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Réfugiés Hmong à  Montreuil-Bellay (Maine-et-Loire) - rapports aux lieux et diaspora

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par Pilippe MICHEL-COURTY
Université de POITIERS - Migrinter - Master 2 2007
  

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Migrations Internationales : Espaces et Sociétés

Philippe MICHEL-COURTY

Sous la direction de Madame Véronique LASSAILLY-JACOB

et de Monsieur Emmanuel MA MUNG

Sommaire

SOMMAIRE 1

REMERCIEMENTS 3

INTRODUCTION 4

I. UN DISPOSITIF MÉTHODOLOGIQUE ADAPTÉ À UNE POPULATION ÉTRANGÈRE 7

1. Une minorité ethnique arrivée d'Asie et installée dans une très petite ville 8

2. Problématique, cadre conceptuel et bibliographie 16

3. Un terrain étudié progressivement 24

Conclusion : une lecture géographique par des méthodes diverses 29

II. D'UN LIEU À L'AUTRE : DISPERSION, ERRANCE ET ANCRAGE 30

1. Une mobilité forcée dans des lieux géographiques fluctuants 31

2. Une mobilité sous contrôle pendant l'exil 38

3. Le choix de l'ancrage dans un milieu urbain 46

Conclusion : d'une mobilité forcée, puis contrôlée, à une mobilité choisie 58

III. LIEUX DU QUOTIDIEN ET « BASSINS DE VIE FAMILIAUX » 60

1. Le partage de l'espace domestique et des espaces vécus 61

2. Le jardin, un territoire féminin 76

3. L'élargissement du bassin de vie familial par les mariages 86

Conclusion : des espaces pratiqués centripètes et centrifuges 94

IV. LIEUX DE LA DIASPORA : LIENS SOCIAUX ET SYMBOLIQUES 95

1. Lieux divers reliés par des échanges fréquents 96

2. Lieux festifs entre tradition et modernité 103

3. Lieux symboliques et lieux de mémoire 110

Conclusion : l'espace culturel d'une diaspora toujours active 123

CONCLUSION GÉNÉRALE 125

ANNEXES 130

1. Courriers 131

2. Cérémonies traditionnelles 134

3. Questionnaires d'enquête 140

BIBLIOGRAPHIE 142

INDEX DES AUTEURS 152

TABLE DES ILLUSTRATIONS 153

TABLE DES MATIÈRES 155

Remerciements

Pour Alexiane et Arnaud

Mes remerciements vont en premier lieu à madame Véronique LASSAILLY-JACOB et à monsieur Emmanuel MA MUNG qui, grâce à leurs conseils, ont contribué à l'aboutissement de cette recherche. Je tiens à leur associer les chercheurs et documentalistes de la Maison des Sciences de l'Homme et de la Société de Poitiers pour leurs encouragements et leur disponibilité.

A l'ensemble de la communauté hmong de Montreuil-Bellay et plus particulièrement à Ka-Gé TCHA et Teng CHIENG, j'adresse également mes remerciements : grâce à eux, j'ai pu pénétrer dans l'intimité de la vie familiale et recueillir les histoires personnelles qui, mises bout à bout, m'ont permis de mieux comprendre leur vie.

Introduction

En préambule nous tenons à préciser le cadre scientifique dans lequel s'inscrit cette recherche. En choisissant d'observer un groupe humain dans un contexte particulier de migration, nous ne voulons pas entreprendre une étude anthropologique et ethnologique visant à identifier les traits culturels de cette population préservés ou renouvelés dans la société d'accueil. En tant que disciplines des sciences humaines, l'anthropologie et l'ethnologie se proposent en effet d'étudier l'être humain sous tous ses aspects, la première s'appuyant sur l'étude ethnologique des sociétés et des peuples ayant préservé une culture spécifique originale. En synthétisant ces données dans le cadre d'une étude générale de l'espèce humaine, elle tente d'en prouver l'unicité à travers la diversité culturelle. On distingue plusieurs traditions en anthropologie, dont les plus importantes sont l'école sociologique française représentée par Marcel MAUSS (1873-1917) et plus tard par Claude LEVI-STRAUSS (1908-) dans une approche structuraliste. L'anthropologie sociale britannique, en particulier avec Bronislaw MALINOWSKI (1884-1942), privilégie l'observation participante lors des enquêtes de terrain. Enfin, l'anthropologie culturelle américaine est illustrée par Franz BOAS (1858-1942), représentant du diffusionnisme qui, prenant le contre-pied de l'évolutionnisme, considère que la culture se développe et se transforme par le biais d'emprunts culturels auprès des groupes humains ; Clifford GEERTZ (1926-2006), inscrit dans le sillage de Max WEBER, voit dans la culture un système de sens.

L'étude de la société hmong exilée en France a été faite tout particulièrement par J. Pierre HASSOUN (1983, 1988, 1993...) qui s'est intéressé à cette population à son arrivée en France à partir des années 1980, mais aussi par Nathalie VERHAEGE-GATINE (1998, 1999) étudiant les groupes installés en Guyane française. Un travail universitaire a été réalisé en 1997 dans le cadre d'une maîtrise de sociologie1(*) par Stéphanie JAUNAULT sur « les traditions hmong à Montreuil-Bellay ». A chaque fois, il s'est agi d'approches sociologiques. Par ailleurs, des articles ont été publiés dans plusieurs revues scientifiques - Hommes et Migrations, Réfugiés... - pour éclairer des aspects particuliers de la société hmong2(*).

Dans le domaine géographique par contre, on ne trouve que quelques publications dont celles de Fabrice MIGNOT : les travaux qu'il a consacrés aux Hmong3(*) concernent le territoire d'origine, plus particulièrement les villages du Laos dans lesquels des groupes familiaux ont été réinstallés après plusieurs années passées dans les camps de réfugiés thaïlandais. Aussi, suivant les préceptes de G. CONDOMINAS qui rappelle que « le choix d'un terrain dépend évidemment des études déjà faites sur l'aire culturelle dont il fait partie » (CONDOMINAS, 1965 : 176), nous souhaitons aborder cette « communauté ethnique locale » (HASSOUN, 1988 : 39) sous un éclairage nouveau, à savoir celui des rapports aux lieux entretenus dans le contexte de la migration forcée qu'elle a subie. En ce sens, nous nous plaçons d'abord dans une perspective géographique puisqu'il s'agira de nous centrer sur le «  », les espaces parcourus, les espaces pratiqués et ceux, moins visibles, que l'on peut qualifier de culturels ou symboliques. De quelles manières les individus pratiquent-ils ces différents lieux ? Quelles sont pour eux les significations des lieux ainsi pratiqués ? Quels sont les lieux choisis comme référents pour l'identité des membres de la communauté hmong ? Tel est le questionnement qui va guider notre propos. Cependant, sachant que l'on ne peut pas isoler un individu ou un groupe de sa culture et que les faits sociaux sont des « faits totaux [qui] mettent en branle la totalité de la société et de ses institutions (MAUSS, 1923 : 102), il ne sera pas fait abstraction d'observations sociologiques et anthropologiques, afin de mieux comprendre la nature des rapports qu'entretient cette communauté à l'égard des différents lieux dans lesquels elle est passée et évolue aujourd'hui.

Notre travail est divisé en quatre chapitres. Le chapitre I présente le cadre théorique et conceptuel dans lequel se place cette recherche. Trois concepts ont été mobilisés : diaspora, intégration et territoire. Le dispositif méthodologique mis en oeuvre pour la collecte de données a privilégié d'abord l'observation des lieux - le quartier de la Herse à Montreuil-Bellay -, complétée par une enquête auprès des résidents non hmong de ce quartier. Une large place a été réservée ensuite aux entretiens menés avec des membres de la communauté hmong. De plus, la rencontre d'acteurs institutionnels et de travailleurs sociaux a permis une meilleure connaissance de la population concernée. Le chapitre II est consacré aux espaces parcourus pendant la migration qui a conduit les individus et les familles du Laos en France, et plus particulièrement à Montreuil-Bellay où ils ont rapidement constitué une communauté. Ce chapitre retrace l'histoire de ces parcours migratoires et montre comment après une période d'errance, les individus sont devenus davantage acteurs de leurs choix et ont pu envisager un ancrage dans un lieu d'installation. Après cette approche historique, le chapitre III s'intéresse aux « espaces vécus » actuellement, espaces du quotidien investis dans une situation matrimoniale particulière, puisque la polygamie est encore pratiquée par quelques familles et occasionne des contraintes économiques et financières, qui trouvent une solution dans l'exploitation de minuscules jardins familiaux. Ces espaces vécus s'élargissent progressivement en raison de la décohabitation et des mariages des enfants de la deuxième génération. Dans le chapitre IV, nous explorons enfin plus particulièrement les lieux symboliques et les lieux de mémoire en nous appuyant sur l'observation et l'analyse des pratiques festives et traditionnelles grâce auxquelles se renforcent les liens diasporiques. La conclusion, reprenant les principaux résultats de cette recherche, propose une typologie des lieux liés aux pratiques.

* 1 Recherche dirigée par R. BRAND, maître de conférence en anthropologie à l'université François Rabelais, Tours.

* 2 voir la bibliographie p. 145 et sqq.

* 3 MIGNOT, F. 1999. Villages de réfugiés rapatriés au Laos. Paris : L'Harmattan. 229 p.

MIGNOT, F. 2004. Santé et intégration nationale au Laos - Rencontre entre montagnards et gens des plaines. Paris : L'Harmattan. 359 p.

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