loi n° 2000-516 du 15 juin 2000 art. 90 Journal Officiel du 16 juin 2000)

L'outrage commis publiquement envers les ambassadeurs et ministres plénipotentiaires, envoyés, chargés d'affaires ou autres agents diplomatiques accrédités près du gouvernement de la République, sera puni d'une amende de 300.000 F.

Paragraphe 5 : Publications interdites, immunités de la défense

Article 38

(Décret-loi du 29 juillet 1939 art. 128 Journal Officiel du 3 août 1939)

(Loi n° 51-1078 du 10 septembre 1951 Journal Officiel du 12 septembre 1951)

(Loi n° 53-1215 du 8 décembre 1953 art. 2 Journal Officiel du 9 décembre 1953)

(Ordonnance n° 58-1100 du 17 novembre 1958 art. 13 Journal Officiel du 18 novembre 1958)

(Loi n° 77-1468 du 30 décembre 1977 art. 16 Journal Officiel du 31 décembre 1977)

(Loi n° 92-1336 du 16 décembre 1992 art. 249 et 326 Journal Officiel du 23 décembre 1992 en vigueur le 1er mars 1994)

(Loi n° 2000-516 du 15 juin 2000 art. 97 Journal Officiel du 16 juin 2000)

(Loi n° 2001-539 du 25 juin 2001 art. 22 Journal Officiel du 25 juin 2001)

Il est interdit de publier les actes d'accusation et tous autres actes de procédure criminelle ou correctionnelle avant qu'ils aient été lus en audience publique et ce, sous peine de l'amende prévue pour les contraventions de la 4° classe.

Sans préjudice des dispositions de l'article 15 du code pénal, il est interdit, sous la même peine, de publier aucune information relative aux travaux et délibérations du conseil supérieur de la magistrature, à l'exception des informations concernant les audiences publiques et les décisions publiques rendues en matière disciplinaire à l'encontre des magistrats. Pourront toutefois être publiées les informations communiquées par le président ou le vice-président dudit conseil.

Article 38 ter

(Loi n° 81-82 du 2 février 1981 Journal Officiel du 3 février 1981)

(Loi n° 92-1336 du 16 décembre 1992 art. 322 Journal Officiel du 23 décembre 1992 en vigueur le 1er mars 1994)

(Loi n° 2000-516 du 15 juin 2000 art. 83 Journal Officiel du 16 juin 2000 en vigueur le 1er janvier 2001)

Dès l'ouverture de l'audience des juridictions administratives ou judiciaires, l'emploi de tout appareil permettant d'enregistrer, de fixer ou de transmettre la parole ou l'image est interdit. Le président fait procéder à la saisie de tout appareil et du support de la parole ou de l'image utilisés en violation de cette interdiction.

Toutefois, sur demande présentée avant l'audience, le président peut autoriser des prises de vues quand les débats ne sont pas commencés et à la condition que les parties ou leurs représentants et le ministère public y consentent.

Toute infraction aux dispositions du présent article sera punie de 30000 F d'amende . Le tribunal pourra en outre prononcer la confiscation du matériel ayant servi à commettre l'infraction et du support de la parole ou de l'image utilisé.

Est interdite, sous les mêmes peines, la cession ou la publication, de quelque manière et par quelque moyen que ce soit, de tout enregistrement ou document obtenu en violation des dispositions du présent article.

Article 39

(Ordonnance du 6 mai 1944 Journal Officiel du 20 mai 1944 rectificatif p. 418)

(Loi n° 53-184 du 12 mars 1953 Journal Officiel du 13 mars 1953)

(Loi n° 54-1218 du 6 décembre 1954 Journal Officiel du 8 décembre 1954)

(Loi n° 72-3 du 3 janvier 1972 art. 8 Journal Officiel du 5 janvier 1972)

(Loi n° 75-617 du 11 juillet 1975 art. 22 Journal Officiel du 12 juillet 1975 date d'entrée en vigueur 1er janvier 1976)

(Loi n° 77-1468 du 30 décembre 1977 art. 16 Journal Officiel du 31 décembre 1977)

(Loi n° 81-82 du 2 février 1981 Journal Officiel du 3 février 1981)

(Loi n° 92-1336 du 16 décembre 1992 art. 322 Journal Officiel du 23 décembre 1992 en vigueur le 1er mars 1994)

Il est interdit de rendre compte des procès en diffamation dans les cas prévus aux paragraphes a, b et c de l'article 35 de la présente loi. Il est pareillement interdit de rendre compte des débats et de publier des pièces de procédures concernant les questions de filiation, actions à fins de subsides, procès en divorce, séparation de corps et nullités de mariage, procès en matière d'avortement. Cette interdiction ne s'applique pas au dispositif des décisions, qui peut toujours être publié.

Les dispositions qui précèdent ne s'appliquent pas aux publications techniques à condition que soit respecté l'anonymat des parties.

Dans toutes affaires civiles, les cours et tribunaux pourront interdire le compte rendu du procès.

Il est également interdit de rendre compte des délibérations intérieures, soit des jurys, soit des cours et tribunaux.

Toute infraction à ces dispositions sera punie de 90000 F d'amende.

Article 39 bis

(Loi n° 55-1552 du 28 novembre 1955 art. 1 Journal Officiel du 1er décembre 1955)

(Loi n° 77-1468 du 30 décembre 1977 art. 16 Journal Officiel du 31 décembre 1977)

(Loi n° 55-1552 du 28 novembre 1955 art. 1 Journal Officiel du 1er décembre 1955)

(Loi n° 77-1468 du 30 décembre 1977 art. 16 Journal Officiel du 31 décembre 1977)

(Loi n° 89-487 du 10 juillet 1989 art. 15 Journal Officiel du 14 juillet 1989)

(Loi n° 92-1336 du 16 décembre 1992 art. 250 et 322 Journal Officiel du 23 décembre 1992 en vigueur le 1er mars 1994)

(Loi n° 2000-516 du 15 juin 2000 art. 99 Journal Officiel du 16 juin 2000)

Est puni de 100.000 F d'amende le fait de diffuser, de quelque manière que ce soit, des informations relatives à l'identité ou permettant l'identification :

- d'un mineur ayant quitté ses parents, son tuteur, la personne ou l'institution qui était chargée de sa garde ou à laquelle il était confié ;

- d'un mineur délaissé dans les conditions mentionnées aux articles 227-1 et 227-2 du code pénal ;

- d'un mineur qui s'est suicidé ;

- d'un mineur victime d'une infraction.

Les dispositions du présent article ne sont pas applicables lorsque la publication est réalisée à la demande des personnes ayant la garde du mineur ou des autorités administratives ou judiciaires.

Article 39 quater

(Loi n° 66-500 du 11 juillet 1966 art. 4 Journal Officiel du 12 juillet 1966 date d'entrée en vigueur 1er novembre 1966)

(Loi n° 77-1468 du 30 décembre 1977 art. 16 Journal Officiel du 31 décembre 1977)

(Loi n° 92-1336 du 16 décembre 1992 art. 322 Journal Officiel du 23 décembre 1992 en vigueur le 1er mars 1994)

Il est interdit, moins de trente ans après la mort de l'adopté, de publier par le livre, la presse, la radiodiffusion, le cinématographe ou de quelque manière que ce soit, une information relative à la filiation d'origine d'une personne ayant fait l'objet d'une adoption plénière.

Les infractions à la disposition qui précède sont punies de 40000 F d'amende ; en cas de récidive un emprisonnement de deux ans pourra être prononcé.

Article 39 quinquies

(Loi n° 80-1041 du 23 décembre 1980 Journal Officiel du 24 décembre 1980)

(Loi n° 92-1336 du 16 décembre 1992 art. 322 et 329 Journal Officiel du 23 décembre 1992 en vigueur le 1er mars 1994)

(Loi n° 2000-516 du 15 juin 2000 art. 97 Journal Officiel du 16 juin 2000)

Le fait de diffuser, par quelque moyen que ce soit et quel qu'en soit le support, des renseignements concernant l'identité d'une victime d'une agression ou d'une atteinte sexuelles ou l'image de cette victime lorsqu'elle est identifiable est puni de 100 000 F d'amende.

Les dispositions du présent article ne sont pas applicables lorsque la victime a donné son accord écrit.

Article 39 sexies

(Inséré par Loi n° 95-73 du 27 janvier 1995 art. 28 Journal Officiel du 24 janvier 1995)

Le fait de révéler, par quelque moyen d'expression que ce soit, l'identité des fonctionnaires de la police nationale, de militaires de la gendarmerie nationale ou d'agents des douanes appartenant à des services ou unités désignés par arrêté du ministre intéressé et dont les missions exigent, pour des raisons de sécurité, le respect de l'anonymat, est puni d'une amende de 100 000 F.

Article 40

(Ordonnance du 6 mai 1944 Journal Officiel du 20 mai 1944)

(Loi n° 56-1327 du 29 décembre 1956 art. 7 finances Journal Officiel du 30 décembre 1956)

(Loi n° 92-1336 du 16 décembre 1992 art. 322 Journal Officiel du 23 décembre 1992 en vigueur le 1er mars 1994)

Il est interdit d'ouvrir ou d'annoncer publiquement des souscriptions ayant pour objet d'indemniser des amendes, frais et dommages intérêts prononcés par des condamnations judiciaires, en matière criminelle et correctionnelle, sous peine de six mois d'emprisonnement et de 300000 F d'amende , ou de l'une de ces deux peines seulement .

Article 41

(Loi n° 50-10 du 6 janvier 1950 art. 21 Journal Officiel du 7 janvier 1950)

(Ordonnance n° 58-1100 du 17 novembre 1958 art. 9 Journal Officiel du 18 novembre 1958)

(Loi n° 82-506 du 15 juin 1982 art. 5 Journal Officiel du 16 juin 1982)

Ne donneront ouverture à aucune action les discours tenus dans le sein de l'Assemblée nationale ou du Sénat ainsi que les rapports ou toute autre pièce imprimée par ordre de l'une de ces deux assemblées.

Ne donnera lieu à aucune action le compte rendu des séances publiques des assemblées visées à l'alinéa ci-dessus fait de bonne foi dans les journaux.

Ne donneront lieu à aucune action en diffamation, injure ou outrage, ni le compte rendu fidèle fait de bonne foi des débats judiciaires, ni les discours prononcés ou les écrits produits devant les tribunaux.

Pourront néanmoins les juges, saisis de la cause et statuant sur le fond, prononcer la suppression des discours injurieux, outrageants ou diffamatoires, et condamner qui il appartiendra à des dommages intérêts.

Pourront toutefois les faits diffamatoires étrangers à la cause donner ouverture, soit à l'action publique, soit à l'action civile des parties, lorsque ces actions leur auront été réservées par les tribunaux, et, dans tous les cas, à l'action civile des tiers.

Article 41-1

(inséré par Loi n° 85-1317 du 13 décembre 1985 art. 18 II Journal Officiel du 24 décembre 1985)

Pour l'application des dispositions des paragraphes 4 et 5 du présent chapitre, la communication audiovisuelle est regardée comme un mode de publication.

CHAPITRE V - DES POURSUITES ET DE LA REPRESSION

Paragraphe 1er : Des personnes responsables de crimes et délits commis par la voie de la presse

Article 42

(Ordonnance du 26 août 1944 art. 15 Journal Officiel du 30 août 1944)

(Loi n° 52-336 du 25 mars 1952 art. 4 Journal Officiel du 26 mars 1952)

Seront passibles, comme auteurs principaux des peines qui constituent la répression des crimes et délits commis par la voie de la presse, dans l'ordre ci-après, savoir :

1° Les directeurs de publications ou éditeurs, quelles que soient leurs professions ou leurs dénominations, et, dans les cas prévus au deuxième alinéa de l'article 6, de les codirecteurs de la publication ;

2° A leur défaut, les auteurs ;

3° A défaut des auteurs, les imprimeurs ;

4° A défaut des imprimeurs, les vendeurs, les distributeurs et afficheurs.

Dans les cas prévus au deuxième alinéa de l'article 6, la responsabilité subsidiaire des personnes visées aux paragraphes 2°, 3° et 4° du présent article joue comme s'il n'y avait pas de directeur de la publication, lorsque, contrairement aux dispositions de la présente loi, un codirecteur de la publication n'a pas été désigné.

Article 43

(Ordonnance du 26 août 1944 art. 15 Journal Officiel du 30 août 1944)

(Loi n° 52-336 du 25 mars 1952 art. 5 Journal Officiel du 26 mars 1952)

Lorsque les directeurs ou codirecteurs de la publication ou les éditeurs seront en cause, les auteurs seront poursuivis comme complices.

Pourront l'être, au même titre et dans tous les cas, les personnes auxquelles l'article 60 du Code pénal pourrait s'appliquer. Ledit article ne pourra s'appliquer aux imprimeurs pour faits d'impression, sauf dans le cas et les conditions prévus par l'article 107 du Code pénal sur les attroupements ou, à défaut de codirecteur de la publication, dans le cas prévu au deuxième alinéa de l'article 6.

Toutefois, les imprimeurs pourront être poursuivis comme complices si l'irresponsabilité pénale du directeur ou du codirecteur de la publication était prononcée par les tribunaux. En ce cas, les poursuites sont engagées dans les trois mois du délit ou, au plus tard, dans les trois mois de la constatation judiciaire de l'irresponsabilité du directeur ou du codirecteur de la publication.

Article 44

(Loi n° 52-336 du 25 mars 1952 art. 6 Journal Officiel du 26 mars 1952)

Les propriétaires des journaux ou écrits périodiques sont responsables des condamnations pécuniaires prononcées au profit des tiers contre les personnes désignées dans les deux articles précédents , conformément aux dispositions des articles 1382, 1383, 1384 du Code civil.

Dans les cas prévus au deuxième alinéa de l'article 6, le recouvrement des amendes et dommages intérêts pourra être poursuivi sur l'actif de l'entreprise.

Article 45

(Loi du 16 mars 1893))

(Loi du 10 janvier 1936 Journal Officiel du 12 janvier 1936)

Les infractions aux lois sur la presse sont déférées aux tribunaux correctionnels sauf :

a) Dans les cas prévus par l'article 23 en cas de crime;

b) Lorsqu'il s'agit de simples contraventions.

Article 46

L'action civile résultant des délits de diffamation prévus et punis par les articles 30 et 31 ne pourra, sauf dans les cas de décès de l'auteur du fait incriminé ou d'amnistie, être poursuivie séparément de l'action publique.

Paragraphe 2 : De la procédure

Article 47

(inséré par Ordonnance n° 45-2090 du 13 septembre 1945 Journal Officiel du 14 septembre 1945)

La poursuite des délits et contraventions de police commis par la voie de la presse ou par tout autre moyen de publication aura lieu d'office et à la requête du ministère public sous les modifications ci-après.

Article 48

(Ordonnance n° 45-2090 du 13 septembre 1945 Journal Officiel du 14 septembre 1945)

(Loi n° 53-184 du 12 mars 1953 Journal Officiel du 13 mars 1953)

(Loi n° 72-546 du 1 juillet 1972 Journal Officiel du 2 juillet 1972)

(Loi n° 2000-516 du 15 juin 2000 art. 98 et 100 Journal Officiel du 16 juin 2000)

1° Dans le cas d'injure ou de diffamation envers les cours, tribunaux et autres corps indiqués en l'article 30, la poursuite n'aura lieu que sur une délibération prise par eux en assemblée générale et requérant les poursuites, ou, si le corps n'a pas d'assemblée générale, sur la plainte du chef du corps ou du ministre duquel ce corps relève ;

1° bis Dans les cas d'injure et de diffamation envers un membre du Gouvernement, la poursuite aura lieu sur sa demande adressée au ministre de la justice ;

2° Dans le cas d'injure ou de diffamation envers un ou plusieurs membres de l'une ou de l'autre Chambre, la poursuite n'aura lieu que sur la plainte de la personne ou des personnes intéressées ;

3° Dans le cas d'injure ou de diffamation envers les fonctionnaires publics, les dépositaires ou agents de l'autorité publique autres que les ministres et envers les citoyens chargés d'un service ou d'un mandat public, la poursuite aura lieu, soit sur leur plainte, soit d'office sur la plainte du ministre dont ils relèvent ;

4° Dans le cas de diffamation envers un juré ou un témoin, délit prévu par l'article 31, la poursuite n'aura lieu que sur la plainte du juré ou du témoin qui se prétendra diffamé ;

5° Dans le cas d'offense envers les chefs d'Etat ou d'outrage envers les agents diplomatiques étrangers, la poursuite aura lieu sur leur demande adressée au ministre des affaires étrangères et par celui-ci au ministre de la justice ;

6° Dans le cas de diffamation envers les particuliers prévu par l'article 32 et dans le cas d'injure prévu par l'article 33, paragraphe 2, la poursuite n'aura lieu que sur la plainte de la personne diffamée ou injuriée. Toutefois, la poursuite, pourra être exercée d'office par le ministère public lorsque la diffamation ou l'injure aura été commise envers une personne ou un groupe de personnes à raison de leur origine ou de leur appartenance ou de leur non appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée ;

7° Dans le cas de diffusion de l'image d'une personne menottée ou entravée prévue par l'article 35 ter, la poursuite n'aura lieu que sur la plainte de la personne intéressée ;

8° Dans le cas d'atteinte à la dignité de la victime prévue par l'article 35 quater, la poursuite n'aura lieu que sur la plainte de la victime.

En outre, dans les cas prévus par les 2°, 3°, 4°, 5°, 6°, 7° et 8° ci-dessus, ainsi que dans les cas prévus aux articles 13 et 39 quinquies de la présent loi, la poursuite pourra être exercée à la requête de la partie lésée.

Article 48-1

(Loi n° 72-546 du 1 juillet 1972 art. 5 Journal Officiel du 2 juillet 1972)

(Loi n° 90-615 du 13 juillet 1990 art. 12 Journal Officiel du 14 juillet 1990)

(Loi n° 2001-434 du 21 mai 2001 art. 5 Journal Officiel du 23 mai 2001)

Toute association régulièrement déclarée depuis au moins cinq ans à la date des faits, se proposant, par ses statuts, de défendre la mémoire des esclaves et l'honneur de leurs descendants, de combattre le racisme ou d'assister les victimes de discrimination fondée sur leur origine nationale, ethnique, raciale ou religieuse, peut exercer les droits reconnus à la partie civile en ce qui concerne les infractions prévues par les articles 24 (dernier alinéa), 32 (alinéa 2) et 33 (alinéa 3), de la présente loi.

Toutefois, quand l'infraction aura été commise envers des personnes considérées individuellement, l'association ne sera recevable dans son action que si elle justifie avoir reçu l'accord de ces personnes.

Article 48-2

(inséré par Loi n° 90-615 du 13 juillet 1990 art. 13 Journal Officiel du 14 juillet 1990)

Toute association régulièrement déclarée depuis au moins cinq ans à la date des faits, qui se propose, par ses statuts, de défendre les intérêts moraux et l'honneur de la Résistance ou des déportés peut exercer les droits reconnus à la partie civile en ce qui concerne l'apologie des crimes de guerre, des crimes contre l'humanité ou des crimes ou délits de collaboration avec l'ennemi et en ce qui concerne l'infraction prévue par l'article 24 bis.

Article 48-3

(inséré par Loi n° 91-1257 du 17 décembre 1991 Journal Officiel du 19 décembre 1991)

Toute association régulièrement déclarée depuis au moins cinq ans à la date des faits et inscrite auprès de l'Office national des anciens combattants et victimes de guerre dans des conditions fixées par décret en Conseil d'Etat, qui se propose par ses statuts de défendre les intérêts moraux et l'honneur des anciens combattants et victimes de guerre et des morts pour la France, peut exercer les droits reconnus à la partie civile en ce qui concerne les délits de diffamation ou d'injures qui ont causé un préjudice direct ou indirect à la mission qu'elle remplit.

Article 49

(inséré par Ordonnance n° 45-2090 du 13 septembre 1945 Journal Officiel du 14 septembre 1945)

Dans tous les cas de poursuites correctionnelles ou de simple police, le désistement du plaignant ou de la partie poursuivante arrêtera la poursuite commencée.

Article 50

(inséré par Ordonnance n° 45-2090 du 13 septembre 1945 Journal Officiel du 14 septembre 1945)

Si le ministère public requiert une information, il sera tenu, dans son réquisitoire, d'articuler et de qualifier les provocations, outrages, diffamations et injures à raison desquels la poursuite est intentée, avec indication des textes dont l'application est demandée, à peine de nullité du réquisitoire de ladite poursuite.

Article 51

(inséré par Ordonnance n° 45-2090 du 13 septembre 1945 Journal Officiel du 14 septembre 1945)

Immédiatement après le réquisitoire, le juge d'instruction pourra, mais seulement en cas d'omission du dépôt prescrit par les articles 3 et 10 ci-dessus, ordonner la saisie de quatre exemplaires de l'écrit, du journal ou du dessin incriminé.

Toutefois, dans les cas prévus aux articles 24 (par. 1er et 3), 25, 36, et 37 de la présente loi, la saisie des écrits ou imprimés, des placards ou affiches, aura lieu conformément aux règles édictées par le Code de procédure pénale.

Article 52

(Ordonnance n° 45-2090 du 13 septembre 1945 Journal Officiel du 14 septembre 1945)

(Loi n° 93-1013 du 24 août 1993 art. 46 Journal Officiel du 25 août 1993 en vigueur le 2 septembre 1993)

Si la personne mise en examen est domiciliée en France, elle ne pourra être préventivement arrêtée, sauf dans les cas prévus aux articles 23, 24 (par. 1er et 3), 25, 27, 36 et 37 ci-dessus.

Article 53

(inséré par Ordonnance n° 45-2090 du 13 septembre 1945 Journal Officiel du 14 septembre 1945)

La citation précisera et qualifiera le fait incriminé, elle indiquera le texte de loi applicable à la poursuite.

Si la citation est à la requête du plaignant, elle contiendra élection de domicile dans la ville où siège la juridiction saisie et sera notifiée tant au prévenu qu'au ministère public.

Toutes ces formalités seront observées à peine de nullité de la poursuite.

Article 54

(inséré par Ordonnance n° 45-2090 du 13 septembre 1945 Journal Officiel du 14 septembre 1945)

Le délai entre la citation et la comparution sera de vingt jours outre un jour par cinq myriamètres de distance.

Toutefois, en cas de diffamation ou d'injure pendant la période électorale contre un candidat à une fonction électorale, ce délai sera réduit à vingt-quatre heures, outre le délai de distance, et les dispositions des articles 55 et 56 ne seront pas applicables.

Article 55

(inséré par Ordonnance n° 45-2090 du 13 septembre 1945 Journal Officiel du 14 septembre 1945)

Quand le prévenu voudra être admis à prouver la vérité des faits diffamatoires, conformément aux dispositions de l'article 35 de la présente loi, il devra, dans le délai de dix jours après la signification de la citation, faire signifier au ministère public ou au plaignant au domicile par lui élu, suivant qu'il est assigné à la requête de l'un ou de l'autre :

1° Les faits articulés et qualifiés dans la citation, desquels il entend prouver la vérité ;

2° La copie des pièces ;

3° Les noms, professions et demeures des témoins par lesquels il entend faire la preuve.

Cette signification contiendra élection de domicile près le tribunal correctionnel, le tout à peine d'être déchu du droit de faire la preuve.

Article 56

(inséré par Ordonnance n° 45-2090 du 13 septembre 1945 Journal Officiel du 14 septembre 1945)

Dans les cinq jours suivants, en tous cas moins de trois jours francs avant l'audience, le plaignant ou le ministère public, suivant le cas, sera tenu de faire signifier au prévenu, au domicile par lui élu, les copies des pièces et les noms, professions et demeures des témoins par lesquels il entend faire la preuve du contraire sous peine d'être déchu de son droit.

Article 57

(inséré par Ordonnance n° 45-2090 du 13 septembre 1945 Journal Officiel du 14 septembre 1945)

Le tribunal correctionnel et le tribunal de police seront tenus de statuer au fond dans le délai maximum d'un mois à compter de la date de la première audience.

Dans le cas prévu à l'alinéa 2 de l'article 54, la cause ne pourra être remise au-delà du jour fixé pour le scrutin.

Article 58

(Ordonnance n° 45-2090 du 13 septembre 1945 Journal Officiel du 14 septembre 1945)

(Loi n° 81-759 du 6 août 1981 Journal Officiel du 7 août 1981)

Le droit de se pourvoir en cassation appartiendra au prévenu et à la partie civile quant aux dispositions relatives à ses intérêts civils. Le prévenu sera dispensé de se mettre en état.

La partie civile pourra user du bénéfice de l'article 585 du Code de procédure pénale sans le ministère d'un avocat à la Cour de cassation.

Article 59

(inséré par Ordonnance n° 45-2090 du 13 septembre 1945 Journal Officiel du 14 septembre 1945)

Le pourvoi devra être formé, dans les trois jours au greffe de la cour ou du tribunal qui aura rendu la décision. Dans les vingt-quatre heures qui suivront, les pièces seront envoyées à la Cour de cassation, qui jugera d'urgence dans les dix jours à partir de leur réception.

L'appel contre les jugements ou le pourvoi contre les arrêts des cours d'appel qui auront statué sur les incidents et exceptions autres que les exceptions d'incompétence ne sera formé, à peine de nullité, qu'après le jugement ou l'arrêt définitif et en même temps que l'appel ou le pourvoi contre ledit jugement ou arrêt.

Toutes les exceptions d'incompétence devront être proposées avant toute ouverture du débat sur le fond : faute de ce, elles seront jointes au fond et il sera statué sur le tout par le même jugement.

Article 60

(inséré par Ordonnance n° 45-2090 du 13 septembre 1945 Journal Officiel du 14 septembre 1945)

Sous réserve des dispositions des articles 50, 51, et 52 ci-dessus, la poursuite des crimes aura lieu conformément au droit commun.

Paragraphe 3 : Peines complémentaires, récidive, circonstances atténuantes, prescription

Article 61

(inséré par Ordonnance n° 45-2090 du 13 septembre 1945 Journal Officiel du 14 septembre 1945)

S'il y a condamnation, l'arrêt pourra, dans les cas prévus aux articles 24 (par. 1er et 3), 25, 36 et 37, prononcer la confiscation des écrits ou imprimés, placards ou affiches saisis et, dans tous les cas, ordonner la saisie et la suppression ou la destruction de tous les exemplaires qui seraient mis en vente, distribués ou exposés aux regard du public. Toutefois, la suppression ou la destruction pourra ne s'appliquer qu'à certaines parties des exemplaires saisis.

Article 62

(inséré par Ordonnance n° 45-2090 du 13 septembre 1945 Journal Officiel du 14 septembre 1945)

En cas de condamnation prononcée en application des articles 23, 24 (alinéas 1er et 2), 25 et 27, la suspension du journal ou du périodique pourra être prononcée par la même décision de justice pour une durée qui n'excédera pas trois mois. Cette suspension sera sans effet sur les contrats de travail qui liaient l'exploitant lequel reste tenu de toutes les obligations contractuelles ou légales en résultant.

Article 63

(Loi n° 72-546 du 1 juillet 1972 Journal Officiel du 2 juillet 1972)

L'aggravation des peines résultant de la récidive ne sera applicable qu'aux infractions prévues par les articles 24 (alinéa 5), 32 (alinéa 2) et 33 (alinéa 3) de la présente loi .

En cas de conviction de plusieurs crimes ou délits prévus par la présente loi, les peines ne se cumuleront pas, et la plus forte sera seule prononcée.

Article 64

(Loi n° 92-1336 du 16 décembre 1992 art. 323 Journal Officiel du 23 décembre 1992 en vigueur le 1er mars 1994)

(Loi n° 2000-516 du 15 juin 2000 art. 95 Journal Officiel du 16 juin 2000)

Lorsque ont été ordonnées en référé des mesures limitant par quelque moyen que ce soit la diffusion de l'information, le premier président de la cour d'appel statuant en référé peut, en cas d'appel, arrêter l'exécution provisoire de la décision si celle-ci risque d'entraîner des conséquences manifestement excessives.

Article 65

(Loi n° 93-2 du 4 janvier 1993 art. 52 Journal Officiel du 5 janvier 1993)

L'action publique et l'action civile résultant des crimes, délits et contraventions prévus par la présente loi se prescriront après trois mois révolus, à compter du jour où ils auront été commis ou du jour du dernier acte d'instruction ou de poursuite s'il en a été fait.

Toutefois, avant l'engagement des poursuites, seules les réquisitions aux fins d'enquête seront interruptives de prescription. Ces réquisitions devront, à peine de nullité, articuler et qualifier les provocations, outrages, diffamations et injures à raison desquels l'enquête est ordonnée.

Les prescriptions commencées à l'époque de la publication de la présente loi, et pour lesquelles il faudrait encore, suivant les lois existantes, plus de trois mois à compter de la même époque, seront, par ce laps de trois mois, définitivement accomplies.

Article 68

Sont abrogés les édits, lois, décrets, ordonnances, arrêtés, règlements, déclarations généralement quelconques, relatifs à l'imprimerie, à la librairie, à la presse périodique ou non périodique, au colportage, à l'affichage, à la vente sur la voie publique et aux crimes et délits prévus par les lois sur la presse et les autres moyens de publication, sans que puissent revivre les dispositions abrogées par les lois antérieures.

Est également abrogé le second paragraphe de l'article 31 de la loi du 10 août 1871 sur les conseils généraux, relatif à l'appréciation de leurs discussions par les journaux.

ANNEXE II :

Loi 60-12 du 30 juin 1960 relative à la liberté de presse au Bénin

ANNEXE III :

Loi n° 97-010 du 20 août 1997 portant libéralisation de l'espace audiovisuel et dispositions pénales spéciales relatives aux délits en matière de presse et de communication audiovisuelle en République du Bénin.

ANNEXE IV :

L'affaire Clearstream

ESSAI DE RESUME DE L'AFFAIRE CLEARSTREAM

Les investigations portent sur la chambre de compensation internationale Cedel International, basé au Luxembourg, qui deviendra Cedel-Clearstream puis Clearstream . Ernest Backes, ancien dirigeant de Cedel International, et Denis Robert soutiennent que cette société entretient des comptes occultes qui permettraient des transferts illégaux internationaux.

Les listings de Clearstream

Des sources ont communiqué à Denis Robert des listings informatiques de comptes ouverts chez Clearstream. La chambre de compensation luxembourgeoise n'en a jamais contesté l'authenticité et a porté plainte pour viol du secret bancaire.

Ces fichiers recensent les principales banques du monde entier utilisatrices du système informatique de compensation mis en place par Clearstream. On y découvre que les établissements bancaires multiplient les filiales dans les paradis fiscaux et les paradis bancaires et ouvrent des comptes au nom de trusts anonymes.

De 2004 à 2006 se développe l'affaire du corbeau de Clearstream (Affaire Clearstream 2). Les enquêteurs soupçonnent que le corbeau utilise les listings de Denis Robert comme base de crédibilité pour sa manipulation. Au cours de deux auditions comme témoin en octobre 2005 et en mars 2003, Denis Robert a déclaré avoir remis à Imad Lahoud deux cédéroms recensant plus de 33 000 établissements clients de Clearstream. A l'époque, Imad lahoud travaillait pour la DGSE sur le financement des réseaux terroristes islamistes qui aurait pu transiter par Clearstream.

Les comptes de personnes physiques

En tant que chambre de compensation, Cedel International et Clearstream ne devraient avoir que des comptes de banques ou d'établissements financiers. Denis Robert assure que des personnes physiques apparaissent bien sur les listings de Cedel International et Clearstream.

Dans un entretien publié jeudi 20 avril 2006 sur le site internet de la revue Challenges, le responsable des relations presse de Clearstream, Bruno Rossignol, a affirmé à nouveau que la chambre de compensation ne fournit pas de compte aux personnes physiques. Dans un droit de réponse, Denis Robert rappelle avec Pascal Lorent, co-auteur de documentaires sur Clearstream, que "des noms de particuliers apparaissent par dizaines dans les listes que nous nous sommes procurées".

Le 28 avril 2006, des comptes nominatifs issus de listings de Clearstream sont publiés sur le blog de Denis Robert.

NB: Les protagonistes de cette affaire sont présumés innocents et nient toute implication.

AFFAIRE CLEARSTREAM

Mon enquête dit la vérité, par Denis Robert

Paru dans Libération du 17 mai 2006.

Je suis dans l'oeil du cyclone depuis quelques semaines. Ce n'est pas un choix de ma part. C'est ainsi. Depuis qu'Imad Lahoud est venu me voir à Metz, j'ai constamment observé, cherchant la vérité dans cet imbroglio où les intérêts des uns et des autres s'imbriquent et se heurtent tellement que tout le monde s'y perd.

Imad Lahoud s'est présenté à moi comme un broker. Je lui ai remis le listing Clearstream 2001 parce qu'il me l'a demandé pour éclairer un dossier (où il se disait victime) et parce qu'il m'a proposé de m'aider à avancer dans mon enquête. Je prépare un livre sur le sujet, je suis dans une logique de journaliste et d'écrivain. J'ai compris plus tard qu'il travaillait pour la DGSE, les services étant intéressés par le rôle éventuel joué par Clearstream dans la dissimulation de diverses transactions liées au terrorisme.

Un rapport sortira de ce travail, montrant, une fois de plus, le rôle de cette entreprise dans l'opacification des transactions financières. La presse en a fait état, accréditant ainsi ce que j'explique depuis longtemps. J'ai remis ce même listing, qui a servi de base aux lettres du corbeau, à Ernest Backes, contrairement à ce que ce dernier affirme dans Libération du 13 mai. Ernest, coauteur avec moi de mon premier livre sur Clearstream (Révélation$, les Arènes, 2001), détenait déjà un listing 2000 où les mêmes noms propres apparaissaient (Gomez, Martinez, mais avec d'autres prénoms). Le détail est important et démontrable, car je n'ai bien évidemment jamais ajouté d'autres noms dans ce listing. Il ne figurait à l'époque aucun nom d'hommes politiques ou d'industriels ou de vedettes du show-biz.

Je ne suis l'auteur d'aucune lettre, d'aucune enveloppe et ne suis en rien lié à ces manipulations. Ernest Backes, qui en a été l'un des cadres fondateurs, a quitté la firme en 1982. I l m'a permis de comprendre au début de mon enquête le fonctionnement de ce qui s'appelait alors Cedel et qui deviendra Clearstream. D'habitude, les auteurs ne mettent pas le nom de leur source sur la couverture de leur livre. Je l'ai fait, lui cédant la moitié des droits. Nos destins se sont ensuite séparés. Ernest Backes n'a pas accepté que j'aie voulu rencontrer d'autres informateurs et prendre d'autres contacts.

J'ai écrit un second tome de mon enquête, la Boîte noire, en 2002, où il n'était plus qu'un protagoniste parmi d'autres, à son grand dam. Il vit également sous la pression des procédures harassantes de Clearstream et de la magistrature luxembourgeoise, qui lui conseille de prendre ses distances avec moi.

Dans Libération du 13 mai, il minimise en effet à dessein le rôle de Régis Hempel, vice-président de Clearstream dont il était le responsable informatique, avec plus de 150 informaticiens de haut niveau sous ses ordres. Quand Régis Hempel explique devant la mission parlementaire ou les tribunaux français, sous serment, qu'il était chargé d'effacer les traces de transactions financières portant, quotidiennement, sur plusieurs dizaines de millions de dollars, il est crédible.

Clearstream a tenté de l'empêcher de parler en portant plainte pour infraction au devoir de réserve (et non pour diffamation). La firme a perdu en première instance et fait appel. Cet élément est fondamental pour qui s'intéresse à l'affaire Clearstream 1 ou 2. C'est ce contact avec Hempel que cherchait d'abord Imad Lahoud.

Je ne savais pas que le juge Van Ruymbeke avait vu Jean-Louis Gergorin avant l'envoi des lettres. Je l'ai appris en lisant le Canard enchaîné. De même, je n'ai jamais dit que Lahoud m'avait confié que le corbeau était Rondot, puis Juillet. Il m'avait dit qu'il avait pour contact, référent, protecteur, ces deux pontes des services secrets. Quant aux listes originelles qui ont servi de base à mes livres, elles n'ont jamais été remises en cause par Clearstream. Les tribunaux ont, à plusieurs reprises, estimé mon enquête suffisamment sérieuse pour ne pas me condamner du chef de diffamation quand j'ai mis en cause la multinationale et son système de transfert de valeurs.

Si le système Clearstream est légal, son dévoiement est évident. Ce sont ses clients, et parmi eux des particuliers, qui blanchissent ou noircissent des fonds. Clearstream ne blanchit pas, c'est un outil idéal pour dissimuler et effacer les traces entre clients. La nuance est de taille. Et le ou les corbeaux l'ont bien compris. Toutes ces manipulations, c'est l'évidence aujourd'hui, n'ont pu exister que parce que mon enquête est solide. C'est là que malheureusement j'interviens.

Sources :

· Stéphane Denis, Clearstream : le général Rondot parle, Le Figaro, 2 mai 2005 ;

· Laurent Zecchini, Affaire Clearstream : la version du général Philippe Rondot, Le Monde, 2 mai 2005 ;

· Eric Decouty, Clearstream : le corbeau traqué dans les allées du pouvoir, Le Figaro, 18 avril 2006 ;

· Clearstream-Sarkozy : le mystère s'éclaircit, L'Express, 19 janvier 2006

· Les protagonistes, L'AFFAIRE CLEARSTREAM , PORTRAITS, Nouvel Observateur, 30 avril 2006 ;

· Les coulisses d'une affaire d'État, L'Express, 13 décembre 2004

· Frégates : L'affaire d'État qui fait trembler toute la classe politique, Le Point, 8 juillet 2004 ;

· Clearstream: en attendant Dominique de Villepin, Le Monde, 20 septembre 2006 ;

· http://fr.wikipedia.org/wiki/Affaire_Clearstream_2

ANNEXE V :

AFFAIRE DU RAINBOW WARRIOR

Les faits

En juillet 1985, le Rainbow Warrior, bateau de l'organisation écologiste Greenpeace mouille à Auckland en Nouvelle-Zélande. Son but est d'emmener d'autres bateaux vers l'atoll de Mururoa pour protester contre les essais nucléaires français et les gêner dans la mesure du possible.

Le gouvernement français (sous la présidence de François Mitterrand) fait appel à la DGSE (Direction Générale de la Sécurité Extérieure) pour parer à cette menace. Probablement à la demande explicite du ministre de la Défense, Charles Hernu, l'amiral Pierre Lacoste, chef des Services secrets français, lance l'opération « Satanic » dans l'urgence. Malgré les protestations des officiers de la Direction des opérations, les délais indispensables à la préparation et aux reconnaissances ne sont pas respectés. Deux agents de la DGSE, opérant sous la fausse identité (et sous de faux passeports suisses) des époux Turenge (Dominique Prieur alias Sophie Turenge et Alain Mafart alias Alain Turenge) sont chargés de mener l'opération. Le plan consiste à placer sous la coque du navire deux charges explosives, une première de faible puissance destinée à faire sortir les occupants du bateau alors à quai, une seconde de forte puissance destinée à le couler. Ces deux agents sont chargés de réaliser les repérages alors qu'une deuxième équipe arrivée en voilier et composée de trois agents apporte le matériel. Les trois agents du voilier l'Ouvéa sont des nageurs de combats.

L'opération se déroule le 10 juillet 1985. Le matériel est transféré de la camionnette des faux époux Turenge dans le canot pneumatique des trois nageurs de combat. Deux des nageurs posent les bombes et le troisième pilote le canot. Le pilote sera ensuite identifié comme l'homme au bonnet rouge et l'Express affirmera qu'il s'agit de Gérard Royal (frère de Ségolène Royal) devenu ensuite lieutenant-colonel avant de quitter l'armée. À 23h50, le navire est coulé mais le photographe néerlandais, d'origine portugaise, Fernando Pereira, parti récupérer ses équipements photographiques après la première explosion, meurt dans la seconde. En outre, les faux époux Turenge sont facilement arrêtés par la police néo-zélandaise d'Auckland à cause de la camionnette qu'ils ont louée pour récupérer les plongeurs chargés de placer les explosifs. Un concours de circonstances fait que, un certain nombre de cambriolages ayant précédemment eu lieu sur le port, un vigile placé là en surveillance, voyant cette camionnette attendant dans un coin discret note son numéro d'immatriculation, ce qui permet à la police de réagir rapidement.

Ils seront définitivement identifiés comme étant les poseurs de bombe grâce à leurs empreintes digitales qui furent retrouvées sous le canot pneumatique qui avait servi à poser la bombe. A cette époque, la technique pour relever des empreintes sur un objet ayant séjourné dans l'eau (comme ce fût le cas pour le dessous du canot) était très peu connue. Malheureusement pour les faux époux Turenge, une équipe d'experts internationaux se trouvait sur place à cette époque par pur hasard et c'est eux qui mirent à disposition leur savoir-faire tout nouveau et relevèrent les empreintes qui, quelques mois auparavant, seraient restées inexploitables.

Dès le 12 juillet à 9h du matin, la police néo-zélandaise interpelle deux touristes suisses munis de faux papiers, les "faux époux Turenge" , qui sont en fait les deux agents de la DGSE, Alain Mafart et Dominique Prieur. Méfiant, le surintendant Alban Galbraith, chef de la Criminal Investigation Branch envoie 2 télex, l'un à Londres, l'autre à Berne. La réponse arrive le 14 juillet : ces passeports sont des faux. La presse néo-zélandaise commence à mettre en cause les services spéciaux français.

Ils sont inculpés de meurtre le 23 juillet. Le Premier ministre néo-zélandais, David Lange, accuse des "éléments étrangers" d'avoir pris part à l'attentat, visant implicitement la France. Le 26 juillet, la justice néo-zélandaise lance un mandat d'arrêt international contre les passagers du voilier Ouvéa, qui a levé l'ancre d'Auckland la veille du sabotage et contre l'agent de la DGSE qui avait infiltré l'organisation avant l'opération pour faire des repérages.

Alors que le ministre nie toute implication de la DGSE, l'imminence de la publication de documents compromettants décide François Mitterrand à commander le 6 août un rapport au conseiller d'État Bernard Tricot, qui conclura le 26 août à blanchir la DGSE, suscitant même les doutes du Premier ministre Laurent Fabius. Après la révélation, le 17 septembre par le quotidien Le Monde, d'une troisième équipe alors que la défense de la France s'appuyait sur l'impossibilité pour les faux époux Turenge et les hommes de l'Ouvéa d'avoir commis l'attentat, le scandale rebondit. Le surlendemain, le Président réclame à son Premier ministre des sanctions. Le 20 septembre, le ministre de la Défense Charles Hernu démissionne et l'amiral Pierre Lacoste est limogé. Le 22, Laurent Fabius finit par admettre à la télévision que les services secrets français avaient mené l'attaque du Rainbow Warrior.

Le 4 novembre 1985, Alain Mafart et Dominique Prieur comparaissent devant la cour d'Auckland pour les premières auditions; ils plaident coupable d'homicide involontaire. Le 22 novembre, les agents français sont condamnés à 10 ans de prison. Ils sont transférés en juillet 1986 sur l'atoll de Hao puis rapatriés en France.

Le procès a été filmé malgré l'opposition des français et sera diffusé sur une chaîne nationale à compter du 26 septembre 2006. Les agents français ont été déboutés par la cour suprême néo-zélandaise de leur opposition à la diffusion de la vidéo du procès.

Rappelons qu'il avait été envisagé par les services français de dégrader le gazole du navire en déversant des bactéries dans les réservoirs, avant de retenir l'option de la bombe.

Le 29 septembre 2006, Antoine Royal déclare à la presse que son frère Gérard Royal, se serait vanté d'avoir lui-même posé la bombe, ce que l'intéressé dément par la suite. Le premier ministre a exclu toute nouvelle action concernant le Rainbow Warrior compte tenu des engagements internationaux pris entre la France et la Nouvelle Zélande.

Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Affaire_du_Rainbow_Warrior

BIBLIOGRAPHIE

OUVRAGES GENERAUX

1- BOUVENET (Gaston-Jean) et HUTIN (Paul), Recueil annoté des textes de droit pénal applicables en Afrique Occidentale Française, éd. Union Française, Paris, 797 p.

2- DEBBASCH (Charles) et Pontier (Jean-Marie), Introduction à la politique, Dalloz, 2000, 453 p.

3- DEGOFFE (Michel), Droit de la sanction non pénale, Economica, 2000, 375 p.

4- KAMTO (Maurice), Pouvoir et droit en Afrique noire, L.G.D.J., Paris, 1987, 384 p.

5- MACOVEI (Monica), Liberté d'expression, Précis n°2 sur les droits de l'homme, Conseil de l'Europe, juillet 2003, 65 p.

6- MERLE (Roger) et VITU (André), Traité de droit criminel, tome 1, 7ème éd., CUJAS, Paris, 1068 p.

7- MONTESQUIEU, De l'esprit des lois, Gallimard, Paris, 1995, vol I, 604 p. 

8- NEVEU (Erik), Sociologie des mouvements sociaux, La Découverte, Paris, 3è éd., 2002, 129 p.

9- PRADEL (Jean), Droit pénal comparé, Précis Dalloz, 1995, 733 p.

10- RIVERO (Jean), Les libertés publiques, tome 2, le régime des principales libertés, Thémis, PUF, 417 p.

11- ROUSSEAU (Jean-Jacques), Du contrat social, Paris, Flammarion, 1992, 256 p.

12- WACHSMANN (Patrick), Libertés publiques, 3è éd., Dalloz, 2000, 542 p.

OUVRAGES SPECIALISES

1- ADJOVI (V. Emmanuel), Les instances de régulation des médias en Afrique de l'ouest, le cas du Bénin, Karthala, Fès, 2003, 278 p.

2- CORNU (Daniel), Ethique de l'information, Que sais-je, n°3252, PUF, 1997. 139 p.

3- CORNU (Daniel), Journalisme et vérité, pour une éthique de l'information, LABOR et FIDES, 1994, 510 p.

4- FRERE (Marie-Soleil), Presse et démocratie en Afrique francophone, les mots et les maux de la transition au Bénin et au Niger, Karthala, Paris, 2000, 540 p.

5- LIBOIS (Boris), Les médias entre droit et pouvoir, redéfinir la liberté de la presse, éd. Université de Bruxelles, 1994, 124 p.

6- PIGEAT (Henri) et LEPRETTE (Jean), La liberté de la presse, le paradoxe français, PUF, 2002, 188 p.

7- PIGEAT (Henri) et HUTEAU (Jean), Ethique et qualité de l'information, PUF, 2003, 180 p.

THESE ET ARTICLES DE DOCTRINE

1- ADJOVI (V. Emmanuel), Affairisme médiatique au Bénin, in politique africaine, n°92, p. 158.

2- BIGOT (Christophe), Le champ d'application de l'article 1382 du Code civil en matière de presse, in Liberté de la presse et droits de la personne, Sous la dir. de DUPEUX Jean-Yves et LACABARATS Alain, Dalloz, Paris, 1997, 163 pp. 63-80.

3- BURGELIN (Jean-François), Le point sur l'application de la loi du 29 juillet 1881 devant les juridictions civiles, in Liberté de la presse et droits de la personne, Sous la dir. de DUPEUX Jean-Yves et LACABARATS Alain, Dalloz, Paris, 1997, pp. 39-53.

4- CARBONNIER (Jean), Le silence de la gloire, D. 1951. Chron. 119. rédigée à l'occasion de l'arrêt dit Branly, (Cass. civ. 27 févr. 1951. 329, JCP 1951. II. 6193).

5- CHARRON J., Les relations entre les élus et les journalistes parlementaires à l'Assemblée nationale du Québec: une analyse stratégique, Sainte-Foy, Université Laval, thèse de PHD. en science politique, octobre 1990, 606 p.

6- FEYDEAU Marie-Thérèse, Le juge civil et l'application de la loi sur la presse, in Liberté de la presse et droits de la personne, Sous la dir. de DUPEUX Jean-Yves et LACABARATS Alain, Dalloz, Paris, 1997, pp.55-58.

7- JONGEN (François), Quand un juge mord un journaliste (contribution à une réhabilitation de la responsabilité pénale des médias), in Mélanges à Michel HANOTIAU, Bruylan, Bruxelles, 2000, pp. 53-88.

8- LAMBERT (Pierre), Liberté de la presse, la protection de la réputation d'autrui et la Convention européenne des droits de l'homme, in Liber Amicorum EISSEN (M-A.), Bruylant, L.G.D.J., 1995, pp. 271-278.

9- LANDRY (Bruno), L'application des règles de procédure de la loi du 29 juillet 1881 devant la juridiction civile : point de vue d'un avocat, in Liberté de la presse et droits de la personne, Sous la dir. de DUPEUX Jean-Yves et LACABARATS Alain, Dalloz, Paris, 1997, pp. 59-62.

10- LEGROS (Pierre), Liberté de la presse, immunité pénale et hiérarchie des valeurs, in Mélanges offerts à Michel HANOTIAU, Bruylan, Bruxelles, 2000, pp. 113- 121.

11- LIBOIS (Boris), Liberté de la communication ou liberté des médias ? , in Mélanges offerts à Michel HANOTIAU, Bruylan, Bruxelles, 2000, pp. 123-137.

12- MAZEAUD (Henry) L'« absorption » des règles juridiques par le principe de responsabilité civile, D.H., 1935, Chron. 5.

13- MONTERO (Etienne), La responsabilité civile des médias, in Prévention et réparation des préjudices causés par les médias, sous la dir. de STROWEL A. et TULKENS F., Bruxelles, Larcier, 1998, pp. 93-134.

14- ROLLAND (Patrice), Du délit d'opinion dans la démocratie française, in Pouvoir et Liberté, Etudes offertes à Jacques Mourgeon, Bruylan, Bruxelles, 1998, pp.645-670.

15- ROUJOU (de Boubée), La loi du 17 janvier 1975 sur l'interruption volontaire de grossesse, D., 1975. Chron., p. 209 et s.

16- WACHSMANN (Patrick)., Liberté d'expression, in Libertés et droits fondamentaux, sous la direction de CABRILLAC Rémy, FRISON-ROCHE (Marie-Anne) et REVET Thierry, 10è éd., Dalloz, Paris, 2004, pp. 369-400.

17- WAQUET (Claire), L'application de l'article 1382 du Code civil à la liberté d'expression et au droit de la presse, in Liberté de la presse et droits de la personne, Sous la dir. de DUPEUX Jean-Yves et LACABARATS Alain, Dalloz, Paris, 1997, pp. 80-85.

LOIS, ORDONNANCES, DECISIONS

1- Loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de presse.

2- Convention européenne des droits de l'homme du 4 novembre 1950.

3- Loi 60-12 du 30 juin 1960 sur la liberté de presse au Bénin.

4- Ordonnance n°25 P.R. /M.J.L., du 7 août 1967, portant Code de procédure pénale en république du Bénin.

5- Loi n° 90-32 du 11 décembre 1990 portant Constitution de la République du Bénin.

6- Loi organique n°92-021 du 21 août 1992 relative à la Haute Autorité de l'Audiovisuel et de la Communication.

7- Loi n° 97-010 du 20 août 1997 portant libéralisation de l'espace audiovisuel et dispositions pénales spéciales relatives aux délits en matière de presse et de communication audiovisuelle en République du Bénin.

8- Loi n°2002-07 24 août 2002, portant Code des personnes et de la famille en République du Bénin.

9- Décision n°05-154/HAAC du 16 septembre 2005 portant réglementation de la carte de presse en république du Bénin.

RAPPORT, REVUE ET RECUEIL

1- ODEM, Rapport national sur l'état de la liberté de la presse au Bénin, 1ère édition, 2005, COPEF, 172 p.

2- Les cahiers de l'alternance, Rôle des médias dans un régime démocratique, n°3, Fondation Konrad Adenaeur, p.47.

3- Cour constitutionnelle, Recueil des décisions et avis, 1995.

ACTES DE COLLOQUES

1- AWOUDO (François), La problématique de dépénalisation des délits de presse au Bénin : intérêt pour le journaliste et la société, contribution au séminaire atelier sur la législation en matière d'information au Bénin, Abomey-Calavi, le 23 mars 2006.

2- Journaliste En Danger (JED), Plaidoyer pour une dépénalisation des délits de presse en république démocratique du Congo, Institut PANOS Paris et la Coopération britannique, mai 2004, 43 p.

AUTRES

1- GUILLIEN (Raymond) et VINCENT (Jean), Lexique des termes juridiques, 14è éd., Dalloz, 2003, 619 p.

2- MENGUE (ME ENGOUANG Fidèle), Cours de méthodologie, DEA, Droits de la personne et de la démocratie, année académique 2004-2005.

TABLES DES MATIERES

INTRODUCTION

Première partie : 8

CHAPITRE 1 : LEGITIMITE DE LA DEPENALISATION. 10

Section 1 : La dépénalisation, une exigence propre à la société démocratique. 10

Paragraphe 1 : L'exaltation du droit du peuple à l'information. 11

A. Le combat perdu des partisans de la liberté absolue de la presse. 11

B. La question de la nécessité de la responsabilité pénale de la presse 13

Paragraphe 2 : Une exigence conforme aux textes fondamentaux. 15

A. Le maintien de la relativité de la liberté de presse. 15

B.Une exigence en faveur de la démocratie. 16

Section 2 : La dépénalisation, une limitation républicaine de la liberté de presse. 18

Paragraphe 1 : La liberté de presse, un fondement essentiel de la démocratie. 18

A.La démocratie cadre d'éclosion et de protection de la liberté de presse. 18

B. La liberté de presse, facteur de promotion de la liberté humaine. 19

Paragraphe 2 : La dépénalisation, mécanisme de promotion du rôle de la presse. 21

A. Rôle de la presse béninoise dans l'avènement de la démocratie. 21

B. La presse, chien de garde de la démocratie. 22

CHAPITRE 2 : EFFICACITE DE LA DEPENALISATION DES DELITS                           PRESSE. 25

Section 1 : L'accroissement des garanties et du devoir de responsabilité du journaliste. 25

Paragraphe 1 : Le besoin de sécurité du journaliste 26

A.Garantie du besoin de sécurité du journaliste. 26

B.L'attitude de souplesse dans l'exécution des décisions de justice. 27

Paragraphe 2: La qualité de l'information. 29

A. La disponibilité des sources d'informations. 29

B. L'engouement pour le journalisme d'investigations. 31

Section 2 : L'élargissement de l'espace public de libre discussion. 32

Paragraphe 1 : La question du caractère obsolète de certaines sanctions. 33

A.La répression de l'offense au Chef de l'Etat. 33

B.La sanction de certaines publications interdites. 34

Paragraphe 2 : Le caractère obsolète de certaines sanctions en matière de presse, un point de vue contestable 36

A. la relativité des législations 36

B. Les réactions sociales contre les infractions de presse 37

Seconde partie : 40

CHAPITRE 1 : LA QUESTION DES MODALITES DE SUPPRESSION DE LA RESPONSABILITE PENALE. 42

Section 1 : Dépénalisation des délits de presse ou de l'ensemble des manifestations de                    la liberté d'expression. 42

Paragraphe 1 : Pourquoi une dépénalisation partielle ? 43

A. Les justifications de la suggestion 43

B. Une solution peu satisfaisante. 44

Paragraphe 2 : Dépénalisation de l'ensemble des manifestations de la liberté 45

d'expression. 45

A. Un souci de cohérence 45

B. Une solution difficile en pratique. 47

Section 2 : Le sort de la loi 60-12 du 30 juin 1960 sur la liberté de la presse devant le 49

juge civil. 49

Paragraphe 1 : Application intégrale de la loi 60-12 du 30 juin 1960 devant le juge civil. 49

A.Une application réalisable. 49

B.Le rejet de la fonction substitutive de l'article 1382 du Code civil 51

Paragraphe 2 : L'intervention du droit commun de la responsabilité civile en 52

matière de presse. 52

A. L'admission de la fonction complétive de l'article 1382 du Code civil 53

B.Les limites à la vocation complétive de l'article 1382 du code Civil en matière de presse. 54

CHAPITRE 2 : LES CONDITIONS LIEES A LA PROFESSION. 56

Section 1 : Les préalables liés à l'organe de presse et à ses animateurs. 56

Paragraphe 1 : Nécessaire émergence des entreprises de presse 56

A. Des structures financièrement fragiles. 57

B. La loi du marché. 58

Paragraphe 2 : L'accès à la profession 59

A. Le critère de qualification 59

B. Le critère d'identification 61

Section 2 : Les exigences liées à l'éthique et à la qualité de l'information. 62

Paragraphe 1 : L'éthique dans l'information, une question décisive pour la démocratie 62

A. Les menaces de l'activité sur la démocratie 63

B. Ethique et déontologie comme éléments de légitimité du journaliste 64

Paragraphe 2 : Les préalables liés aux organes de régulation et d'autorégulation 66

A. L'ODEM, pour plus de déontologie dans les médias 66

B. Le renforcement des capacités de contrôle de la HAAC 68

CONCLUSION

Annexes ...................................................................................76

Bibliographie..................................................................................133

Table des matières ............................................................................138

* 144 MONTERO (Etienne), La responsabilité civile des médias, in Prévention et réparation des préjudices causés par les médias, sous la dir. de STROWEL A. et TULKENS F., Bruxelles, Larcier, 1998, p.134.

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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry